Page images
PDF
EPUB

fonctions pendant plus de trente ans dans l'état religieux. J'espère que la nation qui m'a rendu à la vie civile après cinquante ans d'esclavage, ne m'oubliera pas dans mon âge septuagénaire ». (L. 964). La municipalité d'Angers lui délivra un certificat de civisme, le 7 décembre 1794.

Claude Petit fut demandé, le 27 février 1791, par les paroissiens de Denezé-sous-Doué, en qualité de vicaire avec demi-pension. Nous le trouvons quelques mois plus tard, desservant de Saint-Georges-Châtelaison. Le 6 février 1792, il fit le serment à la constitution civile du clergé, devant la municipalité de Doué, et à la fin de juin il alla desservir la paroisse de Concourson. Nommé le 2 décembre 1792 curé constitutionnel de cette paroisse par les électeurs du district de Vihiers, il resta en fonctions jusqu'à la fin de 1793. En 1795, il y reprit le culte jusqu'en décembre 1802, c'est-à-dire jusqu'à l'arrivée du curé concordataire. Il se retira alors à Doué, et il était réconcilié avec l'Eglise depuis longtemps.

Georges Esnault devint, en 1790, vicaire à Douces, et le 6 février 1791, il y fit le serment à la constitution civile du clergé. Les électeurs du district de Cholet le nommèrent (18 avril 1791) curé constitutionnel de Trémentines, mais il n'accepta pas. En 1792, l'évêque de la Loire-Inférieure le nomma aumônier de l'hôpital de Nantes et, le 17 avril 1793, il devint troisième vicaire à Saint-Jacques de Nantes. Il se fit délivrer un certificat de civisme le 21 mai 1793 et fut dénoncé le 30 mars 1794 pour avoir tenu des propos aristocratiques lors de la mort de Louis XVI: il avait dit qu'il était impolitique de tuer un être qui n'avait fait aucun mal. En 1796, on retrouve M. Esnault à Tours.

Pierre-Julien Chatelain alla demeurer à Verrye, en sortant de son couvent. Le 11 mars 1791, le district de Saumur écrivait que ce vicaire de Verrye, qui était en même temps procureur de la commune, accepterait

volontiers une cure constitutionnelle. Le 22 mai il fut nommé intrus de Landemont par les électeurs du district de Saint-Florent-le-Vieil, et le 29 mai intrus de Pontigné par les électeurs du district de Baugé. Il accepta cette dernière cure, et à la cessation du culte (début de 1794), il se retira chez sa sœur, à Baugé. Il devint commandant des détachements envoyés à la poursuite des Chouans. Il vivait encore à Baugé, en 1817, réduit à l'état laïc.

Pierre-François Restiveau, frère convers, se retira à Montfort, où il demeurait encore en 1800, ayant prêté le serment du 14 août 1792 et celui du 5 septembre 1797.

Isidore Bordier, frère convers, se retira à La Flèche. Il y avait, aux Récollets de Doué, un frère convers donné, nommé Denis Maitereau, né le 16 juillet 1733. Au mois de décembre 1791, il alla demeurer à SaintGeorges-Châtelaison, chez l'intrus Goulfault. Le 11 juillet 1800, le préfet de Maine-et-Loire fixa sa pension. Il habitait toujours Saint-Georges.

II

Le 12 juillet 1790, l'Assemblée Constituante votait la constitution civile du clergé, qui, acceptée par le roi le 22 juillet, fut promulguée le 24 août. L'un des articles de cette loi fameuse prononçait la dissolution des chapitres. Les chanoines n'avaient donc déjà plus d'existence légale, quand le décret du 27 novembre26 décembre 1790 enjoignit aux ecclésiastiques de prêter serment à la constitution civile du clergé. Voilà pourquoi aucun d'eux ne fut obligé de faire ce serment, condamné par le Pape le 13 avril 1791.

Fondé en 1063, le chapitre de Saint-Denis de Doué se composait, au moment de sa suppression, de six chanoines (PELTIER aîné, PELTIER jeune, RAGARU,

JOULAIN, MARQUET, JAMET), de deux maires-chapelains (BESNARD, GENNETEAU), et de trois chapelains (DOUSSAIN, GATAULT et BASCHER).

Jean-François Peltier ainé, né à Doué, le 1" décembre 1743, avait été nommé curé de Saint-Pierre de Doué à la fin de 1782, mais dès le mois d'août 1783, il avait résigné sa cure à un cousin, Denys-Foy Peltier, pour devenir chanoine de Saint-Denis de Doué. Le jour de la fête de la Fédération (14 juillet 1790), il fit, au nom des chanoines, un discours sur le Champ-deMars. Comme membre d'un Chapitre dissous, nous avons dit que M. Peltier n'était pas soumis au serment, mais un décret du 17 avril 1791 y astreignit les aumôniers des hôpitaux. Il était aumônier de l'hôpital de Doué, voilà pourquoi il fit le serment condamné, le 5 juin. Un peu plus tard, l'évêque de Maine-et-Loire le nomma vicaire constitutionnel à Saint-Pierre de Doué, et le 3 août 1793, il fut pris par les Vendéens qui l'emmenèrent à Beaupréau. Le 2 février 1794, il remit « purement et simplement ses lettres de prêtrise et de vicariat » au comité révolutionnaire de Saumur, et promit « de ne plus exercer aucune fonction sacerdotale à l'avenir et à perpétuité. »> (L. 1274). Retiré à Doué, M. Peltier se réconcilia avec l'Eglise avant le Concordat, et il mourut dans sa paroisse natale, le 14 juillet 1826.

