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originaux, avec une introduction, des notes et une conclusion par Honoré Bonhomme. Paris, in-12 de 356 p., Didier et Co.

Ce volume contient : 1o huit lettres d'Agrippa d'Aubigné, de Renée Burlamachi, sa seconde femme, et de Jeanne de Cardilhac, mère de Mme de Maintenon (1627-1642); 2o seize lettres de Mme de Maintenon, de Charles d'Aubigné, son frère, du comte de Mursay, son cousin, de la marquise de Villette, de Sophie de Villette, et de Ninon de Lenclos (1660-1759); 3° dix-huit lettres du jeune marquis de Villette, de Jean-Baptiste Rousseau, du comte de Sinzendorff, du chevalier de Caylus et de Mme de Rabutin (1716-1717); 4o dix lettres du comte de Caylus, fils de la comtesse de ce nom, née de Villette, l'auteur des Souvenirs, laquelle était, comme le fait remarquer M. Honoré Bonhomme, non pas la nièce, à proprement parler, de Mme de Maintenon, mais sa cousine issue de germain; 50 des notes biographiques rédigées vers 1730, les unes par les dames de Saint-Cyr, les autres par la marquise de Villette, et relatives à Agrippa d'Aubigné et à ses descendants; 60 la reproduction d'un petit recueil que M. Bonhomme intitule le vade-mecum de Mme de Maintenon et qui renferme les instructions spirituelles de ses directeurs de conscience. La plus grande partie de ces documents proviennent de la succession de Sophie de Villette, ancienne abbesse de Notre-Dame de Sens, et cousine de Mme de Maintenon.

Parmi les lettres de Mme de Maintenon se trouve celle qu'elle écrivit à M. de Villette, son oncle, peu de temps après la mort de Scarron, pour l'informer de la triste situation que lui faisait son veuvage. Le pauvre Scarron, y disait-elle, avait « mangé tout ce qu'il avait de liquide dans l'espérance de la pierre philosophale ou de quelque autre chose aussi bien fondée. » Nous rappellerons, comme pièces justificatives qu'il peut être intéressant de rapprocher de cette phrase, les documents que nous avons fait paraître l'année dernière dans le Bulletin (p. 316), à l'occasion de la première publication de cette même lettre. On y a vu comment Scarron avait en effet a médité la manière de rendre l'or potable» et conçu l'espoir de guérir « les maladies que l'on nomme incurables. » Au surplus, Mme Scarron avait aussi l'esprit des entreprises, car elle demanda et obtint, à la date du 15 décembre 1674, dans le mois même où elle acheta la terre de Maintenon, la permission de faire des fours, des fourneaux et des foyers de cheminée d'une nouvelle invention (Voyez le Bulletin, année 1854, p. 12).

Une autre lettre que Mme Scarron ne put écrire que fort peu de temps après la mort de son mari est datée du 23 octobre. A ce sujet, M. Bonhomme note avec raison comme erronné le passage dans lequel Segrais place la mort de Scarron au mois de juin 1660; mais il n'est pas tout à fait exact qu'il soit mort « quelques jours » seulement avant le 23 octobre, et de même qu'il faut rectifier l'assertion de Segrais, il faut corriger celles des biographies qui assignent au décès de l'auteur du Roman comique la date du 14 octobre. M. Read a établi dans la Correspondance littéraire (1858-59, p. 392), à l'encontre de l'affirmation du même Segrais, que Scarron a été inhumé le 7 octobre 1660 dans l'église de Saint-Gervais.

37.

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Mémoires de Louvet; avec une introduction par E. Maron. Mémoires de Dulaure; avec une introduction par M. L. de la Sicotière. In-18 jésus, xxxv-456 p. Paris, librairie Poulet-Malassis.

38. Messire Gauvain, où la Vengeance de Raguidel, poëme de la Table ronde, par le trouvère Raoul, publié et précédé d'une introduction par C. Hippeau, professeur à la Faculté des lettres de Caen. In-8, xxxiv-222 p. Paris, Aubry.

39. Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault, publiés et annotés par F. Baudry, bibliothécaire à la Bibliothèque de l'Arsenal. Paris, Imprimerie impériale, CLXXVII-590 p. (Collection de Documents inédits sur l'histoire de France).

