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Vogue et publiés depuis peu, nous apprennent l'existence d'universités, ou qui n'ont jamais existé, ou qui ont été supprimées depuis long-temps, tandis que les auteurs de ces ouvrages ne mentionnent seulement pas d'autres établissemens de ce genre, qui figurent justement à côté des plus anciens et des plus célèbres : nous nommerons les prétendues universités d'Agram, de Klausenbourg, de Kaschau, de Madrid, etc., etc.; nous signalerons l'université de Landshut, transférée depuis quelques années de cette ville à Munich, et l'impardonnable omission de celle de Padoue, aujourd'hui une des plus florissantes et où professa le célèbre Galilée. L'espace nous manque pour signaler d'autres inexactitudes dans des qualifications aussi hasardées qu'ambitieuses données aux villes, soit d'après quelques découvertes que leurs habitans prétendent avoir eu lieu dans leur enceinte, soit d'après quelques produits du sol et de l'industrie, qu'à tort on leur attribue, qualifications qui n'en sont pas moins reconnues comme des vérités incontestables, puisque quelques-unes ont même eu Thonneur de devenir proverbiales. Aidé par nos savans collaborateurs, nous avons eu soin d'éviter ces méprises ou ces trivialités, et lorsque nous avons été abandonné à nos propres forces, nous avons mieux aimé ne rien dire que d'induire en erreur par des indications hasardées.

SYNONYMIE. L'addition des synonymes pour la France, l'Italie, l'Angleterre et d'autres contrées de l'Europe occidentale n'offre presque pas de difficultés. Mais il en est bien autrement pour presque tous les pays de l'autre moitié de l'Europe, pour quelques provinces de la monarchie Prussienne et pour plusieurs contrées de l'empire d'Autriche. Dans les pays hongrois de ce dernier état, presque tous les lieux ont deux noms et quelques-uns jusqu'à cinq, savoir: en hongrois, en allemand, en valaque, en slavon et en latin hongrois. On sent bien que, dans un abrégé, on ne pouvait les mettre tous; nous avons cependant indiqué ceux qui nous paraissaient les plus importans, et qu'on nous assurait être le plus en usage. On peut dire la même chose de l'empire Ottoman et du nouvel état de la Grèce. Dans celui-ci, il y a presque toujours trois dénominations pour chaque lieu le

nom classique ancien, le nom actuel en grec moderne et le nom turc. Pour l'archipel, nous avons eu un guide excellent; c'est le tableau des îles de la Mer-Blanche (archipel) que M. Jouannin a publié il y a quelques années.

Que dirons-nous des régions hors de l'Europe? là tout est désordre, et sans une abondante synonymie, il est vraiment impossible d'étudier la géographie sur les cartes; car les noms indiqués dans un texte quelconque ne se rencontrent que très rarement sur les cartes, et vice versâ. Nous prions le lecteur de ne pas perdre de vue ce que nous avons dit aux pages XIIIXVI, en parlant de l'orthographe. Plusieurs des remarques que nous y avons faites pourraient s'appliquer à la synonymie. Nous ajouterons que, parmi les synonymes que nous donnons, il y en a quelques-uns que nous savons être des erreurs dues aux premiers traducteurs des ouvrages originaux; d'autres erreurs proviennent de la négligence des copistes, quelques-unes mème de celle des typographes. Nous avons cependant dû conserver ces synonymes; car tout erronés qu'ils sont eux-mêmes, ce sont justement ceux qu'on trouve marqués sur les meilleures cartes françaises, allemandes et anglaises. Leur suppression totale aurait offert un grave inconvénient pour beaucoup de lecleurs, sans être d'une bien grande utilité pour la science.

