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Il dépose ensuite sur le bureau le programme de l'Exposition nationale de Nantes en 1924.

Il est procédé à l'élection de trois nouveaux membres de la Société présentés dans la séance précédente, ces membres seront inscrits au titre de membres adhérents. Ce sont : M. le marquis de Geoffre de Chabrignac, conseiller général, château d'Echeuilly, par MM. le chanoine Urseau, Jac et Planchenault ; Mgr Léon Gry, docteur en théologie et en écriture sainte, recteur de l'Université catholique, par M Thibault, M. le chanoine Urseau, abbé Delaunay ; M. Planchenault René, archiviste paléographe, par M. le chanoine Urseau, MM. Planchenault et Jac.

Ces trois membres sont admis.

La parole est donnée à M. le comte du PLESSIS DE GRÉNÉDAN, pour la lecture de son travail sur Victor Hugo et Napoléon III. << Victor Hugo fut un grand poète, Napoléon III aussi. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont fait l'un et l'autre tant de bêtises ». M. de Grénédan, dans son étude, cherche à résoudre un tout petit problème historique qui peut s'énoncer ainsi : Pendant tout le règne de Louis-Philippe et le cours de la deuxième République, Victor Hugo a fait tout ce qu'il a pu pour faciliter au prince Louis-Napoléon Bonaparte les marches du trône impérial; le même Hugo, par un renversement soudain de tous ses sentiments politiques, s'acharne avec la même fougue à défaire tout ce qu'il a fait. Pourquoi cette étrange volte-face? Comment l'a-t-il opérée ? Quelles furent la suite et la fin de cette étonnante péripétie ? C'est ce que l'auteur raconte avec son érudition et son esprit habituels. Que de belles pages d'histoire sur la vie politique de Victor Hugo, ses jalousies, son exil, son orgueil, ses idées philosophiques et quelle émouvante péroraison que ce parallèle entre Lamartine et Victor Hugo !

M. le Président remercie M. du Plessis de Grenédan d'avoir bien voulu présenter à ses collègues ce plat succulent, auquel rien ne manque, pas même le léger filet de vinaigre, tous l'ont goûté avec délice.

M. Xavier de la PERRAUDIÈRE lit, comme il sait lire, une poésie de sa composition sur « Les Portefaix de Lourdes ». Les applaudissements unanimes de l'assemblée prouvent quel grand plaisir l'auteur vient de procurer à ses collègues, M. le Président lui adresse tous ses compliments.

Dans son étude sur « La fresque du Louroux-Bottereau », parue en 1922 dans nos mémoires, M. G. Dufour avait posé une

question grammaticale à propos de l'inscription: « EgidusCarolo Magnus », un travail vient de paraître sur le même sujet dans le Bulletin de la Société académique de Nantes, illustré d'une reproduction de la fresque, l'auteur conclut en faveur de la désignation de Charlemagne. Dans les chroniques d'Anjou, dans celles de Saint-Florent-le-Vieil, l'expression << Carolo Magnus » s'est toujours rapportée au Grand Empereur. M. le chanoine Urseau a reçu de l'auteur, M. le chanoine Chenesseau, une brochure sur « Le Mausolée de saint Benoist, dans l'église abbatiale de Saint-Benoist-sur-Loire ». Ce mausolée consiste en un rétable qui garnissait l'abside de Saint-Benoist, démoli en 1861, mis en vente, acheté pour le château de Chevrières, dans le Loiret, puis acquis à nouveau par le curé de Saint-Benoist et transformé en autel dédié aux morts de la grande guerre, L'auteur de ce monument est un sculpteur du nom de Antoine Chevalier, qui figure dans la liste des peintres angevins de Célestin Port, comme architecte à Tours au milieu du XVIIe siècle fréquemment employé en Anjou ; la découverte de son acte de baptême prouve qu'il est flamand, de la paroisse de Transloy, au diocèse d'Arras. Antoine Chevalier a sculpté en 1642 une Adoration des Mages pour un oratoire de l'Esvière. En 1649, il fait un autel de saint Benoit à Saint-Serge. De 1651 à 1660, il dote d'un autel de la Vierge et d'un maître-autel l'abbaye de Saint-Florent de Saumur. Aux Ardilliers de Saumur, il complète l'autel construit par Biardeau et continue les travaux délaissés par lui.

Ces détails sont accueillis avec le plus grand intérêt par les membres de la Société, qui en sont très reconnaissants à leur président.

L'ordre du jour appelle le compte rendu financier de l'exercice 1923, qui est fait par M. Albert, trésorier de la Société, ensuite le projet de budget de 1924 est présenté. Les comptes du Trésorier et le budget sont adoptés avec félicitations à M. Albert pour le zèle apporté dans l'exercice de ses fonctions. M. le Président fait ressortir l'excellente situation morale de la Société, dont le nombre des membres augmente sans cesse ; le maximum statutaire des membres titulaires étant atteint, les nouveaux candidats sont admis provisoirement comme membres adhérents.

L'année prochaine aura lieu l'attribution des prix Daillière, des dispositions devront être prises pour en régler les formalités.

