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tration des mines de l'Empire , ce sera un recueil précieux de faits propres à constater l'état actuel de l'art des mines , à répandre les lumières dont les sciences l'ont environné de nos jours, et par conséquent, un recueil capable d'assurer les progrès de nos exploitations françaises. Les mines les plus célèbres s'y trouveront représentées géométriquement, et avec toutes les circonstances relatives au gisement et à l'exploitation en grand des diverses substances minérales. Les diverses machines et les divers fourneaux seront réunis dans ce beau recueil, dont l'exécution est assez avancée pour que nous puissions espérer de nous en voir eh possession dans le courant de cette année. Jamais pian aussi vaste n'a été l'objet des travaux d'aucun de ces estimables écrivains que l'art des mines honore comme ses premiers bienfaiteurs. Le savant Ferber avait cependant espéré qu'il se trouverait un jour un homme digne de cette tâche importante, et c'était dans cette vue qu'il recueillait des faits précieux pour ce trésor futur des études souterraines {Schatzkammer der bergmaennischen Wissenschaften ) , ainsi qu'il nous l'apprend dans le discours préliminaire de son Opuscule sur les Mines de mercure d'Ydria, (voyez Ferber's Beschreibung des Quecksilber-Berg'werks zu Ydria). Félicitons-nous, qu'il ait été réservé à unoflicier des Mines de l'Empire français, d'entreprendre un tel travail dont les victoires de S. M. l'Empereur Napoléon pouvaient seules faciliter l'exécution , ainsi que nous l'avons exposé au commencement de cette notice. Espérons que le second volume et le Porte-feuille de l'ouvrage Volume 29. G

de M. Héron de Villefosse, répondront aux vœux du savant Ferber. C'est espérer que la continuation de l'important ouvrage de M. Héron de Villefosse, sera digne de figurer à côté du premier volume dont nous venons de rendre compte.

MÉMOIRE

Sur un Produit métallurgique qui se forme dans quelques hauts fourneaux;

Par M. BotiESNÉL, Ingénieur au Corps impérial des Mines.

Jl/ans les établissemens où l'on s'occupe dela fabrication du zinc et de celle du laiton , on se sert de calamine ou oxyde de zinc silicé; mais la meilleure calamine ne contient, d'après les analyses publiées , que 0,68 d'oxyde de zinc.

Je vais faire connaître un produit des hauts fourneaux du département de Sambre etMeuse, plus riche en oxyde de zinc que les calamines , et qui peut être employé, avec avantage, aux mêmes usages.

Ce produit se forme à 2 m. plus bas que le gueulard , et immédiatement au-dessous de la première charge. Il y est en forme d'anneau, dont la hauteur est de om,45 environ, et le profil, ou coupe verticale, un triangle curviligne. La base du triangle est couchée contre les parois du fourneau, et le sommet, qui correspond à la plus grande épaisseur de la matière , est très-rapproché de la partie inférieure de l'anneau, au point même que quelquefois le triangle est presque rectangle.

L'anneau est composé de couches principales rjui se détachentfacilement les unes des autres, à cause d'un enduit noir de poussière de charbon qui les sépare; mais la matière de chaque touche est elle-même disposée par zones concassant à froid , et l'antre du fer fort ou nerveux. Les deux espèces se fondent séparément; on distingue , pour chacune d'elles, plusieurs qualités que l'on mélange ensemble. C'est la mine de fer fort qui produit la matière qu'on retire dans le haut du fourneau, ainsi que le plomb qu'on trouve dans le creuset même , ou par-dessous, lorsqu'il s'est infiltré par ses jointures. Cette espèce est du genre des hydrates de fer que M. Berthier vient de faire connaître; du moins ses caractères extérieurs sont à peu de chose près les mêmes, et je me suis aperçu il y a long-tems, que les parties riches de ces minerais, fondues sans addition dans un creuset brasqué , donnaient fort peu de scories , et laissaient un déficit assez constant, lorsqu'on avait converti, par le calcul , la fonte obtenue en oxyde au maximum. On trouve ces hydrates dans des fentes verticales, dirigées assez régulièrement à angle droit des bancs du terrain de calcaire compact qui alterne avec le terrain de houille schisteuse dans toute l'étendue de ce département; et ce qui est très-remarquable, c'est que dans les mêmes fentes se trouvent en dessous les mines de sulfure de plomb. II n'y a pas de gîtes de cette espèce de minerai de fer nommée ici mine jaune ,• oh. l'on ne rencontre ainsi, à une moyenne profondeur, quelques veines, ou tout au moins quelques nids de sulfure de plomb. Mais indépendamment de ce sulfure qui est apparent, et dans les gîtes particuliers duquel on observe quelquefois du plomb carbonaté et du sulfure de zinc, et souvent du fer sulfuré qui est encore placé plus bas, il paraît que, dans les géodes à couches concen

triques dont le minerai jaune de fer se compose, principalement dans les zones terreuses , il y a des parties de plomb oxydé et de calamine.

Je me propose de décrire plus en détails, dans un mémoire particulier, le gisement du minerai de fer jaune, ainsi que celui de l'autre espèce qui est en couches, et ne consiste , à proprement parler, qu'en un schiste argileux imprégné de fer oxydé grenu rouge ou violacé, cette description pouvant présenter de l'intérêt sous le rapport géologique.

J'ai pris 5 grammes du produit de haut fourneau , et je les ai dissous dans l'acide nitrique pur; la dissolution s'est presqu'opérée à froid: mais j'ai fait chauffer sur la fin de l'opération. Je ri'ai point vu se dégager de gaz nitreux. Après avoir décanté et lavé, à plusieurs reprises , le résidu qui était noir et très-léger, je l'ai fait sécher fortement ; il pesait alors otxtoj5. En le chauffant à blanc, la couleur noire a disparu , et il est demeuré une poussière légèrement colorée en rose pesant 0,02,5. Ainsi il y avait o,o5 de charbon. J'ai fondu la poussière çose ayec un peu de potasse, et j'ai reconnu qu'elle était composée principalement de silice , d'un peu d'alumine colorée par le fer, ejfc de quelques atomes de chaux, sans oxyde de manganèse.

J'ai versé dans la dissolution nitrique de l'acide sulfurique pur, et j'ai eu un dépôt de sulfate de plomb pesant 0,40 , ce qui répond à o,3o d'oxyde de plomb.

J'ai ensuite tout précipité par le carbonate de soude, et j'ai lait bouillir pour faciliter la précipitation. Le dépôt volumineux légèrement

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