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Limites du Mexique.

Nous diviserons tout ce que nous nous proposons de dire ici sur les mines du Mexique, d'après M. de Huinboldt, en neuf chapitres.

Chap. Ier. Idée générale de la constitution minérale du Mexique.

II. Des Mines du Mexique en général.

III. Des Mines d'argent.

IV. Travaux d'exploitation.

V. Traitemens métallurgiques des minerais d'argent..

VI. Considérations ladministratives.

VII. Détails particuliers de géologie et d'exploitation, relatifs à quelques districts de mines.

VIII. Notice sur les Mines des autres parties de VAmérique espagnole t

comparées avec celles du Mexique.

IX. Quantité de métaux précieux fournis aujourd'hui, et à diverses époques antérieures , par l'Amérique.

Chap. 1er. Idée générale de la constitution minérale du Mexique.

S. x. La Nouvelle-Espagne, ouïe Mexique, comprend toute cette partie de l'Amérique septentrionale qui s'étend du Sud au Nord , depuis le golfe de Honduras dans l'Océan atlantique , et le golfe de Tèhuantepec dans la mer Pacifique, 16e degré de latitude septentrionale, jusqu'aux limites de la Louisiane à l'Est, et jusqu'au 38e degré de latitude au. Nord et à l'Ouest. Le pays de Guatimala qui l'avoisine au Sud n'y est point compris.

Ainsi la longueur de cette vaste contrée du Sud au Nord est de 22 degrés de longitude, ou de 270 myriamètres (plus de ô/fo lieues ).

5. 2. Une énorme chaîne de montagnes tra- Structure verse cette contrée à peu près du Sud-Est au Hauteurs. Nord-Ouest. C'est la même qui, sous le nom des Andes } traverse l'Amérique méridionale. Cette chaîne s'étend jusqu'aux limites les plus septentrionales du Mexique; son élévation vers le Sud, dans la province d'Oaxaca (sous les 16e à 18e degrés) , n'est pas très-considérable. Les plus hautes sommités n'atteignent que 2830 mètres ; mais en remontant un peu vers le centre dans les provinces de Mexico , de Puebla , de Guanaxuato et de Zaçatecas^ ( sous les 18e à 23e degrés ) , il y a des cimes de 40oo à. 5400 mètres. La neige couvre pendant toute l'année les sommets les plus élevés ; sa limite inférieure pendant l'été est de i'55o toises (i).

Plus au Nord, dans l'intendance de Durango ou de la Nouvelle-Biscaye^ le terrain commence

(1) Nous joignons ici une note de M. de Humboldt, sur les différentes Limites des neiges perpétuelles sous diverses latitudes.

Sous l'équateur 2460'- 47o3mèt

Sous les 20° de latitude boréale 2.M0 4^78

Sous le parallèle de45* r'ôo 2Ô3o

Sous le parallèle de 62° en Suède 810 1378

Souslepara..é1ede65.(-^;^e; ; ". ". J£ *g

Cette dernière évaluation pour l'Islande est due àMM.Ohlsen et Wetlafsen: elle donne, une limite plus basse que la précédente pour la Norwège , quoiqu'à la mèras latitude. M. de Buch , qui- a publié cette observation pour la Norwège , ainsi que celle pour la Suède, dans son Voyage

à baisser. On ne connaît pas les hauteurs de la chaîne dans le Nouveau-Mexique, mais on sait qu'elles n'égalent pas celles de la province de Me±ico , quoiqu'elles donnent naissance au grand fleuve Rio del norle.

Les plus hautes cimes de toute la chaîne sont dans les provinces de Mexico , de la Puebla et de Vera-Cruz, sur une ligne à peu près de l'Est à l'Ouest de Vera-Crux à Mexico. On distingue le pic d'Orizaba (52o5m-ou 2717"), le coffre de Perote (4089"" ou 20981) , l'Iztaccihuatl ou la Femme-Blanche ( 4786ro- ou 2455') , et enfin le Popocateptl (54oom ou 2771').

Si donc cette partie des Cordillères n'égale

pas en hauteur !($, andes du Pérou , elle est plus

élevée que toutes les montagnes connues de

l'ancien continent.

