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qui le vendirent, en 1793, à Nicolas-Jean-Baptiste Vernier, ancien juge-garde de la monnaie de Troyes, et Anne-Louise Lerouge, sa femme. L'hôtel était alors loué, depuis 1791, à l'Administration du département de l'Aube (103) qui l'occupa jusqu'au 1er mai 1794 (a). Il continua d'appartenir à la famille Vernier jusqu'à une époque récente où M. Aucoc-Vernier, notaire à Troyes, l'a vendu à M. Evrard, propriétaire actuel.

M. Evrard a remis en état le bâtiment situé sur la rue des Quinze-Vingts; la grande porte d'entrée, qui ouvrait sur cette rue, a été transportée sur la façade de la rue Charbonnet. Le bâtiment situé sur la rue Charbonnet consistait, à l'extérieur, en un grand pan de mur sans ouvertures; la construction de pierre n'allait pas jusqu'à la ruelle des Chats; elle était continuée par une maison de bois. Ce bâtiment de pierre menaçait ruine; il a été abattu ainsi que la maison de bois, et remplacé par une construction neuve, dans le style de la partie ancienne qui a été prolongée jusqu'à la ruelle des Chats (b).

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Armes. Les armoiries des Marisy sont d'azur à six mâcles d'or, posés 3, 2 et 1 (65); elles auraient une origine assez honorable si l'on s'en rapporte à l'explication suivante que nous donne une pièce de vers servant de début à

(a) A. Babeau, Histoire de Troyes pendant la Révolution, II, 217. (b) MM. E. Socard (Annuaire de l'Aube 1874) et Aufauvre (Troyes et ses environs) ont donné une description de l'hôtel des Marisy. La notice de M. Socard est accompagnée d'un dessin de M. Royer, d'après Dauzats. On trouve aussi un bon dessin de la tourelle et des chapiteaux dans le Voyage archéologique d'Arnaud.

un tableau généalogique de la famille, que nous possédons. Ce tableau, sur parchemin, orné de blasons coloriés, paraît dater de la fin du xvi° siècle.

Voici la pièce de vers:

Au temps que le bon Roy Philipes de valois
Réduysit les flamentz dessoubz l'obéyssance
De leur comte Loys, allors prit sa naissance
Cest escusson d'azur et macles que tu vois.
Ce fut par un dûeil d'un caualier françois
Nommé DE MARISY, qui soubz le Roy de France
Fut à luy accordé à cheual et la lance,
Contre un des ennemis, gentilhomme de chois.
Cestuy de Marisy vaincquit, et pour mémoire,
La maiesté du Roy honorant sa victoire,

Permist lors quil changeast son escusson aux armes,

A ces six mâcles d'or, afin quil fust notoire
Que par six coups de lance il auoit eu la gloire
De vaincre le flament en dueil par les armes.

Supports.
Cimier

Deux levrettes d'argent colletées d'azur (a). Un vol d'azur et d'or (b) chargé d'une levrette hissante, d'argent, colletée de gueules (c).

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Devise. Nous avons trouvé deux devises différentes portées par des membres de la famille. Voir à ce sujet le degré VII et la pièce n° 48.

Le premier auteur connu des Marisy, dont nous ayons pu constater l'existence, est:

1. THOMAS DE MARISY, vivant en 1379 (1), qualifié, par le tableau généalogique, écuyer, seigneur de la Grand' Cour, qui aurait épousé Héluyson de Pel.

Il doit s'agir ici d'un ancien fief, aujourd'hui ferme, situé sur le territoire de Bailly-le-Franc (canton de Chavanges), à la limite des départements de l'Aube et de la flaute-Marne.

(a) Verrières à la cathédrale de Troyes et en l'église Saint-Léger. (b) Verrière à Saint-Léger.

(c) Verrières à Saint-Léger et tableau généalogique.

Il est en outre vraisemblable qu'Héluyson de Pel tirait son nom du village de Pel-et-Der (canton de Brienne), où Thomas de Marisy achetait précisément des terres en 1379 (1), sans doute pour augmenter les biens que sa femme lui avait apportés en mariage.

II. PIERRE DE MARISY, demeurant à Brienne-le-Château, seigneur de Charley par sa femme; marié à Henriette de Guignonville, fille de Jean de Guignonville, écuyer, gruyer de Champagne et de Brie pour le Roi, et de Jeannette des Molins, sieur et dame de Charley (paroisse de SainteMaure-lès-Troyes) (3).

A la mort de Jean de Guignonville et de sa femme, la terre de Charley échut à leur fils Jean de Guignonville qui mourut sans enfants, ou dont les enfants moururent sans postérité. Cette terre advint alors à Henriette de Guignonville, sa sœur, épouse de Pierre de Marisy, et fut attribuée par partage à Gilles de Marisy, ci-après (3).

