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premières, lequel rencontre le précédent vers la sortie de la Doire; la rivière seule les en.-; pêche de se joindre. De cette manière , le pa^s cl'Aoste peut-être regardé comme un grand carré long (ayant près de 10 myriam. de l'Oueut à l'Est, et moitié du Nord au Sud). Le Mon:Blanc , le Mont-Rose, le Mont-Iseran, et l'issue de la Doire sont aux quatre coins; les Alpes Pennines le bordent au Nord ; les Alpes Graies à l'Ouest; les rameaux de Plseran, que je àU signerai sous le nom de montagnes de Cogne, au Midi; et le bras détaché du Mont-Rose à l'Est. Division j^g deux petits côtés du carré ne présentent

en vallées. ,,. , . r i

vers 1 interieur du pays que des versans tresabruptes , et par conséquent, peu étendus. torrentde l'Eiles qui coule dans la vallée d'Ese, au pied de la pente du côté oriental, se tiert constamment à moins d'un myriam. de la crêtt du rameau , et cette pente ne présente que dei gorges trop courtes pour prendre le nom dt vallées.

Le côté occidental du carré, que nous n» prenons ici que depuis le Mont-Blanc jusqu'à L montagne située entre le Petit-Saint-Bernan et le col du Mont seulement, le côté occidental dis-je, présente deux vallées principales : l'une sous le nom à?Allée blanche , se termine a col de la Seigne; l'autre est celle du Petit Saint-Bernard : elles se joignent au pied d versant, près le village de Saint - Didier , < leurs eaux, réunies en ce point', forment 1 Doire-Baltée.

Quant aux deux grands côtés du carré long ceux dirigés de l'Ouest à l'Est, leurs versans clxii sont d'une étendue considérable , vont jus cjii'à la rencontre l'un de l'autre, et leur intersection forme le lit de la Doire. Ils sont sillonnés par des vallées qui se dirigent perpendiculairement à la rivière , et qui vont par conséquent cl 11 Nord au Sud. Celles creusées sur le versant septentrional, et qui atteignent le faîte des Alpes Pennines , sont au nombre de six, savoir celle àeFerret, celle du Grand-Saint-Bernard', celles d'Ollomont et de Valpeline , celle de CJhâtillon ou Valtornanche, celle à'Ayaz, et celle à'Ese : elles ont environ trois myriam. de long et sont très-encaissées: • f.„ s

Le versant qui borde la vallée d'Aoste , au Sud, en présente cinq à peu près semblables; ce sont celles du Valgrisanche, du val de Rentes , de val Savaranche , de Cogne , et de Fenis. Le rameau des montagnes de Cogne , vers le milieu de son cours, se bifurque dans le sens de sa longueur, et comprend entre les deux brandies de la fourche une autre vallée, qui est dirigée de l'Ouest à l'Est.: c'est celle de (Shamporcher.

Une des parties les plus intéressantes de la Elévation géographie physique d'un pays de montagnes des raontaétant celle qui traite de la hauteur des cimes, 3ci. des cols , et des vallées; nous allons nous arrêter un instant sur cet objet.

{Elévation des montagnes.} Nous commencerons par celles du faîte des quatre chaînes qui cernent le pays.

i°. (.Au Nord) , sur le faite des Alpes Pennines , nous avons les plus hautes cimes mesurées dans l'ancien continent; leur élévation, d'après Saussure, est pour le Mont-Blanc 4yj5mit

Arnaz et Vorrex , et pent être même , en quelques endroits, elle est de 5 à 600 mèt. Elle se rétrécitauMont-Jovet, où elle n'est plus qu'un défilé de quelques mètres de large entre deux montagnes. Au-delà , elle s'ouvre de nouveau, et attemt sa plus grande largeur , qui est de 1800 mètres, dans le lieu ouest la ville d'Aoste: elle se resserre ensuite , durant deux lieues. Vers Lassale, elle s'ouvre une dernière fois pour former le petit bassin de Morgex, qui a 5 ou 600 mètres, et qui se termine à SaintDidier. Les montagnes qui la bordent, dans tout son cours, sont escarpées , et la pente varie entre 20 et ^b degres; elle va même à5o dans la partie supérieure : leur hauteur générale est d'environ 2000 mètres au-dessus de la rivière.

