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Nous ne finirions point, si nous voulions, non pas rapporter, mais seulement indiquer tous les passages des ouvrages de Cicéron qui attestent son goût pour les livres. Cette louable passion étoit bien partagée par les Lucullus, les Caton les Pollion, les Varron, les Sénèque, les Pline (1), etc., etc., et même elle étoit devenue par la suite assez commune, puisque chez un simple parti

manchon, ou plutôt à la mesure en bois que l'on nomme mainte nant boisseau. Elle servoit à mettre les volumes ou rouleaux que l'on vouloit avoir près de soi, lorsqu'on travailloit ou que l'on désiroit varier ses lectures sans se déranger. Les écoliers avoient aussi leur scrinium pour porter leurs livres en classe; mais il étoit dè plus petite dimension, et on l'appeloit plus volontiers capsa, d'où le nom de capsarius donné à l'esclave chargé de les conduire chez leurs maîtres. On voit des figures de scrinium dans les peintures d'Herculanum, tom. II, pl. 2, et dans la Galerie mythol. de M. Millin, n.o 65. Ces boîtes et autres de même forme ayant été destinées à mettre des parfums et des bijous, on a fait dé scrinium le mot écrin.

(1) Lucullus, par suite de ses victoires dans le Pont, tira de ce royaume un nombre considérable de livres, comme PaulÉmile en avoit tiré de Persée, roi de Madécoine, après l'avoir vaincu, et Sylla, d'Athènes, après la prise de la ville. Lucullus outre cela, s'en procura encore un très grand nombre; aussi sa bibliothèque, dont nous parlons tom. I, pag. 54, étoit très renommée à Rome.

Le Caton dont il est ici question, est celui dont Cicéron (de Finibus etc., lib. III, 7) dit : « Il avoit une telle avidité pour la lecture, que, sans craindre la vaine critique du vulgaire, il lisoit souvent au Palais, pendant que le Sénat s'assembloit. Je le trouvai un jour dans la bibliothèque du jeune Lucullus, à la campagne, environné d'une foule de livres de l'école des Stoïciens. C'est dans ce moment de loisir et parmi tous ces volumes qu'il

culier à Herculanum, il existoit (dans le premier siècle de l'ere vulgaire) une bibliothèque d'à-peu-près dix-sept cents volumes ou rouleaux, que la lave du Vésuve a conservés jusqu'à nos

paroissoit affamé de livres, helluo librorum, s'il est permis d'employer ce terme pour exprimer une telle passion. »

Asinius Pollion fonda à Rome la première bibliothèque publique; elle étoit placée sur le Mont Aventin. Auguste établit une bibliothèque grecque et latine sur le Mont Palatin, et une autre, au nom de sa sœur Octavie, près du théâtre de Marcellus. Ea outre, il y en roit une au Capitole, une dans le pálais de Tibère, puis la bibliotheqe Ulpienne fondée par Trajan, et réunie par Dioclétien à ses Thermes, pour en augmenter la magnificence.

Varron, l'un des plus savans et des plus féconds auteurs latins (il a fait près de cinq cents ouvrages), fut chargé par J. César de la direction des bibliothèques que ce dictateur se proposoit d'établir. Octave lui continua sa confiance pour le même objet; et Varron est le seul auteur romain dont la statue ait été placée de son vivant dans une bibliothèque publique.

Sénèque, qui avoit le goût des lettres, devoit avoir une fort belle bibliothèque, puisque, tout en écrivant sur le mépris des richesses, il jouissoit, dit-on, de trois millions de revenus.

Combien Pline l'Ancien n'a-t-il pas dévoré de livres pour composer son grand ouvrage? Personne n'a été plus passionné que lui pour la lecture; au lit, à table, à la promenade, il lisoit par-tout. « Je me souviens, dit son neveu (liv. III, epîtr. 5), qu'un jour le lecteur ayant mal prononcé quelques mots, un de ceux qui étoient à table l'obligea de recommencer. Quoi! ne l'avez-vous pas entendu, dit mon oncle? Pardonnez-moi, reprit son ami. Pourquoi donc le faire répéter? votre interruption nous coûte plus de dix lignes. >>

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Pline le Jeune avoit bien hérité de cette passion de son oncle; mille passages de ses lettres en font foi, surtout celui où il dit : « Mecum tantum et cum libellis loquor. O rectam sinceramque vitam! O dulce otium, honestumque ac penè omni negatio pulchrius! »

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