Page images
PDF
EPUB

forment des alliages extrêmement remarquables. C'est un moyen de s'approprier ces métaux et de les faire passer dans l'industrie; ainsi, j'ai fait des bariures, des siliciures, des aluminiures, etc. Tous ces alliages sont d'un beau blanc d'argent, très durs, inoxydables à l'air, au contact des vapeurs acides; ils sont fusibles et susceptibles d'être moulés ; ils dépouillent parfaitement bien au moulage.

n

NOTE SUR DES DÉPÔTS QUI SE TROUVENT DANS LES EAUX MINERALES DE LUXEUIL.

Monsieur,

Les dépôts, de couleur noire, que j'ai eu l'honneur de vous remettre, proviennent des deux principales sources thermales de Luxeuil (Haute-Saône).

Bien que toutes les sources salines de cet établissement déposent une substance analogue sur les parois des baignoires et des piscines dans lesquelles elles sont reçues, j'ai pensé qu'il suffirait d'analyser le dépôt de nos deux sources thermales les plus riches en principes minéralisateurs, qui sont celles du Bain-des-Dames et du Grand-Bain. Ces deux sources sont aussi celles, des dix que contient notre établissement, qui présentent la plus haute température: la première s'élevant à 47° centigr., et la seconde à 56o.

Ces dépôts ont été analysés par M. Braconnot, de Nancy, qui trouva que 2 grammes du dépôt du Bain-des-Dames con

[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La grande quantité de peroxyde de manganèse combiné avec la baryte, chariée par les eaux de Luxeuil, indiquait le voisinage d'une mine de ce métal. La mine de manganèse la plus rapprochée de Luxeuil étant celle de Saint-Diez, dans les Vosges, il n'était guère possible de supposer que la présence de cette substance dans nos eaux pût être due à la mine de Saint-Diez, à cause de son grand éloignement de Luxeuil. D'ailleurs, cette mine ne contient point de baryte, d'après l'analyse qu'en a faite M. Vauquelin.

En 1832, on fut obligé de construire un réservoir sous un talus du jardin des bains de Luxeuil, pour recevoir le trop plein d'une des sources de l'établissement (celle de la fontaine d’Hygie). Le travail de cette construction mit à découvert un banc de grès, au milieu duquel se présenta une mine de fer. M. Braconnot, auquel on envoya quelques échantillons de cette mine, les analysa, et trouva sur 100 parties :

[blocks in formation]

La présence du peroxyde de manganèse et celle du fer dans les dépôts de nos eaux devenait dès lors facile à expliquer.

L'établissement thermal de Luxeuil faisant maintenant partie du domaine de l'Etat, M. le ministre des travaux publics, de l'agriculture et du commerce pourrait faire examiner, par ses ingénieurs, si cette mine de fer et de manganèse est susceptible d'être exploitée sans nuire aux sources thermales qui en sont très voisines.

Le dépôt de l'eau du Grand-Bain, dont j'ai eu l'honneur de vous remettre aussi un échantillon, n'a point, que je sache, encore été analysé, mais il est probable qu'il contient les mêmes éléments que celui du Bain-des-Dames, peut-être même en plus grande quantité, en raison de la plus grande thermalité de l'eau de cette source, qui est beaucoup plus rapprochée de la mine en question que celle du Bain-des-Dames.

Quant au dépôt ocré de la fontaine ferrugineuse, analysé aussi par M. Braconnot, il paraît qu'il ne s'y trouve pas de manganèse, et cependant ce chimiste en signale la présence dans l'eau ferrugineuse. Il est vrai qu'il remarque fort judicieusement qu'il est probable qu'au moment où l'eau sort de la source, le fer qu'elle tient en dissolution s'y trouve dans un état inférieur d'oxydation, mais qu'il passe bientôt, par le contact de l'oxygène de l'air, à l'état de sesqui-oxyde, qui, en se précipitant, entraîne les acides phosphorique et arsénique qu'il y avait reconnus.

