Page images
PDF
EPUB

MAESTRICHT, chez Roux & Comp., Cavelier. A MANHEIM, A MALINES, chez Hanick. chez Fontaine. A MONS chez Fercellin. A Moscou, chez Rudiger, pour la Ruffie.. A RHEIMS, chez chez Matthieu.

[ocr errors]

A NANCY, Barrachin. A ROTTERDAM, chez Bennet & Hake. A ST. PETERSBOURG, chez Gay, fre res, & Kioflerman, pour la Ruffie. A STOCKchez Hoclmén, vid Storkyrkan, pour la Suede. A STRASBOURG, chez Salzman, TreutA TOURNAY, chez Wicard.

HOLM,

-

A VER

tel. VIER, chez Dejoye. A VIENNE, pour l'Au triche & la Bohême, chez Gay & Comp., Graffer & Comp. A UTRECHT, chez B. Wildt & A VARSOVE, chez Gay, freres,

Althéer.
pour la Pologne.

AVIS.

L'Esprit des Journaux, étant généralement répandu; 'éditeur a cru qu'il feroit une chose agréable à quansité de perfonnes, fi, indépendamment du nombre de pages fixé pour chaque volume, il y ajoutoit un fupplément où chacun pourroit faire inférer des Annonces

trois

Avis particuliers qu'il feroit de fon avantage de répandre dans te public. En conséquence, l'éditeur offre d'imprimer lefdites annonces, par forme de fupplément, à la fin de chaque journal, à raifon de 24 liv. de France pour chaque Avis, composé d'une, deux, & même quatre pages; 48 liv. pour cinq pages jufqu'à huit, & ainsi progressivement, de maniere qu'une feuille entiete de 24 pages, ne reviendroit qu'à 120 liv., à sel nombre que puiffe s'élever la totalité des exemplai. xes. MM. les libraires ou artiftes qui ont des Avis & des Annonces à faire publier, fentirant aifément que le moyen ́qu'on leur propose est des plus avantageux, puifqu'avec une dépense modique, ils feront affurés que Pobjet qu'ils ont intérêt de faire connoître, le fera dans tous les pays, en même tems, & par la voie la plus expéditivè, S'adrefer où l'on à foufcrit.

[graphic][merged small][merged small][merged small]

VIE du capitaine THUROT; par M***. A Paris, de l'imprimerie du Cercle Social, rue du theatre françois, No. 4; & chez les principaux libraires du royaume.

DANS tous les tems on a aimé à rencontrer

dans l'hiftoire ces hommes privilégiés par la nature, qui n'ont jamais rien dû qu'à eux-mêmes, & qui ont été les artifans de leur fortune & de leur gloire; mais aujourd'hui fur-tout que la carriere eft ouverte au mérite en tout genre, de pareils exemples, tirés de notre ancien régime, qui en offre peu de cette efpece, doivent être an puiffant encouragement pour tous ceux que notre nouvelle conftitution met à portée de fe faire valoir par leur mérite perfonnel.

[ocr errors]

Thurot, dont le nom fera immortel dans les faftes de la marine françoife, étoit fils d'un maître de pofte de Nuits en Bourgogne. Il commença par étudier en chirurgie, pour obéir à fon pere. Une aventure affez finguliere le fit renoncer à eet état, pour lequel il n'avoit d'ailleurs aucun goût. Sa mere fe trouvoit, depuis la mort de fon mari, dans la plus grande détreffe. Le jeune Thurot, égaré par l'amour filial, qui lui fait oublier qu'il ya d'autres devoirs dont rien ne peut dispenser, vole des couverts d'argent chez une de ses tan. tes, pour fecourir fa mere. C'étoit un délit, mais, graces au motif, heureusement ce n'étoit pas une baffeffe. A peine eut-il commis la faute. qu'il ouvrit les yeux fur lui même, & fut défefpéré de ce qu'il avoit fait. Il part précipitam-ment avec deux chemises & 24 livres; vole à Calais, & s'embarque, en qualité de chirurgien, fur un corfaire de Dunkerque, qu'on venoit d'armer en courfe. Nous étions alors en guerre avec les Anglois; le corfaire eft pris, & Thurot conduit prifonnier à Douvres, au mois d'août 1744. Tels furent fes commencemens ; ils n'étoient pas très-encourageans, & ne lui furent pourtant pas inutiles. Il employa le tems de fa captivité à étudier la langue angloife, & à prendre fur ce pays des renfeignemen's dont il profita dans la fuite. Cette même année le maréchal de Belle-Ifle & le comte fon frere, arrêtés à Caffel, contre le droit des gens, furent menés prifonniers en Angleterre, & bientôt après relâchés avec quelques autres François, fur un cartel d'échange. Thurot fit ce qu'il put pour être de ce nombre

