Histoire de Pologne: Et continuée Depuis la Révolution de novembre 1830 jusqu'à la prise de Varsovie et la fin de la guerre

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L.-G. Michaud, 1832
 

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Popular passages

Page 161 - ... elle tous les fléaux qu'entraînent un long despotisme et la perte de la dignité de l'homme. Les mesures prises contre l'armée ont dévoilé pour la première fois ce plan mystérieux. Les outrages les plus sensibles, les peines les plus infamantes, les persécutions les plus recherchées, ordonnées par le commandant en chef...
Page 162 - ... jusqu'à ce qu'enfin ils eussent atteint le degré de sévérité qu'on leur avait tracé. Beaucoup ont donné leur démission ; beaucoup, insultés personnellement par le commandant en chef, ont lavé dans leur propre sang l'outrage qu'on leur avait fait, pour montrer que ce n'était pas le manque de courage, mais bien la crainte de compromettre l'avenir de la patrie, qui avait retenu leur bras vengeur. » La première diète du royaume, et le renouvellement solennel de la promesse que les bienfaits...
Page 170 - ... comme pour les gouvernés. » Convaincus que notre liberté et notre indépendance, loin d'avoir jamais été hostiles vis-à-vis des États limitrophes, ont, au contraire, servi, dans tous les temps, d'équilibre et de bouclier à l'Europe, et peuvent lui être aujourd'hui plus utiles que jamais, nous comparaissons en présence des souverains et des nations avec la certitude que la voix de la politique et de l'humanité se feront également entendre en notre faveur.
Page 163 - ... but d'augmenter le nombre des satrapes du gouvernement. La calomnie , l'espionnage avaient pénétré jusque dans l'intérieur des familles, y avaient infecté de leur venin la liberté de la vie domestique , et l'antique hospitalité des Polonais était devenue un piège pour l'innocence. La liberté individuelle , solennellement garantie, était violée; les prisons, encombrées; des conseils de guerre , nommés pour prononcer dans des cas civils, soumettaient à des peines infamantes des citoyens...
Page 162 - La réunion sur une seule tète des couronnes d'autocrate et de roi constitutionnel était une de ces monstruosités politiques qui ne peuvent exister longtemps. Chacun prévoyait que le royaume de Pologne devait être pour la Russie un germe d'institutions libérales, ou succomber sous la main de fer de ses despotes. Cette question fut bientôt résolue.
Page 166 - Pétersbourg servit de prétexte pour emprisonner et soumettre à des enquêtes les citoyens les plus distingués du sénat, de la chambre des nonces, de l'armée et des autres classes. En peu de temps, les prisons de la capitale furent encombrées; tous les jours de nouveaux édifices étaient destinés à recevoir des milliers de victimes, transportées de toutes les parties de l'ancienne Pologne, de celles même soumises aux gouvernements étrangers.
Page 168 - Polonais leurs infortunes, l'espérance de se voir réunis à leurs frères, leur fut enlevée par l'empereur Nicolas. Dès ce moment, tous les liens furent rompus; le feu sacré qu'il était défendu depuis longtemps d'allumer sur les autels de la patrie, couvait secrètement dans les cœurs des gens de bien. Une seule pensée leur était commune : qu'il ne leur convenait pas de supporter plus long-temps un tel asservissement!
Page 163 - Mais il se convainquit bientôt que la liberté ne saurait jamais s'avilir jusqu'à devenir l'instrument aveugle du despotisme, et dès lors, au lieu d'en être le défenseur, il en devint le persécuteur. La Russie perdit toute espérance de voir un jour alléger, par son souverain, le joug qui pesait sur elle, et la Pologne devait être successivement dépouillée de tous ses privilèges. On ne tarda pas à mettre ce dessein à exécution. L'instruction publique fut corrompue : on organisa un système...
Page 200 - L'union de la Belgique avec la Hollande se brisa. Des communications officielles ne tardèrent pas à convaincre les cinq cours que les moyens primitivement destinés à la maintenir ne pourraient plus ni la rétablir pour le moment, ni la conserver par la suite, et que. désormais, au lieu de confondre les affections et le bonheur...
Page 160 - Polonais soumis a la domination russe l'espérance de se voir réunis sous peu à leurs frères. Ces dons , toutefois , n'étaient pas gratuits : il avait contracté des obligations antérieures envers nous; de notre côté, nous avions fait des sacrifices. Avant et durant la lutte décisive , les brillantes promesses faites aux Polonais soumis au sceptre d'Alexandre , et les soupçons élevés sur les intentions de Napoléon , avaient empêché plus d'un Polonais de se prononcer en sa faveur.

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