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>> liberté, tels qu'on les vit aux beaux jours de 1790. >> Ils sont inébranlables dans la recherche d'institu>>tions sages et durables, et déterminés à défendre » de leurs derniers accens, et jusqu'à leur dernier » soupir, les droits qu'ils furent jadis si ardens à » proclamer au péril de leur vie. » (Le Constitu¬ tionnel du 2 janvier 1820).

Ces hommes honorables mêmes peuvent se reposer les livres, les cabinets de lecture, les sociétés littéraires et savantes où les doctrines illuminiques sont déposées et enseignées, suffisent maintenant aux architectes pour achever le temple sublime de la raison. (page 524).

Dans la seule ville de Paris il y a trois cents cabinets de lecture, où, pour un sou, la jeunesse de toute condition peut aller apprendre le langage de l'enfer. Entre environ trois cents ouvrages qu'on trouve dans ces maisons, il y en a peu dont le titre seul n'est pas un horrible blasphème ou une révoltante obscénité.

Quant aux sociétés savantes et libérales, qu'on en juge par la pièce suivante :

MANIFESTE DE LA SOCIÉTÉ DE L'ÉVIDENCE CHRÉTIENNE, ÉTABLIE A LONDRES.

A tous les ecclésiastiques, ministres et prédicateurs de l'évangile.

Hommes et frères

Une société composée de savans et d'hommes érudits, fréquentée par les personnes des deux sexes, s'est formée depuis dix mois dans cette capitale, sous le nom de Société de l'évidence chrétienne.

Les assemblées se tiennent toutes les semaines au Paul's Hend Carleton street, City, chaque mardi, à sept heures du soir.

Les évidences de la religion chrétienne, comme

elles sont indiquées par Paley, Watson, Leslie et Doddrige, y ont été examinées avec calme et impartialité. Des ecclésiastiques de toute croyance chrétienne y ont été invités pour coopérer et prendre part aux discussions, et ont été solennellement requis de donner les motifs de leur foi et de permettre qu'il leur soit adressé des questions pour être répliqué de suite à leur réponse, relativement aux graves et importantes matières sur lesquelles tout homme a droit d'aspirer à être convaincu. Les opinions de vos compatriotes assemblés jusqu'à ce jour ont établi, à la presqu'unanimité, que les argumens employés jusqu'à présent en faveur du christianisme ont été faux et sophistiques, que le révérend secrétaire de cette société, en réfutant ces argumens et sophismes, a complétement démontré que

1o. Les écritures du Nouveau-Testament ne sont pas les œuvres des personnes dont elles portent le nom;

2o. Qu'elles n'ont pas paru aux époques qu'elles indiquent ;

3°. Que les personnes dont elles font mention n'ont jamais existé;

Les lumières qui éclairent aujourd'hui le genre humain, font apercevoir que les prédicateurs de l'évangile n'y croient pas eux-mêmes, et cela nous est d'autant plus démontré, que ces ministres n'osent pas se hasarder de prendre la défense de leur religion ailleurs que dans la chaire de leurs temples, où ils sont bien assurés de ne rencontrer ni discussion ni contradiction, et où ils peuvent s'adresser sans aucun danger à une portion d'auditeurs qui se trouvent heureux de rester ignorans et trompés.

C'est pourquoi vous êtes de nouveau respectueusement invités de venir vous défendre de cette accusation publique et sincère que nous vous portons, de venir justifier les vérités de l'évangile que vous professez, et de faire connaître au peuple, qui ne

veut plus être abusé par des apparences de dévotion, ni par la présomption de l'infaillibilité, quelle puissante raison il y a pour croire à une révélation écrite.

A cet effet, votre présence aux assemblées de cette société sera vue avec plaisir; vos argumens y seront entendus avec attention et déférence, comme aussi votre absence sera interprétée comme l'abandon d'une mauvaise et méchante cause, et comme l'aveu de votre conviction que l'évangile n'est pas susceptible d'être défendu par des moyens raisonnables, etc.

Signé ROBERT TAYLOR. B. A. et M. R. C. S.

Secrétaire de la Société.

