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Si l'ouverture du chalumeau n'a que le diamètre \ d'une épingle, le volume du fragment ne doit être que de la grosseur d'une lentille.

Pour support du fragment, on peut se servir:

i°. D'une pincette de platine, ou du moins dont les pointes soient de ce métal.

2°. D'un petit tube ou cylindre de verre dont on ramollit l'extrémité pour y fixer le fragment.

3°. D'un filet de saparre (ou cyanite), suivant la méthode de Saussure.

4°. D'un charbon de bonne qualité , surtout de tilleur ou d'aune, qu'on aplanit d'un côté, où l'on creuse une petite fossette pour y placer le fragment. On peut couvrir ce charbon d'un autre, et dans ce cas on pratique dans le charbon un passage pour le dard de flamme qui doit tomber sur le fragment contenu dans la fossette.

5°. L'on peut composer un support avec de la poussière de charbon pétrie, dans du mucilage de gomme adragante. On forme de cette pâte des parallélépipèdes qu'on laisse sécher lentement; au reste, on s'en sert comme du support précédent.

6°. L'on peut se servir d'une petite cuiller d'or ou d'argent pur, mais encore mieux de platine, dont la queue soit implantée dans un tuyau de pipe ou dans un manche de bois, pour préserver les doigts de la brûlure.

Quant à la manière de présenter le fragment à la flamme du chalumeau, on peut le placer, i°. à moitié plus ou moins dans le trait de flamme; 2°. dans la partie jaune de la flamme (qui opère l'oxydation) ; 3". dans la partie bleue (qui' opère la réduction).

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Durée de Vexpérience.

Elle dépend des différentes parties de la flamme où le fragment est exposé, et du degré d'intensité du dard de la flamme.

Cette intensité dépend du volume d'air que donne le chalumeau suivant la largeur de son ouverture, qu'on peut faire varier au besoin si le chalumeau est construit d'une manière convenable ; le mieux est qu'il soit de métal et formé de trois pièces , d'un tube, d'un réservoir, et d'une pointe en forme de cône : le réservoir placé entre le tube et la pointe, retient l'humidité de l'haleine , et sert en même tems de modérateur au moyen de l'air comprimé qu'il contient. On peut,adapter à ce réservoir des tubes de différens diamètres, et des pointes d'ouverture différente. On peut ainsi se procurer un, courant d'air plus ou moins fort. L'abondance du courant d'air dépend de la puissance de l'instrument soufflant : on fournit l'air au chalumeau, ou par le moyen d'un soufflet à double vent, ou par le moyen de la bouche ; on aspire l'air par les narines, et on le comprime par les muscles des joues: cette méthode est la plus usitée et la plus commode, elle rend plus maître de l'expérience. On tient de la main gauche le support du fragment qu'on veut essayer, tx le chalumeau de la droite, en appuyant les coudes sur la table. On pourrait aussi placer le fragment sur un support, soit fixe, soit mobile; mais on conduirait moins bien l'expérience qu'en le tenant ù la main.

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L'intensité du trait de flamme est différente:

i°. Suivant l'état de l'air qui sort du chalumeau , il n'est pas douteux que celui que fournit un soufflet est plus pur que celui qui vient de la bouche; cependant on ne voit pas que cette différence influe beaucoup sur les résultats de l'expérience.

a". Cette intensité est différente suivant la nature de la lumière qu'on emploie : chandelle, lampe, ou bougie. La chandelle vaut mieux que la lampe : la bougie est préférable à la chandelle. Pour le mieux , la mèche doit être plaie , de même que la bougie; la mèche peut être ou simple ou composée de deux ou trois doubles I la flamme a conséquemment aussi une forme aplatie. On dirige le courant d'air contre un des côtés étroits, et de manière que le dard de flamme se porte de haut en bas sous un angle d'environ 45 degrés.

3°. Son intensité est différente suivantles difi férentes parties de la flamme où l'on expose le fragment. L'endroit où' cette intensité est 1g

Î)lus forte, est l'extrémité de la pointe bleue dfi a flamme. On rencontre ce point en ramenanl insensiblement le fragment qu'on tient au boul de la pince, depuis l'extrémité de la flamme contre la pointe bleue , jusqu'à ce qu'on trouve le point où il rougit le plus vivement.

Dans le cours de l'expérience, on doit obser ver, à l'égard des fragmens qu'on essaye (sans addition) , les divers phénomènes qu'ils présentent.

Dans ceux qui n'offrent aucun changement considérable, on remarque les différentes teinte!

qu'il) qu'ils prennent en rougissant, depuis le rouge faible jusqu'au blanc.

La. phosphorescence, quand elle .a lieu, présente aussi diverses couleurs qui changent quelquefois , comme on le voit dans l'apatite et le

spath-fluor.

On remarque aussi la couleur que prend la flamme elle-même; le sulfate de strontiane, par exemple, donne à la partie bleue de la flamme une teinte rougeâtre.

Quant aux changemens qu'éprouve le minéral, ils peuvent avoir lieu sans que la forme du fragment soit altérée, tel que le changement ou la perte de la couleur.

Celle de la surface peut devenir plus forte, soit uniformément, soit par places, comme cela arrive aux pyrites.

Le changement de couleur peut s'étendre sur la totalité du fragment, comme dans l'oxyde jaune de fer qui devient totalement rouge , les fleurs de cobalte qui deviennent' entièrement bleues, l'anthracite qui perd totalemeut sa couleur, etc.

Il y a changement ou perte de l'éclat, comme dans le mica blanc, le gypse lamelleux, etc.

Il y a changement ou perte de la tran sparence, comme dans le mica blanc, etc.

Il y a changement danslaqualité réfringente, quand les molécules d'un fragment qui était diaphane, viennent à s'écarter les unes des autres par la perte de l'eau de cristallisation, ou

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par l'agrandissement de leurs interstices, ce donne souvent l'occasion de connaître la c texture de. diverses substances, telles quf spath pesant, etc.

11 y a changement dans la consistance: augmente dans quelques substances qui duri sent au feu , comme l'argile à potier; elle di nue dans d'autres , comme dans la chaux i l'action du l'eu rend poreuse.

Il y a quelquefois développement d'odet comme dans le pyrosmalithe, qui rend une odj d'acide muriatique oxygéné, etc.

Le minéral peut acquérir aussi quelque savei la chaux prend le goût alcalin, la baryte legf hépatique, le sulfate de stronliane, un g* acide, etc.

Il peut y avoir changement de forme sa altération essentielle de la substance, comi dans la liquéfaction par l'eau de cristallisât! de l'alun, du borax, etc.

Décrépitation : quand un minéral éclate fragmens plus ou moins menus, et avec pi ou moins de force et de bruit, ce qui provier soitde l'eaude cristallisation réduite en vapen soit de la dilatation de l'air contenu dans! interstices des molécules. On distingue la i crépitation qui se fait avec un bruit asi fort, et en fragmens assez gros, comme da la galène , ou avec pétillement , comme da le sel marin , etc.

Évaporation : quand les molécules d'une sul tances'en détachent sous la forme d'une vapen

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