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caracteres extérieurs de ce biteme, & notam ment ceux qui le diftinguent des autres fubftances bitumineuses avec lesquelles il a été confondu par quelques voyageurs.

.M. Caldaynci eft le feul écrivain qui ait donné un mémoire particulier fur le piffatphalte. Son ouvrage a été imprimé en 1718, par Piganiol, dans fa defcription de la France; mais M. Baudot avertit qu'il faut fe défier de l'opinion & même des defcriptions de cet auteur, parce qu'il a vu top légérement & dans un tems où l'on ne foupConnoit pas encore que l'Auvergne eût été autrefois embrasée par des volcans, &, par conféquent, où l'on n'avoit point encore des idées exactes fur la théorie des fources de bitumes.

La plus abondante de ces fources, que dans le pays on nomme puits de la poix, coule avec T'eau qui jaillit d'un monticule que l'on trouve à peu de diftance de Clermont-Ferrand. Le pilafphalte, entraîné par l'eau, fe foutien à la furface, y forme une pellicule & fe répand dans les environs, quand la chaleur augmente fa fluidité; l'odeur eft alors très-forte; elle fe fait fentir dans la campagne, ce qui a occafionné l'erreur de quel ques perfonnes, qui ont cru que le pifalphalte couloit des arbres.

Ce bitume differe du pétrole dont on fe fert en Sicile, non-feulement en ce qu'il eft moins fluide & d'une couleur noire, mais en ce qu'il eft moins inflammable. On reconnoît par les plus fimples expériences, qu'il contient de l'eau qui le fait décrépiter, & qui l'empêche de brûler feul, Lorfqu'on le mêle) avec quelques graiffes

plus combuftibles, il en affoiblit confidérablement Feffet, & ce nouveau mélange ne donne qu'une lumiere fombre & une fumée d'une odeur infupportable. L'auteur renvoie aux expériences que M. Bolduc a faites fur les différentes efpeces de pétrole au commencement de ce fiecle..

Le mélange d'eau dont on vient de parler, qui paroît être un des principes conftituans du pifiafphalte, empêche qu'on ne s'en ferve dans beaucoup d'occafions. On l'emploie dans le pays pour marquer les beftiaux & enduire les moyeux des roues; mais il eft probable qu'on ne pourra fe fervir-utilement de cette fubftance qu'en profitant de fon affinité avec les huiles végétales & animales.

M. de la Sablonniere a déja fait beaucoup de recherches & d'expériences en grand pour prouver qu'une préparation de piffasphalte ponvoir tenir lieu de goudron, & former pour les vaiffeaux un enduit plus durable. M. Faujas s'en eft fervi en 1785, en préfence de M. de Buf fon, au jardin du roi, pour enduire des cordages; mais ces expériences n'ont pas encore été affez fuivies, & il feroit important de ne pas négliger l'usage, d'une fubflance que l'on peut recueillir fi abondamment dans notre climat.

La féance a été terminée par M. Baillot, qui a fait la lecture d'un ouvrage intitulé: Récit de la bataille de Marathon.

Le tems n'a pas permis à M. Picardet de lire la feconde partie de fon Hiftoire des fleurs, qui traite de leur ufage chez les peuples dans plufieurs airconftances de la vie civile...

Journal encyclopédique.)

L V.

ACADÉMIE royale des fciencee & belles-leures de Berlin..

Le 6 octobre dernier, l'académie (dit-on dans la Gazette littéraire de la même ville) » tint få féance publique & ordinaire pour célébrer lé jour anniverfaire de la naiffance du roi. L. A. R. Mgrs. le prince royal, le prince Louis fon frere, le duc d'Yorck, honorerent de leur présencecette affemblée, qui compta encore parmi fes auditeurs L. A. S. Mgrs. le prince héréditaire. de Bruntwick, le duc Fréderic de Brunswick, membre honoraire de l'académie, le prince de Heffe-Darmstadt, les deux princes d'OrangeNaffau, outre un grand nombre de feigneurs de la cour, & de miniftres étrangers, parmi lefquels fe trouvoit celui de la Porte-Ottomane. «

