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N'ayant point cultivé spécialement les trois branches principales de l'histoire naturelle, nous n'avons pas eu la témérité de traiter nous-même ces sujets vastes et difficiles. Nous avons confié la rédaction des articles végétaux et animaux des cinq parties du monde, à deux savans naturalistes, MM. Guillemin et Lesson. L'équité et la reconnaissance exigent une autre déclaration de notre part: c'est qu'une partie des mammifères avait été précédemment rédigée par un troisième naturaliste non moins distingué, notre ami Desmoulins, qu'une mort précoce a enlevé à la science. Comme nous n'avons envisagé les minéraux que sous le seul rapport qui doit intéresser le géographe, c'est-à-dire, sous celui des produits extraits de l'intérieur de la terre, qui sont les plus utiles à l'homme, et qui figurent, par conséquent, parmi les principales ressources d'un pays, nous n'avons eu qu'à fouiller dans nos cartons, pour en tirer des faits importans et peu connus. D'après le mode de rédaction que nous avons adopté pour les tableaux minéralogiques des cinq parties du monde, le lecteur peut, d'un coup-d'œil, et sans faire aucune recherche préliminaire, trouver les pays où abondent les minéraux les plus utiles. Dans ce travail, à-la-fois spécial et d'ensemble, nous avons évité certaines erreurs trop répandues. Ce n'est pas sans surprise, en effet, qu'en parlant des mines de l'Italie, nous voyons citer les mines de fer de la Sicile et de la Sardaigne, sans faire nullement mention de celles de l'île d'Elbe, du Bergamasc, du Brescian, etc., etc., qui sont néanmoins les plus riches et les plus importantes. Dans le texte nous avons donné tous les éclaircissemens nécessaires pour faire apprécier cette nouvelle manière d'envisager un sujet trop souvent négligé ou traité avec des détails étrangers à la géographie proprement dite.

Mais quelques observations nous paraissent indispensables pour justifier la place que nous avons assignée dans les tableaux minéralogiques des cinq parties du monde, à certaines contrées, sur la richesse minérale desquelles on a propagé les idées les plus erronées. Ces tableaux ont été rédigés d'après des documens officiels ou semi-officiels, pour tous les pays qui entrent dans le domaine de la statistique, et quant au reste,

sur

des conjectures extrêmement probables, résultat définitif de longues recherches entreprises pour composer notre tableau -11 statistique des principales mines du globe. C'est donc d'après les quantités connues de métaux, de charbon de terre, ou de sel, fournies par ces mines pendant les années 1824-1828, que nous avons assigné la place convenable à chaque pays respectif. Dans l'article sel, on a compris, nonseulement le sel gemme, mais aussi celui qu'on retire par l'évaporation ou par l'ébullition des eaux de la mer et des sources salées.

L'exploitation des mines dans les différens états offre des anomalies et des changemens non moins remarquables que ceux que nous avons signalés dans leur population et dans leurs revenus. L'Espagne, qui jusqu'à ces dernières années, ne retirait de ses mines qu'une médiocré quantité de plomb, que M. le comte de Laborde estime à 12,000 quintaux, se place aujourd'hui, immédiatement après l'Angleterre. Elle doit cet heureux changement à la création de la compagnie Ibérique, composée d'Anglais et d'Espagnols. Dès l'année 1826, le produit de l'exploitation ouverte par cetie association au sein des montagnes des Alpujarras dans la province de Grenade, s'eleva à près de 500,000 quintaux, semme qui dépasse de beaucoup la quantité de ce métal qu'on retire de toutes les mines de l'Europe, celles de l'Angleterre seules exceptées. Ces dernières, qui, selon les plus célèbres statisticiens, ne rapportaient que 300,000 quintaux, en ont produit 923,000 en 1828; sur cette somme énorme, les deux seuls petits comtés de Denbigh et de Flint, dans le nord de la principauté de Galles, en ont donné 240,000, ce qui dé passe de beaucoup tout le plomb que la France, la monarchie Prussienne, l'empire d'Autriche, les royaumes de Saxe, de Hanovre et Sarde réunis retirent annuellement de leur sol respectif. Une révolution à-peu-près semblable a eu lieu, de nos jours dans la confédération AngloAméricaine, à l'égard de l'exploitation du fer, de la houille et du plomb. Nous ne parlerons que de cette dernière; en 1826 elle ne s'élevait encore qu'à 15,600 quintaux; elle était de 68,000 en 1827; de 128,000 en 1828; elle montait déjà à 220,000 en 1829. Les progrès de l'exploitation du fer en Angleterre sont vraimen!

