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les parties de la médecine vétérinaire, & pratiquerent fur les animaux les opérations que néceflitent la plupart des maladies dont ils font affectés.

L'affemblée témoigna aux concurrens combien elle étoit fatisfaite de leur zele & de leurs efforts, & combien elle regrettoit d'être bornée dans le nombre des prix qu'elle avoit à diftribuer; elle encouragea ceux que la fortune ne favorife point, & les excita à mériter bientôt cette récompenfe, en adreffant à l'école des mémoires & des obfervations qui conftateroient leur pratique affidue & leurs fuccès, dans les départemens pour lesquels ils font destinés.

Les fleurs Louis Duchemin, d'Argenil, entretenu par le département de la Seine inférieure ; François Kaindeler, de Moulins, par celui de l'Allier; Jean Moneftier, de Salfignac, par le département du Cantal, ayant réunis l'unanimité des fuffrages, obtinrent le prix, confiftant en une chaîne d'or & la médaille.

Les fieurs Pierre-Benoît Le Jeune, de Stenay, entretenu par l'école; Jof. Guiller, d'Arbois, par le département du Jura; Jean Cordier, de SaintMihiel, éleve militaire, caferné à l'école, ayant réuni le plus grand nombre de voix, on leur accorda l'acceffit, confiftant en la chaîne d'or. Avant la diftribution des prix, M. Huzard fit le rapport fuivant :

Dans la féance publique qui eut lieu à l'école au mois de juiller de l'année derniere, M. Cha bert fit part à l'affemblée que plufieurs éleves, fixés depuis long-tems dans les différens départes

mens, lui avoient adreffé des obfervations & des mémoires sur différentes parties de la science vétérinaire, & demandoient à obtenir la récompense de leurs travaux.

Il fut décidé que les artistes vétérinaires, établis à Paris, & qui font raffemblés ici aujour d'hui pour juger les concurrens, fe réuniroient de tems à autre, que M. Chabert remettroit les mémoires qui lui feroient adreffés, à cette elpece de comité, pour y être lus & difcurés, & que les prix ne feroient accordés que fur le jugement qui en feroit porté à la pluralité des voix. Il parut à M. Chabert & à M. Blondel, intendant des finances, chargé de l'adminiftra tion de l'école, que les vétérinaires ainfi jugés par leurs pairs, le feroient de la maniere la plus équitable, & en même tems la plus propre accélérer les progrès de l'art. Il fut décidé au que les obfervations feroient fucceffivement imprimées dans l'ouvrage annuel, dont MM. Chabert, Flandrin, & moi, avons déja depuis publié

deux volumes.

Le comité a fait tous fes efforts pour juftifier le choix qu'on a fait de lui. Il a reçu beaucoup de mémoires & d'obfervations, & il na accordé qu'un très-petit nombre de prix. Je vais rendre compte en peu de mots des motifs qui ont dû le déterminer à montrer une vérité.

jufte lé

Il nous a été facile, à la lecture des obfer. vations que nous avons reçues, de les divifer en deux grandes claffes. Les premieres comprennent celles qui ont été rédigées fans motif de récom

pente,

penfe, & qui ne tendent qu'à accélérer les progrès de la fcience; elles réuniffent tout ce qui peut en faciliter le développement, & on voit bien qu'elles ont été écrites d'après les animaux mêmes; plufieurs ont été imprimées dans des cas d'épizooties, & les principes & les traitemens qu'elles contiennent ont le plus fouvent été couronnés par des fuccès; fous tous ces rapports, elles étoient donc faites pour infpirer la confiance. Ce font ces obfervations en petit nombre, que nous avons principalement accueillies.

Nous avons aisément reconnu dans les autres, beaucoup plus nombreufes, le motif de leur rédaction. Les auteurs paroiffent s'être beaucoup plus occupés de la récompense qu'ils follicitoient, que de l'avancement de l'art vétérinaire; les uns n'ont rendu compte, dans leurs écrits, que de leurs fuccès, & ne nous ont préfenté qu'une foule de guérifons toujours heureufes; les autres ont omis des détails effentiels, & fans lefquels les obfervations, même intéreffantes, ne font que des fquelettes inutiles, dont il eft impoffible d'apprécier la valeur. Quelques-uns, dans l'intention, fans doute, d'attacher plus particulièrement les regards fur leurs écrits, nous ont adreffé des obfervations extraordinaires, hors des regles de la nature, & trop multipliées pour être vraisemblables; quelques autres, fe hâtant de raffembler de mémoire tout ce qu'ils avoient fait depuis plufieurs années, ne nous ont adreffé que des lifles de maladies différentes, dont la description, les phénomenes & les traitemens, étoient néanmoins toujours uniformes; plufieurs de ces listes étoient Tome II.

fon mémoire fur la cataracte, & la defcription de fon inflrument;

6o. A M. Roudille, artiste vétérinaire à Tarafcon, département des bouches de Rhône. M. Rou. dille étoit chirurgien avant de fe livrer à l'étude de l'art vétérinaire; il nous a adreffé un bon mémoire fur la pourriture des moutons, & des obfervations fur la courbature, & fur les effets des vers dans les chiens;

7°. A M. Gervi, à Gannat, département de l'Allier. Cet éleve, forti depuis long-tems des écoles, a toujours fait part de fes obfervations à M. Chabert, ainfi que de la description de différentes épizooties, dans le traitement desquelles il a été employé. On trouvera de lui, dans notre prochain volume, une obfervation fur une tête de veau reftée très-long-tems dans l'utérus, & dont il a fait l'extraction avec fuccès, & par des moyens ingénieux.

Sur l'obfervation faite par M. Gilbert, l'un des profeffeurs à l'école, que les médailles devant inf pirer une entiere confiance en ceux qui les porsent, fur-tout dans les campagnes, il étoit im portant de ne pas les confondre & les affimiler avec les récompenfes académiques, quelquefois fi faciles à obtenir. Il a été décidé que les ar tiftes vétérinaires, qui adrefferoient à l'école des mémoires ou des obfervations, auroient l'attention de les faire revêtir non-feulement des attefta tions des propriétaires, mais encore de celle des municipalités où ils réfident, & fous les yeux defquelles les faits fe font paffés.

(Journal de médecine, chirurgie, pharmacie, &c.)

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ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE.

LE dimanche 11 décembre, on a donné la

premiere représentation de Bacchus & Ariane, ballet pantomime de la compofition de M. Gallet, mufique de M. Rochefort.

Si la mythologie galante a perdu au théatre une partie de fes droits, depuis que le célebre Gluck y a préfenté Melpomene, avec toute fon énergie & avec des accens dignes d'elle, c'eft lorsqu'elle y eft développée dans de triftes paftorales qu'on pourroit appeller des moutonnades; ou dans de prétendus poëmes, qui n'ont d'héroïque que le titre menteur qu'ils s'arrogent; elle les a, & devoit les conferver dans les ballets d'action. Puisque nous avons à parler du fuc→ cès d'un de ces ballets, nous allons nous permettre quelques réflexions fur les productions de ce genre, genre qui a fes bornes, mais qui a auffi de grandes reffources.

Le ballet d'action qu'on appelle autrement ballet pantomime, n'eft pas fufceptible d'embrasser toutes les nuances. Au-lieu d'énoncer des prin

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