Page images
PDF
EPUB

dans une espèce d'impossibilité de rétablir les autels, au renversement desquels il applaudit.

L'auteur de cet ouvrage réclame l'indulgence du public, pour ne s'être pas conformé à la constitution, en parlant de M. de La Lande, né à Bourg-en-Bresse. Il savait que le père de ce monsieur s'appelait le Français; qu'il était né dans la paroisse de Courcy, près Coutances, et qu'il possédait une petite maison sur le bord de la lande des Vardes à une demi-lieue de la ville de Coutances, sur le chemin de Saint-Lô; et que c'est de cette position que son fils a pris le nom de La Lande, sous lequel il est plus connu que sous celui de le Français, qui est cependant son vrai nom, l'autre n'étant qu'un surnom qu'il devrait quitter pour se conformer à l'esprit de la Constitution, à laquelle il a eu une grande part. L'auteur n'a pas cru devoir changer le nom de M. de La Lande, puisqu'il l'a conservé, et qu'il ne serait peut-être pas connu sous l'autre dénomination. Quelqu'un croira peut-être qu'il a renoncé à son nom de famille, parce qu'il ne veut porter aucun signe qui lui rappelle le baptême qu'il a reçu, comme il ne reconnaît aucun Dieu; mais l'auteur n'ose pas l'affirmer, parce qu'il n'en a aucune certitude.

On doit dater la haine de M. de Condorcet contre la religion catholique et ses ministres, de l'année 1765 ou 66, qu'ayant été forcé de quitter le palais de son oncle, évêque de Lisieux, il se jeta dans le parti des philosophes, auquel il est demeuré attaché, et qu'il a servi, depuis cette époque, avec tant de chaleur, qu'il a mérité de tenir une place distinguée parmi les plus grands ennemis de la religion. C'est sous ses auspices, que toutes les attaques ont été dirigées contre Dieu; c'est sous ses étendards, que tous les athées se rallient; c'est par ses émissaires, que les campagues sont inondées de livres impies. Il n'épargne ni veilles ni soins, pour rendre les prêtres odieux, et faire tomber sur eux la haine que font naître contre les démagogues, la misère publique et le discrédit national. Qu'il nous dise si nous serions plus heureux, si notre commerce serait plus florissant si le sang des prêtres avait inondé les villes et les campagnes.

ཐག་་་་་་་་་་་་་་འ་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་་ལ་

$ 2.

ACCORD DES SENTIMENS DE NOS CLUBISTES JACOBINS T AVEC LES HÉRÉTIQUES DES DERNIERS SIÈCLES.

Formule du serment de CLAUDE FAUCHET, évêque du Calvados, au club des Jacobins de Caen.

<«<< Je jure une haine implacable au trône et au » sacerdoce, et je consens, si je viole ce serment, que mille poignards soient plongés dans mon sein » parjure; que mes entrailles soient déchirées et » brûlées, et que mes cendres, portées aux quatre » coins de l'univers, soient un monument de mon >> infidélité. »

Ce serment, comparé avec ceux des francs-maçons en loge, ne présente qu'une partie des horreurs qu'ils renferment.

Jacques-Clément Grégoire, Isnard, Bazire, Robespierre, Brissot et beaucoup d'autres clubistes et francs-maçons ont exhalé leur haine, au milieu de l'assemblée nationale, contre le trône et l'autel, et ont été couverts d'applaudissemens. Presque tous les corps administratifs ont mis en pratique les mê– mes principes, sans égard aux sentimens de la religion, de l'humanité ni de la justice. Enfin, il semble qu'il n'y a plus de Dieu pour les français depuis que, comme les égyptiens, ils ont tout divinisé. Dieu est tout, tout est Dieu, écrivait Fauchet au Sieur de la Harpe.

Mon Dieu, c'est la loi, s'écriait avec transport le Sieur Isnard, au milieu de l'assemblée qui lui applaudit avec enthousiasme.

Fauchet a prêché le divorce et la loi agraire, la liberté illimitée, l'obéissance à la nature. Vive la nature et ses bons sentimens ! vivent les belles mœurs ! s'écriait-il dans son sermon sur la liberté, le 5 août 1789.

L'abbé Sièyes a nommé le vœu de chasteté, anti-social.

L'auteur de l'ouvrage intitulé, l'Orateur à la nation, qui est un franc-maçon et un illuminé, a osé dire que c'était la providence des choses, qui avait amené la révolution. Plus de providence divine, plus de Dieu, plus de religion, plus de temples. C'est le vœu général des philosophes francsmaçons, qui ne prêchent la liberté et l'égalité, que pour imiter les hérétiques dont ils ont adopté les maximes.

