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vrage de M. Héron de Villefbsse. Il découvre d'abord à nos yeux toutes les mines, usines et salines d'une grande partie de l'Europe. Il nous conduit, comnfe par la main, dans les profonds ateliers du mineur; il nous développe par degrés, les procédés sans le secours desquels les richesses que renferment les mines resteraient ensevelies dans les entrailles de la terre. Par des observations sages et par des rapprochemens heureux , M. Héron de Villefbsse présente des résultats propres à perfectionner tous les genres d'exploitation ; résultats qui peuvent contribuer beaucoup à la conservation et à l'augmentation de nos richesses minérales. Pénétré de l'importance de son sujet, il traite avec autant de sagesse que de talent la question délicate de la propriété.des mines. Il s'élève à ces considérations sur une base imposante de faits an moyen desquels il nous offre le produit absolu des mines exploitées dans les différentes parties du monde , compare leurs produits relatifs dans les pays où elles sont situées, avec les produits des mines du royaume qu'il a pris pour terme de comparaison et ponr moyen* préliminaire d'explication. S'appuyant ainsi sur des faits, l'auteur nous démontre tous les avantages qui peuvent résulter pour un Etat , de la conservation et de l'augmentation de sa richesse minérale; il établit d'une manière neuve et frappante la différence qui existe entre l'industrie relative au règne minéral , et les branches d'iridustrie qui tirent leurs alhnens soit du règne végétal, soit du règne animal; de même qu'entre l'industrie génératrice qui obtient les produits bruts des mines et usines. et l'industrie manufacturière qui les façonne ultérieurement.

Voilà les objets importans qu'embrasse dans son ensemble le Traité de la Richesse minérale, ouvrage plein d'intérêt dans tous les détails, et dont le titre seul est bien fait pour , piquer la curiosité des lecteurs de toutes les classes. Voyons quel degré de confiance mérite un-tel ouvrage.

L'auteur, chargé en i8o3 de veiller à la conservation des mines et usines du Hartz, dans le pays de Hanovre, en qualité d'ingénieur-commissaire du Gouvernement français, avait reçu en même terns l'ordre de recueillir et d'envoyer au Conseil des Mines de France, les renseignemens les plus détaillés sur ces établissemens célèbres. Un séjour de plusieurs années , des rapports journaliers avec des hommes habiles dans toutes les parties de l'art des mines, une protection spéciale assurée aux établissemens du Hartz par les chefs des armées françaises, le mirent à même d'acquérir la connaissance des faits intéressans qu'il cherchait à recueillir autant par goût que par devoir. Nommé Inspecteur-général des mines et usines dans les pays conquis, par un décret de S. M. l'Empereur et Roi, en date du 20 janvier 1807, il vit un champ plus vaste d'instruction s'ouvrir devant lui. Jamais il ne s'était présenté une occasion aussi favorable d'étudier avec certitude les établissemens célèbres des diverses contrées de l'Allemagne; M. Héron de Villefosse sut en profiter. Le soin qu'il prit de comparer les mines et usines de ces pays avec celles qu'il avait vues ailleurs et sur lesquelles il avait recueilli