Né en 1643, Nicolas-Joseph Foucault fut successivement avocat au parlement de Paris, secrétaire de la commission que Colbert avait chargée de procéder à la réformation de la justice (1665), procureur du roi des requêtes de l'hôtel et procureur général des chancelleries de France (1666), charge qu'il cumula avec une commission de procureur général de la recherche de la noblesse, une commission de procureur du roi pour la recherche de ceux qui avaient bâti, dans les faubourgs de Paris, des maisons au delà des bornes prescrites par l'édit du toisé de 1644, et le titre de conseiller d'État à brevet que comportaient ces différentes fonctions. Il y ajouta, en 1671, celles d'avocat général au conseil. En 1674 il acheta une des charges nouvellement créées de maître des requêtes, et fut nommé intendant de la généralité de Montauban. Après la mort de Colbert, son protecteur, il fut envoyé dans la généralité de Pau (1684); il passa, en 1685, dans celle de Poitou, qu'il quitta en 1689 pour la généralité de Caen. En 1706 il céda cette dernière intendance à son fils, le scandaleux personnage qui est connu sous le nom de Magny. Il fut nommé, en 1712, chef du conseil de Madame, duchesse douairière d'Orléans, et mourut en 1720 avec le titre de conseiller d'État ordinaire.

Foucault, qui était membre de l'Académie des inscriptions, aimait les livres, les manuscrits et les médailles; n'eût-il été qu'antiquaire, grâce à sa bibliothèque et à son cabinet d'antiques, lequel a enrichi la Bibliothèque du roi, son nom eût été conservé1. Mais c'est surtout à ses fonctions d'intendant que Foucault doit sa célébrité.

Parmi les intendants du règne de Louis XIV, il fut l'un des plus exacts et des plus fermes représentants du pouvoir central dont il était le délégué. Non pas qu'il n'y ait jamais eu lieu de lui reprocher quelque négligence ou quelque excès inopportun de zèle; mais si le rétablisse

4. Voy. plus loin, dans la II partie de ce volume, page 26, une noté sur la cession qu'il obtint, au profit de la bibliothèque de Colbert, des manuscrits de l'abbaye de Moissac.

ment du bon ordre dans les finances des villes et communautés le touchait peu, s'il appliquait sans trop de circonspection ses rigueurs à des gens auxquels leurs relations devaient assurer l'impunité, si les doléances que par exception il ne put empêcher de parvenir jusqu'au roi lui attirèrent parfois de sévères réprimandes, aucun intendant peut-être n'apporta plus de soins à diriger les travaux publics, aucun surtout ne sut mieux discipliner une généralité, réprimer ici les écarts des magistrats, là ceux des gentilshommes, et faire prédominer, dès qu'il était nécessaire, la volonté du gouvernement sur celle de ses administrés. Quand il ne se trouvait pas dans un pays d'élection, c'est-à-dire quand son omnipotence était gênée pas le voisinage d'États, il se montrait habile à les assouplir et à les diriger, autant que prompt à proposer leur suppression s'il supposait qu'elle pût se faire sans trop d'éclat et s'il trouvait qu'elle fût justifiée par leur résistance. Il ne reconnaissait même pas à ceux qui se croyaient opprimés le droit de se plaindre, autorisé qu'il était à arrêter les députations que l'on jugeait importunes ou inutiles. Au demeurant, excellent administrateur, ainsi qu'il est dit en plusieurs de ses biographies. La plupart de ses qualités, bonnes et mauvaises, il devait, après tout, les partager avec le plus grand nombre de ses collègues. Mais le point par lequel il mérita de leur être proposé comme modèle fut l'ardeur singulière qu'il montra dans la conversion des protestants. Dragonnades, contestations de titres de noblesse, aggravations d'impôts, promesses de pension, enlèvements d'enfants, destructions de maisons, confiscations, il usa de tous les moyens, doux ou terribles, qu'il lui fut permis d'employer. Aucun intendant, à coup sûr, ne sut comme lui tirer parti des dragonnades, que l'un des premiers il avait demandé l'autorisation de mettre en usage. Dès les premiers jours, l'annonce seule des gens de guerre, de la part desquels cependant il avait promis à Louvois de réprimer tout excès, suffisait pour décider la conversion de villages entiers et de villes entières. Marillac, l'inventeur des dragonnades, avait été révoqué en 1681 sur l'ordre exprès du roi, parce qu'il avait autorisé les excès des gens de guerre dans les logements où on les cantonnait; cinq ans plus tard, Louvois oubliait ses premières recommandations et permettait à Foucault d'encourager les dragons au désordre afin que les dragonnades eussent meilleur effet.

Ne se faisant point scrupule de ne pas exécuter les arrêts du conseil qu'il trouve trop indulgents, blåmant le gouvernement lorsqu'il penche vers la tolérance, et surtout lorsqu'il exprime trop haut la pensée de se relâcher dans ses sévérités, prêt à poursuivre, pour peu qu'on l'y autorise, comme perturbateurs du repos public, ceux qui donnent à la dernière clause de l'édit qui révoque l'édit de Nantes le sens libéral qu'il paraît avoir, Foucault est en somme l'un des adversaires les plus redoutables et les plus perfidement habiles' qu'aient rencontrés les pro

testants.

