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<< La Inglers de la Borde, ix s. » — 3 personnes paient 4 s. - 4 paient 3 s. 3 paient 2 s. — les autres paient 12 d. « Somme LX S. »

-

8°. A « Merrey » 110 personnes sont portées au rôle : 6 paraissent avec la note fuit ou mors, et 2 avec la note pauper. « Jehans, filz Guiot Ruchon, xx s. » une personne paie 9 s. 2 paient 8 s. 9 paient 5 s. - 8 paient 4 s. 13 paient 3 s. 15 paient 2 s. — les autres paient 12 d. « Somme x 1. XII s. » On voit que le village de Merrey était le plus riche du villois de Bar-sur-Seine.

9°. A «Ree » 2 personnes sont portées au rôle. « Renaudins, filz Paris, dou mont Rec, II s. - Perrot, de Landreville, demorant à Ree, II s. - Somme III s. >>

Troyes, le 15 janvier 1875.

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Un portrait est toujours intéressant à étudier. Cette figure qui vous regarde en silence et qui semble demander ce que vous pensez d'elle, si c'est une femme: de son air, de sa beauté, si c'est un homme de ses actions, de sa vie, vous impressionne et vous émeut malgré vous;

Celui-ci, des Silva

C'est l'aîné, c'est l'aïeul, l'ancêtre, le grand homme!
Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome (1).

car un portrait est pour nous l'histoire et nous sommes pour lui la postérité.

Addison disait que pour lire un livre avec plaisir, on doit savoir d'abord si l'auteur était blond ou brun. C'est peut-être pour se conformer à cette pensée, que certains auteurs con

(1) Victor Hugo, Hernani, act. III, sc. VI.

temporains ne manquent pas de mettre leurs portraits en tête de leurs ouvrages et de remplacer par cette déception, la figure vraie ou supposée du héros qu'on s'attendait à rencontrer. Passe encore, quand le portrait est celui de l'auteur des Confessions ou des Mémoires de Saint-Simon, il ajoute à la sincérité du livre. Mais qu'importe l'image de l'auteur d'un volume d'histoire, d'archéologie ou de science. Si l'ouvrage est bon, il illustrera son auteur et l'on voudra connaître ses traits. Si au contraire il est médiocre, il passera comine les choses médiocres, et l'auteur glissera avec lui dans l'oubli.

Toutefois les auteurs n'ont pas seuls le privilège de voir rechercher leurs traits. Les artistes et tous les personnages qui ont marqué; les femmes, lorsqu'elles ont laissé une trace de leurs sentiments et de leur influence, intéressent à ce point qu'on donnerait de grand cœur bien des portraits illustres pour le moindre de ceux-là.

Seulement ceux des femmes ont un défaut, c'est qu'ils les représentent plus souvent comme elles auraient voulu être, que comme elles ont été. On leur 'accorderait volontiers plus de beauté qu'elles n'en ont eu, si leurs sourires ne s'adressaient pas à tout le monde avec une banalité désespérante et si leurs portraits, ne distinguant ni ne préférant personne, ne leur donnaient une trop grande ressemblance morale avec leurs inconstants modèles. Hélas! où sont les neiges d'Antan ! Et pourquoi faut-il que les femmes restent femmes, même en effigie!

Il n'y a rien à craindre de semblable avec les portraits d'artistes. Exécutés par eux ou par leurs amis, ils les montrent dans la familiarité de leur tenue quotidienne et dans la sincérité de leur physionomie. Les Hollandais et les Flamands ont surtout pris soin de reproduire les traits de leurs artistes et l'on connaît du moins leurs figures, si on ignore le plus souvent les particularités de leur vie.

C'est le cas de François Sneyders qui fut pourtant un

artiste de haut-vol, et quand il n'aurait eu que l'honneur insigne d'être appelé par Pierre-Paul Rubens à collaborer à ses tableaux, il méritait qu'on eût recueilli plus que des dates et seulement les principaux faits de son existence.

Né à Anvers en 1579, deux années après Rubens, il fut tour-à-tour élève de Pierre Breughel et de Henri Van Balen. En 1602, il obtint le titre de franc-maître de la gilde de Saint-Luc et devint, en 1611, le beau-frère des habiles peintres Corneille et Paul de Vos, en épousant leur sœur Marguerite.

Sneyders avait commencé par peindre des natures mortes, et il les réussissait à merveille, lorsque Rubens, qui appréciait l'étonnante facilité de son pinceau à exprimer la variété des objets rassemblés dans ce genre monotone, l'engagea à l'abandonner pour représenter des animaux. vivants, dans des combats ou des chasses.

Sneyders, conseillé par Pierre-Paul, se mit à l'œuvre et en peu de temps il parvint à reproduire des chasses avec tant de feu, une verve si entraînante, qu'il en fit des combats pour ainsi dire épiques, dont les héros sont des cerfs, des sangliers, des ours, des lions. Ses animaux, en effet, semblent vivants; leurs yeux étincellent, leurs naseaux respirent, et lorsque ses chiens sont lancés à la poursuite d'un cerf ou d'un sanglier, on les voit courir, on entend leurs cris, on est prêt à se jeter de côté pour éviter cet ouragan d'animaux furieux, capables de tout renverser sur leur passage. Lors donc que Sneyders fut monté à cette hauteur de talent, Rubens en fit son collaborateur habituel, en sorte qu'il n'y a guère d'animaux vivants ou de natures mortes qui ne soient de Sneyders dans les tableaux du grand artiste d'Anvers. Bien plus, la fusion de leurs deux palettes est si complète et si extraordinaire, qu'il est impossible de distinguer où s'arrête Rubens et où commence Sneyders. A son tour, Rubens mit beaucoup de bonne grâce à étoffer les tableaux de son ami, en sorte que les valets de chasse

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