La maison de Victor Hugo

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Hachette, 1903 - 278 pages
 

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Popular passages

Page 59 - Cent idoles de jaspe à têtes de taureaux; Des plafonds d'un seul bloc couvrant de vastes salles, Où, sans jamais lever leurs têtes colossales, Veillaient, assis en cercle, et se regardant tous, Des dieux d'airain, posant leurs mains sur leurs genoux.
Page 188 - Où sont-ils, les marins sombres dans les nuits noires? O flots, que vous savez de lugubres histoires! Flots profonds redoutés des mères à genoux! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!
Page 58 - Des monstres dont l'enfer rêve seul les fantômes, La sorcière, échappée aux sépulcres déserts, Volant sur le bouleau qui siffle dans les airs, Les nécromants, parés de tiares mystiques Où brillent...
Page 58 - Satan règle du pied les éclats de leur voix; Et leurs pas, ébranlant les arches colossales, Troublent les morts couchés sous le pavé des salles.
Page 35 - En été surtout, c'était ravissant; la grande porte de l'appartement restait ouverte; le parfum des fleurs et des feuillages entrait par les fenêtres, et la soirée avait lieu sur la place Royale en même temps que dans les salons, car les jeunes gens allaient fumer leur cigarette dans les allées, autour de la statue de...
Page 196 - ... se mit dedans et la fit essayer par la tempête. La tempête vint et emporta le phare et Winstanley. Du reste ces bâtisses excessives donnaient de toutes parts prise à la bourrasque, comme ces généraux trop chamarrés qui dans la bataille attirent les coups. Outre les fantaisies de pierre, il y avait les fantaisies de fer, de cuivre, de bois; les serrureries faisaient relief, les charpentes faisaient saillie. Partout, sur le profil du phare, débordaient, scellés au mur parmi les arabesques,...
Page 179 - Le peuple est petit, mais il sera grand. Dans tes bras sacrés, ô mère féconde, O Liberté sainte au pas conquérant, Tu portes l'enfant qui porte le monde.
Page 168 - ... démantelé, et sur un rayon livide de soleil couchant découper en noir la silhouette d'une ville lointaine avec sa série d'aiguilles, de clochers et de beffrois. Bien des décorateurs lui envieraient cette qualité étrange de créer des donjons, des vieilles rues, des châteaux, des églises en ruine d'un style insolite, d'une architecture inconnue, pleine d'amour et de mystère, dont l'aspect vous oppresse- comme un cauchemar.
Page 164 - La révolution française a délivré Vianden. Comment? en tuant le donjon. Tant que le château a vécu, la ville a été morte. Le jour où le donjon est mort, le peuple est né. Aujourd'hui, dans son paysage splendide que viendra visiter un jour toute l'Europe, Vianden se compose de deux choses également consolantes et magnifiques, l'une sinistre, une ruine, l'autre riante, un peuple.
Page 168 - Victor Hugo, s'il n'était pas poète, serait un peintre de premier ordre; il excelle à mêler, dans des fantaisies sombres et farouches, les effets de clair obscur de Goya à la terreur architecturale de Piranèse...

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