4. Avant la révocation de l'édit de Nantes, au commencement de 1885, Foucault avait obtenu du roi l'autorisation de raser les temples du Béarn, à l'exception de cinq; il eut soin « de ne laisser subsister que les temples, justement au nombre de cinq, dans lesquels les ministres étoient tombés dans des contraventions qui emportoient la démolition, en sorte que, par ce moyen, il ne devoit plus rester de temples en Béarn. »

Et cependant, au témoignage même du chancelier d'Aguesseau, juge sévère de la conduite de Foucault, il était d'un esprit doux et aimable. Mais une sorte de disgrâce l'avait envoyé à Pau, et sans doute il espérait, nous le répétons après M. Baudry, que son ardeur lui concilierait à jamais la bienveillance de Louvois. Il se trompait. Bien qu'il eût exécuté, parfois même dépassé par zèle les ordres impitoyables que lui avait donnés Louvois, souvent sans l'aveu de Louis XIV, bien qu'il eût converti ou se fût vanté d'avoir converti 22 000 protestants béarnais, sa récompense n'alla pas au delà de l'intendance du Poitou, et il se sentit si blessé des procédés de Louvois qu'il demanda et sut obtenir l'inten dance de Caen, qui n'était pas dans le département du secrétaire d'État de la guerre.

De la part de plusieurs écrivains protestants, Foucault a pu être l'objet d'une injuste partialité; mais n'est-il pas traité trop favorablement dans nos grandes biographies modernes, où l'on répète simplement les éloges qui lui ont été donnés par M. de Boze, l'historien de l'Académie des inscriptions? Ce ne sont point des notices complètes que celles où il n'est question que des bienfaits de son administration; ses Mémoires permettront désormais de mettre en lumière ce qu'on a laissé dans l'ombre.

Les Mémoires de Foucault, dont l'on n'avait jusqu'à présent cité que des fragments et dont l'on doit la publication complète à M. Baudry, n'ont aucun mérite littéraire, mais ils abondent en renseignements précieux; les plus importants ont été réunis avec soin dans l'intéressante introduction de l'éditeur. Nous n'aurions aucune réserve à faire sur cette utile publication si elle était accompagnée d'une table des matières plus ample.

40.

Mémoires servir à l'histoire de mon temps; pour par M. Guizot. T. V. In-8, 525 p. Paris, Michel Lévy.

41.Marcion, sa doctrine et son évangile. Thèse présentée à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg par Frédéric Heim. In-8, 47 p. Strasbourg, imprimerie Silbermann.

42. Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon; par le comte de Lambel. In-12, 133 p. et grav. Paris, librairie Ad. le Clere.

43. Mémoires de Fléchier sur les Grands-Jours d'Auvergne en 1665, annotés et augmentés d'un appendice par M. Chéruel, et précédés d'une notice par M. Sainte-Beuve, de l'Académie française. In-18 jésus, XLIX-456 p. Paris, L. Hachette et Ce.

44.-Monnaies féodales de France; par Faustin Poey d'Avant, membre de la Société de l'Histoire de France, etc.

II vol. In-4, 475 p. et 62 pl. Paris, bureau de la Revue numismatique française.

45. Néricault Destouches, membre de l'Académie française, gouverneur de la ville et du château de Melun. Notice biographique; par G. Leroy. In-8°, 30 p. Paris, Dumoulin.

46.

Note sur Benoet du Lac, ou le Théâtre et la bazoche à Aix à la fin du seizième siècle; par A. Joly, professeur à la Faculté des lettres d'Aix. In-8°, 105 p. Paris, Aubry.

47. Nouvelles recherches topographiques, historiques et archéologiques sur Tauroentum, et description de médailles trouvées dans les ruines de cette ville; par l'abbé Magl. Giraud, chanoine honoraire. In-8°, 77 p. et 2 pl. Toulon, Aurel.

48. Numismatique de Cambrai; par C. Robert, membre correspondant de la Société impériale des antiquaires de France, etc. In-4o, 387 p. Paris, Rollin et Feuardent.

49. OEuvres de Mathurin Régnier, augmentées de trente-deux pièces inédites, avec des notes et une introduction par M. Edouard de Barthélemy. In-18 jésus, XLIII-412 p. Paris, Poulet-Malassis.

50.

Origines littéraires de la France. La légende et le roman, le théâtre, la prédication. L'antiquité et le moyen åge. Le moyen âge et la littérature moderne; par Louis Moland. In-8, 11-428 p. Paris, Didier et Co.

51.

Origines de l'artillerie française. Première période. 1324-1354; par Lorédan Larchey. In-18 jésus, vIII-80 p. Paris, librairie Dentu.

52. Quelques éclaircissements historiques et généalogiques sur Michel de l'Hôpital et sa famille; par P. D. L., membre de la Société française d'archéologie. In-8, vi-155 p. Clermont-Ferrand.

53.

Réplique au Mémoire intitulé: Revue critique pouvant servir de supplément au Répertoire archéologique

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