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s'était intéressé à elle. Et je puis dire que jusqu'aux derniers moments de son existence (notre Secrétaire général est là pour confirmer ce que j'avance), il n'en a pas perdu de vue, ni négligé les intérêts. Quelques jours avant sa mort, il recommandait encore à M. le Chanoine Urseau, d'une façon instante, de ne pas la laisser péricliter, dans la crise que nous traversons.

« Ces préoccupations de notre regretté Président l'honorent grandement, en même temps qu'elles nous honorent, et, à notre tête, il faisait vraiment belle figure.

A la fois érudit et artiste de tempérament, nourri fcrtement de connaissances littéraires et de beaucoup d'autres, nul n'était mieux qualifié que lui pour nous présider. Toutes ces qualités, son futur biographe saura les faire ressortir et, plus il les mettra en valeur, mieux nous comprendrons quelle perte nous avons faite en la personne de M. Guillaume Bodinier.

« Si nos réunions étaient plus fréquentes. je vous demanderais, Messieurs de lever la présente séance en signe de deuil; je vous propose simplement de la suspendre pendant quelques instants et qu'il en soit fait mention au procès-verbal. >>

La séance est suspendue. Puis, M. le Président ajoute :

« Quelques semaines après M. Bodinier, mourait, à Beaulieu, M. le Chanoine Dedouvres, ancien membre titulaire de notre Société, puis démissionnaire pour cause d'absence, puis redevenu membre correspondant. M. le Chanoine Decouvres avait été un de nos membres actifs et nous n'oublions pas qu'il fut rapporteur pour les prix de poésie, à l'un de nos concours Daillière Je n'ai pas besoin de vous rappeler à quel point, par ailleurs, il était un homme instruit et distingué.

" Puis, ce fut M. le Chanoine Rondeau, un de nos membres les plus assidus, historien infatigable et serré des institutions et des vieilles demeures angevines.

«Enfin, nous venons de perdre M. Meauzé qui était notre trésorier depuis de si longues années et qui, quoique touché par la maladie, avait tenu à conserver ses fonc. tions, par patriotisme, si je puis m'exprimer ainsi, jusqu'à ses dernières minutes.

<< Tous ces deuils, Messieurs, nous ont gravement atteints, et je crois être votre interprète en adressant aux familles ou aux amis de nos membres disparus, l'expression de nos regrets les plus profonds.

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M. le Président dépose sur le bureau deux volumes : Six mois d'occupation en Blésois, septembre 1870-février 1871, Un bataillon de volontaire, 3 bataillon de Maineet-I oire, 1792-1796; et deux brochures: François-Jules de Pétigny et ses amis de l'Ecole des Chartes, 1839-1858; et Comment fut trouvé le Cartulaire de la Trinité de Vendome, que M. le lieutenant-colonel de Pétigny a bien voulu offrir pour notre bibliothèque.

M. FARNOUX, directeur de la Société Générale à Angers. remercie notre Compagnie de l'avoir élu membre titulaire.

M. SAUZE DE LHOMMEAU envoie sa démission de membre correspondant.

M. le Président dépose sur le bureau les discours prononcés à la clôture du Congrès des Sociétés savantes, le22 avril 1922, et le programme du Congrès de 1923, qui s'ouvrira à Paris, dans la semaine de Pâques.

Puis, il donne lecture d'une lettre, dans laquelle M. Savarit, fondateur de la Ligue française, annonce qu'il va publier dans la Revue des Deux-Mondes une chronique mensuelle, résumant les travaux les plus intéressants des Académies de province et des grandes sociétés savantes. M. Savarit demande à notre Compagnie de collaborer à cette chronique.

Sur la proposition de M. le Président et après une observation de M. de Grandmaison, la Société décide de s'associer à une protestation de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc, ainsi formulée :

La Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc :« Considérant que les chefs-d'œuvre classés appartiennent au patrimoine historique et artistique de la Nation; « Considérant que toute entreprise de nature à entraîner la dégradation d'un objet de cette sorte doit être scrupuleusement évitée ;

« Considérant surtout qu'on ne saurait prostituer une œuvre d'art aux fantaisies dictées par le seul intérêt privé ;

"Proteste avec énergie contre les autorisations accordées à des particuliers de prendre, dans un but intéressé de vanité, de convenance ou d'agrément, des moulages sur les originaux des objets d'art classés ;

« Convie instamment les Sociétés françaises et étrangères avec lesquelles elle entretient des relations, à joindre leurs protestations motivées à la sienne. »

La Société souscrit à un exemplaire de la Table ana

lytique de la troisième série de la Revue des Questions scientifiques.

Sur la proposition du Bureau, et du Comité de publication, la Société décide de nommer immédiatement un Trésorier, en remplacement de M. Meauzé, décédé, et de faire en décembre une réunion exceptionnelle, pour renouvellement du Bureau.

M. Georges Albert est élu trésorier.

le

L'ordre du jour appelle ensuite la communication que M. l'abbé DELAUNAY s'est proposé de faire sur La suppression des Bénédictines de Baugé.

