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NOTICE

Sur [existence, dans le département des Ardennes, d'une Roche particulière contenant du feldspath;

Par J. J. O Mali us D'hailoï,

Un a souvent annoncé l'existence du granite dans le vaste plateau de terrain ancien, connu sous le nom vulgaire d'Ardenne. Dans tous les lieux où j'avais recherché cette substance, je n'avais trouvé que des roches quartzeuses à l'état de brèche , dont j'ai entrepris de donner une [idée dans mon Essai géologique sur cette contrée (1). Mais je n'avais pu vérifier à cette époque l'indication qui méritait le plus d'attention, celle consignée dans l'intéressant Précis géographique du département des Ardennes, dont M. Coquebert de Montbreta enrichi le Journal des Mines (2). Ce n'est qu'en 1810 que j'ai eu l'occasion de visiter cet endroit, où j'ai trouvé , au lieu d'un véritable granite, une roche particulière qui me parait très-curieuse.

C'est à Deville et Laifbur , canton de Monthermé , département des Ardennes , que j'ai observé cette roche; mais l'espèce de régularité et de constance qui règne dans la consti

(1) Journal des Mines, tom. XXIV, pag. 128, 279» 36a, etc. (») Idem , tom. XVII , pag. 3io.

la première modification de roche indiquée cidessus , qui offrent cette disposition , tandis Îiue ceux de la seconde variété présentent la orme ordinaire.

On prendrait, au premier aperçu, la troisième modification pour un schiste grossier, mais avec un peu d'attention on y aperçoit les mêmes élémens que dans les variétés précédentes. Le feldspath, qui ne forme plus des cristaux réguliers, se reconnaît encore par sa texture laminaire et rhomboïdale; le quartz se distingue aisément par sa cassure vitreuse au milieu des lames feuilletées de la matière ardoisée et presque talqueuse qui forme la masse principale. Cette masse, ordinairement grisâtre, prend quelquefois une couleur moins intense, qui paraît due à l'influence et à l'abondance du feldspath qui s'est uni et presque combiné avec elle. Cette modification accompagne les deux variétés précédentes à Deviile; je l'ai également observée à Laifour, où je n'ai point remarqué les deux premières modifications, et où elle se trouve au milieu des ardoises dont elle diffère peu au premier coup d'œil.

On aura déjà remarqué que la roche dont je viens d'esquisser les caractères , a beaucoup de rapports avec celle de Cévin en Tarentaise (Mont-Blanc) , décrite par M. Brochant, sous le nom de gneiss ou schiste micacé porphyroide (i), et que ce savant professeur considère comme contemporaine et faisant partie de la formation du schiste talqueux ordinaire de la Tarentaise. ————*

(0 Journal des Mines , tom. XXIII, pag. 362.

Les circonstances du gisement rapportées cidessus, me font également regarder L'ardoise forphyroïde de Deville , comme une dépendance de la grande formation des ardoises de l'Ardenne. •

Cette observation ne laisse pas de présenter qnelqu'intérêt relativement à la géologie de cette contrée; car l'existence du feldspath est une nouvelle preuve de l'ancienneté de son sol, qui doit appartenir aux terrains intermédiaires les plus anciens, et qu'on a souvent, même , considéré comme primitif; opinion toutefois que je ne puis partager, car, outre l'espèce de tradition qui existe , qu'on a trouvé des empreintes de corps organisés dans les ardoises de Fumay -(ce que leur ressemblance avec celles d'Angers rend très-probable), on remarque en Ardenne presque tous les caractères dont M. Brochant s'est servi pour prouver que la Tarentaise appartient aux terrains intermédiaires. Si même il était permis de comparer des contrées aussi éloignées, je dirais que l'analogie avec ce qu'on remarque dans les Alpes, rue porte à croire que le schiste talqueux de la Tarentaise est un peu plus ancien que l'ardoise de l'Ardenne.

L'ardoise porphyroïde de Deville peut faire naître aussi quelques réflexions relatives à la texture qu'affectent certaines roches. La première idée qui se présente, quand on voit des échantillons des deux premières variétés cidessus , c'est que ce sont des brèches ou grauwackes communes; et en effet, si on faisait abstraction des cristaux de feldspath , ils en auraient tous les caractères, et même à la ri

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ESSAI DES MINÉRAUX PAR LE MOYEN DU CHALUMEAU;

Par M. HAUSMANN , Inspecteur général des Mines à Cassel.

Extrait des Tablettes minéralogiques de M. LioXHAur» ( année 1810 ) , par E. M. L. Patrin.

Aucun minéralogiste n'ignore l'utilité que la minéralogie a retirée des essais faits par le moyen du chalumeau; mais elle eût été plus grande encore , s'il se trouvait plus d'accord dans la manière dont les auteurs ont rapporté leurs expériences , ce qui provient non-seulement de la différence des procédés qu'ils ont employés, mais encore du plus ou moins d'attention qu'ils ont donnée aux petits phénomènes qui se sont présentés dans le cours de l'expérience; et enfin , du défaut d'une nomenclature précise de ces mêmes phénomènes, et des effets qui en ont été le résultat.

C'est pour remédier à ces inconvéniens, que l'auteur a cru devoir présenter la méthode suivante , avec une nomenclature relative à tous les faits qui se présentent dans le cours des essais.

Circonstances à observer dans la préparation

de l'expérience.

Volume du fragment qu'on veut essayer.

Ce volume doit être proportionné à la grosseur du dard de flamme auquel on l'exposera.

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