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le serment pour couvrir le secret de leurs mystères, et ils ont fini par abjurer toute religion, tout culte, et même par ne pas reconnaître de Dieu.

Etait-ce là ce qu'on devait attendre de gens qui criaient sur les abus de la religion, qui affectaient de rappeler le peuple aux usages des premiers fidèles, et les ministres au temps des apôtres ? Les hypocrites! ne nous citaient-ils donc l'évangile, la discipline apostolique, les canons des conciles, que pour tout proscrire?

Quand on détruit, ce doit être pour faire quelque chose de mieux, surtout quand il est question de religion et de l'adoration de Dieu Or, qu'estce que les jacobins, les clubistes, les francs-maçons, organes ordinaires de l'assemblée, ont mis à la place de ce qu'ils ont détruit? quels temples ont-ils élevés à la place de ceux qu'ils ont renversés? quels ministres ont-ils fait succéder à ceux qu'ils ont chassés de leurs places? que mettent-ils à la place de l'évangile? ils vous offrent les droits de l'homme, la constitution du royaume, le récit des délibérations tumultueuses, scandaleuses et souvent impies, des décrets de proscription contre les vrais ministres de la religion de Jésus-Christ, une persécution ouverte contre les âmes pieuses et fidèles au Seigneur.

Que la religion chrétienne est différente du tableau que nos philosophes jacobins et francs-maçons en ont voulu tracer ! C'est véritablement la religion de l'homme, parce qu'elle est analogue à son état présent, à ses besoins et à ses désirs. C'est la religion d'un Dieu, parce qu'elle n'a pu être révélée que par un Lieu, et qu'elle porte dans toutes ses parties, le caractère ineffable du Dieu qui en est le fondateur, le conservateur et le sanctificateur. Elle est faite pour être la religion de l'univers, parce qu'elle unit tous les hommes sous le même chef, le même père, le même Dieu; parce qu'elle les unit entr'eux par les mêmes liens, par des intérêts

communs, par la même fraternité, par la même charité, par l'espérance du même héritage, et de la même félicité. C'est la seule religion qui convienne à des hommes jaloux de l'égalité véritable, vrais amis de la vertu, et appelés à des actions héroïques. C'est la seule religion, qui apprenne à régler les actions extérieures conformément aux devoirs de la société, et dans le rapport qu'elles doivent avoir avec Dieu qui les commande; la seule qui étende son empire sur les intentions du cœur, et qui en juge les mouvemens, comme les pensées de l'esprit. Elle est la seule qui nous montre le chemin de la perfection, et qui nous promette des récompenses proportionnées aux sacrifices qu'elle exige de nous. telle que les philoso

Une religion universelle, phes la veulent établir, devrait nécessairement avoir un centre commun, être entretenue par les mêmes motifs, offrir à tous les hommes les mêmes moyens d'honorer Dieu et de le servir, et leur en obtenir les mèmes récompenses, et d'après les mêmes règles. Mais il n'y a que la religion chrétienne, qui puisse être cette religion universelle; parce qu'elle est la seule, qui nous fasse entrer dans une même société, sans distinction ni acception de personnes; je veux dire dans la société des enfans de Dieu dont Jésus-Christ est le chef: elle est la seule qui fasse louer et bénir Dieu par le même pontife, qui est Jésus-Christ; le pontife universel de tous les hommes, de tous les temps et de tous les lieux, en un mot, le prêtre éternel de Dieu, qui offre dans sa chair des prières et des supplications à Dieu son père, pour nous délivrer de la mort du péché, et qui en a été exaucé pour ses mérites (Heb. c. 5, 6 et 7). Elle a été établie pour la même fin parmi tous les hommes; et elle est entretenue par les mêmes motifs, c'est-à-dire, pour réparer l'injure que le péché fait à Dieu; reconnaitre sa sou

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veraine majesté et son souverain domaine sur tous les hommes et toutes les créatures; le louer et le remercier pour tous les biens dont il ne cesse de nous combler; le prier de venir à notre secours dans tous nos besoins. Elle offre aux hommes les mêmes moyens d'honorer Dieu le riche n'a aucun ascendant à cet égard sur le pauvre, tous honorent Dieu par son Fils et son divin Esprit; tous l'honorent en esprit et en vérité, en union d'amour et de sacrifice avec Jésus crucifié, avec le Fils bienaimé du père céleste qui est dans les Cieux. Les mêmes récompenses attendent tous les hommes, et ils en jouiront selon le degré d'amour et de mérites où ils seront parvenus.