étonnans. En 1796, le Royaume-Uni ne retirait de toutes ses mines que 125,000 tonneaux; ce produit s'est élevé à 250,000 en 1806, à 400,000 en 1820, à 580,000 en 1825, et à la somme énorme de 700,000 en 1827. Le seul comté de Stafford en a donné dans cette dernière année 226,000 tonneaux, et la partie méridionale de la principauté de Galles 272,000. Ces faits positifs comparés à d'autres faits non moins authentiques que nous avons sous les yeux, nous démontrent que le Royaume-Uni retire plus de fer de ses entrailles à lui seul que l'empire Russe et l'empire d'Autriche, la France, la monarchie Prussienne et le royaume de Suède réunis. Nous dirons plus : le pays de Galles produit plus de fer que tout l'immense empre Russe, ou que toute la France, et son exploitation égale celle de la monarchie Pussienne, du royaume de Suède et de l'empire d'Autriche réunis. Depuis longtemps l'Angleterre est justement regardée comme le pays de l'Europe qui produit le pus d'étain; depuis quelques années elle est devenue celui où l'on extrait la plus grande quantité de cuivre. En effet, le produit des mines de ce dernier métal qui se trouvent en Angleterre, a pris une telle extension depuis le commencement de ce siècle, que le seul comté de Cornouailles fournit aujourd'hui plus de cuivre que nen donnent ensemble l'empire Russe, l'empire d'Autriche, la monarchie Norwégiéno-Suédoise, la monarchie Prussienne, la France et le royaume de Hanovre. Tout le monde sait que l'Angleterre a été le premier pays où l'on sut employer utilement le charbon de terre comme combustible; mais ce qui n'est pas généralement connu, c'est qu'aujourd'hui le produit des mines de houille de la GrandeBretagne dépasse de beaucoup celui de toutes les mines connues, malgré les rapides progrès qu'a faits cette utile exploi

tation en Belgique, en France, dans la monarchie Prussienne, dans l'empire d'Autriche, et dans les États-Unis de l'Amérique-du-Nord.

Les mines et les lavages d'or et les mines d'argent présentent des changemens non moins remarquables. Si, en dépit des géographes et des statisticiens qui reproduisent en 1820, 1826 et 1832 des évaluations relatives aux années 1780 et 1788, la Hongrie a vu diminuer, presque de moitié, la quantité d'or et d'argent qu'elle extrayait à cette époque, la Transylvanie offre au contraire une grande augmentation dans le produit de ses mines et de ses lavages d'or, et la Bohème, dans ces dernières années, a vu doubler le produit de ses mines d'argent par l'exploitation de celles de Przibram et de Miess. L'Oural, qui, jusqu'en 1814, ne devait sa célébrité qu'aux immenses quantités de fer et de cuivre qu'il livrait tous les ans au commerce, doit maintenant étre rangé parmi les contrées métallifères les plus riches du globe; non-seulement il fournit de beaux diamans, un millier de marcs d'argent retirés du plomb et du cuivre, mais par ses mines et par ses lavages d'or, il assigne à la Russie une des premières places parmi les contrées d'où l'on retire ce précieux métal. Quant à la monarchie Prussienne, au Royaume-Uni, à la France, et à quelques autres états, que nos lecteurs pourraient s'étonner de nous voir ranger parmi ceux qui produisent de l'argent, nous ferons observer, que la quantité de ce métal retiré du plomb dans ces pays est trop considérable pour être négligée dans le tableau minéralogique de l'Europe. En effet, en 1826, la quantité d'argent retirée des mines de plomb, de cuivre, etc., s'éleva à 20,171 marcs dans la monarchie Prussienne, à près de 12,000 dans le Royaume-Uni et à 4971 en France.

§ III. Géographie générale, politique. ZTHNOGRAPHIE, RELIGIONS, etc. Après avoir signalé dans les principes généraux toute l'importance que doivent avoir pour le géographe les articles ethnographie, religion et gouvernement, non-seulement nous leur avons consacré de longs développemens dans la description générale des cinq parties du monde, mais nous avons cru devoir revenir sur quel

ques détails du même ordre dans celle des états et des régions géographiques de l'Europe. Les recherches auxquelles nous avons dû nous livrer pour rédiger l'Atlas ethnographique du globe, et les tableaux statistiques des religions et des langues qui forment la seconde partie de cet ouvrage, nous auraient fourni les moyens d'offrir les chiffres approximatifs

auxquels nous croyons pouvoir nous arrêter, pour la population de chaque état distribuée d'après les croyances religieuses et d'après les langues; mais n'ayant pas assez d'espace ni de loisir pour justifier nos évaluations, nous nous sommes borné à la simple exposition des rapports approximatifs qu'ont entre elles ces fractions de la population de chaque partie du monde ou de chaque état.