» M. le directeur Mérian ouvrit la féance par un petit difcours du fecrétaire perpétuel, le confeiller-privé Formey, abfent & malade. <

> S. Exc. M. le comte de Hertzberg, minif tre-d'état, & curateur de l'académie, lut enfuite un difcours fur les révolutions extérieures, intérieures, religieufes, des états; & démontra qu'elles n'avoient été ni auffi nombreuses dans le monde qu'on le croit, ni auffi à craindre, comme dans les états defpotiques & ariftocratiques. <

Après cette lecture, S. Exc. annonça qu'avec l'approbation du roi, l'académie avoit choi & admis au nombre de fes membres ordinaires le prédicateur Zolner, confeiller du confiftoire,

M. le confeiller de cour Moritz, & pour membres extraordinaires & externes, S. M. le roi de Pologne, M. le docteur Tralles de Breflau, le profeffeur Sheibel de la même ville, & M. le profeffeur Kratzenftein de Copenhague; de plus, le chevalier Jofeph Gioeni de la famille des ducs d'Angio; au royaume de Naples, qui s'est rendu célebre par fon livre de la Lithologie du Véfuve, & s'eft fait connoître comme un bon phy `ficien. <

» S. Exc. fit voir à l'affemblée un sextant, & un livre contenant dans des tables les degrés & la hauteur du pole des principales villes d'Allemagne, par le moyen defquelles on peut favoir tous les jours le-tems vrai du foleil, & régler les horloges en conféquence. Cette invention avec tout ce qui en dépend eft de M. le prédicateur Muller, à Schwelm, dans le comté de la Marck, membre de l'académie. Cette invention a été fort approuvée par l'académie, qui en recommandera au public l'achat pour le prix modique de trois écus. «<

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Le prix de la claffe de phyfique fur la queftion touchant la terre primitive fot adjugé à un écrit dont l'auteur, à l'ouverture du billet cacheté qui l'accompagnoit, s'eft trouvé être M. JeanFrederic Widenmann, confeiller des mines du duc de Wurtemberg, «

> M. Mérian publia la nouvelle queftion de la claffe des mathématiques pour l'année 1794, favoir: L'expérience apprenant que des corps jettes s'éloignent principalement de là-plomb dans lesquels ils avoient d'abord été dirigés, il en naît la quef

sion 1°. QUELLES SONT LES CAUSES DE CES ÉLOIGNEMENS? 2. COMMENT PEUT ON EN CALCULER LES GRANDEURS? «

M. le directeur Achard lut & fit quelques expériences fur les différentes pefanteurs de l'air commun & de l'air fixe. «'

> S. Exc. M. de Wollner, miniftre d'état, lut une differtation fur ce que, dans l'économie rutale on nomme en allemand Koppel Wirhtfchaft (*), qui eft en ufage dans le Mecklenbourg & dans le Holftein. S. Exc. annonça en même tems, par ordre de S. M., un prix de 100 ducats pour le meilleur traité dans lequel on rechercheroit fi cette méthode peut être employée utilement ou non dans les états pruffiens. <<

» Enfin M. Erman, confeiller du confiftoire, termina la féance par la continuation de la lec

Note du journaliste de Berlin. On n'a point en françois de terme propre à exprimer ce mor compolé Koppel- Wirthschaft, que n'entendent pas non plás quantité d'Allemands qui ne connoiffent pas les nouveaux termes employés par les nouveaux économistes, non plus que la nouvelle économie rurale. KoppelWirthschaft eft un terrein clos ou par une haie, ou par un foffé, divifé en plufieurs portions, où l'on fèwe pendant un certain nombre d'années des plantes 'propres au pâturage des beftiaux : ce font des efpeces de prairies artificielles. On y envoie pâturer les animaux. On les met ensuite en prés, ou en jacheres.

C'eft ainfi que nous ont expliqué ce terme des petonnes que nous croyons inftruites, & c'eft d'après elles que nous en donnons cette explication.

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