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Congrégation de Saint-Maur à la fin du XVII° siècle. Des renseignements précis nous sont fournis par les deux histoires manuscrites déjà signalées, ainsi que par les archives départementales.

Les religieux réformés vinrent s'établir à Glanfeuil le 5 novembre 1668. Bientôt les travaux de reconstruction commencent. La congrégation réformée, nous dit l'auteur de l'Histoire abrégée de l'abbaye de SaintMaur-sur-Loire, « a fait raser tous les anciens bastiments excepté seulement l'église qu'elle a beaucoup fait orner, polir et vouster à neuf à grands frais, telle que on la voit aujourd'huy. En sorte que on ne la peut voir sans estre sensiblement édiffié et touché de dévotion ».

Le 19 novembre 1671, on dresse le procès-verbal de l'état des bâtiments et on fait la prisée des réparations nécessaires.

Les réformés commencèrent à faire travailler à leur église en 1672. « Ils la haussèrent de sable de trois pieds et demy ou environ, mettant eux-mêmes la main à l'œuvre, à l'exemple de leurs anciens pères et cela pour évitter l'humidité et l'inondation de la Loyre.

« La même année, la Communauté fit faire l'autel de Nostre-Dame avec son image dévote portant son petit Jésus telle qu'on la voit. » En effet, le 26 janvier 1672, marché fut passé avec Léger Plouvier, «< architecte et sculpteur », pour « une figure de NostreDame, de haulteur de quatre pieds, estoffée de blanc poly et autres ornements, conformément à l'estoffure de celle qui est en la chappelle de Nostre-Dame de St Aubin'. »>

En 1672 encore fut construit « le petit trésor à costé

1 Bibl. mun. d'Angers no 860 (772). page 108.

2 Ibid., pages 114-115.

Archives départ. de M.-et-L., H. 1511.

droit du grand autel avec les figures et les inscrip

tions ».

En 1674, on fit faire l'autel de St Jean-Baptiste.

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En 1675, ce sont les chaises de chœur, les anciennes étant entièrement ruinées.

«En 1678, la communauté a fait faire le grand portail du Choeur, et fait appliquer la porte de fer, en faveur d'un don de nos Rds Pères de Saint-Florentle-Jeue, soubz D. Philippe Cadeau Prieur.

« On y posa aussy le crucifix avec les images de Nostre-Dame et celle de St Jean. » Ils furent encore l'œuvre de Léger Plouvier, « maistre architecte Un traité du 4 mai 1675, resté sans effet, fut renouvelé avec lui le 22 mars 1678 « pour trois figures de bois, de haulteur de deux pieds et demi, scavoir un crucifix mort, une Notre-Dame de Pitié et un sainct Jean l'Evangéliste, étoffez de blanc poly et de ferte et bordures d'or, le renvers des manteaux et robbes d'azur, et les visages et mains de carnation aussi bien que le crucifix ».

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Item, on fit faire le grand ciboire, au lieu d'un très petit qui ne sert plus qu'à porter le St Sacrement aux malades. >>

Le 15 mars 1679, marché fut passé avec Vincent Camus, pour la construction du cloître du côté de l'église.

En 1880, on fit faire le grand tambour soub la tribune à la porte de l'église.

Le 17 juillet 1685, l'abbé René Madelon de SaintOffange posa la première pierre du bâtiment général « dans le coin du pavillon d'à-bas vers l'occident sur la rivière ». Les travaux continuent « avec toute l'application et la vigilance possible les années 1686, 87, 88, 89 », sous le priorat de Dom Jean-Baptiste Aurelle.

En effet, le 21 mai 1685, marché est passé avec François Parage, maître maçon architecte à Angers,

pour la reconstruction de l'abbaye, sauf l'église; le 11 juin 1685, avec Jacques Blaistreau et René Hicquet, pour la fourniture et le transport des tuffeaux; le 11 septembre 1686, avec Jean Lemaistre, couvreur d'Angers, pour la couverture des bâtimens neufs; le 20 décembre 1691, avec René Viollette, de Saumur, pour l'achèvement des cloîtres. On arrête le procèsverbal des travaux au compte de ce dernier, le 1or juillet 1697 et le procès-verbal d'expertise pour le réglement des travaux de construction le 1er juillet 1699.

En 1691, « on fit la belle et grande statue de la Ste Vierge tenant son fils Jésus, au coin du cloître en montant de l'église vers le réfectoire ». Le bon moine, qui consigne ces renseignements, la trouve « si belle et d'une sculpture si fine », qu'il croit devoir la saluer de sa poésie, dont il est plutôt prodigue. Cette statue était du sculpteur poitevin Girouart.

