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cieux se trouve dans la perplexité la plus grande et quelquefois dans l'impossibilité absolue de confier sa décision à un autre guide que le hasard, c'est quand il s'agit de noms propres des langues orientales. En effet ces langues ont ou une écriture syllabique ou des caractères tout-à-fait différens de notre alphabet européen, et que celui-ci ne représentera jamais qu'imparfaitement, abstraitement et diversement. Là, en effet, se reproduit encore Fobstacle que nous signalions tout-à-l'heure: la valeur différente que les divers peuples de l'Europe donnent aux caractères de l'alphabet romain. Parmi ces peuples, les Anglais, les plus grands explorateurs du globe, sont précisément ceux qui, sous ce rapport, s'éloignent le plus de tous les autres par une prononciation sourde, bizarre et sujette à mille règles exceptionnelles. Il résulte de tout cela que l'on ne peut connaître la valeur d'une transcription déjà faite, sans savoir à quelle nation de l'Europe elle est due originairement, admettant même que l'on connaisse la prononciation de ce peuple; il en résulte aussi que l'on ne peut soi-même tenter une transcription immédiate, de l'arabe en caractères romains avec la certitude d'être bien In par tous les Européens à quelque nation qu'ils appartiennent: français, on ne transcrira que pour les Français; anglais, que pour les Anglais, et ainsi de suite; et chaque nouvel effort, pour éclairer cette confusion, ne servira qu'à l'accroître. En effet, si vous écrivez, par exemple, Chala, comme représentant un mot écrit en caractères asiatiques, ou figurant une prononciation locale, un Français prononcera Chala, un Anglais Tehele, un Italien Cala, un Allemand Khala, un Portugais Tchala. De même si un lieu s'appelait, en effet, Chala (prononciation locale ou transcription immédiate écrite à la française), l'Anglais, qui aura visité ce lieu, écrira ce nom Shaulau, l'Italien Sciala, l'Allemand Schala, le Portugais Xala. On voit donc qu'il y a sous ce rapport impossibilité de faire adopter un même système de transcription aux nations qui se servent de l'alphabet romain ou du gothique, qui n'est qu'une nuance calligraphique du premier. En outre, aux résultats de la transcription immédiate, viennent se méler ceux de la multiplicité des prononciations locales ou des dialectes provinciaux, sans qu'il soit possible, la plupart du temps,

de distinguer à laquelle de ces deux causes ces résultats sont dus. Appuyons ceci d'un exemple. La prononciation du bas peuple de la plupart des pays de l'Asie diffère de celle des classes supérieures, et les navigateurs ayant communément affaire aux classes inférieures de la société, adoptent par conséquent des prononciations qui diffèrent de celle de la langue écrite du pays. C'est ainsi que l'archipel situé entre Formose et le Japon, et qui s'appelle, en chinois, Lieou Khieou, a été nommé par les Anglais Loutchou (orthographe anglaise Loochoo, parce qu'ils tenaient cette dénomination d'interprète. chinois, qui parlaient le dialecte des provinces méridionales, dans lequel K'hieou sonne presque comme tehiou ou tehou; ainsi ces iles sont appelées en Europe, tantôt Lieou K'hieou, tantôt Loutchou, quoique ses habitans mêmes prononcent ce mot Doutchou.

Ajoutons enfin à cela les causes d'erreurs qui proviennent des variantes introduites par un même écrivain et dans un méme ouvrage, variantes dont nous ne citerons qu'un exemple fourni par M. Crawfurd. Ce voyageur écrit dans le texte de son excellente histoire de l'Archipel Indien, Gelolo, Beuroe, Xula et Amboyna, et sur la carte qui accompagne l'ouvrage, Gilolo, Booro, Zula et Amboina. Faut-il signaler dans ces contradictions et dans une foule d'autres semblables des fautes typographiques; mais alors où est la faute, où est la leçon véritable? nouveau sujet de tâtonnement et d'incertitude!

Au milieu de ce chaos, sans cesse obscurci par tant de causes diverses, comment le géographe portera-t-il la lumière qui doit éclairer ses travaux? Certes, si la chose était possible, nous répondrions qu'il faut faire table rase, considérer comme non avenues toutes les orthographes proposées jusqu'ici, adopter un système de transcription uniforme, système dont on donnerait d'abord la clef à ses lecteurs, et recourir aux sources originales, aux livres écrits dans les langues asiatiques ou autres pour y trouver les noms indigènes de la contrée où se parlent ces langues et pour en donner à-la-fois la transcription littérale et la prononciation figurée.

