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ture qu'ils soient; ils disposent, ainsi que l'abus du vin et des liqueurs alcooliques, à la maladie.

Il importe également de tenir avec le plus de soins possible l'intérieur des habitations, et d'éviter tout ce qui peut y vicier l'air.

Ces conseils peuvent être suivis par tout le monde, et leur observation suffit presque toujours pour prévenir la maladie.

CHOLÉRA DEs doigts.

Nous lisons dans le Compte rendu de la Société de médecine de Toulouse:

Les mégissiers d'Annonay, selon M. Armieux, et sans doute les mégissiers de tous les pays, sont sujets à des maladies des doigts qui ne sont point décrites dans les auteurs.

La première consiste en une ecchymose qui envahit la partie interne des doigts là où l'épiderme est très-mince. Cette ecchymose, qui a un aspect noirâtre, dure ainsi plusieurs mois sans être bien pénible; plus souvent la peau s'ulcère, et alors l'ouvrier éprouve des souffrances atroces par le contact des surfaces saignantes avec la chaux, dont il est impossible de se passer pour préparer les peaux. Quelques jours de repos et l'application d'un corps gras suffisent ordinairement pour guérir cette maladie, mais souvent elle réparáft quand l'ouvrier s'expose de nouveau à la cause qui l'a produite, le contact permanent avec l'eau de chaux. Les mégissiers appellent ce mal oholéra des doigts.

. La seconde maladie est nommée par eux rossignol, parce qu'elle est encore plus douloureuse et qu'elle leur fait jeter des cris de douleur. Elle consiste en un petit trou qui se forme à l'extrémité de la pulpe des doigts; ce trou, qui paraît être capillaire, est dû à l'amincissement de la peau corrodée par la chaux. Il y a exsudation de gouttelettes de sang, communica

tion de l'air avec les papilles nerveuses et douleurs atroces. Les ouvriers continuent leur métier malgré cela, et n'en éprouvent pas de conséquences fâcheuses. Le mal disparaît sans médication aucune, par la simple suspension du travail.

Si les ouvriers, dit en terminant M. Armieux, voulaient s'astreindre à porter des gants huilés, il est probable qu'ils s'affranchiraient de ces désagréables accidents. Je les ai conseillés; on m'a répondu invariablement : « ce n'est pas l'habi» tant il est vrai que la routine est le plus terrible et le plus incurable de tous les maux. «

"

tude,

THÉRAPEUTIQUE.

SUR L'ACTION THÉRAPEUTIQUE DU LUPULIN (la partie active du houblon);

Par M. le docteur DEBOUT.

On sait que le lupulin, ou matière jaune du houblon, est une substance pulvérulente, composée de petits corps d'un jaune doré, d'apparence résineuse, doués d'une saveur amère et d'une odeur aromatique, qui se trouve principalement sur la surface des écailles foliacées dont sont formées les fleurs femelles de ce végétal, sur la graine que ces écailles enveloppent par leur base, ainsi que sur l'axe qui les supporte, et que l'on obtient en agitant sur un tamis fin les cônes du houblon de l'année précédente. C'est cette substance dont M. Debout vient rappeler l'action élective sur l'éréthisme génital, déjà signalée par un médecin de Philadelphie, M. Page. Le houblon joint à son pouvoir tonique celui d'éteindre en même temps l'orgasme vénérien. Les faits cités par M. Debout ne peuvent laisser de doute à cet égard. Ainsi, un jeune marin, affecté, à la suite d'une blennorrhagie, d'érections morbides très douloureuses,

fut guéri par un gramme de lupulin trituré avec un peu de sucre blanc cristallisé, et pris en une seule fois le soir en se couchant. Dans un autre cas, violente contusion du corps caverneux, accompagnée d'hémorrhagie urétrale, l'hémorrhagie avait été arrêtée par le froid et l'introduction d'un fragment de sonde dans l'urètre; il restait des érections douloureuses qui empêchaient le sommeil. Le lupulin eut le même résultat que dans le cas précédent.