Nous ne pouvons relever ici toutes les erreurs qui se sont malheureusement accréditées, concernant l'ethnographie, les religions et les gouvernemens. Le lecteur peut les découvrir facilement, en comparant nos classifications avec celles des autres auteurs. Il est vraiment inconcevable qu'après les savantes publications de MM. Klaproth, Abel Remusat, Jaubert, de Hammer et autres célèbres orientalistes, on puisse encore confondre des peuples turcs avec les Mongols, des nations de race persane, avec des nations de race turque, faire des Somaulis une tribu d'Arabes mahométans, et dire que la langue japonaise est un dialecte de la langue mongole!

Nous croyons devoir faire une remarque sur les épithètes de nations nombreuses, assez nombreuses et très nombreuses, employées souvent dans cet ouvrage. Ces épithètes ne doivent pas être prises dans un sens absolu, mais dans un sens relatif à la masse de la population totale distribuée sur la partie du monde à laquelle se rapportent les nations qu'on veut qualifier ainsi. Une nation du Nouveau-Monde qui compte de 15 à 20,000 individus, est une nation très nombreuse, surtout lorsqu'il s'agit des peuples nomades de l'Amérique-du-Nord. Malgré les exagérations absurdes de plusieurs voyageurs, des géographes et de quelques prétendus statisticiens, nous ronnaissons peu de nations nomades de l'Amérique, qui comptent un plus grand nombre d'individus. Nous référant toujours à ce que nous disons aux pages 60, 61 et 62, nous avons employé l'expression souche, qui, dans cet abrégé, doit toujours être regardée comme synonyme de celle de famille linguistique; car ne voulant rien décider sur la question délicate et difficile de la variété des races humaines, nous n'avons basé nos observations que sur les langues.

INDUSTRIE, COMMERCE, AGRICULTURE,

Les économistes de l'école d'Adam Smith ont prouvé par des argumens invincible s, mais que nous ne reproduirons plus, parce qu'ils sont tombés dans les lieux communs de la science, que ces trois mo des du travail humain sont égaleme at productifs, et par conséquent égaleme nt recommandables. A cette démonstration, on a joint quelques observations relativ es à l'importance du travail intellectuel u de l'industrie qui ne s'exerce point s ur la matière, ainsi qu'à l'utilité du cor nmerce de réserve que l'on flétrissait a utrefois du nom odieux de monopole. U ne école nouvelle a fait ressortir les inco avéniens de la concurrence illimitée; elle: a surtout insisté sur les pertes que le cornmerce de détail fait éprouver à la société, vu l'inutile multiplicité des agens, la conplication des moyens et la facilité des fraudes de toute espèce. A cette derniè re exception près, le principe de l'égale u tilité des trois branches de l'industrie gérérale est demeuré intact. Le géograp he statisticien doit donc une égale attention aux trois ordres de faits, industriels, agricoles et commerciaux. Il doit s'étendie soit dans la géographie générale de ch aque partie du monde, soit dans la de: §cription particulière de chaque état, lor sque son cadre le lui permet, sur tout ce qui concerne ces trois sources principal es de la production, et par conséquent de la richesse des états. Nous démontrons à la page 59, dans les principes généraux, que tous les peuples civilisés et barbares exercent avec plus ou moins de perf‹ ›¤— tion l'agriculture et certains arts, selon leur état plus ou moins avancé dans la civilisation. Malgré le crédit qu'ont trouvé quelques fables concernant l'ignorance: de certaines population de l'Europe en agriculture, dans les arts et les manufactu res, nous n'hésitons pas à assurer qu'il n'y a pas un seul pays compris dans la grande famille européenne qui ne possède maintenant des méthodes agricoles et des manufactures déjà perfectionnées. M. de la Roquette a démontré toute la fausse té de ce que l'on a publié à cet égard sur l'Espagne; M. le comte de Tournon, sur l'ancien département de Rome; M. Sc'anitzler, sur l'empire Russe, et notamment sur les gouvernemens qui forment la GrandeRussie; les tableaux des exportati ons de l'empire d'Autriche ont mis au grand jour les progrès étonnans que l'in dustrie

