ODE A un prince qui m'invitoit à vivre auprès de lui; par M. MALLET de Geneve. GRAND ́RAND prince! à qui les destinées Ta cour auroit pour moi des chasmės, Mais à l'amour je rends les armes, Ce dieu me retient fous fes loix. Crédit, grandeurs, gloire, fortune ! C'eft pour lui qu'eft faite la gloire; Ce héros, Fortune fuperbe! Si je ne puis, dans ma carriere, Je veux au moins dans ma chaumiere, Trop heureux qui fous fes ombrages, Vit loin des cours, de leurs orages, Qui, fans orgueil & fans bafleffe, Je me trompe : un'ami fi、 Au printems, dans fes pâturages Plus heureux encore en automne, Les fruits qu'a fait naître Pomone, A les repas, un verd feuillage D'une fontaine l'onde pure. Et cette eau par un doux murmure, Prépare les fens au repos. Du travail l'utile falaire, La nuit rend la vie à fes fens, Loin de lui ces fonges funebres, Chez lui n'habite point l'envie. Puiffó-je ainfi dans l'hermitage, L'EXPÉDIENT, DANS CONTE, par le même. ANS une cave fur la rue, Un cheval s'étoit laiffé cheoir, Et chacun d'eux crie &.confeille. LE DÉBUTANT, par le même. ON Ox dit qu'un jour maître Toupet, Se croyant né pour Melpomène, Ofa débuter fur la fcene. Sifflé, mais non point interdit, » Je bois, Memeurs, qué tout eft mode; » Hyer jé bous accomodois, » Aujourd'hui jé bous incommode, » Dès demain, jé bous raccommode. « LE VIEILLARD, par le même. Dz jour en jour tout dépérit, Et la nature dégénere, Difoit un vieillard décrépit. Les femmes n'ont plus l'art de plaire, Les fleurs ont un parfum moins doux. ACADÉMIE S. SÉANCES DE DIVERSES SOCIÉTÉS. I. COLLEGE royal de France. LE 14 novembre dernier, le college a tena fon affemblée publique de rentrée. M. de la Lande l'a commencée par l'hiftoire de l'aftronomie en 1791, & l'éloge de M. Lepaute d'Ageler, aftronome de l'académie, qui a fait le voyage autour du monde avec M. de la Peyroufe. M. Levefque a lu un mémoire fur la politique infidieufe de Louis XI. M. Gail a lu la traduction de deux idylles de Théocrite, avec un difcours fur la poéfie paftorale, & en particulier fur cet auteur, dont il fe propofe de publier bientôt la traduction. M. de Cournand a lu un mémoire fur l'art dramatique, & le perfectionnement dont il eft devenu fufceptible par la révolution de France. M. l'abbé de l'Ifle a terminé la féance par la |