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De Vienne, le 16 Septembre.

Le Maréchal de Haddick, que les Gazettes avoient tué, est arrivé ici le

10.

On a publié deux Rapports officiels plus détaillés, des deux affaires qui ont eu lieu, l'une à Lasmare dans le Bannat, et l'autre à Czapar, près d'Argis. Le 28 Août, le Général de Clerfait alla au-devant de l'ennemi, au nombre de 15,000 hommes, l'attaqua, le chassa de la vallée de Schupanek par le défilé de Lesmare, et le poussa jusque sous le canon d'Orsowa. Le lendemain, ce Général marcha avec son Corps, au défilé de Koramnek, s'en empara, et força l'ennemi de passer la riviere de Czerna. Tout le Corps ennemi, qui se rendoit dans le Bannat, étoit au nombre de 30,000 hommes; il étoit commandé par le Seraskier Jusuf Pucha, ancien Grand-Visir, dont les Nouvellistes ont dernierement fait trancher la tête à Constantinople. On a tué à l'ennemi près de 1200 hommes; &4 ont éte faits prisonniers; on lui a pris 5 canons, 35 charriots munitionnaires et queles drapeaux. Nous avons eu 30 tués, dont un Capitaine, et 89 blessés.

Le second Rapport porte que, le MajorGenéral de Prugach, posté au défile de. Rineen, dans la Transylvanie, fit aller, le 22 Août, un gros detachement sous les ordres du Major Comte horst, vers Ceapar; le 24, ce detachement rencontra un Corps ennemi de 2300 hommes; il l'attaqua et le força de prendre la fuite. L'ennemi a laissé

200 tués; nous avons eu 4 tués et 9 blessés. On a pris à l'ennemi 6 drapeaux, quelques canons et des charriots munitionnaires.

Selon les derniers avis certains de Weiskirchen, l'armée étoit en mouvement pour se rendre dans la Syrmie. Le 30 Août et jour suivant, les régimens de Pellegrini et de Ferdinand de Toscane, et l'Artillerie, se sont portés, par Alibovar, à Oppowa; le 2 Septembre, ils ont été suivis par les régimens de Cavalerie de Zettwitsch, de Grand Duc de Toscane, de Nassau et de Schakmin, et les Dragons de Toscane; ces troupes ont pris leur route par Verzecz et Denta. Le11, l'armée devoit être rendue au camp de Banovze. Le Corps de troupes qui reste dans le Bannat, est aux ordres du Général de Wartensleben, qui a fait occuper la montagne d'Allion.

La première colonne du Corps d'Esclavonie est également arrivée dans la Syrmie. L'Artillerie de Péterwaradin étoit embarquée, et toutes les apparences indiquoient un grand dessein sur la Servie ou sur Belgrade. C'est le 12, à ce qu'on croit, que l'armée principale devoit passer le Danube. Le quartier général sera à Semlin, où le Maréchal de Laudhon étoit de retour depuis le 3. L'Archiduc François y est aussi arrivé, et le jour même, ce Prince et le Maréchal ont été visiter le lieu des bords de la Save, où l'on établira les redoutes.

On présume que le Maréchal de Laudhon prendra la même position que le Prince Eugène prit en 1717, près de Hassan Pacha Palanka, entre Semendria et la rivière de Morawa. De cette manière, Semendria ne pourroit pas tenir longtemps, et le Maréchal seroit en état de combattre le Corps Turc, qui de Nissa marchera probablement au secours de Belgrade.

L'Empereur a accordé aux Juifs de sa domination tous les droits quelconques de l'Etat Civil.

Depuis quelque temps, il y a un grand mouvement de Courriers entre cette Résidence et Berlin. On présame que leurs dépêches sont relatives à quelque mesure générale du Corps Germanique.

PAYS-BAS.

De Bruxelles, le 25 Septembre 1789.

Le 18 de ce mois, le Prince Stathouder a fait notifier formellement aux EtatsGénéraux des Provinces- Unies, et aux autres Corps du Gouvernement suprême, le mariage conclu entre son fils aîné le Prince Guillaume-Frédéric, Prince Hé réditaire d'Orange et de Nossau, âgé de dix-sept ans, et la Princesse FrédériqueLouise-Guillelmine de Prusse, seconde fille de S. M. P. et âgée de quinze ans :

cesse

de plus, le mariage conclu entre la PrinFrédérique-Louise-Guillelmine, Princesse d'Orange et fille du Prince Stathouder, et le Prince Charles-GeorgeAuguste, Prince Héréditaire de Brunswick. Avant la célébration des deux mariages, le Prince de Brunswick voyagera en Italie, et le Prince Héréditaire d'Orange passera quelque temps à l'univer sité de Leyde.

L'affaire de Liège n'est point arrangée, à beaucoup près, malgré les espérances prématurées qu'on avoit conçues de voir les derniers changemens se consolider sans difficultés. Ils ne sont pas, il est vrai, l'effet d'une insurrection subite; depuis cinq ans, la fermentation et le mécontentement qui les ont produits, menaçoient la ville d'une explosion plus ou moins prompte: il est vrai encore que les trois Orires sont d'accord, et, qu'au moins extérieurement, ils paroissent agir de concert; mais le Peuple, qui sent ses forces, ne paie pius d'impôts on a vu un parti d'habitans s'emparer de la citadelle; les nouveaux Magistrats ne règnent qu'autant que le Peuple veut les laisser régner. Quelques justes et salutaires que soient les dernières opérations, la force ouverte qui les a consacrées, les entache aux yeux du Corps Germanique, et a fait craindre au Prince Evêque des excès. La première Députation envoyée à S.

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A. C. réfugiée à Trèves, n'a pu la ra mener à Liège : une seconde Députation n'a pas été plus heureuse. Le Prince, par sa réponse du 17, a déclaré : « qu'il ne pourroit se prêter à sanctionner tout ce qu'on lui proposeroit dans l'effervescence; que les Etats devoient discuter et peser avec justice et équité, « les droits, les plaintes de chacun, et * qu'il sanctionneroit ensuite tout ce « qui seroit arrêté sans contrainte, sans << violation des propriétés, sans offenser le serment que S. A. C. a prêté à l'Em* pereur et au Chapitre. »

On craint que la Députation envoyée à Wetzlar ne soit point reçue: les derniers avis ont fortifié ce soupçon. Le 15, dans l'Assemblée des Etats alarmés, le Tiers-Ordre proposa d'envoyer à Berlin le Bourgmestre de Fabry, pour implorer la protection du Roi de Prusse, et l'intercession de M. le Comte de Hertzberg. Cette démarche étoit dictée par l'appréhension que les Troupes de S. M. P. ne fissent exécuter le Décret de la Chambre Impériale; nis la Noblesse n'a pris encore aucune résolution à cet égard l'Ordre Primaire a opiné à la suspendre, et dans le cas où on l'adopteroit, à députer également aux Electeurs Palatin et de Cologne.

Quoiqu'on imprime chez nos voisins des Journaux de la Révolution des PaysBas, des Soulèvemens généraux des

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