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a faits en Autriche et en Bohème, depuis le règne mémorable de Joseph II; et personne n'a encore donné un démenti aux faits nombreux que nous avons opposés aux calonnies débitées sur les Portugais. Il est donc ridicule ou pour le moins inutile de répéter, dans la description de chaque pays, qu'il nourrit beaucoup de bœufs, de chevaux, de brebis, etc.; qu'il produit beaucoup de blé, d'avoine, d'orge, etc.; beaucoup de fruits, de vin, de bière, etc. ; qu'il y a des fabrique de toile, des verreries, des tanneries, des forges, des manufactures darmes, et une foule d'autres choses semblables, qui remplissent bien des pages dans les traités de géographie, et qui n'apprennent rien à personne. Voulant éviter, autant que possible, d'inutiles répetitions, nous avons pensé que nous pourrions faire connaître les principales productions d'un pays en rédigeant, dans la géographie générale de chaque partie du monde, les articles minéraux, vegétaux et animaux, de manière à signaler les contrées où tel minéral abonde le plus, et celles où tel végétal, tel animal, sont le plus communs. Dans l'article industrie, nous nous sommes borné à indiquer les branches qui, dans chaque pays, occupent réellement le plus de bras et de capitaux. L'indication des principaux objets d'importation et d'exportation, qui forme une des parties principales de nos articles commerce, montre d'un coup-d'œil au lecteur, soit les branches les plus florissantes de l'industrie d'une contrée ou d'un état, soit les principaux produits de l'agriculture, soit enfin, ceux que le travail de l'homme tire des entrailles de la terre ou du règne animal. Car, à l'exception du commerce d'entrepôt et de transit exercé par certaines places, il est évident qu'un pays n'exporte que ce qu'il ne peut consommer et par conséquent les objets qui y sont le plus abondans; et vice versâ, il n'importe que les objets dont il manque absolument, ou du moins dont il ne possède pas la quantité nécessaire à sa consommation. Ainsi, tout lecteur qui voudra lire notre ouvrage avec méthode et en suivant l'ordre dans lequel les sujets sont traités,

Dans le cours de cet Abrégé nous avons fait de nombreux emprunts à ce Tableau, qui doit

y trouvera tous les renseignemens de statistique économique que l'on peut demander à un livre élémentaire.

ÉTAT SOCIAL. Nous ne dirons ici que peu de chose des esquisses que nous avons données sur l'état social des Africains, des Américains et des Océaniens. Ces articles, fruit de longues recherches et de bienveillantes communications, trouvaient naturellement leur place dans une géographie, où tout ce qui tient à l'homme est traité avec beaucoup plus de détail qu'on ne le fait généralement dans les ouvrages de ce genre. D'ailleurs il importait de grouper, en un seul faisceau, les traits caractéristiques de la civilisation primitive des principaux peuples qui habitent ces parties du globe, ainsi que les phases diverses qu'elle a subies à différentes époques. Ce travail nous a paru d'une utilité urgente; car les traces qui restent de l'état primitif de la plupart de ces peuples sont, à quelques exceptions près, bien fugitives; et dans quelques années, il ne sera plús possible d'en saisir l'ensemble, d'en apercevoir les contours. Les monumens éternels de la région du Nil, et quelques débris imposans des constructions de l'Amérique et de l'Océanie, resteront seuls pour attester l'antique civilisation de ces pays; mais dans dix ans d'ici peut-être, où trouvera-t-on un seul vestige de la civilisation des races indigènes qui ont peuplé jadis une si grande partie de l'Amérique-du-Nord, englobées ou perdues aujourd'hui dans le rapide développement de la population AngloAméricaine? Dans l'Océanie, dans l'Amérique-du-Sud, tout cède également devant la marche rapide de la civilisation importée d'Europe. Mais ces esquisses auront en outre le précieux avantage, graces aut soin que nous avons mis à leur rédaction et aux lumières dont nous nous sommes entouré, de redresser une foule d'erreurs répandues par des voyageurs de mauvaise foi ou amis du merveilleux, et accréditées ensuite par des géographes peu soigneux ou peu instruits. Au reste ces esquisses, destinées à faire partie du Tableau physique, moral et politique des cinq parties du monde (*), ont déjà reçu d'honorables sanctions; les directeurs d'un

être le complément de l'Atlas ethnographique du globe, publié à la fin de 1826. Nous n'avons

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recueil qui jouit, à juste titre, d'une haute réputation, la Revue britannique, se sont empressés de les publier dans leurs livraisons, et l'accueil flatteur que le public a fait à ces articles, est pour nous un sûr garant de leur exactitude.