ARRANGEMENT TYPOGRAPHIQUE. L'expérience nous ayant appris que plus on parle aux yeux, plus on pénètre aisément jusqu'à l'esprit du lecteur, nous avons pensé que nous faciliterions l'intelligence des sujets différens traités dans cet abrégé, par l'emploi de différens caractères, dont la grandeur serait toujours proportionnée à l'importance relative de ces mêmes sujets. C'est ainsi que, dans le tableau des langues et des religions, leurs divisions principales et leurs subdivisions ont été clairement exprimées par un mécanisme typographique très facile à saisir. A la page xxi, nous avons déjà indiqué le moyen employé pour représenter typographiquement le bassin d'un fleuve. De ménie, on a fait usage de plusieurs caractères différens et d'une certaine graduation d'espaces pour faire voir au lecteur l'ensemble des divisions administratives d'un état, chacune de ces divisions ellesmêmes, leurs subdivisions et leurs chefs

lieux respectifs. C'est encore ainsi que, dans les articles montagnes, on a adopté, pour les systèmes orographiques, des caractères différens de ceux qu'on a employés pour les chaines principales, les chaines secondaires et les points culminans des unes et des autres. Dans la description des villes, on a toujours écrit en italique les objets les plus remarquables; et dans celle des endroits qu'embrasse leur rayon, on a employé des caractères plus petits, afin de signaler la dépendance dans laquelle ceux-ci sont placés relativement aux chefs-lieux.

TABLEAUX STATISTIQUES. Dans les chapitres vIII et Ix des principes généraux et dans ceux qui précèdent les tableaux statistiques des cinq parties du monde, nous sommes descendu dans une foule de détails sur tout ce qui concerne les parties de la statistique qui, comme nous l'avons vu à la page iv, entre dans le domaine du géographe. Il fallait mettre sous les yeux du public ces pièces, d'après lesquelles tout lecteur instruit pourra juger pår luimème de l'état réel des deux sciences dont il s'agit. Nous avons donc résumé dans ces chapitres, qui sont au nombre de sept, les résultats obtenus durant près de vingtcinq ans de recherches longues et pénibles pour déterminer la superficie, la population, les forces et les ressources des principaux états du globe, et le nombre approximatif des hommes actuellement vivans sur la terre. Nous osons nous flatter d'avoir le premier répandu quelque lumière sur ces sujets importans, et d'avoir contribué à faire disparaître bien des erreurs regardées naguère comme des vérités démontrées. Et puisque le sujet nous a ramené à parler des populations et des finances, nous ne pouvons nous empêcher d'ajouter encore ici quelques observations qui s'y rapportent.

N'est-il pas étonnant de voir le Northern-Traveller, guide excellent pour les voyageurs qui veulent parcourir la Nouvelle-Angleterre et le Canada, n'accorder en 1828, au Bas-Canada, que 200,000 habitans? N'a-t-on pas raison de s'étonner encore plus en voyant l'annuaire The british empire, pour 1829, publié à Londres, ne donner encore aux deux Canadas que 250,000 âmes, et cela quelques années après la publication de plusieurs ouvrages importans sur ces provinces, dans lesquels on porte presque au

triple leur population, après les documens authentiques présentés au parlement, qui démontrent que, dès l'année 1825, ces deux provinces comptaient 581,171 habitans, et lorsque déjà les journaux anglais avaient annoncé que plusieurs milliers d'émigrés quittaient annuellement le Royaume-Uni pour aller s'y établir. A la page 1106, nous signalons au lecteur l'état florissant de ces contrées, que certains géographes regardent encore comme de vastes solitudes, n'offrant tout au plus que du bois de construction et de riches fourrures. Ignorent-ils donc que cette portion prétendue déserte du Nouveau-Monde offre une augmentation de population supérieure même à celle des Etats-Unis? On sait, en effet, par des documens officiels, qu'en 1790 le nombre d'habitans de la confédération Anglo-Américaine s'élevait à 3,921,328, tandis qu'à la même époque il ne montait qu'à environ 210,000 dans l'AmériqueAnglaise-du-Nord. Or, nous savons, maintenant, par le dernier recensement, que les Etats-Unis en 1830 avaient 12,856,171 habitans; d'un autre côté les recensemens antérieurs, les nombreuses émigrations qui ont eu lieu pendant ces dernières années, et des inductions très probables basées sur le mouvement de la population, ont démontré que le Canada doit avoir eu dans la même année au moins 1,200,000 âmes. Le rapprochement de ces faits, fait voir que la population ayant un peu moins que quadruplé dans la confédération Anglo-Américaine, elle a presque sextuplé dans l'Amérique-Anglaisedu-Nord.

