De Lucile, sans cesse, il contemple les charmes. Seule, avec son valet, je te trouve à l'écart. Que te veut-il? pourquoi s'enfuit-il à ma vue? LISETTE. Tout doucement; vous prenez trop de soin, Et c'est aussi pousser l'interrogat trop loin. DORANTE. Je t'épierai si bien aujourd'hui... Prends-y garde! M'ÉPIER! Doucement! Ce seroit une chaîne. SCÈNE IV. M. FRANCALEU, LISETTE. M. FRANCALEU. QU'AS-TU donc tant à faire. Avec ce cavalier qui ne semble, chez moi, LISETTE. De tous nos entretiens vous seul êtes la cause. M. FRANCALEU. Voyons un peu le tour qu'elle donne à la chose. LISETTE. Tout simple. Le jeune homme entend vanter à tous Que l'on dit fort plaisante et qu'il brûle d'entendre, M. FRANCALEU. Et n'a-t-il pas l'ami qui me l'a présenté? LISETTE. Monsieur de l'Empyrée? Il aura plaisanté, M. FRANCALEU. J'en croirois quelque chose, à son rire moqueur. Oh bien, bien! Double joie, en ce cas, pour le nôtre ! L'autre aussi-bien m'a plu, comme il plaira partout. LISETTE. Vous me déferez là d'un terrible importun. M. FRANCALEU, Va donc me le chercher. LISETTE. Faites-en votre affaire. Je me vais occuper d'un soin plus nécessaire. Il faut que je m'habille. M. FRANCALEU Et pourquoi donc sitôt? LISETTE. Voulant représenter Lucile comme il faut, J'ôte dès à présent mes habits de soubrette, M. FRANCALEU. C'est fort bien avisé. Va. Je me charge, moi... SCÈNE V. M. FRANCALEU, M. BALIVEAU, M. FRANCALEU. AH! c'est vous? Comment va la mémoire? M. BALIVEAU. Ma foi! Quelques raisonnements que votre goût m'oppose, M. FRANCALEU. Et moi, de mon côté, je songe à votre affaire. J'ai vu ce charme, en France, opérer des miracles; M. BALIVEAU. Je ne le cache pas. Malgré ma répugnance, M. FRANCALEU. Celui qui fait le fils, s'y prend le mieux du monde. M. BALIVEAU. Je voudrois que ce fût déja fait. M. FRANCALEU, appelant ses valets. Que l'on aille chercher monsieur de l'Empyrée. Tenez, voilà par où le jeune homme entrera. Et qu'à cette rencontre, un silence fâcheux SCÈNE VI. M. FRANCALEU, M. BALIVEAU, DAMIS. M. FRANCALEU, à Damis. Il sait son rôle; allons, concertez-vous un peu (A M. Baliveau, voyant son profond étonnement.】 Comment diable! à merveille! à miracle! courage! On ne sauroit jouer mieux que vous du visage. (A Damis.) Vous avez joué, vous, la surprise assez bien; M. BALIVEAU. Je sens qu'ainsi que lui votre aspect me démonte. C'est que, lorsqu'on répete, un tiers est importun. M. FRANCALEU. Adieu done; aussi-bien je fais languir quelqu'un. (A Damis.) Monsieur l'homme accompli, qui du moins croyez l'être, Prenez, prenez leçon : car voilà votre maître. (Frappant sur l'épaule de Baliveau.) Bravo! bravo! bravo! |