beaucoup de faits, fit naître darfs son esprit l'idée première d'un ouvrage général sur les mines et usines. Il sentit dès-lors combien il serait utile de rendre comparable les ressources minérales de tous les pays , en exposant l'état actuel de leurs mines et de leurs usines, de présenter en même tems l'histoire raisonnée de leur administration, et de coordonner les résultats du premier point de vue à ceux du second. Il se dit à lui-même : si parmi les hommes instruits, peu de personnes senient bien tous les avantages d'une exploitation régulière des mines; si des publicistes, des magistrats , des entrepreneurs de travaux souterreins, égarés par des analogies trompeuses, n'ont pas apprécié convenablement les ressources que la richesse minérale offre à leur patrie, s'ils n'ont pas des idées exactes sur la manière de les conserver et de les augmenter; s'ils ignorent dans quelle situation leur propre pays se trouve à cet égard comparativement aux autres, c'est sans doute parce que jusqu'ici aucun auteur n'a présenté, sous un jour assez frappant, les notions qu'il est indispensable d'avoir sur cette matière pour en sentir toute l'importance. En effet, parmi les ouvrages imprimés en France, en Allemagne , en Angleterre , pays où l'on a le plus écrit sur le règne minéral , on n'en peut citer aucun qui réunisse les mines, usines et salines des divers pays, aucun qui en fasse connaître l'état actuel, sous le double point de vue de L'économie politique et de l'art. Le Traité sur la Richesse minérale , en le considérant sous ces deux rapports, a comblé un grand vide qui existait dans les écrits scientifiques publiés jusqu'ici sur l'art des mines. L'auteur, nommé tout récemment par S. M. I. inspecteur-divisionnaire au corps impérial des mU|es de l'empire français , au retour d'une nouvelle mission dont il avait été chargé en 1809 pour l'organisation des mines du grand-duché de Berg , vient de remplir glorieusement une tâche qu'il avait entreprise avec courage. Des faits nombreux présentés dans un ordre lucide, consignés dans des tableaux authentiques , enchaînés les uns aux autres d'une manière propre à frapper l'esprit, accompagnés de réflexions sages sur les mines en général, et de considérations lumineuses à mesure que les diverses localités les font naître; tels sont les titres qui recommandent cet ouvrage c«mme le traité le plus complet qui ait paru sur les mines , usines et salines. Mais entendons l'auteur luimême exposer le plan de son travail. « Il se 35 présente, dit-il, deux points de vue sous les» quels il est également utile de considérer » l'exploitation des mines, usines et salines. » L'un a pour objet la direction économique , » l'autre la direction technique des établisse» mens de ce genre.... La direction économi» que embrasse tout ce qui se rapporte à l'ad» ministration des mines, usines et salines,soit » à l'administration publique par laquelle un. » gouvernement sage veille àleur conservation , 3> et assure leur prospérité pour l'intérêt géné» rai; soit à l'administration particulière par » laquelle une compagnie d'exploitans règle la. » marche de ses opérations pour l'intérêt de ses » divers membres... Ainsi la direction écono» mique comprend la détermination et le main35 tien des droits de tous ceux qui prennent 3> part à l'exploitation , l'examen des projets 3> relatifs aux travaux, la comptabilité tant en 33 nature qu'en argent, l'approvisionnement 33 des objets nécessaires à l'activité des ateliers, 33 et enfin le commerce des produits minéraux. 33 La direction technique s'occupe plus parti33 culièrement de la recherche des laits natu33rels, de la disposition et de l'exécution des 33 travaux souterrains, de l'extraction et du 33 traitement des substances minérales , du per33 féctionnement des procédés , et en général 33 de l'application des sciences à la pratique de 3> l'art des mines et usines 33. Cette distinction, de deux branches dans l'exploitation du règne 7uinéral, a déterminé le plan de l'ouvrage qui comprend deux divisions principales, dont chacune tire son nom de la branche qu'elle a pour objet. Le premier volume qui paraît, comprend la division économique; le second, qui paraîtra incessamment, est consacré à la partie technique. Nous dirons plus tard quelques mots de ce second volume, qui doit être accompagné d'un bel atlas de l'art des mines et usines ', atlas déjà connu de l'Administration dont il a mérité les éloges. Au premier volume, est jointe une carte du royaume de Westphalie, dans laquelle, à l'aide d'un certain nombre de signes notés en marge, se trouve indiquée sans confusion, outre les renseignemens ordinaires, la situation des mines , usines et salines de ce pays, et des contrées voisines; c'est-A-dire, d'une région très-étendue et très-favorisée de la nature , sous le rapport de la richesse minérale. L'auteur s'en est servi comme d'une école

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