Grandpia- <j. 3 Mais cette grande chaîne présente un

élevé. caractère remarquable qui n existe peut être

f)as ailleurs. Sa masse énorme n'est pas, comme es Alpes et les Pyrénées, profondément sillonnée dans tous les sens par de longues vallées qui la partagent en plusieurs chaînes partielles, dont les cimes se terminent en une suite de pointes aiguës; elle ne forme qu'une seule masse d'une largeur considérable , qui se termine d'abord à une hauteur de 1700 à 2400 mètres par un immense plateau dont la surface est généralement unie comme celle des'plaines basses de l'Europe. Sur ce plateau s'élèvent de nouveau, comme d'un vaste piedestal, quelques chaînes partielles , parmi lesquelles se trouvent les liantes cimes dont nous avons parlé.

en Laponie , observe avec raison que si les neipes se conservent à un niveau plus bas en Islande qu'en Norwège , c'est parce que dans l'Islande la température moyenne des mois d'été est bien plusi diminuée qu'en Norwège par la proximité de la mer.

^

La plus grande largeur de ce plateau est entre le 188 et le 23c degré de latitude; elle est de plus de 5o lieues : c'est dans cette partie que sont situées les villes de Tlascala , Choiula, Tasco, et Mexico , à une hauteur moyenne de zZpo mètres.

Ce plateau se continue dans toute la chaîne, jusqu'aux limites septentrionales du Mexique; on le suit d'abord sur une longueur de 140 lieues, de Mexico à Durango , sans que dans toute cette étendue il s'abaisse au-dessous de 1700 mètres , et sans aucune interruption ; il se prolonge encore à '660 lieues au-delà, jusqu'à San ta-Fe qui est la capitale du nouveau Mexique; et il y conserve encore une élévation d'au moins 800 mètres.

M. de Humboldt s'est assuré des différentes hauteurs de cet énorme plateau, par cinq nivellemens barométriques dans différentes directions. Il a déterminé la hauteur de 308 points. C'est pour représenter une partie de ces nivellemens qu'il a tracé ces dessins indiqués plus haut, qui donnent les coupes du terrein , depuis Acapulco jusqu'à Mexico du Sud an Nord, et de Mexico à Vera-Cruz de l'Ouest à l'Est. Ces coupes sont du plus grand intérêt, et présentent d'un seul coup-d'œil une idée trèsnette de cette étonnante structure ; ainsi, par exemple, on voit que le voyageur qui va de Vera-Cruz à Mexico , après avoir fait environ i5 lieues dans les plaines brûlantes des bords à la même latitude, dans la province d'Oaxaca, le granité et le gneiss s'élèvent dans des plateaux très-étendus; mais sur la partie centrale des Cordillères du* Mexique, et surtout dans la partie de la chaîne comprise entre le 18e et le 22e degré, le granite est presque toujours caché sou» des couches épaisses de porphyre amphibolique , de grunstein , à.' amygdaloïde , de basalte, et autres roches trapéennes. Il y a aussi des roches de transition, ainsi que des roches calcaires, des grès, et autres roches secondaires; mais ces dernières sont surtout abondantes au Nord du tropique, et principalement à l'Ouest du nouveau Mexique.

Au reste, M. de Humboldt n'a pas voulu hasarder de décrire en détail les roches d« Mexique , sur lesquelles il croit avoir encore trop peu de données , quoiqu'il ait parcouru le pays dans différentes directions sur une longueur de plus de quatre cents lieues , et qu'il ait recueilli à Mexico beaucoup de renseignemens. On verra dans la description des mines quelques observations sur les roches dans lesquelles elles se trouvent.

Cette indication générale qu'on vient de rapporter de basaltes et de roches trapéennes 3 fait déjà soupçonner qu'il y a dans le Mexique beaucoup de matières volcaniques; M. de Humboldt paraît avoir eu de fortes raisons de ne pas prononcer sur l'origine volcanique de lu plupart de ces roches; aussi les a-t-il désignées sous le nom générique de roches trapéennes ,* néanmoins , il y a'plusieurs de ces roches que M. de Humboldt a caractérisées comme volcaniques.

§. 5.

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