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en les considérant comme composés d'anneaux demi-ellipsoïdes, enveloppés les uns dans les autres, les parties de ces anneaux situées de l'un des côtés du grand axe de l'ellipsoïde, étant inclinées en sens contraire des parties situées de l'autre côté , et formant ainsi, ce que l'on appelle les deux branches d'une mêrrie couche; car les plis de ces couches, ou leurs lignes de

Î* onction , rie sont guère horizontaux que vers e milieu du'svstènïe. et ils Se relèvent aux deux extrémités.

Cependant le terrain à houille, indépendamment de ces plis principaux, en forme encore beaucoup d'autres successifs, en vertu desquels ses diverses parties se raccordent en forme de bassins ou de voûtes. Mais ées plis, en prenant pour direction celle du grand axe du demi-ellipsoïde dans l'intérieur auquel ils se produisent, ne changent rien à la forme générale des systèmes qui s'aperçoit, surtout de la manière la plus évidente , à leurs extrémités.

Les trois sortes de terrains que nous venons de décrire ont une direction générale du NordEst au Sud-Ouest; les deux premiers se succèdent alternativement, et se placent réciproquement l'un sur l'autre , comme on peut s'en convaincre en particulier, en observant, sur la route de Namur à Dinant, les différentes tranches de ces roches que la vallée de' la Meuse présente à découvert. Leur pente générale est au Midi, mais fort variable, ces deux terrains ayant d'abord, près de Namur, une position peu inclinée pour devenir ensuite presque droits, et le calcaire cessant d'à il leurs tout-a-coup, comme nous i'avons dit, de suivre une direction et une pente réglées pour se bouleverser et se contourner irrégulièrement sur une certaine distance, après laquelle il se rétablit dans sa première allure. Quant au troisième terrain , il ne se trouve jamais qu'au milieu du calcaire dont il est enveloppé de toute part ; le plus souvent même, toute la ligne de séparation est masquée par un dépôt de sable blanc, et la configuration de ce terrain semble être plutôt celle d'un bassin rempli, que celle d.'un système alternant avec les premiers.

Il s'ensuivrait donc de cet exposé, que le calcaire et le terrain schisteux non houiller seraient contemporains, tandis que le terrain à houille leur serait postérieur. C'est ce que semble confirmer l'absence presque certaine du bitume , et la presence des coquilles dans les deux premiers, tandis que le troisième ne contient que des empreintes végétales inconnues dans les autres. Nous allons faire voir que le gisement des minerais est parfaitement d'accord avec cette opinion.

Les minerais qui se trouvent dans ces roches sont, i°. La galène ou plomb sulfuré; 2°. le plomb carbonate ; 3°. la blende; 4- la calamine; 5°. le fer oxydé jaune compacte ou pulvérulent; 6°. la pyrite ou fer sulfuré ; y0, le fer argileux' rouge ; 8". la pierre d'alun; c/\ la houille. Les cinq premiers sont placés dans des filons- Le, sixième se rencontre dans des filons et dans des couches, et les trois derniers sont disposés par couches.

Les gîtes dé galène renfermant toutes les autres substances placées en filons , c'est par eux que nous allons commencer. Nous prendrons prendrons, pour première expérience, celui ds Védrin, qui constitue une mine importante.

Le gîte dont il s'agit remplit une grande fente presque verticale, formée à travers des bancs calcaires peu inclinés au Midi, qui composent le terrain environnant. Ce calcaire appartient à Ja formation du calcaire fétide; parmi ses couches, les unes, d'un gris bleuâtre, sont pures et sans mélange ; d'autres contiennent des rognons de kieselschiefer. Il y a aussi des bancs qui s'ont tellement imprégnés de quartz, que le calcaire ne s'y reconnaît plus, et que ce sont de véritables bancs de grès quartzeux; enfin, l'on voit quelquefois au mur et au toit du gîte, des couches mélangées de sable argileux qui ont perdu leur cohérence et se rapprochent beaucoup de la marne. En général, tout ce calcaire est très-fendillé ; il n'est pas toujours bien réglé, et quelquefois même on n'y aperçoit aucune marque de stratification ; il se présente alors en forme de pyramides ou pointes séparées placées à côté les unes des autres.