Les statisticiens allemands les plus célèbres estiment à une valeur très peu élevée les revenus de l'état du pape, et M. le baron de Malchus, que nous n'hésitons pas à regarder comme le premier d'entre ces savans, ne les portait en 1830 qu'à 6,500,000 florins du Rhin, équivalant à 14,000,000 de francs. Déjà dans la Balance politique du globe, d'après plusieurs faits positifs qu'on nous avait communiqués, nous les avions portés à 30,000,000 de francs. Le budget détaillé qu'un de nos correspondans nous a envoyé et que nous avons publié dans une des Revues de Paris, avec les budgets du grand-duché de Toscane et du duché de Lucques, les portait à 43,400,000 francs pour l'année 1817. Desirant approfondir

ce point important de la statistique, nous avons profité de la bienveillance dont nous honore M. le baron de Gérando, pour nous mettre en rapport avec les hommes qui, comme lui, ont laissé de si honorables souvenirs durant leur administration dans les départemens romains. Les communications obligeantes que nous devons à M. le baron Janet, intendant-général des finances dans les deux départemens du Tibre et du Trasimene, nous ont prouvé que cette seule partie des états du pape avait en 1813 un revenu brut de 24,000,000 fr. Les faits importans que M. le comte de Tournon, ancien préfet de Rome, a publié dans sa statistique du département qu'il a administré, concordent avec Festimation précédente. Nous savons, par les budgets du ci-devant royaume d'Italie, combien rapportaient les départemens situés de l'autre côté des Apennins. C'est d'après tous ces faits que nous avons porté en 1826, à 45,000,000 le revenu brut de la totalité des pays soumis au pape.

POIDS, MESURES et MONNAIES. On possède plusieurs traités plus ou moins estimés sur les monnaies, les poids et mesures des divers états de l'Europe; ceux de Kruse, de Kelly et de Lohmann embrassent même les systèmes monétaires et métriques des principaux peuples de l'Asie, de l'Afrique, de l'Amérique et de l'Océanie. Mais, outre le prix élevé, le format incommode et le volume considérable de ces ouvrages, l'ordonnance des matières dans les uns, la complication des tableaux dans les autres, suffisent pour rebuter, à F'ouverture du livre, celui qui a le plus besoin d'y puiser des renseignemens. I fant, en quelque sorte, une étude préliminaire pour apprendre à se servir de ces ouvrages, dont le principal mérite, après l'exactitude, devrait être la clarté et la précision.

Quant aux tables et notices particulières qui accompagnent certains traités spéciaux publiés en France sur la géographie et la statistique, elles sont discréditées par l'absence de toute critique et par le défaut d'autorité. D'ailleurs l'arrangement de ces sortes de tables, le peu de détails qu'elles renferment, surtout pour la métrologie, mettent dans l'impossibilité de distinguer la nature des mesures, leurs subdivisions et les rapports qu'elles ont entre elles. A l'égard des monnaies réelles, les auteurs de ces notices se bornent à re

produire, au moins en grande partie, le tableau de comparaison répété chaque année par l'Annuaire du bureau des longitudes, sans même indiquer cette source et sans parler des monnaies de compte dont la connaissance est si importante.

Personne peut-être plus que nous, qui nous sommes constamment occupé de recherches statistiques, n'a reconnu l'insuffisance des documens qui existent sur les monnaies, les poids et mesures des divers états de l'Europe et des autres parties du globe; et c'est parce que nous étions convaincu depuis long-temps de l'inimense utilité d'un travail consciencieux sur cette matière, que nous avons cherché à nous en procurer un qui pât être joint à notre géographie. La difficulté était de trouver un travailleur judicieux et opiniâtre qui, possédant des connaissances spéciales et familiarisé avec les ouvrages de cette nature, consentit à entreprendre des recherches longues et pénibles, des calculs fastidieux. Nous désespérions de la réussite de nos démarches, et nous nous voyions réduit à nous servir des documens imparfaits qui étaient à notre disposition, lorsque le hasard nous apprit que M. Guérin de Thionville s'occupait d'un ouvrage de ce genre, auquel if a déjà consacré beaucoup de temps. Aucun soin, aucun sacrifice n'a été épargné par lui pour se procurer des rapports exacts entre les mesures étrangères et celles de France. Il a consulté et comparé tous les ouvrages modernes. Des renseignemens officiels recueillis dans un grand nombre de recueils périodiques étrangers, et les communications particulières qui lui ont été faites, ont concouru à rendre son travail aussi complet et aussi parfait que le permet l'état présent des connaissances sur cette partie importante de la statistique générale. Ayant témoigné à M. Guérin le desir de joindre à notre livre une métrologie nouvelle, plus complète et plus digne de confiance que celles qui accompagnent d'autres géographies, il a eu l'obligeance d'extraire de son grand ouvrage les tableaux qui forment l'appendice de cet abrégé. Ce savant estimable a bien voulu y ajouter, à notre prière, un travail fort intéressant sur le système monétaire et métrique des principaux peuples de l'antiquité.

