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poids égal de bicarbonate de soude. Outre l'avantage que présente un tel composé ou mieux un tel mélange, car il ne s'agit point ici d'un produit défini, il en est un autre non moins grand, c'est sa solubilité dans l'eau, qui est, à peu de chose près, celle de l'acide tartrique; de manière que l'emploi de ce produit ne diffère en rien de celui de ce dernier. Du reste, même innocuité dans le maniement, même durée dans la production du gaz, même fixité dans la nature des produits.

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La question de prix, sur laquelle repose l'intérêt principal de cette note, plaide fortement en faveur de l'emploi du sulfate acide de soude. En effet, moins un produit est cher, plus sa consommation augmente. Or, avec le nouveau produit, on pourra diminuer de moitié le prix de revient des eaux gazeuses, puisqu'il est possible de le livrer aux pharmaciens à moins de 1 franc le kilogramme. L'acide tartrique en vaut 6 et bientôt 7.

Des considérations qui précèdent nous concluons:

Que le sulfate acide de soude peut être substitué à l'acide tartrique dans la préparation des eaux gazeuses à l'aide des appareils ad hoc.

Que ce produit présente les mêmes avantages que l'acide tartrique; de plus, qu'en raison de son bas prix il est appelé à le remplacer complétement dans cet emploi et à augmenter encore la consommation de ce genre de boissons dont l'usage intéresse à la fois la thérapeutique et l'hygiène. DORVAULT.

CONCOURS DE L'INTERNAT EN PHARMACIE (1).

Tout aspirant qui veut se présenter au concours pour les places d'élèves internes en pharmacie, doit produire :

(1) Le concours pour l'internat ayant lieu ordinairement en février,

nous faisons d'avance connaître aux élèves les conditions de ce con

cours.

1° Son acte de naissance, constatant qu'il est âgé de vingt

ans accomplis;

2o Un certificat de vaccine;

3o Un certificat de bonne vie et mœurs, délivré par le maire de sa commune;

4o Des certificats constatant trois années d'exercice dans des pharmacies, dont une année dans la même maison.

Ces certificats, sous peine de nullité, devront indiquer quelle a été la conduite de l'élève pendant son séjour dans ces pharmacies. Ils devront également, sous peine de nullité, pour les pharmacies hors Paris être visés par les maires des communes où elles sont situées, et pour les pharmacies de Paris, être appuyés d'une attestation d'inscription de l'élève, à l'Ecole de Pharmacie.

Les épreuves pour ce concours sont réglées comme suit : 1° Une épreuve pour la reconnaissance des plantes et substances;

2o Une épreuve de manipulation et de préparation;

3o Une épreuve verbale qui sera chimique et pharmaceutique; 4o Et une épreuve écrite qui traitera de chimie, de pharmacie et d'histoire naturelle.

Tout candidat que le jury jugera n'avoir pas satisfait, soit à la première, soit à la seconde de ces épreuves, ne sera pas admis à subir les suivantes.

DISCOURS PRONONCÉ SUR LA TOMBE DE M. BOURIAT;
Par M. A. Chevallier.

L'Académie impériale de médecine, l'École de Pharmacie, la Société d'encouragement, la science et l'industrie viennent de faire une nouvelle perte en la personne de M. Denis-Placide Bouriat, décédé le 10 décembre, à l'âge de quatre-vingtneuf ans.

Permettez à un de ses collègues, à l'homme qui lui a succédé à l'École de pharmacie, de vous faire connaître en quelques mots la vie de Bouriat, qui était le doyen des pharmaciens de Paris et peut-être de la France entière.

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Denis-Placide Bouriat, dont vous avez tous pu apprécier les excellentes qualités, est né à Poitiers le 4 octobre 1764; son père, qui était pharmacien, lui fit faire ses premières études au collége de sa ville natale, et bientôt les succès de l'élève vinrent remplir de joie le cœur de sa famille.

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Au sortir du collége, Bouriat, qui se destinait à la pharmacie, travailla d'abord dans l'officine de son père. Après avoir fait son stage, il quitta Poitiers à l'âge de 21 ans, pour venir à Paris afin de se perfectionner, et surtout pour se livrer à l'étude des sciences qui se rattachent à l'exercice de la pharmacie.

Arrivé dans la capitale, Bouriat, qui aimait passionnément l'étude, fit connaissance de Vauquelin, qui était de son âge, et devint son ami. Cette amitié, qui fut vive et sincère, ne fùt interrompue que par la mort du célèbre chimiste.

Vauquelin, préparateur de Fourcroy, lui présenta Bourial, et le savant accueillit l'ami de celui qui fut plus tard son collaborateur. C'est encore Vauquelin qui fit faire connaissance à Bouriat du célèbre Parmentier, qui jusqu'à sa mort conserva pour Bouriat une amitié constante.