Muncer, chef des Anabaptistes (Hist. eccl t. X) annonçait, comme nos assemblées, comme nos francsmaçons, qu'il venait rétablir la liberté primitive que Jésus-Christ avait apportée sur la terre, et délivrer la nation de la tyrannie des seigneurs. Une de ses premières opérations fut d'anéantir toute distinction de naissance, de rang et de fortune, comme contraire à l'évangile, qui ne voit parmi les hommes que des égaux. Il voulait que tous les hommes missent leurs biens en commun, et qu'ils vécussent ensemble dans cette parfaite égalité, qui convient aux membres d'une même famille.

N'est-ce pas, sur ce plan, que la France entière s'est organisée?

La Souabe, la Franconie, la Thuringe et l'Alsace, virent tout-d'un-coup les paysans en insurrection, massacrer les gentilshommes, les prêtres, les moines, enlever les religieuses et piller les églises. Nous en avons vu tout autant en France.

Bercol avait aussi une propagande, comme nos jacobins vingt-six apôtres allèrent en divers lieux publier son évangile. Beaucoup de jacobins en ont fait autant, et ont reçu leur récompense.

Jean Ball, disciple de Wiclef, prêchait en 1381, que tous les hommes ont été créés égaux et libres; et pour recouvrer cette liberté primitive, il invitait à mettre à mort, tous ceux qui auraient pu y mettre obstacle. Combien de pareilles motions n'ontelles pas été faites contre le roi, les nobles, les prêtres; contre tous ceux qu'il a plu de décorer du nom d'aristocrate pour les rendre odieux? Le palais-royal, l'assemblée nationale même, les papiers publics ont retenti de ces cris horribles de mort et de proscription.

$ 3.

DÉCLAMATIONS DES FRANCS-MAÇONS ET DES PHILOSOPHES T CONTRE LA RELIGION CHRÉTIENNE.

LES plus furieuses déclamations contre la religion catholique se trouvent réunies dans les deux ouvrages de Bonneville et de Volney. Avant d'exposer les impiétés que ces deux auteurs vomissent contre Jésus-Christ, le fondateur de la religion chrétienne, il convient d'en donner une idée qui serve à prémunir contre le poison que leurs ouvrages renferment.

Jésus-Christ est le Verbe de Dieu, son fils unique, qui lui est consubstantiel en tout, et qui s'est fait homme dans le sein de la Vierge Marie, par l'opération du Saint-Esprit. Par lui, dit l'apôtre St. Jean (Ev. c. 1.), tout a été fait, et rien de ce qui a été fait, n'a été fait sans lui. En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne la comprennent point. La vie de Jésus-Christ, rapportée dans les quatre évangiles, paraît telle que la demandait la nature de sa mission, telle que

la promettaient les oracles des prophètes, telle enfin que devait être la vie d'un Dieu fait homme, qui voulait être le Sauveur des hommes, leur législateur, leur médiateur, leur modèle, et le fondateur d'une religion divine. Le philosophe J. J. Rousseau (Em. t. 3, page 161.) y a reconnu luimême tout ce qui caractérise la vie d'un Dieu.

« J'avoue, dit-il, que la majesté des écritures » m'étonne, la sainteté de l'évangile parle à mon » cœur. Voyez les livres des philosophes avec toute » leur pompe, qu'ils sont petits près de cela! se >> peut-il qu'un livre, à la fois si sublime et si sim»ple, soit l'ouvrage des hommes? se peut-il que >> celui dont il fait l'histoire, ne soit qu'un homme? » est-ce là le ton d'un enthousiaste, ou d'un am>> bitieux sectaire? quelle douceur, quelle pureté » dans ses mœurs! quelle grâce touchante dans ses >> instructions! quelle élévation dans ses maximes! » quelle présence d'esprit ! quelle finesse et quelle » justesse dans ses réponses! quel empire sur ses >> passions! où est l'homme, où est le sage qui sait » agir, souffrir et mourir sans faiblesse et sans os» tentation? quand Platon peint son juste imagi>> naire, couvert de tout l'opprobre du crime, et >> digne de tous les prix de la vertu, il peint trait » pour trait Jésus-Christ, et la ressemblance en est » si frappante, que tous les Pères l'ont sentie, et >> il n'est pas possible de s'y tromper.

» Quels préjugés, quel aveuglement ne faut-il » pas avoir, pour oser comparer le fils de Sophro>> nisque au fils de Marie! Quelle distance de l'un à >> l'autre ! Socrate mourant sans douleur, sans igno>> minie soutient aisément jusqu'au bout son per» sonnage; et si cette facile mort n'eût honoré sa vie, » on douterait si Socrate, avec tout son esprit, fut » tout autre qu'un sophiste.

» Il inventa, dit-on, la morale d'autres avant » lui l'avaient mise en pratique; il ne fit que dire

« PreviousContinue »