> re,

mais n'ayant pu ŷ parvenir, il prend un parti qui annonçoit déjà un caractere d'une trempe peu commune. Au moment du départ du maréchal, il s'échappe de fa prifon, où il n'étoit pas bien févérement gardé. » Errant pendant tout le jour, il attend le moment de la nuit » pour se rendre au port. Là, ne prenant con> feil que de fon courage, il fe précipite dans une > chaloupe qu'il apperçoit à l'écart, s'en empala détache, fe fait une voile de fa chemife, qu'il fixe à une petite traverse, & fe > livre en cet état, feul, à l'inconftance des vents & à la fureur des flots. Il vogue, il rame avec tant de vigueur & de vivacité, qu'il fe trouve fort éloigné des côtes de l'Angleterre, lorfque le jour paroît. La fatigue l'accabloit; > mais fa présence d'efprit ne l'abandonne pas. » Il dirige vers Calais, & après avoir couru › mille dangers, il entre dans le port de cette > ville, quelques heures après le maréchal de » Belle-Ifle. <

Sur le bruit que fit une évafion fi aventureufe, ce général voulu le voir; il conçut de l'eftime & de l'amitié pour lui, lui recommanda de s'appliquer à l'étude de la marine, & lui promit sa protection. Jufque-là c'eft un procédé fort fimple, mais ce qui eft digne de remarque, & ce qui fait honneur à la mémoire du maréchal, c'eft qu'il lui tint exactement parole, qu'il ne négligea pas un moment les moyens de l'avancer; qu'en un mot, Thurot trouva en lui un protecteur auffi zélé qu'inébranlable, malgré la foule d'ennemis que lui fit bientôt un méritè qu'on

ne pardonnoit pas volontiers à un homme qui n'avoit aucune autre recommandation. La meilleure que puiffe avoir Thurot auprès de la poftérité, c'eft cette haine jaloufe qui ne tarda pas à fe déclarer contre lui, & qui employa fes armes ordinaires, l'intrigue & la calomnie, dont il fut bien vengé par l'eftime générale de fes concitoyens, & encore mieux par le témoignage même des Anglois nos ennemis.

Thurot débuta dans fon métier comme un homme qui veut le bien favoir. Il fut fucceffi vement, mouffe, matelot, pilote, & enfin capitaine de navire, fe montrant toujours au-dessus de fon grade, dès qu'il l'avoit obtenu. En deux campagnes, il s'étoit déja fait connoître affez pour mériter la confiance des armateurs. Il étoit de la plus rare intrépidité, & joignoit à la plus parfaite intelligence dans la conduite d'un vaiffeau le fang froid le plus imperturbable dans les dangers de la mer & des combats. Avec ces. qualités, des prifes fréquentes & des actions tou jours heureufes ou honorables, il étoit déja célebre à la paix de 1748.

Cette paix ne fut pas pour lui un tems de loifir. Ses prifes l'avoient mis en état d'équiper un vaiffeau à fes frais. L'objet de ses courfes continuelles étoit de fe procurer la connoiffance la plus exacte & la plus détaillée des côtes d'Angleterre, & en général de la mer du Nord, connoiffance qui fut depuis le principe de fes fuccès dans ces mers, & du bonheur qu'il eut d'échapper fi long-tems à une foule de vaiffeaux ennemis qui le pourfuivoient. Au refie, il paya

« PreviousContinue »