MONDOR. De l'Empyrée? oui-dà! N'ayant, sous l'horizon, DAMIS. Et crois-tu donc qu'un homme à talents, tel que moi, Les gens de mon espèce ont le destin des belles : Je la sens : j'entre en verve; et le feu prend aux poudres. Qu'à me suivre, on se perd, après moi, dans les cieux : MONDOR. Qui va nous appauvrir, à coup sûr, tous les deux. DAMIS. Ensuite un équipage et commode et pompeux MONDOR. Par complaisance? soit. Mais vous ne savez pas? Eh quoi? DAMIS. MONDOR. Pendant qu'aux champs vous prenez vos ébats, La fortune, à la ville, en est un peu jalouse. Sans croire, sans vouloir que vous en sachiez rien. DAMIS. Pourquoi donc me le dire? MONDOR. Ah! quelle indifférence! Et rien est-il pour vous de plus de conséquence? De vos diables de vers détestant la manie; Et qui, depuis cinq ans bien comptés, dieu merci, Attendez-vous, monsieur, à d'horribles tempêtes. Que celles qu'il craignoit, et que dans vos rubriques, Ah! monsieur, redoutez son indignation! Vous aurez encouru l'exhérédation.. Ce mot doit vous toucher, ou votre âme est bien dure. DAMIS, donnant tranquillement un papier à Mondor. Mondor, porte ces vers à l'auteur du Mercure. MONDOR, refusant de le prendre. Beau fruit de mon sermon! DAMIS. Digne du seriuoneur. MONDOR. Et que doit nous valoir ce papier? DAMIS. De l'honneur. MONDOR, secouant la tête. Bon! de l'honneur. DAMIS. Tu crois que je dis des sornettes? MONDO R. C'est qu'on n'a point d'honneur à mal payer ses dettes, Et qu'avec celui-ci vous les paierez très mal DAMIS. Qu'un valet raisonneur est un sot animal! MONDOR. Aussi, ne vous déplaise, Vous en parlez, monsieur, un peu trop à votre aise. Vous avez les plaisirs, et moi, tout l'embarras. Je suis las de jouer, pour vous, la comédie; De ce monde aboyant cherchez qui vous délivre, DAMIS, lui tendant une seconde fois le même papier. Entends-tu? MONDOR, refusant encore de le prendre. Trouvez bon aussi que je revienne, Environné des gens que je vous nomme. Eh bien! vous en allez avoir le passe-temps. Théâtre. Com. en vers. 10. |