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N°. 169. JANVIER 1811.

AVERTISSEMENT.

Toutes les personnes qui ontparticipé jusqu'à présent, on qui voudraient participer par la suite, an Journal des Mines, soit par leur correspondance, soit, par l'envoi de Mémoires et Ouvrages relatifs à la Minéralogie et aux diverses Sciences qui se rapportent à l'Art des Mines et qui tendent à son perfectionnement, sont invitées à faire parvenir leurs Lettres et Mémoires, sous le couvert de M. le Conseiller d'Etat Directeur-général des Mines, à M. Gillet-Laumont, Inspecteur-général des Mines. Cet Inspecteur est particulièrement chargé, avec M. Tremery, Ingénieur des Mines, du travail à présenter à M. le Directeur-général, sur le choix des Mémoires, soit scientifiques, soit administratifs, qui doivent entrer dans la composition du Journal des Mines; et sur tout ce qui concerne la publication de cet Ouvrage.

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DE LA RICHESSE MINÉRALE,

0 v Considérations sur les Mines, Usines et Salines des différens Etats, et particulièrement du royaume de fVestphalie, pris pour terme de comparaison; avec une Carte du royaume de ffestpkalie et des pays circonvoisins.

Par M. Héros De Vii.i.efosst; , Ingénieur en chef des Mines et Usines de l'Empire français (1), Ex-Inspecteurgéuéral des Mines et Usines des pays conquis , Associé

(1) Actuellement Inspecteur- Divisionnaire au Corps impérial des Mines.

Correspondant de la Société royale de Gottingue, et de la Société des Amis de la nature de Berlin , MembreHonoraire de la Société minéralogique de Jena , et de la Société d'Histoire naturelle de Hanau.

Avec l'Epigraphe:

Quse in apcrto gravia bumum inFr.'i moliri.

(tacit. Annal. Lib. II. art. s'o. )

Paris (1), de l'Imprimerie de Lethhult, rue Mézières , prêt Saint-Sulpice. 1810. H

Extrait par M. Tonnellier, Conservateur du Cabinet de Minéralogie de l'Ecole impériale des Mines , Membre de plusieurs Sociétés savantes.

J_JES Journaux chargés de faire connaître tout ce qui a rapport aux sciences et aux arts , ont rarement l'occasion de recommander à l'attention de leurs lecteurs un ouvrage aussi marquant et d'une utilité aussi étendue que celui dont nous allons rendre compte. La science qui s'occupe des productions du règne minéral , a fait depuis plusieurs années des progrès remarquables. Outre les recherches et les découvertes qui lui sont propres, elle a su mettre à profit , particulièrement en France, les travaux et les observations du physicien , du chimiste et du mathématicien. Envisagée sous cette nouvelle face, elle a reçu de l'illustre Haùy une constitution nouvelle; des règles fixes et des principes sûrs ont fait de cette branche de la physique une véritable science à part. Cepen

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dant, il faut l'avouer, la nomenclature, les collections , les systèmes et les méthodes de cette science , qui sert de base à l'art des mines , ne paraissent à beaucoup de gens que l'aliment d'une vaine curiosité, tout au plus une occupation réservée à quelques savans , enfin un objet peu attrayant d'études froides auxquelles on pourrait rester étranger.'

L'ouvrage que nous annonçons doit dissiper ces préventions, éclairer l'ignorance, et venger la dignité de ces sciences dont on ne pouvait mieux faire sentir tout le prix qu'en les considérant, comme le fait M. Héron de Villefosse, dans leurs rapports immédiats avec l'utilité publique.

Ce succès est d'autant plus assuré dans les circonstances actuelles, que les mines viennent de mériter l'attention particulière d'un Souverain dont les pensées embrassent tout ce qui intéresse la gloire et la prospérité de l'Empire. Une organisation nouvelle, et des choix dignes de lui , ont honoré la science en excitant la reconnaissance et le zèle de ceux qui se livrent à cette étude.

Avertis par une si grande autorité, si nous réfléchissons un instant sur nos besoins réels ou factices , et même sur nos fantaisies, nous remarquerons , peut-être avec étônnement, que nous ne pouvons satisfaire aucun de nos besoins , aucuns de nos goûts sans le secours des minéraux. En écartant l'idée de l'or et de l'argent , ces signes brillans et peut - être trop éblouissans de toutes les richesses , les autres substances minérales se présenteraient encore a nous comme des objets de première nécessite , comme des objets indispensables pour chacune de nos jouissances. Sans les ressources que fournit le règne minéral, l'homme n'aurait pu être civilisé, la société n'existerait pas. Comment se fait-il donc qu'une utilité si journalière et si universelle, ait été si peu sentie jusqu'à ce moment? Les notions que l'on a dans le monde des précieuses ressources que

Îirésentent les mines, semblent participer de 'obscurité qui les couvre. Le plus souvent l'homme du monde parle des minéraux qu'il foule sous ses pas avec moins de justesse qufij^ des objets produits ou fabriqués dans les contrées les plus lointaines. Est-ce parce que les lieux qui recèlent les minéraux exploitables sont quelquefois peu gracieux et peu fréquentés ? n'est-ce pas plutôt parce que l'homme du monde ignore les beaux procédés à l'aide desquels l'intrépide mineur arrache ces substances du sein de la terre pour les livrer à l'industrie , qui les applique aux divers besoins de la société par une série ultérieure d'opérations non moins admirables f Bien plus! n'est-ce pas encore parce que les mœurs et l'existence politique des hommes qui se livrent à ces travaux, sont plus étrangères à l'homme du monde que celles des peuples les plus anciens ou les plus éloignés de nous? L'exploitation des mines est une véritable importation du monde souterrain dans celui que nous habitons ; c'est une branche de prospérité publique digne d'attirer l'attention de tout homme éclairé; mais elle a besoin , pour développer ses fruits, d'être protégee par un Gouvernement paternel.

Telles sont les réflexions que fait naître l'ou

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