Page images
PDF
EPUB

rieures aient été négligées. Aussi, au lieu d'un volume de 300 pages que formoit la première édition, son ouvrage absolument neuf en présente deux de près de 1000 pages. Nous avons pris sur nous d'ajouter au frontispice le titre de MANUEL DU BIBLIOPHILE, et nous nous y sommes décidé tant par la nature de ce travail important que par la définition du mot BIBLIOPHILE, que nous avons trouvée ainsi exposée dans le Dictionnaire raisonné de bibliologie, tom. I, pag. 52 : « BIBLIOPHILE. Cette dénomina<<< tion convient à toute personne qui aime les livres; le << bibliographe et le bibliomane paroissent y avoir le « même droit; cependant je crois qu'il convient mieux « à l'amateur qui ne recherche les livres ni par état ni « par passion, mais qui, dirigé par le seul désir de << s'instruire, aime et se procure les bons et les beaux << ouvrages qu'il croit les plus propres à former une col«<lection intéressante par le nombre et la variété des ar◄ <«<ticles. La vraie philosophie guidée par le goût doit « toujours déterminer le choix du bibliophile dans ses « acquisitions. Entasser des livres sans discernement << n'est pas prouver qu'on les aime. Ce n'est donc pas ce<<< lui qui a le plus de livres, mais celui qui possède les « meilleurs, qui mérite le titre de bibliophile. Si la pas<«<<sion du bibliomane est précieuse pour le commerce de « la librairie, le goût du bibliophile l'est bien davantage

pour le progrès des lettres, des sciences et des arts «parce que ne s'attachant qu'aux bons ouvrages, il rend « nécessairement les auteurs plus circonspects, plus dif<ficiles et plus soigneux dans leurs productions. Il nous «semble donc que le titre de bibliophile ne doit appar<< tenir qu'à celui qui aime les livres comme on doit les

aimer, et non à celui qui a la manie de vouloir tout

« envahir, ou dont la passion s'égare dans des recher« ches d'ouvrages, rares à la vérité, mais la plupart du << temps inutiles, et qu'un aveugle caprice fait parfois centupler de valeur. »

Σ

D'après cette définition, nous pensons qu'en ajoutant au frontispice du Traité du choix des livres ces mots MANUEL DU BIBLIOPHILE, nous faisons une chose d'autant plus juste et d'autant plus exacte, qu'il n'est question dans l'ouvrage, que des productions les plus estimées des hommes de bien et des gens de goût, et par conséquent les plus dignes d'entrer dans le cabinet d'un amateur qui n'a à cœur qu'une instruction aussi variée que solide, et un délassement aussi agréable que licite.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]
[graphic][subsumed][subsumed][subsumed]

que nous quittons le sein maternel, habitués dès le bas âge à tracer des caractères sur le papier,

sius, Prideaux, Capelle, Simon, le président de Brosses, etc., etc., tout dépose exclusivement en faveur des Phéniciens. Nous partageons cette dernière opinion, en ce sens que par la Phénicie on ne doit pas seulement entendre les villes de la côte maritime de la Palestine, mais encore la Judée et le pays des Chananéens. et des Hébreux, (car les Phéniciens n'étoient primitivement que le reste des anciens Chananéens que les Israélites n'avoient point chassés). Ainsi, par écriture phénicienne ne pourroit-on pas entendre la samaritaine (avec laquelle elle a une telle analogie que Scaliger et Bochart ont donné le nom de samaritain et de phénicien au même alphabet)? Le samaritain dont nous parlons est l'ancien caractère hébreu qu'il ne faut pas confondre avec l'hébreu carré ou chaldéen, adopté depuis la captivité, suivant S. Jérôme, Saint Irépée et Saint Clément d'Alexandrie. Ce qui nous fait pencher vers ce sentiment, c'est que le monument historique le plus ancien, le plus certain, le plus authentique où il soit question de l'art d'écrire, est le Pentateuque; et l'on ne peut guère douter qu'il n'ait été écrit en vieux samaritain ou hébreu primitif. Entre une infinité de passages de ce livre antique, qui attestent que l'art de l'écriture existoit déjà, nous citerons les suivans tirés de l'Exode (cap. xv11, † 14) : Dixit autem Dominus ad Moysen: SCRIBE hoc ob monimentum in libro; et plus loin (cap. XXIV, † 4): SCRIPSIT autem Moyses universos sermones Domini; ailleurs (cap. XXXIV, 27): Dixit Dominus ad Moysen SCRIBE tibi verba hæc, etc., etc. C'est Moyse lui-même (1571 avant J.-C.), qui s'exprime ainsi; et Job, que, d'après son livre, on juge contemporain de Jacob (environ 1720 ans avant J.-C.), nous parle aussi de l'écriture: Quis mihi tribuat ( dit-il, cap. xix, † 23 et 24), ut SCRIBANTUR sermones mei? Quis mihi det ut EXARENTUR in LIBRO? Stylo ferreo, et plumbi laminá, vel celte sculpantur in silice? Plus loin (cap. xxx1, † 35) : Et librum SCRIBAT ipse, qui judicat; etc. Ces passages ne prouvent-ils pas évidemment que l'écriture étoit déjà, dans ces temps reculés, très familière aux Hébreux? Ni Job, ni Moyse n'en parlent point comme d'une

« PreviousContinue »