A propos de l'élection du président et du vice-président qui termine l'ordre du jour, la parole est accordée à M. Saché pour

un rappel au règlement. M. Saché expose que, l'année dernière, il avait déjà réclamé l'observation des statuts de la Société ; aux termes du règlement général de la Société, le président reste en fonction pendant un an, et il n'est rééligible qu'après une année d'intervalle. Ces prescriptions étant formelles, M. Saché demande qu'elles soient appliquées.

M. le Président répond que, dans la séance du 2 février 1844, les membres de la Société ont décidé, à la majorité de 11 voix contre une seule, au scrutin secret, ce qui suit le président sera rééligible, en conséquence cette phrase « le président ne peut être réélu qu'après une année d'intervalle » sera rayée de l'art. 11 du règlement. Et, en fait, à partir de cette date, tous les présidents sont restés en fonction plusieurs années. M. de Beauregard, président de Chambre à la Cour d'appel, a profité le premier de cette dérogation aux statuts primitifs.

Après une discussion à laquelle prennent part notamment : M. le chanoine Uzureau, Mgr Thibault, M. le chanoine Civrays, MM. Jac, Dauphin et de la Villebiot, il est procédé au vote. Par dix-neuf voix contre cinq, un bulletin blanc et une abstention, l'assemblée décide que le président peut être réélu sans une année d'intervalle.

L'élection pour le renouvellement partiel du bureau a lieu et donne les résultats suivants :

Président M. le chanoine Urseau ;
Vice-Président : M. Planchenault;

M. de Coqueraumont est élu membre du Comité de publication en remplacement de M. le comte Joubert, et M. le chanoine Civrays, en remplacement de M. Dufour.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix heures.

Le Secrétaire général :

O. DESMAZIÈRES.

LISTE DES MEMBRES

DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE

d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers

Ancienne Académie d'Angers, fondée en 1685

ANCIENS PRESIDENTS D'HONNEUR

MM.

FALLOUX (Comte de), membre de l'Académie française. VILLEMAIN, secrétaire perpétuel de l'Académie française. BEULÉ, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts. CHEVREUL, membre de l'Académie des Sciences.

Mgr FREPPEL, évêque d'Angers, député.

LENEPVEU, membre de l'Académie des Beaux-Arts.

S. E. le cardinal MATHIEU, membre de l'Académie française. JAC, ancien président de la Cour d'Appel d'Angers. MONPROFIT, membre de l'Académie de médecine, député.

ANCIENS PRESIDENTS

MM.

DE BEAUREGARD, président de chambre à la Cour d'Appel, 18281834, 1838, 1840, 1842, 1844-1857.

PAVIE (Louis), 1835.

ADVILLE, ancien officier d'artillerie, 1836.

GAUJA, préfet de Maine-et-Loire, 1837.

GAULTIER, procureur général, 1839.

PLANCHENAULT, président du Tribunal civil, 1841 et 1843.
COURTILLER, conseiller à la Cour d'Appel, 1858-1859.
SORIN, inspecteur honoraire d'Académie, 1860-1861.
LACHÈSE (Adolphe), docteur en médecine, 1862-1878.
Mgr SAUVÉ, recteur de l'Université catholique, 1879-1880.
D'ESPINAY, ancien conseiller à la Cour d'Appel, 1880-1890.
BODINIER, Sénateur, 1891-1922.

PRESIDENTS D'HONNEUR

MM.

Mgr RUMEAU, évêque d'Angers.

BAZIN (René), membre de l'Académie française.

Mgr GRELLIER, évêque de Laval.

DE LA GORCE (Pierre), membre de l'Académie française et de l'Académie des Sciences morales et politiques.

DE ROUGE (vicomte Olivier), sénateur.

BUREAU POUR L'ANNÉE

URSEAU (chanoine Ch.), président.
PLANCHENAULT (Adrien), vice-président.

DESMAZIÈRES (Olivier), secrétaire général.

DELAUNAY (abbé Louis), secrétaire.

ALBERT (Georges), trésorier.

BRICHET (Paul), bibilothécaire-archiviste.

MEMBRES TITULAIRES

MM.

ALBERT (Georges), docteur en droit, professeur à la Faculté de Droit, rue Tarin, 41.

BAUGAS (Paul), docteur en droit, professeur à la Faculté de Droit, directeur de l'Ecole supérieure de Commerce, rue du Quinconce, 93.

BAZIN (René), de l'Académie française, docteur en 'droit, professeur honoraire de la Faculté de Droit d'Angers, rue Saint-Philippe-du-Roule, 6, Paris (VII); et les Rangeardières, Saint-Barthélemy (Maine-et-Loire).

BECDELIEVRE (marquis Henri de), licencié en droit, rue des Ursules, 2.

BIGEARD (Paul), directeur de l'Usine à gaz, rue Boreau, 15. BIZARD (René), licencié en droit et ès sciences, rue des Arènes, 25; et Epiré, par Savennières (Maine-et-Loire). BLACHEZ (René), conseiller général, château de la Perrière, Montjean (Maine-et-Loire).

BLOIS (Comte Louis de), sénateur, château du Bourg-d'Iré, par Segré (Maine-et-Loire); et avenue Kléber, 88, Paris (xv1*).

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