Le grand objet de cette association est l'émancipation de l'esprit humain des chaînes de la superstition et de l'erreur, comme aussi de développer la vérité nue. Tous les prédicateurs de l'évangile sont donc instamment priés de démontrer s'ils croient eux-mêmes; une discussion libre aura lieu pour les entendre justifier des raisons qu'ils peuvent donner, et auxquelles on répondra; le privilége des prédicateurs en chaire ne sera pas ici un titre pour faire triompher l'ignorance et le mensonge, et chacun pourra riposter.

Signé ROBERT TAYLOR.

Que les vrais chrétiens ne se scandalisent point en entendant les blasphèmes horribles révélés dans cet écrit ! La prédiction doit s'accomplir :

Satan sera délié; il sortira de sa prison, il séduira les nations qui sont aux quatre coins du monde. Solvetur satanas de carcere suo, et exibit, et se ducet gentes, quæ sunt super quatuor angulos terræ. Apoc. 18. cap. 20. v. 7.

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PROCÈS VERBAL DES HONNEURS FUNÈBRES, RENDUS DANS LA R.'. L.'. DE LA PARFAITE INTELLIGENCE A L'OR.'. DE LIÉGE, A LA MÉMOIRE DU T.'. V.'. F.'. st. MARTIN.

POURQUOI, nous a-t-on souvent demandé, n'écrivez-vous pas contre la franc-maçonnerie? - Parce que, disions-nous, notre opposition ne serait pas raisonnée. Elle ne reposerait pas sur des fondemens solides, Nous ne connaissons aucun fait qui prouve que les francs-maçons de nos jours se rendent coupables des crimes qu'on a reprochés, non sans raison, à leurs prédécesseurs du 18. siècle. D'un autre côté, nous nous sommes aussi abstenus d'affirmer que, dans leurs assemblées, il ne se passait rien de contraire à la religion ni à l'état. Nous ignorions l'un et l'autre. Mais leur secret les trahit, ajoutait-on. S'ils n'avaient pas eux-mêmes la conscience de l'iniquité de leurs œuvres, pourquoi les envelopperaientils dans un mystère qu'ils cherchent à rendre si impénétrable? Si l'objet et le but de leurs discours et de leurs délibérations étaient bons, pourquoi ne les mettraient-ils pas en évidence? - Peut-être, répondions-nous, est-ce dans le secret que consiste tout l'attrait de la franc-maçonnerie. C'est peut-être à lui qu'elle doit sa longue vie. L'esprit de l'homme est curieux et frivole; il cherche à pénétrer de

hauts secrets et il s'occupe sérieusement de ceux qu'on ne lui dévoile qu'à demi, et dont l'autre moitié est couverte de quelques emblèmes mystiques ou symboliques. Peut-être aussi veulent-ils prudemment dérober aux yeux du public certaines simagrées et quelques mommeries qui exciteraient un rire presqu'universel. De plus, si l'esprit des francs-maçons est réellement changé, et que, comme ils l'assurent, il ne se trame, dans leurs assemblées, rien de contraire ni à la religion ni à l'état, ils peuvent encore craindre, dans la situation actuelle, des esprits, que, malgré la moralité ou l'innocence de leurs actions, ils ne puissent entièrement détruire tous les préjugés qui s'éleveraient contre leurs personnes. Enfin, l'amour du prochain veut que chacun soit regardé comme bon, jusqu'à ce qu'il soit prouvé qu'il ne l'est pas. On nous objectait encore que deux bulles papales avaient prononcé l'excommunication contre les francs-maçons, et que, dans la législation religieuse, on ne décerne de grandes peines que contre les grands coupables. Nous nous permettions de leur faire une observation qui était liée avec nos réflexions précédentes et qui en découlait naturellement. Il est de principe, disions-nous, que lorsque le motif, qui a fait porter une loi, n'existe plus, la loi cesse aussi d'exister.

Pour prouver que l'esprit de la franc-maçonnerie pouvait être changé, qu'elle ne tramait peut-être plus ni contre la religion, ni contre l'état; nous faisions observer qu'en matière de religion, les frères maçons vantaient beaucoup leur tolérance envers toutes les religions; qu'ils n'avaient d'autre but, comme ils l'assuraient, que de faire régner parmi les hommes l'amour fraternel et d'exercer des actes de bienfaisance envers les malheureux; qu'en politique, ils ne voulaient que l'égalité de tous devant la loi, et la liberté civile, considérée comme le résultat d'une exécution juste et impartiale

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