Le gîte a une direction assez constante ; mais il n'en est pas de même de sa puissance ; en certains endroits, il est tellement étroit qu'à peine il laisse une trace, tandis que dans d'autres, sa largeur passe plusieurs mètres; au milieu de sa longueur connue, il en sort deux branches, dont l'une se montre avec une allure et une puissance bien déterminées, et paraît se .prolonger assez loin; l'autre branche n'est qu'un indice qui n'a pas beaucoup de suite.

La composition du gîte est très-variée; dans sa partie supérieure, on ne trouvait que du fer oxydé, d'un brun jaunâtre, en boules, mameIons et tubercules formées de couches concentriques, et dispersées dans du fer oxydé pulvérulent ou à l'état d'ocre jaune: ce n'est qu'à quelque distance de la surface qu'on a commencé à y trouver du minerai de plomb. Ce minéral serencontre le plus souvent clans des veines ou filets qui le contiennent, répandu en grosses et petites boules massives, ou en grains très-fins dans une gangue d'ocre jaune de fer oxydé compacte et d'argile. Les filets ont une allure trèsveinée ; quelquefois ils sont plats, et d'au très fois droits; mais il est remarquable que leur pente est toujours du même côté que l'inclinaison générale du gîte ; leur direction est aussi la même que celle du gîte. Le reste de la masse du gîte est composé d'ocre, d'argile et de fer oxydé compacte, comme la gangue ordinaire des veines; quelquefois cependant ces matières sont plus siliceuses, et même par fois l'on trouve du sable et des fragmens en forme de parallélipipèdes de silex rougeâtres et ferrugineux, ou totalement noirs , et ayant tous les caractères du kieselschiefer. Les filets de minerai ne sont pas continus, et leur étendue en longueur et en hauteur est très-bornée; ils se trouvent tantôt près du toit, tantôt près du mur, et quelquefois au milieu même du gîte. En quelques endroits, on les voit entourer des portions de roc calcaire f]ui ont été comme séparées des parois du gîte; leur épaisseur varie de un à deux mètres; on n'en a jamais qu'un seul sur le même point de la direction du gîte; ils sont ordinairement riches, lorsque la puissance du gîte est bien réglée et ne varie'qu'entre deux et quatre mètres du toit au mur: cependant le minerai s'est présentéavecplus d'abondance que partout ailleurs, dans l'intersection des branches où le gîte a une plus grande largeur que celle de quatre mètres. Le minerai en boules est formé de la galène à larges facettes ; celui en grains fms est de la galène mélangée d'ocre et d'un peu de plomb carbonaté terreux. On trouve aussi des aiguilles de plomb carbonaté soyeux dans quelques boules d'ocre jaune un peu plus consistant que celui qui sert ordinairement de gangue au minerai. . ,

La trace d'ocre jaune que le gîte laisse dans ses resserremens disparaît quelquefois, et on ne voit plus que de la chaux carbonatée cristallisée , dont l'apparition dans un endroit quelconque est, par cette raison, toujours regardée comme de mauvais augure : parmi les resserremens, les urfs paraissent régner sur toute la hauteu r, et d'autres seu lement n 'existent quesurune partie de la profondeur. Au point où le filon jette deux branches, il se perd entièrement à la surface, et ne reparaît que plus bas , ce qui indiquerait que la fracture du rocher dans lequel il a pris naissance s'y serait opérée très-irrégulièrement.

Les gangties d'ocre jaune, de fer oxydé compacte et d'argile ne paraissent accompagner le minerai que jusqu'à une moyenne profondeur; car plus bas la masse du gîte est composée de pyrites. La galène à larges facettes s'y trouve quelquefois répandue , et même assez souvent y forme un filet ou veine distincte; mais il arrive aussi que ces pyrites sont entièrement stériles. Tantôt elles sont placées par stalactites, à rayons divergens, adhérentes les unes avec les

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