Les vallées transversales sont encore bien plus étroites que celle de la Doire. Que l'imagination éloigne d'elles tout ce que le nom de vallée pourrait rappeler d'agréable et de riant: ce ne sont, dans presque toute leur étendue, que d'énormes fentes, d'horribles anfractuosites dans une immense masse de roches. Un chemin taillé sur leurs flancs escarpés tient le voyageur comme suspendu au - dessus d'un abîme, au fond duquel un torrent, que l'œil peut à peine atteindre , roule avec fracas ses ondes sales et couroucées. Dans les endroits où le sol prend un peu d'inclinaison , on aperçoit quelques champs étroits et soutenus par des terrasses. De petites habitations basses et enfumées, fixent de loin en loin les regards, et excitent dans l'âme un sentiment de compassion pour les êtres destinés à passer leur vie dans des lieux si retirés et si sauvages. Quelquefois la vallée s'élargit un instant , et montre au fond du bassin ,*un petit hameau entouré de prairies et de quelques bouquets de bois : audessus , et sur une exposition propice , on voit des moissons auxquelles le soleil d'été peut donner à peine une teinte dorée. La courte satisfaction que l'on éprouve, à l'aspect de ce passage, n'est due qu'au contraste : ailleurs, cette vue serait sans effet, et ici, elle récrée un moment l'esprit attristé du ton aride et monotonne des lieux qu'on vient de traverser. Tout le reste de la vallée n'offre plus que des rochers nus , et quelques sombres forets de sapins et de mélèzes.

Les bassins dont nous venons de parler n'ont Bassins, guère que 2 à 3oo mètres de large; rarement y en a-t-il deux dans chaque vallée qui aient de 5 à 600 mèt. ; et c'est ordinairement dans la partie la plus élevée qu'ils se trouvent les plus .grands. Le plus considérable de ceux que j'ai vus est celui du Nevollet, à l'extrémité du val Savaranche, presque sur la crête des montagnes, et à 2400 mèt. au-dessus dela mer. On v arrive par un délilé étroit et resserré entre deux rochers : à son débouché , on se trouve dans une petite plaine parfaitement unie , de forme ovale, ayant 2 à 3ooo met. de long , et plus de 1000 de large. Le fond est couvert d'herbe ; en quelques endroits il est marécageux, et tout annonce qu'il a été , naguère, le sol d'un lac qui a rompu ses digues , et dont les eaux se sorït écoulées par le déiilé que nous avons mentionné. L'examen des localités indique qu'un grand nombre des bassins que pré

des roches qui la dominent : sur cette couche de débris s'élève un bois de mélèze , qui repose ainsi sur un grand massif de glace. Hy.irogra- Un coup d'œil jeté sur une carte de géographie, -phie suffira pour indiquer la longueur et la direction des torrens qui coulent dans les vallées transversales. Je me bornerai ici à observer que ces cours d'eau, étant principalement alimentés par la fonte des neiges qui couvrent les hautes montagnes, et par les glaciers, sont beaucoup

})lus considérables en été qu'en hiver , et qu'ils e sont d'autant plus que la chaleur est plus forte. Dans le tems de la canicule leurs eaux sont extrêmement troubles : elles charrient beaucoup de terre dont elles se sont principalement chargées en traversant les moraines (débris de roches), qui sont «.ordinairement au pied des glaciers. Celles de l'Evançon sont blanchâtres et laiteuses; celles du torrent de Grisanche, ayant vraisemblablement passé sur un terrain de schiste argileux imprégné de carbonne, sont presque noires; en les voyant sortir avec impétuosité d'une vallée dont l'issue est sombre et étroite , l'imagination croit les voir s'échapper des abîmes du Tartare.

La Doire est le receptacle de tous ces torrens; elle est par conséquent beaucoup plus forte en été qu'en hiver. Ses eaux sont aussi paisibles et aussi limpides dans cette dernière saison qu'elles • sont agitées et bourbeuses dans l'autre. Je ne

crois pas me tromper notablement en avançant qu'elles sont en quantite six fois plus grandes en août qu'en janvier; et en les portant à dix mille mètres cubes par minute, dans le premier de ces mois : la Seine, à Paris, ne donne

pas

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