Les philosophes jacobins et maçons peuvent-ils prouver que la religion universelle, qu'ils veulent établir, a ces caractères distinctifs? Je les défie de nous les faire reconnaître dans Mithra, dans Osiris, dans Isis, ou dans les autres dieux factices que leur imagination enfantera.

De quel droit se présentent-ils donc, pour attaquer une religion, qui a commencé avec le monde, qui n'a cessé d'exister parmi les justes et les hommes fidèles aux promesses du Seigneur, qui est sainte dans ses pratiques, pure dans sa morale, divine dans son économie; qui a, dans tous les temps, été soutenue par des prophéties et des miracles, par lesquels Dieu manifestait ses volontés; qui a sanctifié tous ceux qui en ont suivi exactement les préceptes; qui fait le bonheur de tous les états qui la partage, et attire les bénédictions du Ciel sur ceux qui la professent?

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CONJURATION CONTRE LES SOUVERAINS.

Le cercle social, les papiers publics, l'Assemblée nationale même de France, ont retenti d'injures et de menaces contre les souverains. On a osé mettre à prix la tête des uns, on a peint les autres comme des brigands couronnés qui commandaient en despotes sur des esclaves: on a envahi le territoire du plus faible; on a cherché à soulever ailleurs les sujets contre leurs princes, qu'on a représentés sous les figures les plus indécentes, pour les rendre méprisables; on a décrié leur gouvernement; on a tenté la fidélité de ceux qui leur étaient les plus dévoués, en leur envoyant, sous toutes sortes de formes, les droits de l'homme, et en répandant de l'argent avec profusion, pour en rendre l'intelligence facile.

Quels sont les auteurs de ces entreprises audacieuses? Sont-ce des hommes sans aveu? Sont-ce des amis de la constitution? Sont-ce des philosophes orgueilleux, qui se persuadent être faits pour gouverner le genre humain? Le sieur Bonneville, exhalant sa fureur patriotique au milieu de sept ou huit mille personnes assemblées au cercle social, va nous aider à dévoiler le mystère d'iniquité, capable d'attirer sur la France des maux incalculables. Page 111 de son livre de l'Esprit des Religions, il nous dit : « Montesquieu n'osait pas montrer que le gou» vernement d'un seul, fut toujours le principe de » la tyrannie. » Plus hardi que ce philosophe, Bonneville ose avancer ce paradoxe, afin qu'on égorge tous les rois, pour ne pas tomber sous leur tyrannie. C'est à des hommes enthousiasmés de la liberté,

qu'il tient ce langage. Son imagination exaltée voit tout-à-coup les rois frémir d'indignation à la vue des fanatiques qui distribuent des poignards, qui ébranlent leurs trônes, qui font retentir à leurs oreilles les cris confus de meurtres et d'assassinats, qui les réveillent au milieu du sommeil, et qui appellent les nations au carnage, et au plaisir de voir couler le sang sacré de leurs princes.

« Quel être froid et passif, dit-il (page 152), ne » voit pas ainsi que moi, les tyrans qui frémissent, >> et qui chancellent sur leurs trônes ébranlés? les >> applaudissemens, que vous avez donnés aux pre» miers développemens du contrat social, ne les » laissent plus dormir. Ils ne dormiront plus; >> même dans les voix tremblantes de leurs escla»ves, ils n'entendent que ces terribles paroles de » la vérité Les nations s'élèvent pour venger les » outrages que tu as faits à la nature!

» Quelle est cette harpe divine entre les mains du >> Dieu de la nature, dont les cordes universelles, >> attachées à tous les coeurs, les lient et les relient >> sans cesse? c'est la vérité. Aux plus faibles sons >> qui lui échappent, toutes les nations deviennent » attentives, tout ressent la divine influence de >> l'harmonie universelle; les cymbales retentissantes >> s'animent alors et répètent dans tout l'univers » les paroles salutaires de la vérité. »

Le sieur Bonneville nous enseigne (page 154) par quel art, lui et ses sectateurs, sont venus à bout d'ensorceler des français, autrefois presqu'adorateurs de leurs rois.

Dites, au milieu des assemblées du cercle social. » dites seulement au hasard, ces mots magiques de » vertu, de vérité, de liberté dites-leur, que les >> plus faibles des hommes sont aussi sacrés que leurs » chefs, et tous égaux en droits; et vous les en» tendrez applaudir à vos malédictions contre les

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