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douleur. Dès le premier âge, le mâle a la voix plus so nore que la femelle.

Le nom d'allures, chez cet animal, s'approprie aux différents modes de progression, savoir: le pas, le trot et le galop. Il contracte facilement des mouvements défectueux et artificiels. Sa vitesse surpasse celle de tous les animaux terrestres. Dans les parties les plus directement engagées dans l'acte de sa génération, on remarque sa verge qui est fort grande et renfermée dans un fourreau dirigé en avant. Les mamelles de la femelle sont inguinales et peu volumineuses. Le mâle est très ardent, les femelles entrent ordinairement en chaleur au printemps et restent en plénitude environ douze mois. Elles ne mettent bas qu'un petit et l'allaitent à peu près le tempsqu'a duré la plénitude, mai sce temps est raccourci dans l'état de domesticité. Le poulain naît les yeux ouverts, sans dents, et se soutient assez pour marcher. A cinq ans, on le nomme cheval. C'est l'époque de son entier développement. Il vit naturellement de trente à quarante ans; mais les services que nous exigeons de lui abrègent bien souvent sa vie."

Le cheval, né herbivore, ne se nourrit de substances animales que fort rarement; il hume et aspire en buvant, et par la nature de sa conformation ne vomit jamais. Il s'attache facilement à l'homme et devient même son ami. Il partage ses travaux, ses périls et sa gloire aime les éloges et les caresses, et se montre très sensible aux bons comme aux mauvais traitements. Le son de la trompette le transporte; sa mémoire est longue et sûre. Conime animal de trait, il est nécessaire à l'agriculture, au commerce, à l'industrie, à l'art militaire, aux commodités de la vie, aux jouissances du luxe. Comme animal de selle, ses services ne sont pas moins importants; il devient la monture des grands et des riches. Il sert au manége, à la chasse, dispute le prix de la course, et loin de nos champs paisibles, dans le tumulte des armes, un grand nombre de nos frères confient aussi au cheval leur existence et l'espoir de leurs succès; et les soins dus à ce noble animal sont une partie de leurs devoirs Enfin, pour renfermer dans un seul

mat les précieuses qualités du cheval, il est, d'après la juste expression de Buffon, la plus belle, la plus noble conquête que l'homme ait faite sur les animaux.

DES RACES CHEVALINES.

En économie rurale, uné ráce est une grande famille d'animaux, distingués par un assemblage de caractères qui se sont agglomérés sous certaines influences, soit naturelles, soit dépendantes de la domesticité; caractères qui se conservent tant que ces mêmes influences subsistent, mais qui peuvent se séparer, au contraire, quand celles-ci cessent d'être les mêmes pour se grouper d'une autre manière ét former de nouvelles races. Ces caractères sont la taille, la couleur et les formes du corps. Il s'en faut qu'il soient invariables chez les individus de la même race; mais s'ils ont des degrés, c'est la moyenne entre les extrêmes qui forme les caractères vrais de la race. Les causes de la diversité des races sont : 1o la loi naturelle par laquelle les descendants ressemblent au père et à la mère; 2° l'influence des aliments, de la localité et de la domesticité.

Les différences sont nombreuses entre les chevaux. Les uns sont sveltes, élégants, ont le poil ras, sont vifs fringants, dociles, et ont beaucoup de valeur commerciale. Les autres ont la corpulence et la grosseur du boeuf, les poils grossiers, crépus et les allures lourdes et lentes. Les chevaux d'Orient paraissent être la souche des premiers. La race boulonaise et flamande pu don

ner naissance aux seconds.

Les principales racés d'Orient sont: l'arabe, la persane, la barbe, la tartare, la turque, la hongroise, la transylvaine et la moldave. Leurs caractères sont communs et différentiels. Leur taille est moyenne. Elle est environ de quatre pieds cinq pouces et ne varie géné ralement que de quatre. Elles ont la peau fine, les poils rares, courts et soyeux; leur couleur est d'un gris pommelé. Elles ont les muscles bien dessinés, les articula

tions larges, les vaisseaux apparents, le crâne ample, les oreilles longues, les naseaux volumineux et bien dilatés, les yeux grands, l'encolure droite, la croupe saillante, le ventre effacé, la poitrine haute, les épaules sèches et inclinées. Elles se distinguent par les extrémités longues, la finesse des jambes et l'imperceptibilité remarquable de l'ergot et de la châtaigne. Leur sabot est petit et très dur, feur queue élégante. Ces races vivent très longtemps, sont douces, sobres et peuvent fournir à des courses longues et rapides.

Le cheval arabe est celui qui réunit au plus haut degré les belles qualités des races orientales. On le regarde comme le type des autres.

Le cheval persan est plus haut que l'arabe et les formes plus arrondies, la tournure plus gracieuse, les janibes plus fines; mais il a moins d'haleine et court moins facilement.

Le cheval barbe est plus grêle, plus délicat et plus agréable; il a la tête plus fine, l'encolure plus longue; ses côtes sont amples et ses épaules plates. Sa vigueur est extrême et ses mouvements s'opèrent avec cadence et harmonie. C'est lui qui est le plus répandu en Europe.

