ture de fes mémoires touchant la reine Sophie Charlotte de Pruffe. <<

Voici la plus grande partie du difcours que M. Formey a fait pour l'époque dont on vient de parler.

MESSEIGNEURS ET MESSIEURS,

» C'eft de profundis que j'entonne un Domine, falvum fac regem. La vivacité du fentiment, la -force du devoir, raniment ma foibleffe, & ne me permettent pas de garder le filence dans une conjoncture où tous les bons citoyens réunissent leurs voix pour demander au ciel la confervation & la conftante profpérité de notre fage & bienfaifant monarque. Vivant fous le quatrieme regne de la monarchie pruffienne, dont je n'ai connu le premier que par des traditions incertaines, témoin attentif des deux regnes fuivans, je n'ai point vu de tems plus heureux que ceux où nous vivons, & dans lefquels la tranquillité publique parûr repofer fur des fondemens plus Lolides...«.

» Que les fêtes nuptiales qui viennent d'être célébrées fous nos yeux, étoient touchantes! Quand a t-on vu une pareille réunion de perfonnes propres à cimenter l'édifice que les plus grandes puiffances conftruifent avec tant de fuc cès, celui d'une paix inaltérable? Pour moi, dont la carriere a furpaffé mon attente, je me féliciterai d'avoir affez vécu pour laiffer ma patrie dans ces heureufes conjonctures. Puiffent les nouveaux époux les voir durer au delà d'un demi-ficcle, & jouir dans leur union de toutes les

douceurs que de pareilles prémices leur promettent ! <<

.

» Comment ne ferois je pas des vœux pour une académie que j'ai vu naître & fubir tant de modifications différentes depuis fon origine? Entiérement confiée à préfent aux foins de fon digne curateur, elle ne peur que bien augurer des fruits de fes lumieres & de fon activité. Je crois devoir prendre congé de fes membres, mes chers confreres, en les priant de me continuer leur affection jufqu'à ma fin, & quelque place dans leur fouvenir après cette fin. Alors je pourrai dire: Non omnis moriar. &

Journal encyclopédique. Y

V.

PROGRAMME de l'académie impériale & royale des Sciences & belles lettres de Bruxelles. Du, 25 octa

bre 1791

t

L'académie impériale & royale des fciences & belles-lettres établie en cette ville, tint le 19 octobre fon affemblée ordinaire pour la distribution des prix annuels.

Elle avoit propofé, en 1790, pour le prix de la claffe des fciences, la queftion fuivante : Y a-t-il des obftacles qui puiffent s'opposer à l'établiffement des falines fur les côtes maritimes de la Flandre quels font ces obftacles, & quels font les moyens de les lever ? L'académie n'ayant rien reçu de fatisfaifant fur cette queftion, le prix n'a pu être adjugé.

La queftion hiftorique de cette année étoit

conçue en ces termes : Comment se terminerent les différens qu'eut Marguerite, comteffe de Flandre & de Hainaut, avec Jean & Baudoin fes fils? Neuf mé moires avoient été reçus fur cette queftion, dont quelques-uns d'une grande étendue.

La palme fut adjugée à l'auteur d'un mémoire flamand, portant pour devife: O quam difficile eft tantas componere lites? A l'ouverture d'un billet cacheté, fous la même devise, on trouva que cet auteur étoit M. Isfride Thys, chanoine régulier de Tongerloo, qui avoit obtenu un des prix de l'académie en 1786. Il fut réfolu d'accorder, à titre d'encouragement, une médaille d'argent à l'auteur d'un mémoire françois ayant pour devife: Equi dem non affirmare fuftineo, de quibus dubito, nec Subducere quæ accepi. A l'ouverture du billet cacheté, on reconnut que l'auteur de ce mémoire étoit M. l'abbé Amand, fous-principal du college d'Ath. Elle a cru auffi devoir faire une mention honorable d'un mémoire flamand, ayant pour épigraphe Fratrum quoque gratia rara eft; les recherches de l'auteur méritent des éloges, quoi. que dans fon mémoire il n'ait pas rempli le but de l'académic.

Elle propofe pour le concours de la claffe des fciences de l'année 1792, la question fuivante : Pourquoi les papiers & cartons fabriqués aujourd'hui dans les Pays-Bas Autrichiens, font-ils inférieurs à seux de plufieurs fabriques étrangeres; & quels fervient les moyens de perfectionner chez nous ces fabriques?

Et pour le concours hiftorique de la même année, celle-ci Quels étoient les cantons de l'an sienne Flandre, dont Baudoin, furnommé Bras de

Fer, fut comte; combien d'années l'a-t-il été ; & quel étoit fon pouvoir ?

Le terme limité pour l'entrée des mémoires de ceux qui voudront concourir fur les deux queftions précédentes, eft la fin de juillet 1792.

L'académie propofe pareillement pour le concours de la claffe des fciences de l'année 1793, la queftion fuivante: L'on demande quelles font les plantes propres aux Pays-Bas Autrichiens? Leur défignation doit fe faire d'après le fyflême fexuel de Linnée, ainfi que d'après les efpeces pour la plupart décrites par Miller. Ceux qui voudront concourir fur cette question, feront tenus de remettre leurs mémoires avant le 16 juin 1793.

Et pour le concours hiftorique, l'académie accordera un prix extraordinaire à l'auteur de la meilleure differtation fur un point quelconque de l'hiftoire belgique, qui lui fera remile avant le même 16 juin 1793.

Le prix de chacune de ces questions, fera une médaille d'or du poids de 25 ducats. Les mémoires doivent être écrits en latin, en françois, ou en flamand. Ils feront adreffés & remis francs de port à M: l'abbé Mann, fecrétaire per pétuel. L'académie exige la plus grande exactitude dans les citations: pour cet effet, les au teurs auront foin de marquer les éditions & lest pages des livres qu'ils citent. Ils ne mettront point leur nom à leurs ouvrages; mais feulement une devife à leur choix: ils la répéteront fur un billet cacheté, qui renfermera leur nom & leur adreffe. Ceux qui fe feront connoître de quelque maniere que ce foit, ainfi que ceux

dont les mémoires auront été remis après le terme prefcrit, feront abfolument exclus du

concours.

V I.

SOCIÉTÉ royale des fciences de Prague.

Le 25 feptembre dernier,, la fociété royale des fciences établie à Prague, tint une affemblée publique en présence de fa majesté impériale & royale, auffi bien que de plufieurs autres perfon. nages illuftres, tel que S. A. R. l'archiduc François, S. A. S. le prince Antoine de Saxe, S. E. le grand-burgrave comte de Rottenhan, les miniftres, la haute nobleffe & un grand nombre d'étrangers que la fête du couronnement avoit attirés. La féance commença par un difcours du préfident honoraire M. le comte Lazanzky, dans lequel S. E. fit entrer un précis de l'hiftoire de la fociété. Le fecrétaire-perpétuel, M. Riegger, confeiller de gouvernement, lut un mémoire fur l'économie de la Bohême, & M. le comte de Sternberg, fit l'expérience d'une méthode de fon invention pour réfoudre le diamant, dans une préparation d'air qui le fait s'enflammer & fe confummer en très-peu de tems; opération qui réuffit parfaitement à la très-grande furprise des affiftans. M. l'abbé Gruber, directeur actuel, expola le modele d'une nouvelle pompe, mise en mouvement par la compreffion de l'air commun occafionnée par les vapeurs de l'eau. M. le profes feur Struadt, mit fous les yeux de la fociété la délinéation de l'éclipfe du foleil qui doit avoir lieu dans l'année 1793, avec les calculs relatifs