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Boitard, général des Réformés, fit présent de deux grands reliquaires d'ébène contenants des ossements des S.S. Martyrs qui lui ont estés envoyés de Rome avec le grand tableau du petit St Maur guérissant des malades à cadre de bois doré. »

C'est en 1700 qu'on acheva « la grande bibliothèque ou le vaisseau à le mettre. »

Parmi ceux qui enrichirent la bibliothèque par la suite, dom Martial Galand signale Mr. Bonaventure de Javary, « l'un des bienfaiteurs de ce monastère pour la quantité de livres en brochures qu'il luy a donnés jusqu'à la présente année 1747. »

En 1868, dom Jausions écrivait : « Il serait impossible aujourd'hui de reconnaître même l'emplacement des autels et des tombeaux dont nous avons parlé ci-dessus en suivant les documents anciens. >>

En 1891, les RR. PP. Bénédictins ont entrepris de vastes déblais pour retrouver le plan de leur église. Vint le P. de la Croix, en 1898-99, surtout préoccupé de découvrir les vestiges gallo-romains. Une de ses fouilles lui «< fit rencontrer quatre sépultures d'abbés. Trois avaient été violées; la quatrième, que je crois du xir siècle, avait été respectée; elle contenait encore le squelette du défunt, son anneau et une crosse en terre cuite vernissée, d'un haut intérêt, qui est actuellement entre les mains de M. le conservateur du Musée céramique de Sèvres. >>

C'est tout. On a le droit d'être étonné qu'on n'ait pas cherché à identifier ces sépultures. Il est aussi très regrettable qu'on ait laissé à découvert, puis jeté pêlemêle dans une fosse commune, bon nombre de squelettes de personnages respectables, sans s'en préoccuper davantage.

Dom Martial Galand consacre un chapitre de son

Histoire aux Tombeaux remarquables de l'église de Saint-Maur de Glanfeuil.

« Le tombeau de Rorige comte d'Anjou et restaura-teur de l'abbaye de Glanfeuil, était sous la lampe qui pend de la voute entre la grille du sanctuaire et celledu chœur ; c'étoit une grande tombe de pierre élevée de terre qu'on a otée en l'an 1716, lorsqu'on a carrelé l'église; de cette tombe on a fait les marches des autels de saint Benoît et de saint Eutrope.

« Le tombeau sur lequel il y a une statue située proche le grand autel du côté de l'épitre dans le sanctuaire, est celuy d'Odon IV, abbé des Fossez et de Glanfeuil. Cette statue est de pierre, ornée d'habits pontificaux de ce temps-là, ayant une mitre en forme d'un bonnet rond fendu par en haut, avec deux fanons pendants sur les épaules, et un lion à ses pieds qui est le symbole de la vigilance; il mourut l'an 1040 en l'abbaye de Glanfeuil qu'il fit réparer à neuf, après avoir fait faire la dédicace de l'église en l'an 1036 par Hubert de Vendôme évêque. »

La maison de Pontlevoy avait droit de sépulture, depuis 1455, devant la chapelle de St Benoît située dans la nef. Un acte de reconnaissance d'armoiries du samedi 11 juillet 1682 signale les armes de cette maison sur le troisiême pilier de l'église abbatiale « en entrant à main droite. »

Les familles de Launay de la Mothaye et de la Bahoulière pouvaient se faire enterrer devant la chapelle de St Eutrope, évêque et martyr de Saintes, placée dans la nef.

Les deux abbés réguliers, Hilaire Ragot, mort en 1517, et Guy de la Roche, mort le 10 septembre 1533, furent ensevelis dans le même tombeau, dans le choeur, entre la balustrade de fer et l'aigle. Leur épitaphe, en latin, la seule qui existât dans l'église, était plaquée « contre le pilier à l'entrée du chœur du côté de l'évangile. »>

« Claude de Sales, quatrième abbé commandataire de cette abbaye, où il mourut l'an 1590, fut enterré proche le grand autel du côte de l'évangile sous un mausolée qu'on croit avoir été détruit par les Calvinistes. Il y avait encore des vestiges de ce mausolée en 1723, qui fut entièrement détruit par les religieux pour donner du jour à la chapelle de St Severin. On voit ses armes sur sa tombe, qui sont d'hermines à quatre fasces de gueules, chargées de dix hermines; ce sont les mêmes qui sont appliquées sur le devant du grand autel de pierre. »

Devant la chapelle de la Ste Vierge furent déposés, en 1611 et en 1678, les cœurs de deux religieux de la famille de Saint-Offange.