Le cheval tartare est maigre et petit. Son encolure est longue et raide. Il a un dos de mulet, des hanches saillantes, la queue bien fournie et attachée bas. Il supporte de pénibles fatigues et une abstinence prolongée. Le cheval turc a une encolure plus longue et plus effique tous les autres; sa crinière est plus forte, sa queue est plus touffue.

lée

Le cheval hongrois a la tête longue, l'auge large, la croupe oblique, la queue mal attachée, la poitrine grande, les jarrets larges. Il doit aux races désignées plus haut sa création et son perfectionnement.

Le cheval transylvain est plus svelte et plus élégant que le dernier. Ses oreilles sont longues, son encolure presque ronde, sa crinière soyeuse et peu garnie; il a la poitrine peu large et les jambes bien faites.

Le cheval moldave est plus fort que le transylvain, mais il a moins d'élégance, quoique ayant beaucoup de rapports avec lui.

L'Europe fournit à son tour certaines races qui offrent quelque ressemblance avec les chevaux d'Orient.

Le cheval anglais, oriental d'origine, fut acclimaté en Angleterre. Il provient de chevaux arabes et de juments barbes. Sa taille est de quatre pieds huit à dix pouces. Il se distingue par une tête volumineuse, des oreilles longues, une poitrine haute, de longues épaules et les articulations larges. Sa queue est peu abondante. Il est souple et vigoureux à l'exercice. Plus vif dans ses allures que le cheval oriental, il ne court pas aussi longtemps que lui.

Nous venons de parler du cheval anglo-arabe. Il sert aux courses. Il est encore plusieurs autres races en Anleur gleterre. Ses chevaux de chasse sont agréables par tournure. Ceux de selle et de carrosse sont un mélange de chevaux arabes et d'anciens chevaux anglais. Leurs chevaux de trait se distinguent par l'ampleur de leur taille et de leur forme.

Les chevaux de l'Andalousie ont la tête longue; remarquables par la finesse de leurs crins, ils ont les épaules massives, le poitrail étendu. Leurs jambes courtes reposent sur des pieds étroits. Ils sont d'une très belle tenue au manége; mais gracieux, souples et élégants, ils sont loin d'égaler en vigueur les chevaux de l'Orient.

Les chevaux de Mecklembourg sont aujourd'hui très propagés en France. On les y fait servir aux attelages de luxe. On les reconnaît aisément à leurs formes saillantes et prononcées. Leur tête est carrée, leurs yeux grands et beaux, leurs oreilles longues, et leurs jambes courtes se terminent par des sabots bien conformés. Ils sont ordinairement peu souples et sans grâce.

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Le cheval danois passe pour avoir donné origine aux chevaux carrossiers de Normandie. Ses formes sont rondes, sa croupe est mince et son poil est soyeux, et ses pieds sont trop volumineux pour la finesse excessive de ses jambes. Cette race finit par s'éteindre en France.

La Hollande, la Flandre et la Belgique possèdent des chevaux qu'on reconnaît aisément à leur volume étendu et à leur grossière lourdeur. Ils ont le poitrail large et leurs pieds gros ont une corne sans consistance.

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Les races françaises se divisent en plusieurs classes. La première comprend les chevaux de trait qui ont beaucoup de ressemblance avec les chevaux hollandais. La seconde a rapport aux chevaux d'origine noble qui tiennent de l'espèce d'Orient. La troisième représente la race médiaire entre la noble et la commune. On s'en sert pour le service des postes et des diligences. Elle est forte, solide, ample, légère dans ses mouvements. Outre ces différentes races, on voit en France une quantité de chevaux dégénérés, de petite taille, et dont le peu de valeur fait qu'on les néglige ou qu'on les approprie à toute sorte de petits besoins.

On reconnaît trois races françaises de trait: la boulonaise, la poitevine et la franc-comtoise. La boulonaise a cinq pieds de hauteur. Elle est massive, forte et courte dans son encolure. Sa peau est épaisse, ses crins forts et courts. Elle a la tête grosse et les yeux petits.

La race poitevine est aussi fortement constituée, mais est moins répandue que la précédénte par l'usage presque exclusif qu'on fait des femelles dans le Poitou pour la propagation des mulets. Elle a aussi la tête mieux faite. C'est à la Charente-Inférieure et aux marais de Luçon que nous devons la plus grande partie de cette race.

Les chevaux franc-comtois sont moins forts et ont le corps plus long que les deux premières races. Leur encolure plus légère est moins chargée de crins. L'agriculture et le transport trouvent en eux une rare utilité.

Les races françaises nobles sont au nombre de trois dans toute l'acception du mot: on les nomme la limousine, la navarrine et la normande. La limousine est celle qui a le moins perdu le caractère oriental. Sa tête est fine et longue. Elle a de la grâce et de la légèreté dans son encolure. Ses jambes sont minces et ses membres bien conformés. A ces qualités, elle joint une vigneur légère, une souplesse élégante et a beaucoup d'haleine. Sa taille est de quatre pieds six à huit pouces. Les Anglais, croyant perfectionner cette race, l'ont plutôt gâtée. De savantes combinaisons cherchent à lui rendre sa première

nature.

La race navarrine est plus rare que la précédente. Elle

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