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Dunning

Nijlv.
2-7-30
19618

A Saint-Maur de Glanfeuil

VESTIGES DU PASSÉ ET SOUVENIRS DISPARUS

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Les vestiges du passé à l'abbaye de Saint-Maur de Glanfeuil restent encore nombreux et variés. Ils permettent de suivre, avec des clartés mêlées de rayons et d'ombres, sa vie à travers les siècles, ainsi que celle des quatre églises ou chapelles qui y avaient été bâties. Ils posent aussi des problèmes qu'il n'est pas toujours possible de résoudre.

attaqué surtout au problème délicat des origines et l'infatigable terrassier, si connu à Poitiers, s'est attaqué surtout au problème si délicat des origines dans ses Fouilles archéologiques de l'abbaye de SaintMaur de Glanfeuil (Maine-et-Loire), entreprises en 1898-99 d'après des textes anciens 1.

M. le chanoine Urseau a fait connaître au public savant la croix antéfixe ornée d'entrelacs, que l'on peut regarder comme un reste de l'architecture carolingienne du IX siècle'. Elle décorait le pignon de l'ancienne église abbatiale. Maintenant elle est cachée, derrière une ferme de charpente, dans les combles d'un faux grenier.

1 Son mémoire, lu à l'Académie des Inscriptions et BellesLettres dans la séance du 28 avril 1899, forme le 1er fascicule des Mélanges archéologiques In-f°, 23 pages, texte accompagné de plusieurs figures et de cinq planches sépa. rées, Paris, Picard, 1899.

Cnan. Urseau. La croix de l'Abbaye de Saint-Maur (Bulletin archéol., 1898). Cf. Camille Enlart, Manuel d'Archéologie française, I, Architertecture religieuse, 2o édition, Paris, Picard, 1919. Pages 173, 226, 248, 445.

Je m'attacherai à des vestiges et à des souvenirs d'époques moins reculées. Malheureusement, le temps et les hommes ont fait leur œuvre, sans grand souci de les respecter, et on ne peut se flatter qu'ils seront plus soigneux à l'avenir. C'est pourquoi je me permets de vous en entretenir.

Quand on compare l'état actuel de l'abbaye de Saint-Maur avec les deux planches gravées pour le Monasticon gallicanum, de Dom Germain, on constate qu'il ne reste que deux des côtés du quadrilatèré qu'elle formait avec l'église abbatiale. Cette dernière, définitivement rasée en 1821, a servi de carrière de pierres à un propriétaire avide et béotien, digne continuateur du comte Gaidulfe ou des soudards du XIV et du XVIe siècles.

Elle avait eu pourtant un passé glorieux. SaintMaur l'aurait dédiée à Saint-Pierre. Reconstruite par les soins du comte Rorgo, gendre de Charlemagne, sous le vocable de Saint-Sauveur 1, elle eut à souffrir encore les déprédations des Normands. Odon IV, abbé de Saint-Maur des Fossés, y porta remède 2. « Après avoir fait réparer le monastère de Fossez, il donna tous ses soins à celuy de Glanfeuil, qui était presque encore sous ses ruines depuis que la destruction en avoit été faite par les Normans, en l'an 866 et 867. Odon eut quelque scrupule de voir ce saint sanctuaire en cet état, de sorte qu'il fit réparer les bâtimens du Monastère et rebâtir l'église à neuf, telle qu'on la voit

1 Dom M. Galand, à la page 26 de son Histoire, dit que Cette dédicace de l'Eglise de Glanfeuil eut lieu en 838, selon les mémoires et chartes envoyés au monastère par Mr Bonaventure de Javary, syndic du diocèse et vicaire général de l'abbé de Lossendière, son proche parent.

Ibid., pages 113-114.

aujourd'huy, excepté les voûtes de la nef, et la fit dédier sous le nom de Saint Sauveur, comme elle l'étoit avant sa destruction, l'an 1036, par Hubert de Vendôme, évêque d'Angers. A cette dédicace, se trouva quantité de seigneurs de la province qui y avoient accompagné Geoffroy, II° du nom, surnommé Martel, et Agnès, son épouse, qui donnèrent à cette abbaye, leur terre de Cru, celle de Moû en la paroisse des Roziers, et les prés appellés Mort-aux-Eaux de la Chêtre sur l'Authion.

« Le même jour de la dédicace, Odon fit présent à cette église d'un des bras de Saint Maur, enchassé en de l'argent doré couvert de pierreries qu'on appelle d'Alençon, avec son écusson: De sable à la croix d'or à cinq pointes, chargée aux quatre côtés d'une rosette aussi d'or. Odon mourut vers l'an 1041 ou 1042, dans le monastère de Glanfeuil, où il fut enterré du côté de l'épître dans le sanctuaire où l'on voit son tombeau et sa figure de pierre, en habits pontificaux avec la mitre sur la tête, et un lion à ses piés. C'est l'unique monument qui soit dans notre église. »>

Visitée par le pape Urbain II, se rendant au Concile de Tours, l'église fut l'objet d'une célèbre dédicace, faite par le pape Callixte II, le mercredi 3 septembre 1119, devant Rainaud de Martigné-Briand, évêque d'Angers, sous le titre de Saint-Maur. Le même jour, on leva de terre le corps de saint Antoine et de saint Constantinien, compagnons du fondateur 1.

Les ravages causés par la guerre de Cent ans et par les querelles religieuses du XVI° siècle, sont suffisamment connus; abordons les travaux entrepris par la

'Ibid., pages 123, 153-156.

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