Au contraire, l'oxyde de manganèse y est retenu avec beaucoup plus de force, ainsi qu'il s'en est assuré par une expérience convaincante, dont vous trouverez les détails à la page 58 de mon ouvrage sur Luxeuil et ses bains.

Les eaux de Luxeuil se trouvant être du très petit nombre de celles qui contiennent le manganèse, méritent d'attirer l'attention des praticiens, maintenant qu'ils attachent une si graude importance à cette substance, chaque fois qu'il s'agit de combattre les anémies de toutes sortes résultant d'un état cachectique général. Les médecins savent avec quelle facilité se fait l'assimilation du manganèse et le prompt soulagement qu'il apporte aux organismes débilités.

Quant aux principes constitutifs que vous trouverez dans les résidus de l'eau des trois sources dont je vous ai remis les dé pôts, je pense que vous n'y découvrirez que ceux indiqués, par

M. Braconnot. Cependant, l'année dernière, j'y ai constaté la présence d'une petite quantité d'iode, ce qui me fait désirer que vos recherches viennent confirmer le résultat de mes faibles essais.

Veuillez agréer, etc.

CHAPELAIN, D. M. P.,

Inspecteur de l'établissement therma de Luxeuil.

CHALUMEAU A EFFET CONTINU;

Par M. S. DE LUCA.

Les chalumeaux ordinaires consistent en un tube recourbé à angle droit et conique à son intérieur, ou bien ils se composent de plusieurs pièces qui peuvent se séparer, c'est-à-dire d'un tube conique allongé, dont la partie plus large sert d'embouchure, et dont la partie étroite est engagée dans un réservoir cylindrique, qui sert à la fois comme réservoir d'air et comme condensateur de l'humidité envoyée par le souffle; sur l'un des côtés de ce cylindre se trouve un petit ajustage dans lequel s'engage, à frottement dur et à angle droit, un tube conique qui porte à son extrémité une pointe en platine percée d'un trou plus ou moins grand.

Avec les chalumeaux usités, il est indispensable de s'habituer à produire un jet continu et régulier, en expulsant l'air contenu dans la bouche par l'action seule des muscles des joues, sans faire aucun effort de la poitrine; pour renouveler cet air dans la bouche, il faut inspirer successivement par le nez, ce qui est facile avec un peu d'habitude, mais ce qui n'est pas donné à tout le monde de faire sans inconvénient, et ce qui devient difficile, sinon impossible aux personnes les mieux constituées quand l'opération doit se prolonger.

Pour rendre abordable à tout le monde cet instrument, auquel l'analyse chimique est redevable de si grands services, j'ai cherché à le disposer de manière à rendre le courant d'air

continu, sans exiger de l'opérateur un effort spécial ou un apprentissage prolongé. Pour cela, j'interpose entre le grand tube conique et le récipient cylindrique une boule en caoutchouc vulcanisé, munie à l'intérieur d'une soupape qui se ferme du dedans au dehors, et qui est placée à l'extrémité du tube-embouchure. Cette soupape, qui permet l'entrée de l'air, en empêche la sortie par le tube conducteur; comprimé à la fois par le souffle et la boule en caoutchouc, qui tend à reprendre son volume primitif, l'air s'échappe régulièrement et d'une manière continue à travers la pointe du chalumeau, sans qu'il soit nécessaire de souffler constamment, comme cela se pratique dans le chalumeau usité.

On peut donc, à l'aide de cet artifice, entretenir la flamme du chalumeau, pendant des heures entières, sans éprouver de fatigue et sans imposer une gêne quelconque à la marche normale de la respiration.

Avec la modification que je propose, le réservoir cylindrique du chalumeau ordinaire cesse de devenir indispensable; il est eu effet avantageusement remplacé par la boule en caoutchouc, qui sert à la fois de réservoir et de condensateur, et qui permettra de rendre la construction de cet instrument plus économique.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors]
« PreviousContinue »