On nous reprochera peut-être de n'avoir pas exécuté le même travail pour l'Europe et pour l'Asie. Nous le déclarons ici avec franchise, nous ne nous sommes pas cru compétent pour embrasser une semblable tache, qui est plutôt du domaine de l'histoire, de l'archéologie et des hautes sciences morales et philosophiques. Nous n'avons pas osé aborder les questions délicates et encore indécises relatives à ces théogonies aussi bizarres que diverses qui ont tour-à-tour dominé l'Asie, et qu'on peut regarder, jusqu'à un certain point, comme les sources les plus anciennes et les plus fécondes de la civilisation primitive; à ces invasions et à ces migrations multipliées qui, à différentes époques et avant les temps historiques, ont tant de fois changé la face de cette partie du monde. Comment aurions-nous été assez téméraire

pour entreprendre de débrouiller le chaos que présente la population primitive de la vieille Europe, de suivre, dans toutes leurs phases, les longues perturbations qu'elle à subies, de nous identifier avec les épo– ques brillantes de la Grèce et de Rome, de pénétrer ensuite dans la nuit du moyen âge, et d'arriver enfin jusqu'à notre époque, en traversant les longs orages qui ont accompagné la renaissance des lettres et des arts? Non, nous n'avions fait ni les études préparatoires ni les recherches immenses qu'exige la détermination de l'état primitif et actuel des Asiatiques et des Européens. Néanmoins, à chacune des éditions de notre ouvrage, éditions qui s'enrichissent toutes d'améliorations successives, nous ajoutons quelques traits caractéristiques des mœurs, des arts et de l'histoire des peuples civilisés; tous ces traits réunis composeront enfin une esquisse propre à tenir, en quelque sorte, la place du tableau que nous ne saurions peindre.

DIVISIONS. A la page 103 de cet ouvrage, nous montrons qu'il est impossible de tra

pu encore livrer à l'impression cette seconde partie de notre grand ouvrage, parce que nous devions auparavant poser les bases de notre nouveau système de géographie, et établir divers tableaux de statistique comparée. Les matériaux sont presque tous réunis; mais leur ordonnance et les points de vue entièrement nouveaux, sous lesquels nous nous proposons de les présenter, demandent encore de longs calculs et de pénibles recherches que nous avons dû interrompre pour nous occuper d'abord presque exclusivement des additions à cette troisième édition de l'Abrégé, et ensuite de la rédaction de l'Essai statistique sur l'empire d'Autriche, comparé aux principaux états du monde, et précédé d'un Tableau statistique de la Terre, ouvrage, où l'on discute et où l'on offre les élémens qui doivent servir de base à toutes les comparaisons de statistique physique, morale et politique que nous y ferons. Bien loin de vouloir rien retranchor du cadre du Tableau physique, moral et politique des cinq parties du monde, que nous avons tracé à la fin du discours préliminaire du premier volume, nous lui avons fait subir au contraire d'utiles augmentations en y ajoutant quelques tableaux de géographie et de statistique générales du plus haut intérêt, mais d'une composition très difficile. Voici les titres de quelquesuns Tableau météorologique du globe; Tableau orographique de la Terre, offrant les points culminans de tous les systèmes montueux connus et ceux de leurs chaines principales, ainsi que les plateaux les plus remarquables, avec l'in

dication d'un grand nombre de villes situées à une grande élévation au-dessus du niveau de la mer; Tableau des principales cascades du globe, avec la désignation de leur hauteur et de leur largeur; Tableau des bains et des eaux minérales, avec l'indication du degré de leur température et de la qualité de leurs eaux; Tableau des terrains ignivomes du globe; Tableau statistique des principales mines du globe; Tableau statistique des produits du règne végétal et des animaux domestiques de tous les états de l'Europe et de quelques états des autres parties du monde; Tableau des monumens anciens et modernes les plus remarquables, offrant la comparaison des pyramides, des tours, des flèches et des coupoles les plus hautes, les dimensions des principaux temples et celles des plus grandes statues; Tableau des importations et des exportations des principaux états et des principales villes du monde; Tableau statistique des religions; Tableau statistique des langues; Tableau de l'état social des Africains, des Américains et des Océaniens, etc.; Tableau statistique du globe vers la moitié du xv siècle, dans les années 1789, 1813, 1826 et dans l'année de la publication de l'ouvrage; Tableau statistique des prisonniers, des criminels, des pauvres. des suicides, des enfans illégitimes, des écoliers, etc., etc., de presque tous les états de l'Europe et de quelques états des autres parties du monde.

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