Ces faits ont conduit M. Debout à tenter l'emploi de cette substance dans la spermatorrhée, et notre confrère rapporte, à l'appui de ce traitement, deux faits. Le premier a été recueilli sur un confrère, dont la santé s'était fort détériorée à la suite de pertes séminales, et qui était atteint de palpitations qui le réveillaient brusquement au milieu de la nuit. La guérison a été complète en quinze jours, sous l'influence du lupulin, à la dose de 1, 2 et 2.50 grammes, des granules de digitaline et des frictions sur les membres avec un gant de crin. Dans le second fait, recueilli par M. Aran, à la Pitié, chez un homme affecté d'une dyspepsie rebelle, avec analgésie générale, des pertes séminales très fréquentes avaient lieu la nuit au milieu des rêves érotiques; le lupulin fut donné à la dose de 1 gram. 50, 2 gram. 50, 3 et 4 gram. Les érections devinrent moins énergiques, et en cinq jours, elles disparurent complétement; elles reparurent depuis à d'assez longs intervalles. Mais il y avait quatre mois que le malade n'en avait eu une seule, lorsque cette observation a été publiée.

Quant à la dose, 1 ou 2 grammes suffisent ordinairement; mais on peut aller sans inconvénient bien plus haut. MM. Puche et Ricord l'ont administré à des doses croissantes de 6, 8, 10 et 12 grammes. Pour mieux mettre en liberté l'élément anaphrodisiaque, c'est-à-dire l'huile essentielle, il faut triturer le lupulin avec un peu de sucre blanc.

DE L'USAGE DE LA CONICINE CONTRE LA COQUELUCHE;

Par M. le docteur SPENGLER.

Dans l'Allgemeine medicinische central zeitung, on trouve quelques détails intéressants sur l'emploi de la conicine dans la coqueluche, Le docteur Spengler (de Herbovn) dit que cette substance a été très efficace dans deux épidémies séparées l'une de l'autre par l'espace de trois ans et croit qu'elle pourrait être recommandée comme un des moyens les plus utiles dans la généralité des cas. En effet, les cinq observations qu'il rapporte justifient l'heureuse influence du principe actif de la ciguë, La dose qu'il prescrit varie depuis 1/480° répétée trois fois à 1/10° de grain par jour. Ces doses minimes s'administrent en potions, On met, par exemple, 2 ou 3 centigrammes de conicine dans 140 grammes d'eau, et on en donne une cuillerée ordinaire toutes les trois heures.

Sans doute, il serait utile qu'avant de recourir à la conicine on administrât la belladone, qui, sans être positivement un spécifique, peut néanmoins être considérée comme la substance qui trompe plus rarement les espérances du médecin. D'un autre côté, nous manquons de détails suffisants relativement à la manière de préparer la conicine adoptée par le médecin allemand. Dans cette incertitude, nous préférerions l'extrait de ciguë préparé à feu lent, comme celui de Stoll, à la dose de 1 centigramme d'abord, ou bien la poudre de semence de ciguë à la même dose.

MÉDICATION Ferrugineuse.

M. Quevenne a donné une suite à son travail sur la médication ferrugineuse, renfermant une série d'expériences physiologiques nouvelles sur le suc gastrique et sur les matières. intestinales; des expériences sur les doses auxquelles on pres

crit les préparations de fer les plus employées, et sur la valeur comparative de ces produits, et des observations thérapeutiques sur le fer réduit.

Voici les conclusions qui terminent cette dernière partie de son mémoire:

L'action du fer réduit est de même nature que celle des ferrugineux en général.

C'est cette préparation (parmi celles qui ont été examinées) qui a introduit le plus de fer dans le suc gastrique pour un poids donné.

Ce qui la distingue entre les martiaux, c'est son degré d'activité relative.

La dose de 0,20 à 0,30 (moyenne 0,25) paraît suffisante en général pour produire la guérison aussi promptement et aussi complétement qu'avec les composés ferrugineux réputés jusqu'ici les plus actifs, quoique dans bien des cas on puisse aller sans inconvénient à 0,40 et 0,50.

VARIÉTÉS.

NOTE SUR LA FAIBLE QUANTITÉ D'IODE CONTENUE DANS L'EAU, DANS LES PLANTES terrestres eT DANS L'ATMOSPHÈRE DES TROPIQUES. M. Casaseca a adressé à l'Académie des sciences une note dans laquelle il expose les résultats de ses recherches sur l'iode contenu dans les eaux, dans les plantes alimentaires et dans l'atmosphère de quelques régions des tropiques. Il résulte de ces recherches que les eaux que l'on boit à la Havane sont pauvres en iode; que les plantes de l'île de Cuba le sont aussi, et que l'atmosphère tropicale paraît l'être davantage. Si d'ailleurs, dit l'auteur, on ajoute que les causes débilitantes, celles qui affectent le système lymphatique, sont plus fortes dans ces contrées que partout ailleurs, mauvaise nourriture, transpiration abondante et continuelle, miasmes et causes d'infections multipliés et reproduits à l'infini, il paraîtra fort extraordinaire que le goltre primitif ne soit pas

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