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Fer arsenical disséminé dans le ealeaire houiller de Villé. Le petit terrain houiller de Villé (Bas-Rhin) (1) se compose, sur une épaisseur d'environ 100 mètres, de grès, de poudingues et de schistes, à ces roches est subordonnée unc couche de houille très impare. Vers la partie supérieure du terrain, à 12 mètres au-dessus de la houille, est une couche de calcaire gris très compact, souvent entremêlé de rognons de silex noir, que l'on exploite comme pierre à chaux moyennement hydraulique. Ce calcaire passe en quelques points à une dolomie cristalline.

Aucun débris animal n'ayant jusqu'à présent été rencontré dans ce calcaire, M. Daubrée rechercha minutieusement dans les carrières si on ne pouvait y trouver le moindre indice de fossiles, lorsqu'il remarqua que la roche est parsemée sur quelques points de petits grains à éclat métallique d'un blanc d'ars gent, qui ont été reconnus être du fer arsenical; plus tard, il a trouvé dans la même roche des cristaux de fer arsenical dont le diamètre atteint 1 millimètre.

C'est là un gisement nouveau pour le fer arsenical qui, à ce qu'en croit l'auteur, n'a pas été signalé dans une position semblable.

Puisque ce calcaire à grains très fins, qui paraît s'ètre formé avec lenteur et dans une nappe d'eau tranquille, n'ayant que quelques kilomètres de diamètre, n'a pas conservé le moindre vestige organique, on peut croire que le lac où s'opérait le dépôt n'était pas peuplé d'animaux ; peut-être l'absence de la vie animale était-elle causée par la présence des combinaisons de l'arsenic qui donnait naissance au fer arsenical, en même temps que le calcaire se précipitait.

(1) Voir, pour plus de détails, l'Explication de la carte géologique de France de MM. Dufrenoy et Elie de Beaumont, t. 1, p. 692 et suiv.

Examen de la houille de Villé. En voyant une quantité aussi notable d'arsenic dans le calcaire, il était naturel de rechercher si la couche de houille, qui se trouvé à 12 mètres plus bas, n'est pas aussi ársenifère. Pour cette recherche et pour les suivantes, M. Daubrée fut aidé des bons conseils de M. le docteur Roucher.

La houillé dont il s'agit forme une couche de 1 mètre d'épaisseur; elle est très mélangée de schiste qui est en petites zones très minces parallèles à la stratification. La partie de la couche la moins impure laisse 50 à 60 pour 100 de cendres; une partie de la couche de houille est traversée par de petites veinules de chaux carbonatée blanche.

Attaque au nitre. 50 grammes de houille ont été traités par 300 grammes de nitre; la combustion s'est faite presque instantanément. On a repris par l'eau, puis par l'acide sulfurique pur; on a séparé par cristallisation beaucoup de sulfate de potasse, lá liqueur a été concentrée de manière à n'occuper qu'un volumé d'environ 200 centimètres cubes. Il a suffi de verser quelques gouttes de ce liquide dans l'appareil de Marsh, pour obtenir sur la porcelaine des taches noirâtres miroitantes, volatiles, et attaquables par l'hypochlorité de soude; ces taches, par conséquent, ne pouvaient être que de l'arsenic.

Attaque par l'acide azotique. Après quelques essais, l'emploi de l'acide azotique a été reconnu être plus commode et plus rapide que celui du nitre; l'attaque de la houillé de Villé a été recommencée par le procédé suivant, quí a servi aussi à l'examen de tous les autres combustibles minéraux dont il será question plus loin.

La houille porphyrisée en poudre fine est traitée dans un ballon par quatre à cinq fois son poids d'acide azotique à quatre équivalents d'eau ; on ajoute cet acide graduellement, et on fait bouillir. Quand le dégagement de vapeurs rutilantes et le

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boursouflement de la masse ont considérablement diminué, on verse le tout dans une capsule et on évapore à siccité. Lorsque le combustible renferme beaucoup de fer, comme il arrive pour les lignites, on voit, vers la fin de l'évaporation, le résidu de l'attaque brûler de lui-même comme de l'amadou (1). Si, contraire, la matière organique est un peu mélangée de cendres, comme il arrive pour les houilles de bonne qualité, le résidu est très charbonneux, et dans ce cas on le dessèche avec beaucoup de précaution pour empêcher la volatilisation de l'arsenic. Dans tous les cas, le résidu est mis pendant quelques heures en digestion à une chaleur modérée avec de l'acide sulfurique concentré et pur, puis la liqueur étendue d'eau et filtrée est introduite dans l'appareil de Marsh. L'arsenic est recueilli sous forme d'anneaux détachés ou condensés dans une dissolution de nitrate d'argent, d'après le procédé de M. Lassaigne; dans ce dernier cas, la liqueur est précipitée par le chlorure de sodium, puis par l'hydrogène sulfuré, le dépôt est repris par l'ammoniaque qui dissout le sulfure d'arsenic, sans dissoudre le sulfure d'antimoine.