Du mariage de Pierre de Marisy et d'Henriette de Guignonville, sont issus (3):

1° SIMONNET DE MARISY qui suit;

2o GILLES DE MARISY, sieur de Charley, mentionné dans une charte du 11 juin 1446 (a), marié, suivant le tableau généalogique des Marisy, à Nicole de Chattonru, fille de Jacques de Chattonru, seigneur de Chaudrey, dont il eut une fille Jeannette de Marisy, qui était mineure et dame de Charley en 1447 (3), et aurait épousé Henri de Premierfait, sieur dudit lieu qui n'en aurait pas eu d'enfants (b) et vivait encore en 1492 (6). (Voyez ci-après.)

III. SIMONNET DE MARISY, écuyer, demeurant à Brienne en 1439, et aussi à Troyes dès 1447, année où il fut confirmé dans sa noblesse par sentence du bailliage de Troyes du 14 mars (2).

(a) Vallet de Viriville, Archiv. hist., p. 386.

(b) Tab. gén.

Il épousa (a) (7), en premières noces, Jeanne Poguin, fille de Jean Poguin, dont il eut plusieurs enfants (3); en deuxièmes noces, en 1439, Marguerite La Héraulde, veuve de Sansonnet de Valentigny (2); et en troisièmes noces, avant 1447, Catherine la folle mariée, veuve de Perrot Le Bœuf, fille de Guillaume le fol marié, de Châlons-surMarne, et de demoiselle Emeline, sa femme (3).

Il eut pour enfants :

JEAN I DE MARISY, qui suit.

Le tableau généalogique indique en outre Gilles de Marisy, sieur de Charley, qui aurait eu une fille Jeannette de Marisy, femme en troisièmes noces de Henry de Daillencourt, sieur de Bucerolles, et en.... noces de Jean Lefebvre, écuyer. Nous pensons qu'il s'agit ici de Gilles et Jeannette de Marisy, sa fille, dont nous venons de parler.

IV. JEAN ICT DE MARISY, écuyer, seigneur de Jusanvigny (b), Valentigny (b et c), Champigny-sur-Aube, en 1492 (6), Bêchereau et Racines (d), maire de la ville de Troyes en 1471 et 1488 (c), servit le roi pendant les années 1471, 1472 et 1477 (5). Il avait épousé, dès 1468 (4), Guillemette Phelipe ou Philippe, morte dès avant 1492 (6), dame de Bligny, Meurville et Saint-Mesmin, avec son frère Jacques Phelippe (8), aussi décédé dès 1492 (8), qui était en outre seigneur de Champigny-sur-Aube, et fille de Jacquinot Phelippe et de Catherine de La Garmoise (12).

C'est sans doute en exécution d'une dernière volonté de Guillemette Phelippe que fut faite la verrière de l'arbre de Jessé, placée dans la nef principale de la cathédrale de Troyes, dans la 5° travée, à main droite en entrant. On y lit

(a) Le tableau généalogique mentionne comme sa seule femme

< Jeanne de Valentigny, dame dudit lieu. »

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encore, en lettres gothiques....et damoyselle Guillemete Phelipe sa feme ot doné ceste vrie e lone de dieu et de sait Pierre lan mil CCCCjjjjxx et XVIII, pez po' eu..., Nous avons dit, en effet, que Guillemette Philippe était morte dès 1492. Elle est représentée, au bas de cette verrière, vêtue de rouge, couleur de son écu, et accompagnée de quatre filles. Son mari, qui est évidemment Jean Ir et non François, comme l'a cru M. Arnaud (a), est vêtu de bleu et parsemé de mâcles d'or, qui sont les pièces de ses armoiries. Il est accompagné d'un religieux en costume et de cinq autres enfants, dont on n'aperçoit que les têtes.

Du mariage de Jean Ier de Marisy et de Guillemette Philippe, sont nés:

1° FRANÇOIS I DE MARISY, qui a continué la postérité ; 2° JACQUES DE MARISY, écuyer, demeurant à Troyes, seigneur de Charley, et, pour un huitième, de Bligny, Meurville, Bavon et Pousson, en vertu d'un partage du 6 août 1492 (6), de Champigny-sur-Aube et de Doches en partie (8), maire de la ville de Troyes en 1514 et 1518 (b). Il assista en 1509, parmi les nobles, à la rédaction de la coutume de Troyes (9), et le samedi 28 mars 1527, à l'intronisation d'Odard Hennequin, évêque de Troyes (c).

Il se rendit adjudicataire, le 7 août 1521, de la mairie de Doches et droits de juridiction que le Roi possédait dans l'étendue de cette mairie, et des deux tiers indivis qui appartenaient au Roi (l'autre tiers appartenait déjà à l'adjudicataire), de la justice haute, moyenne et basse de MesnilSellières. Mais, dès le mois de mars suivant 1521 (v. st.), les habitants de Mesnil-Sellières, usant du droit de réméré, se firent autoriser à lui racheter la justice du lieu. Il paraît

(a) Voyage archéologique, p. 143. (b) Courtalon, Top. hist., II, 400. (c) Camuzat, Prompt., 256 recto.

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