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guerres de religion n'ont-ils pas fait entreprendre? N'est-ce pas à eux qu'on doit les Croisades, l'Inquisition, la S. Barthelemi? N'étaient-ce pas les prêtres qui attisaient en chaire les fureurs de la ligue? Nesont-ce pas eux qui ontmis frère JacquesClément au nombre des saints? N'est-ce pas la Sorbonne, qui, la première, proscrivit Henri IV ? Ne trouve-t-on pas enfin des noms de Moines et de Jésuites dans tous les complots formés contre les Souverains? Le fanatisme et l'hypocrisie ont fait répandre plus de sang sur la terre, que toutes les guerres politiques ensemble. Faut-il donc s'étonner que ces tartuffes soient si opposés à tout ce qui peut démasquer leurs turpitudes, et tirer les peuples de la stupidité dans laquelle ils les retienDent? Jugez, disent-ils, par la révolution des effets de cette orgueilleuse philosophie qu'on oppose à la religion? On pourrait leur répondre, jugez par la révolution de l'avarice sacerdotale, qui a mieux aimé commettre tant de crimes, que de venirau secours de l'Etat. La bonne philosophie n'a jamais été opposée à la bonne religion; mais les mauvais prêtres le sont également à l'une et à l'autre; ils ne veulent que du sang et de l'argent.

6 La non-liberté de la presse prive le publie d'une de ses plus grandes jouissances, celle d'apprendre la vérité avec certitude; on la lui dirait officiellement qu'il ne la croirait pas, ou qu'il croirait qu'on lui en cache la moitié, si on l'empêche d'en être informé par une voie libre; la nonliberté de la presse est, comme on l'a dit, et comme nous l'éprouvons tous les jours, le privilége exclusif que l'on se réserve de dénigrer, de déchirer, de diffamer qui l'on veut, sans que celui qu'on tue moralement, ait seulement la permission de se plaindre.

Dans un de ces pamphlets qui paraissent écrits sous la dictée des furies, on suggère au Roi un moyen fort ingénieux d'échapper d'un même coup à toutes les obligations que S. M. a cru devoir contracter envers le peuple français, pour remonter sur le tròne de ses pères, c'est de déclarer qu'il a dit, mais qu'il n'a pas promis. Il faut convenir que ce tour de passe-passe aurait fait honneur au génie du révérend père Escobar; et c'est à un Roi de France, à un Bourbon, à un fils de S. Louis et de Henri IV, qu'on ose proposer de jouer ce rôle ignoble à la face des nations!

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

Louis XVIII aux Français.

Le moment est enfin arrivé, où la divine Providence semble prête à briser l'instrument de sa colère : l'usurpateur du trône de S. Louis, le dévastateur de l'Europe éprouve à son tour des revers; ne feront-ils qu'aggraver les maux de la France, et n'osera-t-elle renverser un pouvoir odieux que ne protègent plus les prestiges de la victoire? Quelles préventions ou quelles craintes pourraient aujourd'hui l'empêcher de se jetter dans les bras de son Roi, et de reconnaître dans le rétablissement de sa légitime autorité le seul gage de l'union, de la paix et du bonheur que ses promesses ont tant de fois garanti à ses sujets opprimés?

Ne voulant, ne pouvant tenir que de leurs efforts, le trône, que ses droits et leur amour seul peuvent affermir, quels vœux seraient contraires

à ceux qu'il ne cesse de fournir ? Quel doute pourrait-on élever sur des intentions paternelles?

Le Roi a dit dans ses déclarations précédentes, et il réitère l'assurance que les corps administratifs et judiciaires seront maintenus dans la plénitude de leurs attributions, qu'il conservera les places à ceux qui en sont pourvus et qui lui prêteront le serment de fidélité, que les tribunaux dépositaires des lois s'interdiront toutes poursuites relatives à ces temps malheureux, dont son retour aura scellé pour jamais l'oubli.

Proclamation de Monsieur, frère du Roi.

Nous, Charles-Philippe de France, fils de France, Monsieur, comte d'Artois, Lieutenant-Général du Royaume, etc., etc., etc., à tous les Français, salut :

Français, le jour de votre délivrance approche le frère de votre Roi arrive parmi vous : c'est au milieu de la France qu'il veut relever l'antique bannière des lys, et vous annoncer le retour du bonheur et de la paix, sous un règne protecteur des lois et de la liberté publique.

Plus de tyrans, plus de guerre, plus de cons

cription, plus de droits-réunis ; qu'à la voix de votre Souverain, de votre père, vos malheurs soient effacés par l'espérance; vos erreurs par l'oubli; vos discussions, par l'union dont il veut être le gage.

Les promesses qu'il vous renouvelle solennellement aujourd'hui, il brûle de les accomplir, et de signaler par son amour et ses bienfaits le moment fortuné, qui, en lui ramenant ses sujets, va le rendre à ses enfans.

Réponse du Roi, au Prince régent d'Angleterre.

Je prie Votre Altesse Royale d'agréer les plus vives et les plus sincères actions de grâces pour les félicitations qu'elle vient de m'adresser ; je lui ea rends de particulières pour les attentions soutenues dont j'ai été l'objet, tant de la part de Votre Altesse Royale, que de celle de chacun des membres de votre illustre maison. C'est aux conseils de Votre Altesse Royale, à ce glorieux pays, et à la confiance de ses habitans, que j'attribuerai toujours, après la divine Providence, le rétablissement de notre maison sur le trône de ses ancêtres, et cet

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