Proportion d'arsenic. Les deux principales variétés de houille de Villé ont été soumises au traitement qui vient d'être décrit; l'une, qui est dépourvue de veinules calcaires, est désignée sous le n° 1; la houille traversée par des veinules calcaires, est désignée sous le n° 2.

100 grammes de houille n° 1 ont donné 0gr.,027 de sulfure jaune d'arsenic, ce qui correspond à 0gr.,0169 d'arsenic, ou aux 0,000169 en poids de ce dernier corps.

100 grammes de houille n° 2 ont donné 0gr.,068 de sulfure d'arsenic, ce qui correspond à 0gr.,0415 d'arsenic, ou aux 0,000415 de ce dernier métal.

(1) On peut empêcher cette combustion en additionnaut ce produit d'acide sulfurique.

Présence de l'antimoine. - Le précipité formé dans le produit de l'attaque de la houille calcarifère par l'hydrogène sulfuré, à la fin du dosage, est en partie insoluble dans l'ammoniaque ; de la partie insoluble traitée par l'acide hydrochlorique, il se dégage de l'hydrogène sulfuré. La houille dont il s'agit renferme donc de l'antimoine; cette substance y est en quantité très notable.

Présence du cuivre.

En outre, dans le traitement par le nitre, on a constaté que la liqueur très rapprochée est bleuâtre et qu'elle est ainsi colorée par des traces de cuivre.

Enfin, quand on évapore la dissolution sulfurique, comme il est dit dans le second procédé, la liqueur laisse déposer des cristaux octéadriques fort nets d'alun, qui renferment non-seulement l'ammoniaque, mais de la potasse, ce qui n'est pas étonnant, puisque les argiles et les schistes argileux sont en général alcalifères.

D'après ce qui précède, la houille de Villé contient, outre l'arsenic, une quantité très notable d'antimoine et des traces de cuivre.

Forte proportion d'arsenic dans le lignite ordinaire de Lobsann. On a soumis au même essai un échantillon de liguite ordinaire de Lobsann; ce lignite est subordonné au terrain tertiaire, et sert de combustible dans l'élaboration du calcaire bitumeux auquel il est associé (1). L'échantillon sur lequel on a opéré était déjà effleuri.

25 grammes de lignite ont donné 0gr.,084 de sulfure d'arsenic, c'est-à-dire que ce lignite renferme 08г.,00209 de son poids d'arsenic; c'est une proportion douze fois plus forte que celle renfermée dans la houille de Villé no 1. Aucun des combusti

(1) Voir, pour plus de détails, Mémoire sur le gisement du bitume, du lignite et du sel de Bechelbronn et à Lobsann. (Annales des mines, 4 série, t. xvi, p. 287.)

bles que j'ai examinés jusqu'à présent, n'est aussi riche en arsenic.

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Richesse du lignite bacillaire en arsenic. Une partie du lignite de Lobsann est remarquable par la structure bacilJaire qu'il présente (1); ce lignite bacillaire résulte sans doute de la décomposition de troncs de palmiers; c'est à proximité de ce lignite que l'on trouve beaucoup de grains de succin.

Cette seconde variété, bien définie de lignite, a fourni, pour 20gr., 0gr.,026 de sulfure jaune d'arsenic, et par conséquent contient les 0,000793 de son poids d'arsenic.

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Arsenic dans le lignite de Bouxwiller. Le lignite de Bouxwiller est subordonné à un terrain tertiaire palustre, riche en lymnées et en planorbes; il y forme une couche dont l'épaisseur varie de 1m.,50 à 2 mètres; il est assez pyriteux dans une partie de son épaisseur pour servir de minerai de sulfate de fer et d'alun; il laisse moyennement 44 pour 100 de cendres.

50 grammes de lignite peu pyriteux ont donné 0gr.,003 de sulfure d'arsenic, ce lignite contient donc les 0,000037 de son poids d'arsenic.

Minerai de fer arsenical subordonne au terrain de Lobsann. Ainsi, le lignite de Bouxwiller, quoique renfermant une quantité appréciable d'arsenic, en contient soixante-quinze fois moins que le lignite de Lobsann. La grande richesse de celui-ci paraît coïncider avec cette circonstance, que le terrain tertiaire auquel ce lignite est subordonné, renferme aussi des gîtes de fer hydroxydé dont l'un, celui de Kuhbrucke, contient tant d'arsenic qu'il en est inexploitable (2).

Arsenic dans la houille de Sarrebruck. La bouille de

(1) Même ouvrage à consulter.

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(2) Notice sur une zone d'amas ferrugineux placés le long des failles dans le Bas-Rhin. (Bull. de la Société géologique de France, 2o série, t. III, p. 169.)

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