Notre distingué et érudit collègue, M. l'abbé Delaunay, a déjà étudié l'histoire des Bénédictines de la Fidélité de Saumur, et la qualification de Port-Royal Saumurois, qu'il donna à leur communauté, a été acceptée sans conteste. M. Delaunay s'est demandé si les Bénédictines de Baugé, supprimées quelques années après leurs sœurs de Saumur, n'auraient pas éprouvé ce malheur pour des motifs semblables? La suppression de la Fidélité de Saumur fut causée par les conséquences du système de Law et surtout par l'attachement du monastère aux principes jansénistes.

Or, les Bénédictines de Baugė ne semblent pas avoir eu à souffrir particulièrement du cataclysme financier de 1720 Elles ne demandent des secours à la Commission chargée d'en distribuer aux communautés pauvres qu'en 1742.

En 1748, quand défense leur est signifiée de recevoir des novices, des sollicitations nombreuses sont faites pour elles, surtout de la part de l'administration épiscopale d'Angers. Mgr de Vaugirault écrivit dix lettres en leur faveur, de 1749 à 1757 il y en a une du grand vicaire de Vercel et treize de l'abbé de Monteclerc. M. l'abbé Delaunay pense que « cette insistance de trois personnages, connus pour leur opposition absolue au jansénisme, à vouloir sauver les Bénédictines de Baugé, semble être une preuve qu'elles ne furent pas les martyres de la cause de l'Appel ». Le silence des Nouvelles Ecclésiastiques confirme cette manière de voir.

Pourtant l'auteur regrette de ne pouvoir donner une réponse préremptoire à la question qu'il s'est posée. Il se défie des suppositions hasardeuses et il aurait préféré mettre la main sur le « document assassin », qui nous livrerait le secret de la Commission des secours.

M. le Président, au nom de la Société. a remercié très vivement M. l'abbé Delaunay de cette notice intéressante et du zèle avec lequel il poursuit l'étude du Jansénisme en Anjou.

M. Dufour, retenu à Chalonnes par une indisposition, ne peut donner lecture du travail qui avait été inscrit sous son nom, à l'ordre du jour de la séance.

M. le chanoine URSEAU communique à la Société quelques renseignements sur des Angevins, dont le nom ou les œuvres sont mentionnés dans les procès-verbaux de l'Académie d'Architecture, de 1759 à 1767. 11 rappelle, en particulier, que Soufflot mit sous les yeux de l'Académie en 1764, « des plans et coupes de l'église de Toussaint d'Angers, où il fait remarquer la légèreté extraordinaire que l'architecte a donnée à deux colonnes de cette église qui soutiennent en même temps les retombées de la grande voûte et celle des croisillons ».

La prochaine séance est fixée au 11 décembre.

L'ordre dujour étant épuisé, la séance est levée à neuf heures et demie.

Le secrétaire général :

CH. RSEAU.

SEANCE DU 11 DECEMBRE 1922

La séance s'ouvre à huit heures un quart du soir, sous la présidence de M. PLANCHENAULT, vice-président.

Sont présents: MM. Planchenault, Albert, Beignet, Brichet, de Coquereaumont, Dauphin, abbé Delaunay, Desmazières, Dufour, Fourrier, abbé Guéry, Jac, abbé Machefer, chanoine Marchand abbé Pasquier, abbé Portier, Saché, Semery, Mgr Thibault, chanoine Urseau.

MM. de Grandmaison, vicomte du Hamel, Joùbert, de Montergon et Xavier de la Perraudière, s'étaient excusés. Le procès-verbal de la séance du 13 novembre est lu ei adopté.

La Société des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Cholet annonce qu'elle vient d'ouvrir son Musée et qu'elle reprendra, en 1923, la publication de son Bulletin qui n'a pas paru depuis 1914.

Sur le rapport et la proposition de M. le Trésorier, la Société décide de supprimer, à partir du mois de janvier prochain, son abonnement à la Revue des Questions Scientifiques. Les fascicules des années précédentes pourront être déposés à la Bibliothèque municipale.

La parole est donnée à M. DUFOUR pour la lecture d'une communication sur la fresque du Loroux-Bottereau.

Avec beaucoup de modestie M. Dufour affirme qu'il n'apporte qu'un simple récit, qu'un procès-verbal de visite. En réalité, il fait une description très exacte et très vivante de cette curieuse peinture, dont le sujet n'est pas, ainsi qu'on l'a affirmé, un épisode de la vie de saint Gilles, mais une histoire tirée des chansons de geste du cycle de Charlemagne. Pour la date, notre distingué collègue se contente de dire que la fresque est antérieure au xv° siècle, et que le mur sur lequel elle est peinte ne paraît pas être postérieur au XIIIe siècle et plutôt du xive siècle.

L'ordre du jour appelle ensuite le renouvellement du Bureau.

Après une observation de M. Saché, l'élection a lieu et donne les résultats suivants :

Président : M. le chanoine Urseau.
Vice-président M. Planchenault.
Secrétaire-général : M. Desmazières.
Secrétaire : M. l'abbé Delaunay.
Archiviste-bibliothécaire : M. Brichet.

M. Albert, nommé trésorier, à la dernière séance, est confirmé dans ses fonctions.

L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à neuf heures et demie.

Le Secrétaire général,

Ch. URSEAU.

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