Page images
PDF
EPUB

l'éther iodhydrique ni aux combinaisons analogues. Dans ce cas, il faut procéder à une analyse organique au moyen de la

chaux pure.

L'iode en vapeur se reconnaît aisément à l'aide de la coloration bleue qu'il communique à l'amidon; mais si ce métalloïde est délayé dans une très grande quantité d'air, on fait passer ce gaz à travers une dissolution faible de potasse, afin de l'obtenir à l'état d'iodure de potassium.

Dissous dans l'eau, l'iode peut en être séparé par la distillation; toute la substance se trouve contenue dans les premiers produits de la volatilisation, et le résidu est complétement exempt d'iode.

Un moyen plus simple, pour séparer l'iode de sa dissolution aqueuse, consiste à agiter cette dissolution avec un peu de sulfure de carbone, de chloroforme ou de benzine.

Mais quand l'iode ne se trouve qu'en très petite quantité, il est préférable d'évaporer le liquide avec un peu de potasse, et de convertir l'iode en iodure par la calcination.

Les iodures solubles donnent avec le nitrate d'argent un précipité blanc insoluble dans l'acide azotique; cette propriété est commune au chlorure et au bromure d'argent; mais en présence de l'ammoniaque, ces précipités se comportent différemment; tandis que le chlorure d'argent se dissout presque instantanément, l'iodure y est très peu soluble; le bromure s'y dissout plus facilement.

Quand la liqueur contient en même temps des phosphates, des carbonates, des borates, des oxalates, etc., il est indispensable de l'aciduler fortement avant de la traiter par l'azotate d'argent, sinon on obtient des précipités de phosphate, de carbonate, de borate ou d'oxalate d'argent, qui sont, toutefois, so lubles dans l'acide azotique.

En présence du sulfate de cuivre contenant un excès d'acide

sulfureux, les chlorures et les bromures, sous l'influence de la chaleur, donnent un précipité blanc de protochlorure ou de protobromure de cuivre; par l'acide sulfurique concentré, ces précipités se décomposent. Dans cette circonstance, le bromure produit un perbromure de cuivre qui se sépare avec une teinte violacée semblable à celle de l'iode; ce caractère a souvent donné lieu à des méprises, et sur la foi de cette réaction, on a, tout récemment, cru trouver 75 pour 100 d'iode dans un bromure du commerce, dont la pureté avait été démontrée par des analyses faites avec soin par M. Berthelot et moi, au laboratoire du collège de France, et par divers autres chimistes.

Ce composé, d'une fausse teinte violette, ne se produit pas lorsqu'on remplace l'acide sulfurique par l'acide azotique; dans ce cas, il se dégage tout simplement du chlore ou du brôme.

Les iodures alcalins précipitent avec le sulfate de cuivre, même en l'absence de l'acide sulfureux, et ont les caractères propres aux iodures.

En présence du bioxyde de manganèse et de l'acide sulfurique, les chlorures, les bromures et les iodures dégagent du chlore, du brôme et de l'iode avec tous les caractères propres à ces métalloïdes.

Les procédés qui viennent d'être exposés ne donnent des résultats un peu précis que quand on opère sur des quantités notables d'iode. Voici maintenant des réactions plus délicates, parmi lesquelles il y en a une dont la sensibilité est pour ainsi dire illimitée.

I. Les réactifs nécessaires pour ce premier procédé sont: 1° l'acide chlorhydrique pur et très étendu (une goutte sur 20 grammes d'eau distillée); 2° une solution d'amidon froide et filtrée; 3° de l'acide azotique pur et fumant.

Après avoir versé de l'amidon dans le liquide à examiner, on

y ajoute quelques gouttes de la solution indiquée d'acide chlorhydrique, puis de l'acide azotique; la coloration bleue apparaît aussitôt.

Ce procédé, que j'ai trouvé, peut servir aussi pour doser l'iode, en se fondant sur l'intensité de la teinte en la comparant avec celle produite par une solution normale d'iodure de potassium, et en tenant compte du volume des liquides et du poids de la matière employée. Quelquefois aussi on ramène les deux colorations à la même teinte, en ajoutant à la plus foncée des volumes connus d'eau distillée. Il faut aussi opérer à la température de 10 à 15 degrés, et dans tous les cas, à une température qui est la même pour les deux liquides, ce qu'on réalise le mieux en opérant dans des tubes fermés à une extrémité qu'on fait plonger dans un verre à pied rempli d'eau. Il est bon de ne pas agir sur des dissolutions trop étendues.