L'ardeur qu'apportait Bouriat dans ses études, l'opiniâtreté avec laquelle il se livrait au travail, furent suivies de résultats faciles à prévoir : Bouriat put faire connaître à ses parents les succès qu'il obtenait. L'un de ces succès lui valut une médaille d'or du prix de cinq cent livres, comme on le disait alors (1).

(1) Nous avons eu entre les mains deux médailles qui ont en outre été décernées à Bouriat; l'une porte sur l'une de ses faces: Chimie. Prix

Bouriat ayant terminé ses études, se présenta pour subir ses examens, et après les avoir soutenus d'une manière brillante, il obtint le diplôme de pharmacien.

Bouriat, dans l'exercice de cette profession, qui exige la probité la plus scrupuleuse, se distingua par la manière dont il dirigea son officine et bientôt il s'attira l'estime et l'amitié de tous ceux qui avaient des relations avec lui.

Bouriat avait succédé à Jacques-François Demachy, qui était l'un des trois prévôts en exercice du collège de pharmaciè (1).

Il était difficile de remplacer dans une officine un homme comme Demachy; cependant cette tâché n'effraya pas Bouriat et l'on sait qu'il sut lá remplir de manière à mériter lá bienveillance et le respect de tous.

L'estime publique qui entourait Bouriat lui valut une haute preuve de confiance. En effet, il fut nommé en octobre 1803 professeur adjoint à l'Ecole de pharmacie de Paris, époque de la création de cette Ecole, et il resta attaché à cette Ecole pendant vingt-neuf ans. Là, il fit des leçons sur l'histoire naturelle et sur la pharmacie; să bienveillance pour les élèves

d'émulation accordé à Denis Bouriat, natif de Poitiers, 1789; College de pharmacie. Accessit fondé par la municipalité de Paris, 1789.

L'autre Histoire naturelle. Prix décerné à M. Bouriat. de Poitiers, département de la Vienne, en 1791. Prix fondé par le Collège de pharmacie en faveur des élèves, en 1781.

On voit que la municipalité de Paris portait un vif intérêt aux élèves du collégé de pharmacie.

(1) Demachy, né en 1728, s'occupait tout à la fois de pharmacie et de littérature; il partageait son temps entre le culte des muses et l'étude des sciences naturelles.

Après avoir professé sur la matière médicale pendant vingt cinq ans, il mourut, en 1803, chef de la pharmacie centrale qu'il avait pour ainsi dire créée en 1797.

lui avait mérité leur amitié, et l'un d'eux nous rapportait qu'après ses leçons, Bouriat, dans une conversation familière, continuait l'instruction des élèves, en leur donnant des explications sur ce qu'il avait dit dans ses leçons. En mars 1832, Bouriat, fatigué et voulant prendre du repos, donna sa démission de professeur.

Bouriat eut l'insigne honneur d'être l'un des fondateurs de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, société composée d'abord de soixante-cinq membres, parmi lesquels on comptait les hommes les plus célèbres de l'époque (1), de

(1) La Société d'encouragement date du 12 vendémiaire et du 27 brumaire an X (1801). Ses fondateurs furent : MM. Allard, membre du Corps législatif. Arnoud aîné, tribun. - Arnoud jeune, chef du bureau de commerce du ministère de l'intérieur. Baillet, professeur et inspecteur des mines. Bardel, membre du Conseil général d'agricul

ture, arts et commerce. Bertrand, directeur de la Compagnie d'AfriBerthollet, membre de l'Institut national, sénateur. Bosc,

que. tribun. Paris.

- Bouriat, pharmacien et membre de la Société de médecine de - Brillat-Savarin, membre du Tribunal de cassation. Cadet de Vaux, membre du Conseil général d'agriculture, arts et commerce. Cels, membre de l'Institut. Chaptal, membre de l'Institut, ministre de l'intérieur (président de la Société). — Chassiron, tribun (censeur de la Société). - Collet-Descostils, ingénieur des mines. démonstrateur au Conservatoire des arts et métiers.

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Conté,

Costaz aîné,

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De

tribun (vice-président de la Société), Costaz jeune, chef du bureau des arts et manufactures au ministère de l'intérieur (secrétaire adjoint de la Société). Coulomb, membre du Conseil général d'agriculture, arts et commerce. De Candolle, membre de la Société philomathique. De Gérando, membre de l'Institut (secrétaire de la Société). laroche, notaire (trésorier de la Société). - Delessert (Benjamin). lessert (François). Descroisilles aîné, chimiste-manufacturier. Fourcroy, membre de l'Institut, conseiller d'État. château), membre de l'Institut, sénateur. préfet du département de la Seine, (vice-président de la Société).

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De

François (de Neuf

- Fréville, tribun. Frochot,

Guyton-Morveau, membre de l'Institut, directeur de l'école polytech

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