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l'entoure. Si ce crâne rappelle nos races néanderthaloïdes, la conclusion en serait que cette race a subsisté, non en Europe, mais dans d'autres contrées au cours d'âges récents. D'après lui, l'a découverte de BrokenHill n'ajouterait rien à nos connaissances en préhistoire et en particulier aux origines simiesques de l'homme. Nous n'avons ni l'autorité ni la science nécessaires pour traiter ici une question aussi délicate, nous nous bornerons à extraire quelques passages d'un article écrit dans une grande largeur d'esprit et inséré dans L'Illustration: « Contrairement à une opinion assez répandue », prétend M. F. Honoré, « les anthropologistes sérieux n'ont jamais considéré ces animaux (les singes) comme les descendants directs non évolués par suite d'accidents quelconques de nos premiers ancêtres.

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La science se borne à envisager l'hypothèse d'une souche commune qui aurait produit deux rameaux divergents. Cette souche originelle serait représentée par un homme sauvage, plus ou moins inférieur au type Néanderthal qui aurait évolué peu à peu jusqu'à l'homme actuel. quelques individus de cette race auraient, au contraire, évolué vers un type inférieur cette conception ne heurte point la légende biblique dont les images ou les envolées poétiques ne sont plus prises au sens littéral par les esprits orthodoxes. Depuis longtemps, l'Eglise accepte de considérer comme des époques pouvant comprendre un nombre inconnu de siècles les « jours » de la création d'autre part, la diversité des races, l'état rudimentaire des premières civilisations et de certaines civilisations subsistantes, indiquent de façon évidente qu'il convient d'interpréter largement l'expression des livres sacrés : « l'homme créé à l'image de Dieu ». La Bible elle-même nous y aide en nous enseignant que la Divinité ne tombe point sous les sens et que, par conséquent, son image n'existe pas dans le sens absolu du mot.

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Ainsi s'explique que des catholiques de haute culture et d'orthodoxie indiscutée, comme l'abbé Breuil, professeur au Musée de Paléontologie humaine, le chanoine Villeneuve, directeur du Musée de Paléontologie de Monaco .......... puissent aujourd'hui se rencontrer et s'accorder sur la question de nos premières origines avec des sommités scientifiques dégagées de tout esprit confessionnel. »

L'Illustration Anglaise a publié un dessin aussi fantaisiste que pittoresque de reconstitution d'un groupe humain, d'après M. Forestier, montrant le type de l'homme à qui devait appartenir le crâne de BrokenHill. Quels vilains bonshommes, quelles affreuses femelles Combien je préfère les tableaux des Primitifs du Louvre et ceux du Musée d'Anvers représentant des Eves si belles dans leur chaste nudité, peintes avec cet art pieux et charmant qu'on admire chez les artistes primitifs. Hélas! les poètes et les peintres nous ont bercé dans un rêve merveilleux que les savants veulent dissiper sans pitié. Guenon ou Eve dégénérée ! Mesdames, choisissez, voilà leur dilemme. Eve dégénérée ! Pourquoi pas? Eve, sans qualificatif ? Que ces gens-là, ou du moins ceux qui ont la prétention de les interpréter, sont peu galants!

O. DESMAZIÈRES.

PUBLICATIONS CONSULTEES :

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ANGLAISES The Times, nos des 8, 9 et 11 novembre 1921 sous le titre African Apeman, a new human species. - La Nature anglaise, no du 17 novembre 1921, relation de M. Smith Woodward. The illustrated London News, n° du 19 novembre 1921. Trois articles et d'abondantes illustrations: 1o The finding of the Broken Mill Skull : the mystery of the Greut Bone Cave, par William E. Harris; 2° On the Broken Hilla Skull, par le Dr A. Smith Woodward. 3o On the Broken Hill, par Sir Arthur

Keill.

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FRANÇAISES L'Illustration, no du 7 décembre 1921 : Un nouvel homme préhistorique, par F. Honoré. La Nature, no du 17 décembre 1921 : Un nouvel homme fossile. Le Journal des Débats. Rev. des Sciences, n° du 12 janvier 1922, par Henry de Varigny. Le Petit Journal, no du 8 février 1922, à propos du crâne prétendu fossile découvert en Rhodésie, par l'abbé Th. Moreux. La Revue Scientifique, n° du 22 janvier 1922, par le Dr Capitan. Revue d'Anthropologie (n° de janvier-février 1922). Le crâne Néanderthalien de Broken Hill, Dr Capitan.

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Sur la fresque du Loroux-Bottereau

En août dernier, une courte note, dans quelques journaux, a révélé au public la découverte d'une fresque du xm siècle sur un mur d'une chapelle au LorouxBottereau. J'ai eu la curiosité d'y aller voir. Je vous apporte le simple récit de ma visite et la description de ce que j'ai vu. Un procès-verbal, si vous voulez. Je laisserai à ceux qui savent le soin de la discussion; les curieux se contentent de regarder. Il y a déjà quelque mérite à regarder et, à défaut d'être savant, on peut toujours être curieux, même dans les sociétés savantes.

Voyons d'abord le monument où la peinture a été trouvée.

La chapelle Saint-Laurent est au milieu de la ville du Loroux-Bottereau, sur le versant sud-est, au coin de deux rues dont l'une conduit au presbytère. Elle est faite de deux constructions d'époques différentes, à l'évidence.

L'abside est une petite chapelle du xr° siècle à chevet carré, ajourée de cinq fenêtres ou meurtrières fort étroites, trois au chevet posées une et deux, comme on dit en matière de blason et une sur chaque face. La construction est archaïque, en moellons de pierre dure du pays; elle serait, dit-on, l'œuvre des moines de Vertou qui auraient mis là un prieuré.

A une époque que je ne déterminerai pas a priori, puisque la solution du problème est là tout entière, les bénédictins de Saint-Jouin-de-Marnes, qui avaient remplacé les moines de Vertou, ont prolongé la nef de plusieurs fois sa longueur et élargi le vaisseau

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