Le 17 mai 1698, avec Claude Barbier, maître menuisier de Tours, « on fit le marché revenant à près de 1.000 L de la belle boiserie de la sacristie et on la posa quelque temps après, avec les grands tableaux qu'on voit au choeur et dans la nef.

Item, la boiserie du chapitre à 450 L.

« Les tableaux du choeur sont de F. André Guérin, peintre si fameux pour le grand nombre de belles peintures dont il a enrichi sa congrégation de

St Maur. »

<< En 1700, on posa la balustrade de fer reignante autour du cloistre, qui revient à quelque 100 pistoles...

« En 1701, la même Congrégation couronna tous les ouvrages en couronnant le très St Sacrement d'une très belle voûte à l'église, et faisant élever les voûtes basses, ouvrir les croisées, orner les vitraux et les piliers, blanchir les parois et repolir tout tel qu'on le voit aujourd'huy et qu'on ne le peut voir sans une dévotion et édification sensible. Surtout ceux qui se souviennent de l'état déplorable où on l'a vue autre

fois. » Ce fut René Gasnier, entrepreneur, qui fut chargé de ces travaux le 12 octobre 1700.

« La même année, les mêmes pères ne pouvant se lasser à la décoration de ce sanctuaire, ont fait poser un bel aigle de cuivre au milieu de leur chœur, appȧremment pour leur représenter qu'après tant de biens faits reçeu de la main de Dieu ils devoient estré comme des aigles mistiques à s'élever continuellement vers leur divin soleil... »

« En 1703, on continue le tour des murailles pour la closture de tous les jardins hauts laissés à la maison par la mort du Sieur Chevalier, antien religieux et sacriste de l'abbaye.

« En 1704, le R. P. Dom Nicolas Hubert, prieur alors de ce monastère, a, par ordre de la même congrégation, fait faire la grande arche si célèbre pardessus les chemins pour monter dans ces haults jardins... » La dernière pierre fut mise aux murailles du jardin le 17 novembre 1709.

En 1711, on achève pendant le carême la boiserie du réfectoire commencée depuis très longtemps et qui revint à peu près à cent écus en tout.

Le 13 novembre, « le sculpteur Girouard a posé dans la niche, au bout du cloître, du costé de la porte, la grande statue représentant St Maur en contemplation. C'est le même qui a fait l'image de Notre-Dame à l'autre côté du cloître.

« Sur la fin de cette même année, le 19 de décembre, on a fait poser dans la dernière niche, à la porte qui entre de l'église dans le cloître, la statue représentant un Jésus-Christ attaché à la colonne par le même sculpteur.

>>

De grâce, qu'on ne nous mette pas dans ces niches. restées vides, pls plus que dans les lieux réguliers, qui ont si grand air dans leur sévère sobriété, les hideuses productions bariolées qui exaspéraient Huysmans Le mauvais goût a tellement envahi notre statuaire religieuse !

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...L'impure laideur est la reine du monde

Et nous avons perdu le chemin de Paros. »

«En 1712, le 25 de may, on a fait poser la balustrade de fer pour enfermer le grand autel et faire ce qu'on appelle un sancta sanctorum à la gloire du très St Sacrement la veille de sa feste. >>

En 1713, le 24 mars, eut lieu la pose de la balustrade de bois de noyer devant l'autel de la Ste Vierge, par les soins d'un religieux.

La même année, « le grand portail de l'abbaye, sur le chemin qui conduit à l'église, étant tombé de vétusté, a été avantageusement relevé et réparé par l'abbé Martineau l'année suivante dans sa propreté où l'on le voit. »

Le 15 janvier 1714, un marché est passé avec Pierre Rou, de Saumur, pour l'entretien des vitres.

« Au commencement de 1717 on a fait careller le sanctuaire et tout le chœur à grands carreaux d'ardoises et de briques en losange à l'honneur du très St Sacrement. >>

La Congrégation de Saint-Maur ne se contenta pas de reconstruire le monastère de Glanfeuil, elle lui fit de nombreux présents.

C'est en 1678, nous dit-on, « qu'on commença à enrichir d'un fort grand nombre de volumes, soub le père Thévin, prieur, la belle bibliothèque qu'on voit aujourd'huy. »>

De 1686 à 1691, « les supérieurs majeurs des réformés envoyèrent de Paris un fort grand nombre de ballots soit de très beaux et bons livres in-folio, soit de tapis et de tapisseries, soit de linges fins et à dentelle pour la sacristie, soit d'ornemens pretieux pour l'église tels qu'on les voit exposés aux festes solennelles.

« Ce fut aussy dans cette année (1691) que le Rd Père

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