Denis-François Peltier jeune, frère du précédent, était né à Doué, le 26 décembre 1750. Quand, le 1er février 1792, parut l'arrêté départemental enjoignant à tout prêtre insermenté de quitter son domicile pour venir résider à Angers, M. Peltier partit de Doué le 10 février, et reçut l'hospitalité chez M. Leduc, notaire, place des Electeurs. Interné en même temps que les autres confesseurs de la foi, le 17 juin 1792, M. Peltier partit avec eux, le 12 septembre suivant, pour la déportation en Espagne, Il revint en 1800, et M. Meilloc, administrateur du diocèse d'Angers, le

nomma immédiatement desservant de la LandeChasles, où il mourut en fonctions, le 15 octobre 1821. Robert-Jean Ragaru de la Touche, né à Candé, le 12 janvier 1749, ordonné prêtre au Mans, le 10 avril 1773, fut aussitôt nommé chanoine de Doué. Sa qualité d'insermenté l'obligea de quitter cette ville, le 14 février 1792, et il alla demeurer à l'hôtel de la Syrène, rue Châteaugontier, qu'il abandonna le 11 avril pour loger rue du Cornet, no 458. Interné traîtreusement au Séminaire, le 17 juin 1792, il partit pour la déportation en Espagne, le 12 septembre suivant. Il revint sous le Consulat et fut chargé, par l'administrateur du diocèse, de desservir la paroisse de Doué. Le 10 décembre 1802, Mr Montault le nomma curé de Soulanger, et il mourut à Saumur en 1803.

Joseph-Louis Joulain, né à Doué, le 20 novembre 1734, d'abord curé du Voide, devint chanoine de Doué en juillet 1789. Il partit de cette ville en compagnie de son confrère, M. Ragaru de la Touche, et habita les mêmes maisons que lui, à Angers. Interné le 17 juin 1792, il fut déporté le 12 septembre suivant. En 1802, nous le retrouvons à Douces. Il se retira ensuite comme prêtre habitué à Doué, où il mourut le 13 janvier 1818. De Doué, il se rendait, le dimanche, à Rocheminier, pour y célébrer la messe.

Jean Marquet, né le 24 février 1735, refusa le serment et partit de Doué, le 13 février 1792, pour Angers. Il alla demeurer chez M. Canon, perruquier, rue Bressigny. Le 9 avril 1792, il reçut la visite d'un habitant de Doué, à qui il remit le Journal Ecclésiastique pour M. Doussain, vicaire non encore assermenté de la paroisse. Interné au Séminaire le 17 juin 1792, il partit pour l'exil en Espagne, le 12 septembre suivant. Nous le retrouvons en 1802 à Doué, et il y mourut prêtre habitué le 28 juillet 1811.

Pierre-Athanase-Noël Jamet, né à Doué, le 25 décembre 1739, prêta serment, et alla dire la messe à Passa

vant, le dimanche, jusqu'en juin 1791. Depuis cette époque, il se rendit, de Doué, tous les dimanches, à Martigné-Briand, pour faire les fonctions de vicaire. Enfin, le 27 novembre 1791, il fut nommé curé de la Plaine, par les électeurs du district de Vihiers. Dès le mois de février 1792, il donna, sa démission de curé au district de Vihiers et se retira à Martigné, mais il lui fallut retourner à son poste, de par la volonté des administrateurs. Il écrivait au district, le 19 octobre 1792, qu'on laissait dans l'église les corps morts après les y avoir apportés et qu'on refusait de les porter au cimetière, ce qui le mettait dans le plus cruel embarras. Dans leur délibération du 21 décembre, les administrateurs du département s'occupaient de ce curé, qui ne pouvait enterrer les gens, parce que les porteurs laissaient les moris dans son église. La guerre de Vendée qui commença en mars 1793, l'obligea de quitter définitivement La Plaine et de se retirer à Doué. Le 2 février 1794, il alla faire la déclaration suivante devant le district de Saumur : « Je ne veux plus faire de fonctions sacerdotales à l'avenir. Je ne puis remettre mes lettres de prêtrise, parce qu'elles m'ont été enlevées par les brigands de la Vendée, à Martigné, où je m'étais retiré. »> C'était un des membres assidus des séances de la Société Populaire de Doué. A la fin d'octobre 1796, il quitta Doué, où il résidait depuis trois ans, et partit pour Angers. Il exerça alors pendant quelque temps le ministère constitutionnel à Saint-Aubin des Ponts-de-Cé, avec M. Simon, puis à Brigné et à Saint-Mathurin. Nous le retrouvons à Angers, en 1798, et l'année suivante, à Mûrs. Réconcilié avec l'Eglise un peu avant le Concordat, M. Jamet fut successivement prêtre habitué à Doué, Martigné, la Plaine, Aubigné, Montilliers et de nouveau à Aubigné, où il mourut le 22 juillet 1819. Paul-Charles Besnard du Percher, né à Doué, le 18 juillet 1750, ordonné prêtre en 1775, plusieurs fois

« PreviousContinue »