Le précieux avantage de ces tableaux

de comparaison est de présenter d'ensemble, au premier coup-d'œil, la division et l'évaluation des monnaies, des poids et mesures des principaux pays et des principales villes du monde. Grâces à l'ordre alphabétique suivi pour les états de chaque partie du monde et à l'ingénieuse idée de placer la réduction des unités étrangères en valeurs françaises dans des co

lonnes distinctes, dont la tête indique la nature des mesures, on se trouve dispensé de toutes les recherches pénibles que nécessitent les autres ouvrages de ce genre. Nous pouvons dire, avec une entière assurance, que rien de plus complet, rien de plus exact, et en même temps d'un usage plus facile, n'a encore été publié en France sur cette matière.

CHAPITRE III.

SECOURS OBTENUS POUR CET OUVRAGE.

Si notre abrégé de géographie a reçu dès ses premières éditions, l'accueil le plus flatteur, nous n'attribuons ce succès à aucune qualité qui soit en nous, si ce n'est à un amour constant et dévoué pour la science que nous cultivons. Mais nous souhaitons avant tout que l'estime du public se porte sur les causes mêmes qui nous l'ont méritée. C'est pourquoi nous voudrions pouvoir reproduire ici dans son entier cette partie de notre introduction où nous nous sommes plu à nous étendre sur les secours et les encouragemens de tout genre que nous avions reçus. Mais, quoique animé de la même gratitude, nous nous voyons forcé, bien à regret, d'en restreindre l'expression. Les faits nouveaux qui viennent grossir la partie positive de ce volume, disputent ce peu de pages à nos souvenirs et à nos sentimens. Il faut donc substituer des énumérations sèches et rapides à nos longs et chaleureux élo

ges, des remercimens vagues et collectifs à ces nombreuses effusions de reconnaissance adressées individuellement à chacun de nos généreux auxiliaires. Nous cédons à cette nécessité, bien certain d'ailleurs que nos pensées premières ne périront plus maintenant, fier de déclarer qu'aucune considération ne nous en ferait désavouer une seule, et persuadé que les simples indications qui nous sont permises ici seront suffisantes pour rappeler assez clairement des noms déjà chers à la renommée.

Les secours qui se sont offerts à nous pro viennent de l'esprit général de l'époque, des trésors rassemblés dans les collections publiques et particulières, des ouvrages imprimés généraux ou spéciaux, et surtout, des documens officiels ou autres qui nous ont été communiqués en particulier.

§ I. Progrès généraux de la géographie. Nous sommes heureux d'avoir entrepris cet immense travail à une époque favorable. Jamais jusqu'à nos jours la géographie n'avait fait d'aussi rapides progrès. La première partie du xixe siècle a multiplié d'une manière prodigieuse les foyers scientifiques, et la géographie a tant de contact avec les autres sciences, qu'il en est rejailli sur elle d'immenses faisceaux de lumières nouvelles. Les gouvernemens et les associations, les princes et les simples particuliers, les missionnaires catholiques et protestans, tous ont concouru au développement des connaissances géographiques avec un empressement tel que l'énumération exacte des services rendus

devient à-peu-près impossible. L'Italie, la France, l'Angleterre et la Prusse ont vu naître de savans recueils périodiques, qui, sous des titres divers ont contribué à reculer les bornes de la science. Les sociétés de géographie et les sociétés asiatiques des capitales de l'Europe n'ont pas moins efficacement concouru à ce monvement, tandis qu'une impulsion nouvelle partait des sociétés savantes de Batavia, de Calcutta et de plusieurs autres cités de l'Inde et de l'Océanie.

