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kilogramme de la première substance, et 0gr,03 de la seconde, ou, enfin, par mètre cube pesant à peu près 3,000 kilogrammes, 30 grammes d'arsenic et 90 grammes d'antimoine.

Arsenic rencontré dans les laves de quelques localités. Il est à observer que l'arsenic a déjà été rencontré, à l'état de sulfure, dans les fissures de laves à l'Etna, au Vésuve et aux solfatares de Pouzzoles et de la Guadeloupe; mais jusqu'à présent ce corps pa raissait être accidentel dans les roches volcaniques.

Association de l'antimoine à l'arsenic. - Puisque l'antimoine accompagne l'arsenic dans les roches éruptives, on comprend pourquoi ces deux corps sont ainsi associés l'un à l'autre dans les minéraux des filons, qui paraissent être comme un extrait de grandes masses minérales.

Recherche de l'arsenic dans l'eau de l'Océan. - Si l'arsenic existe dans l'eau de l'Océan, il est facile de prévoir qu'il doit se concentrer dans les sels solubles ou peu solubles que l'eau abandonne par l'évaporation. Aussi, pour simplifier la recherche, a-t-on employé des incrustations formées dans les chaudières du paquebot espagnol l'Heredia, qui navigue en-tre le Havre et Malaga, et qui s'alimente avec l'eau de mer; ces incrustations ont été communiquées à l'auteur par M. d'Aubigny, régisseur de la manufacture nationale de tabac du Havre.

Ces incrustations sont formées de sels variés, de sulfate de chaux, de carbonate de chaux, de chlorures, etc., etc. 1 kilogramme a été traité par l'acide sulfurique concentré et pur, dans une grande cornue à laquelle était adapté un récipient contenant un peu d'eau; à ce récipient était fixé un tube qui plongeait lui-même dans l'eau. Le but de ce récipient était de recueillir, s'il y avait lieu, l'arsenic qui pouvait se volatiliser à l'état de chlorure.

Aussitôt l'attaque, on voit se dégager des vapeurs qui déposent de la silice sur le col de la cornue et dans le récipient, tout en attaquant le verre. Ces vapeurs sont dues à l'émanation du fluorure de silicium qui se décompose, de sorte que l'on reconnaît ainsi avec évidence la présence du fluor dans les eaux de la mer, ainsi que M. Wilson l'a annoncé en 1849, en même temps que la présence de la silice.

Après que le dépôt marin a eu subi l'action de l'acide sulfurique chaud ou bouillant pendant environ vingt-quatre heures, en a mis de côté les substances condensées dans le récipient; on a lavé à l'eau distillée les substances renfermées dans l'intérieur de la cornue, et on a séparé par filtration la partie très soluble du sulfate de chaux. L'acide arsénique et l'arséniate de potasse étant très solubles dans l'eau, il était facile de se débarrasser de la plus grande quantité d'acide, sulfurique en excès, en ajoutant de la potasse et faisant cristalliser le bisulfate de potasse; on s'est servi pour cela de potasse dans laquelle un essai à l'appareil de Marsh avait fait reconnaître l'absence de toute trace d'arsenic. La liqueur s'était maintenue faiblement acide, afin d'empêcher l'acide arsénieux qui pouvait s'y trouver de s'en précipiter à l'état d'arséniate de chaux ou de fer. Cependant à chaque cristallisation il se faisait un léger dépôt de sous-sulfate insoluble que l'on mettait à part pour le faire digérer de nouveau dans l'acide sulfurique, pour y dissoudre l'acide arsénique s'il s'en trouvait. Les cristaux recueillis une première fois étaient redissous, pour en séparer l'eau mère qu'ils pouvaient retenir. Toutes les eaux mères non cristallisables furent réunies, puis fortement rapprochées, et, après y avoir réuni le liquide recueilli dans le récipient lors de l'attaque, on a jeté le tout dans l'appareil de Marsh. L'arsenic a été alors reconnu d'une manière incontestable; le poids de ce corps s'élève à 9 milligrammes, c'est-à-dire à peu près aux 3 SÉRIE. 10.

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0,000001 du poids des dépôts calcarifères qui ont été essayés. Dissemination de l'arsenic dans l'écorce terrestre. recherches dont les résultats viennent d'être exposés suffisent pour apprendre que l'arsenic est très-répandu, non-seulement dans les minéraux métalliques variés, comme on le sait depuis longtemps, mais aussi dans diverses roches où il y est habituellement accompagné d'antimoine; par conséquent, la liste établie par M. Elie de Beaumont des métaux disséminés dans les roches volcaniques anciennes (1) doit comprendre l'arsenic et, en outre, l'antimoine. Cette dissémination rend compte de la présence de l'arsenic dans les dépôts ferrugineux de nombreuses sources minérales, où M. le professeur Walchner l'a, le premier, signalée. Le phosphore, que les végétaux vont chercher dans la terre végétale pour le faire passer dans le corps des animaux, n'est peut-être pas renfermé dans les roches dont il provient originairement en quantité beaucoup plus notable que l'arsenic; car ce n'est que dans ces derniers temps que l'on a pu constater la présence de phosphates dans beaucoup de roches et de minéraux (2), quoique la présence des phosphates dans les végétaux démontrât à priori que le phosphore doit se trouver très répandu dans les matériaux de la croûte terrestre. Si des recherches ultérieures ne constatent pas la présence de l'arsenic dans les végétaux, il faudra reconnaître que la plante, en se nourrissant et en s'assimilant le phosphore, élimine l'arsenic, qui est ainsi rélegué par l'action vitale dans le règne inorganique.

