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A M. Exbrayat, chaufournier au Puy
Une médaille de bronze,

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Pour avoir établi un chemin de fer dans son établissement pour ex ploiter sa carrière de chaux.

A M. Desprat, fabricant de pattes pour bretelles, jarretières et ceintures,

Une prime de 50 francs.

A M. Matthieu Chambe, fabricant de grès fin à Lubière, commune de Vergongheon,

Rappel de sa médaille d'argent,
Pour extension donnée à sa fabrique.

ÉBÉNISTERIE.

A M. Baptiste Breymand, élève de M. Crouzet, sculpteur au Puy,

Une prime de 30 francs,

Pour avoir exposé un fauteuil en noyer, style de la renaissance.
A M. Jean-Pierre Bleu, ébéniste au Puy,

Rappel de sa médaille de bronze et prime de 20 fr.,
Pour avoir exposé un billard plaqué en palissandre avec marque-

teries.

A M. Brenas, ébéniste au Puy,

Médaille de bronze (ou prime de 30 francs), Pour avoir présenté un berceau à cylindre d'une bonne exécution. A M. Rocher, ébéniste au Puy,

Second rappel de sa médaille de bronze,

Pour présentation d'un secrétaire en acajou et pour le développement donné à sa fabrication,

A M. Poble, ébéniste au Puy,

Une prime de 15 francs,

Pour avoir exposé un baldaquin.

INDUSTRIES DIVERSES.

A M. Desroches, marchand tapissier,

Une médaille de bronze,

Pour avoir monté et présenté divers meubles et tapisseries d'un bon goût.

A M. Jean, mécanicien sur métaux,

Une mention honorable,

Pour avoir introduit divers procédés relatifs à son art.
A M. Allirol, serrurier au Puy,

Une prime de 15 francs,

Pour avoir présenté une serrure clinche d'un beau travail.

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§. I. CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS.

RAPPORT

Fait à la Société d'Agriculture du Puy, dans la séance du 15 août 1844;

Par M. Albert DE BRIVE, membre résidant.

MESSIEURS,

J'ai eu l'honneur de faire à ceux d'entre vous qui se trouvaient réunis à la dernière séance de la Société d'Agriculture, un rapport oral sur le bel établissement séricicole que M. de Lachapelle a créé dans notre département. Vous avez senti que les succès merveilleux dont je venais d'être témoin, les méthodes intelligentes à l'application desquelles étaient dus d'aussi grands ré sultats et la description de tout ce qui concourt à la mise en œuvre de cette exploitation immense, méritaient d'être livrés à la publicité, et vous m'avez chargé d'en rédiger par écrit un rapport circonstancié. Je viens remplir ce devoir, tout en m'excusant de ne point apporter dans un sujet si important le fruit de connaissances approfondies ou d'une expérience qui donneraient à mon récit plus d'autorité et le rendraient plus utile aux praticiens de cette industrie, qui deviennent de jour en jour plus nombreux dans notre département.

C'est à Bergoide, commune de Vergongheon, dans la partie de l'arrondissement de Brioude qui limite avec le

TOME III.

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Puy-de-Dôme, que M. de Lachapelle a formé son établissement. Le matériel se compose de plantations de mûriers, d'une magnanerie et d'une filature à la vapeur.

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Vous savez déjà, par le rapport que vous fit un de vos Membres sur l'éducation faite par M. de Lachapelle en 1840, sur quelle vaste échelle ont été entreprises ses plantations de mûrier. Plus de 30 hectares de terre leur sont aujourd'hui consacrés. C'est vers 1828 que remontent les premiers essais de ces plantations. A cette époque, le gouvernement, voulant soustraire la France au tribut onéreux qu'elle payait chaque année à l'étranger pour l'introduction des soies nécessaires à l'entretien de nos grandes fabriques de soieries, chercha, par le moyen des Sociétés d'Agriculture, à encourager la culture du múrier. Votre Société, à laquelle on peut attribuer l'initiative de presque toutes les améliorations qui se sont faites dans le pays depuis qu'elle existe, ne négligea point un projet qui lui parut devoir ouvrir à une grande portion de nos agriculteurs une source nouvelle de richesses. Elle offrit des primes et médailles d'encouragement à ceux qui voudraient s'exposer à frayer la route, et, pour mieux exciter l'émulation, elle forma elle-même une pépinière et planta quelques centaines de mûriers.

C'est alors que M. de Lachapelle, dont les loisirs cherchaient une occupation sérieuse, se livra avec l'active intelligence qui le caractérise à l'industrie des vers à soie. Il avait compris qu'une contrée dont le climat et le sol ont tant de rapports avec ceux de nos voisins du Vivarais et des Cévennes qui doivent leur fortune aux mûriers, pouvait aussi dépouiller sa pauvreté en se livrant aux mêmes travaux et aux mêmes soins. Il crut donc faire à la fois une spéculation fructueuse pour lui et utile à son

pays, en important dans notre département une industrie aussi précieuse. Mais il pensa en même temps que pour triompher des obstacles que devaient lui opposer de vieux préjugés et des habitudes fortement enracinés, il lui fallait un grand succès. Aussi ne craignit-il pas d'engager une grande partie de sa fortune dans cette entreprise, en la fondant sur une échelle immense.

Les sujets de ses pépinières furent plantés par milliers; plusieurs hommes de l'art furent appelés chaque année du Vivarais pour conduire ses arbres, et dès 1835 et 1836 il lui fut possible de commencer la mise en place de ses mûriers. M. de Lachapelle leur consacra, malgré les préventions de ses voisins, de ses cultivateurs et même de quelques membres de sa famille, les plus riches terrains d'une propriété de 13 à 14 hectares qu'il venait d'acquérir sur les bords de l'Allier et qui jusque-là avait donné d'abondantes récoltes en orge et en froment. Vous dire tous les sarcasmes auxquels cette conduite l'exposa de la part de ses voisins, serait impossible. Mais sa volonté, d'autant plus inébranlable qu'elle était plus raisonnée, ne se laissa point déconcerter et il continua son œuvre, sûr que l'avenir lui rendrait justice. Ses plantations furent faites à grands frais, parce que ces frais sont la seule garantie du succès des plantations. Il fit défoncer à plusieurs pieds tous ses terrains : les parties dont le sol avait le plus de substance furent plantées en mûriers de haute tige, espacés à 6 ou 8 mètres, et les parties les plus maigres, en mi-tige, espacés de 3 à 4 mètres; quelques rangées le furent même à 2 seulement. Les premières années, et plutôt pour donner une espèce de satisfaction à son entourage, les terrains plantés furent encore ensemencés et donnèrent quelques

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