Presqu'à chaque page de ce livre, il est fait mention d'une entreprise, d'un établissement, d'un acte de munificence contribuant aux progrès des sciences géo

graphiques. Vienne, Paris, St-Pétersbourg et Rome possèdent de grandes écoles de langues orientales. La France, le Piémont, la Prusse, la Hollande et la Toscane doivent, au goût éclairé de leurs Souverains, de superbes musées égyptiens établis à grands frais. Combien, depuis la mémorable expédition d'Egypte, de grandes entreprises exécutées! Le sol des Pharaons exploré de nouveau sous les auspices du roi de France et du grand-duc de Toscane; d'immenses travaux géodésiques poursuivis dans presque tous les états de l'Europe et même dans l'Inde; de magnifiques cartes publiées par les divers bureaux topographiques des grandes cités européennes, ont donné une impulsion nouvelle à la science, tandis que de nombrenx voyages de circumnavigation et des explorations dans l'intérieur des continens ont accumulé sans relâche de riches matériaux. Que de noms souvent cités dans cet ouvrage parmi les intrépides et celebres voyageurs de la France, de la Russie et de l'Angleterre, si noblement

encouragés par des gouvernemens éclairés. Les états même que leur position semblait devoir rendre plus désintéressés dans ces voyages lointains, ont généreusement secondé ce grand mouvement scientifique, et l'intérieur du Brésil a vu dans ses magnifiques forêts les Mikau, les Pohl et les Natterer envoyés par l'empereur d'Autriche, et les Spix et les Martius par le roi de Bavière. Ce noble exemple des souverains n'est pas resté stérile. Dès l'an 1767, la France avait vu un simple académicién, le marquis de Courtanvaux, faire construire et armer à ses frais la corvette l'Aurore, dans le seul but d'essayer en mer les premières horloges marines de Leroi. De nos jours le desir de rivaliser avec l'Angleterre, dans la recherche du passage nord-ouest par le détroit de Bering, a inspiré au comte de Romanzof, la pensée non moins généreuse d'attirer sur la marine russe un nouveau titre de gloire, en ordonnant à ses frais la campagne du Rurik sous les ordres du capitaine Kotzebue.

§ II. Collections.

Les explorations et les découvertes, dont nous venons de parler, ont accumulé de grandes richesses dans toutes les collections publiques et particulières consaerées aux diverses branches des sciences historiques et naturelles. Dans le corps de Fouvrage, nous avons mis un soin particulier à faire connaître ce que chaque foyer de civilisation, chaque capitale, chaque ville, même de médiocre étendue, renfermaient d'objets précieux pour les sciences, les lettres et les arts. C'est une des parties qui ont eu le plus de charmes pour nous. Malheureusement la multiplicité des recherches auxquelles nous avons dû nous livrer pour connaître l'état actuel de tous ces établissemens publics, ne nous laissait pas le loisir de nous informer des divers établissemens particuliers du même genre que possède chaque ville. Voilà pourquoi nous avons gardé le silence sur ces derniers dans la description de presque toutes les grandes villes, et même dans celle de plusieurs villes d'une médioere étendue. Cependant les établissemens particuliers ne sont pas moins intéressans que les premiers. Ils le sont peut-être même davantage; car, tandis que les monumens publics sont l'ouvrage de tout un

peuple ou des monarques éclairés qui le gouvernent, les monumens particuliers font mieux ressortir le goût des individus. Dans cette nomenclature des collections particulières, on ne pourrait pas comprendre celles qui ont été formées par plusieurs souverains et par les membres de leurs familles. Leurs possesseurs disposent de moyens trop supérieurs à ceux d'un simple particulier pour qu'on puisse les ranger dans une même catégorie. Leur grande importance nous a engagé à indiquer dans le texte celles que nous connaissions. En effet, ce serait une omission impardonnable que de ne pas nommer dans la description de Paris la magnifique galerie de tableaux et la bibliothèque formée par le duc d'Orléans, aujourd'hui roi des Français. Comment pourrait-on, en faisant la revue des richesses littéraires que possède la capitale de l'Autriche, ne rien dire des riches collections possédées par les archiducs Charles et Jean, et ne faire aucune mention du jardin botanique et de la bibliothèque particulière de l'empereur, et de sa collection de portraits gravés regardée par tous les connaisseurs comme la plus complète qui existe? comment enfin, en

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