II. Nous devons à M. Schoenbein un autre réactif de l'iode, c'est l'air azonisé qu'on obtient en plaçant horizontalement au fond d'un flacon un bâton de phosphore à demi plongé dans l'eau ; l'ouverture du flacon doit être imparfaitement bouchée : au bout de quelques heures, l'air du flacon est entièrement azonisé pour colorer en bleu du papier amidonné contenant la dissolution d'un iodure.

III. L'air azonisé peut être remplacé par un peu de chlore gazeux qu'on fait arriver sur le papier réactif humide.

Avec une certaine habitude, on peut obtenir par cette méthode des colorations constantes, pourvu qu'on ait le soin de retirer le papier quand la coloration obtenue commence à disparaître sur quelque point.

IV. Il me reste à décrire le procédé le plus précis et dont la sensibilité est extrême; le principe de ce procédé m'a été indiqué par M. Balard, qui en a fait une communication à l'Académie des sciences en mon nom; il est très simple et peut

réussir entre des mains même peu exercées, et la présence du chlore ou du brôme ne gênent en rien. Voici comment on opère :

Le liquide supposé contenir de l'iode à l'état d'iodure est introduit dans un tube fermé par un bout, et on y verse une goutte de sulfure de carbone, ou de chloroforme; ensuite on ajoute une solution aqueuse de brôme très étendue. Le brôme ne décompose que les iodures sans toucher aux chlorures ou aux bromures. On agite le mélange. L'iode déplacé se dissout dans le sulfure de carbone, qu'il colore en violet plus ou moins foncé, ou en rose, s'il est en quantité très minime.

On arrive de cette manière à découvrir avec facilité l'iode contenu dans un centième de milligramme d'iodure de potassium, et, avec quelques précautions, cette sensibilité peut être poussée jusqu'au millième de milligramme.

Il faut éviter l'emploi d'un excès de brôme, qui formerait avec l'iode une combinaison qui ne donne pas de coloration violette avec le sulfure de carbone.

Si la solution iodurée est alcaline, il est nécessaire de la neutraliser avec l'acide azotique faible, avant de la soumettre au traitement qui vient d'être décrit.

Ce procédé peut aussi être appliqué au dosage de l'iode. Pour cela, on prépare d'abord une solution normale de brôme au moyen de 1 gramme de ce métalloïde pour 4 litres d'eau distillée; 4 centimètres cubes de cette solution contiennent alors 1 milligramme de brôme; on prend 40 centimètres cubes de cette dissolution, c'est-à-dire 10 milligrammes de brôme, et on y ajoute la quantité d'eau nécessaire pour compléter 1 litre, savoir : 960 centimètres cubes d'eau distillée; chaque centimètre cube de cette nouvelle solution contient un centième de milligramme de brôme.

Deux pipettes effilées et graduées sont nécessaires pour faire

cette opération, l'une pour prendre l'eau brômée, l'autre pour prendre le sulfure de carbone, car il est nécessaire d'employer toujours la même quantité de sulfure de carbone pour qu'on puisse apprécier la nuance sous le même volume de liquide.

Après une première opération, on enlève le sulfure de curbore coloré par l'iode, et on le remplace par une nouvelle portion de ce liquide, et on répète cette opération jusqu'à ce que le sulfure de carbone ne se colore plus.

C'est une espèce de dosage comparable à celui de l'argent par le chlorure de sodium, où l'on cesse d'opérer dès que le chlorure ne donne plus de précipité; ici, on cesse d'agir quand le sulfure de carbone ne se colore plus.

La quantité de brôme employée déduite de celle qui n'a pas coloré en violet le sulfure de carbone, indique, par un simple calcul fondé sur les équivalents chimiques, la quantité d'iode mise en liberté et contenue dans la substance analysée.

La solution normale de brôme doit être ajoutée par gouttes, et on doit déterminer d'avance combien de gouttes forment un centimètre cube.

D'après ce qui précède, on peut doser à la fois le chlore, le brôme et l'iode contenus dans un mélange donné.

A l'aide d'une solution normale d'argent, on connaît la quantité nécessaire d'argent pour précipiter les trois métalloïdes; ensuite, au moyen du brôme, on dose l'iode; enfin, par le chlore titré, on dose ensemble le brôme et l'iode, et on obtient ainsi les éléments nécessaires au calcul.

LE BLÉ ET LES

FARINES DE

FROMENT CONTIENNENT-ILS

TOUJOURS DU GLUTEN? OU BIEN EST-IL DES FARINES QUI Ne contiennENT PAS DE CE PRINCIPE?

Cette question vient d'être soulevée par un chimiste bien connu par ses travaux; elle doit donner lieu à des recher

« PreviousContinue »