Claude de Saint-Offange, abbé régulier, décédé le 17 janvier 1630, eut sa sépulture dans la tombe la plus basse du chœur et la plus proche de la grande porte de fer ». Le même tombeau reçut le corps de Messire François de Saint-Offange, chevalier, seigneur de la Jaille, époux de dame Marie Catherine de Villarmois, décédé le 11 septembre 1673.

Au-dessus de ce tombeau, près de l'aigle, on aurait mis le cœur de dom Jean Prou, dépositaire général des monastères de la Congrégation de St Maur, décédé à l'abbaye de St Germain des Prés, le 27 avril 1708, à l'âge de 83 ans, «< L'abbaye de St Maur l'a toujours reconnu pour son bienfaiteur; c'est luy qui a fait bâtir le monastère et luy a donné la plus grande partie des meubles, même presque tous les livres de la bibliothèque. »

Madelon Claude de Saint-Offange, abbé régulier, qui avait introduit la réforme de la Congrégation de S Maur en 1668, mort le 24 avril 1682, « fut enterré proche le grand autel du côté de l'évangile, au bout de la tombe de Claude de Sales. >>

Les histoires de l'abbaye, ainsi que des inventaires, nous ont conservé le catalogue des reliques vénérées à St Maur. Elles étaient contenues dans divers reliquaires, dont on a la description sommaire :

1° Un bras d'argent qui renfermait un ossement du bras de S Maur. Il était enrichi de pierreries. Au début du xvir siècle, il en manquait six. La relique provenait, croit-on, du don qu'en aurait fait Odon IV, abbé des Fossés et de Glanfeuil, en l'an 1036. Elle fut visitée le 21 décembre 1661;

2° Une croix d'argent du poids de trois marcs deux onces, « provenue des quêtes qui furent faites en 1691 et 1692 par dom Jean-Baptiste-Gaston Sauvat », contenait les particules de la vraie Croix et quelques autres reliques que St Benoit avait données à St Maur quand il partit pour la Gaule. Dom Galand ajoute : Mr les Chanoines de Saint-Maur des Fossés prétendent avoir les trois particules de la vraie Croix qu'ils conservent dans une grande croix de cristal, comme aussi le coffret d'yvoire dans lequel saint Benoît envoya les reliques à St Maur » ;

3° Deux châsses d'ébène enrichies de quelques pierreries et de deux pilastres de cristal, où se trouvaient plusieurs reliques envoyées de Rome en 1691;

4° Deux châsses de bois doré, en forme de tour

Voici ce que dit l'auteur de l'Histoire conservée à la bibliothèque municipale d'Angers, Ms. 860 (772), page 55: « Pour le bras que l'on conserve chèrement enchassé en argent à Glannefeuille et que la tradition estime être du même St Maur, on ne voit pas bien clair dans l'origine de notre possession. sinon qu'il est bien probable que ce ne pût être plutost qu'au onzième siècle, à cause des désolations des Normands, qu'Odon, abbé des Fossés, donna à Glamuefeuille cette relique lorsqu'il rétablit ce monastère, en même temps que St Odilon, abbé de Cluny, cbtint l'autre bras qu'il envoya au Mont-Cassin par six religieux... »

carrée, dans l'une desquelles était un doigt de saint Maur;

5° « Un petit ange d'argent sur un piédestal de bois noirci et doré en quelques endroits, soutenant un ossement de Ste Anastasie martyre »

»;

6° Un petit coffre d'argent couvert d'un verre et un petit coffre de cuivre en forme de dôme, contenant diverses reliques.

Les bâtiments de l'abbaye de Saint-Maur venaient d'être réparés, quand éclata la Révolution. Les objets qui la garnissaient, les ornements et objets de culte que nous connaissons s'y trouvaient encore, comme on peut s'en rendre compte par les déclarations, inventaires et récollements, qui furent faits à l'occasion de sa suppression.

Dans la déclaration, faite le 16 janvier 1790 par les cinq religieux qui l'habitaient, nous trouvons cette description de l'église abbatiale : « Il y a un Grand Autel simple avec un tabernacle de bois parcemé de quelques lames de cuivre doré, six grands chandelliers de cuivre, un christ de bois au milieu; à gauche en entrant dans le sanctuaire, un petit trésor où il y a des reliques de St Maur dans un bras de bois couvert d'une pelicule d'argent, deux petits reliquaires hauts d'environ quatre pouces couvert d'une feuille d'argent, deux autres mauvais de bois avec quelques lames de cuivre doré, enfin deux autres de bois anciennement doré. La balustrade du Grand Autel est de fer, il est au reste entouré de tuffeau avec deux petites portes d'entrée en fer. Derrière le grand Autel se trouve celui de S Maur avec son tableau au-dessus; devant le grand Autel est une lampe de cuivre doré, avec quelques filaments d'argent; dans le rond point trois autels, à l'entrée des tours, contenant chacune deux

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