(Annales des mines, 4e série, t. xix, 3o livraison. de 1851, p. 669-683.)

(1) Note sur les émanations volcaniques et métallifères. (Bull. de la Société géologique de France, 2a série, t. 1v, p. 1249.)

(2) Voir les recherches de MM. Fownes et Sullivan, Kersten, Elsner, Swanberg, Struve et Rammelsberg. Rammelsberg: Handwærterbuch

der chemischen Mineralogie, 3o suppl., p. 10, et 4a süppl., p. 47.

EXPÉRIENCES CHIMIQUES SUR LES LIQUIDes des persONNES QUI prennent a l'iNTÉRIEUR DES PRÉPARATIONS D'Iode;

Par le docteur NAMIAS.

On connaît les belles recherches de M. Bernard, relatives à l'élimination de l'iode par la salive. Voici quelques expériences de M. Namias, qui ont pour but de signaler quelques particularités pathologiques relatives à cette élimination par la salive et par l'urine. Nous nous bornons à en donner les conclusions:

1° L'iodure de potassium pénètre plus facilement dans la circulation que les émulsions iodées ;

2o C'est à tort que M. Foucart et M. Marchal ont conclu de l'apparition de l'iode en moins grande quantité dans les urines, à la persistance plus grande dans l'économie des émulsions iodées, relativement à l'iodure de potassium;

3o Les émulsions iodées agissent toutefois plus énergiquement dans certains cas, à cause de propriétés spéciales qui leur appartiennent;

4° La présence de l'iodure de potassium peut être reconnue dans les urines et dans la salive, mais plus longtemps dans les premières que dans la seconde;

5° C'est le contraire que l'on voit dans certaines maladies des reins; et comme alors l'action supplémentaire des glandes salivaires est insuffisante à débarrasser l'organisme de ce principe hétérogène, il s'en suit que les urines peuvent en contenir encore dix-huit jours après qu'on en a cessé l'usage;

6o Les reins jouent le principal rôle dans l'expulsion de l'iodure de potassium; aussi peut-on regarder comme signe de leur maladie cette permanence des substances hétérogènes;

7° Toutes les fois que les médecius prescrivent cet agent, ils doivent examiner les urines pour constater quelle est så per

sistance dans l'économie, et si elle se prolonge trop, il faut y renoncer ou l'administrer en plus petites quantités;

8° Il peut arriver, soit par suite de la persistance plus grande de cet agent thérapeutique dans l'organisme, soit par toute autre condition particulière, que l'iode finisse par entrer dans la composition des matériaux organiques immédiats.

SUR LA QUANTITÉ D'AMMONIAQUE CONTENUE DANS L'EAU DE

PLUIE RECUEILLIE LOIN DES VILLES.

M. Boussingault a communiqué à l'Académie des Sciences une note sur la quantité d'ammoniaque contenue dans l'eau de pluie recueillie loin des villes.

J'ai continué, dit M. Boussingault, à la campagne, les recherches dont j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie dans la séance du 9 mai dernier. Les résultats que j'ai obtenus dans les deux mois qui viennent de s'écouler paraîtraient établir que la pluie tombée dans les champs renferme notablement moins d'ammoniaque que la pluie recueillie dans une ville.

Du 26 mai au 5 août, j'ai eu l'occasion de faire dix-sept opérations, et, si l'on en excepte la pluie du 5 août, aucune des eaux examinées n'a contenu à beaucoup près 1 milligramme d'ammoniaque par litre. Or la quantité d'ammoniaque constatée dans les eaux de pluie mesurées à l'Observatoire de Paris s'élève à une moyenne de 3 milligrammes 35 par litre, et cette proportion a varié de 1 milligramme 08 à 5 milligrammes 45.

Je suis d'autant plus disposé à croire que la différence que je signale est bien réelle que, dans les dix-sept opérations mentionnées ci-dessus, il en est quatre qui coïncident avec les expériences faites au Conservatoire impérial des arts et métiers par M. Houzeau : ce sont celles du 27 mai, du 19 au 25 juillet, du 25 juillet, du 28 au 30 juillet. Il n'y aurait, au reste, rien de surprenant que la pluie qui lave l'atmosphère d'une grande

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