Malheureusement, cette tâche ne peut être accomplie par un seul homme, et aucune des parties qu'elle embrasse n'a été

suffisamment préparée, soit par les efforts des individus, soit par ceux des sociétés savantes. Les plus célèbres orientalistes ne sont point encore parvenus à s'entendre sur le système à suivre dans la transcription des noms propres qui appartiennent aux langues asiatiques. Aucune des méthodes proposées n'a encore été géné ralement reçue. Tant que l'on n'aura pas résolu d'une manière satisfaisante le problème proposé par Volney, qui, plus qu'aucun autre savant, a senti et signalé l'imperfection de cette partie de la philologie, de l'histoire et de la géographie, toute peine que se donnerait un auteur pour atteindre la perfection dans la transcription des noms et des mots étrangers, ne peut qu'ètre à-peu-près perdue. C'est à une réunion des orientalistes les plus savans et des géographes les plus distingués, versés en outre dans les principales langues connues, à tracer enfin le plan de ce travail, facilité, peut-être, mais à-la-fois rendu plus urgent par les progrès journaliers de la linguistique, de la géographie et de l'histoire.

Nous aurions voulu suivre provisoirement la méthode que M. Klaproth a proposée dans son Asia polyglotta, parce que selon nos lumières personnelles, elle nous paraît résoudre presque complète ment le problème en question; mais trois motifs nous y ont fait renoncer. D'abord, il aurait fallu nous livrer à un travail immense, et pour lequel nous n'avions ni le loisir, ni les connaissances nécessaires.

En second lieu, nous avons pensé qu'il vaudrait mieux attendre que cette méthode fût approuvée par les savans, qui plus que nous avaient le droit d'en faire sentir les avantages et de la sanctionner surtout en l'employant eux-mêmes dans leurs écrits. Enfin notre ouvrage étant destiné à toute sorte de lecteurs, nous n'y pouvions admettre des caractères et des signes généraux inconnus, sans nous exposer à en voir borner la lecture à certaines classes

de savans, auxquelles nous n'avons pas la prétention de nous adresser.

Dans l'impossibilité d'une réforme générale, nous avons pris le parti qui nous paraissait offrir le moins d'inconvéniens : nous avons suivi, autant que notre mémoire nous le permettait, l'orthographe généralement reçue à l'égard des noms les plus connus; quant aux autres, nous les avons écrits scrupuleusement tels que nous les trouvions dans les différens auteurs que nous avions à consulter, ou dans les notes et les renseignemens que nous obtenions de l'obligeance des personnes qui voulaient bien nous aider dans la rédaction de notre ouvrage. Seulement nous avons, autant que l'espace nous le permettait, ajouté, entre parenthèses, les synonymes les plus éloignés de notre propre manière d'écrire. C'est tout ce que nous pouvions faire; c'est aussi tout ce qu'on pouvait raisonnablement exiger d'un homme qui avait à traiter un sujet aussi vaste que l'est celui de cet abrégé. Nous ajouterons aussi que M. Klaproth, ayant revu toutes les épreuves de l'Asie, M. Jules de Blosseville toutes celles de l'Océanie, et M. Eyriès toutes celles de l'Afrique, de l'Amérique et de l'Océanie, nous espérons que notre ouvrage, même sous le rapport de l'orthographe, offrira une garantie qu'on cherche en vain dans les traités de géographie et les dictionnaires les plus estimés. Quant aux différences que l'on rencontrera quelquefois pour le même mot dans notre abrégé, elles ne résultent, ni d'une erreur typographique, ni d'une négligence de notre part; c'est tout simplement la conséquence de la manière différente d'orthographier les noms des langues étrangères adoptée par quelquesunes des personnes qui ont bien voulu nous fournir des documens. On sent bien que nous ne pouvions pas leur imposer le devoir de se conformer à une orthographe, qu'ils regardaient comme erronée ou comme moins exacte que la leur.

§ VIII. Histoire et géographie anciennes. L'état présent d'une contrée dépend du passé et prend sa source encore dans le passé, il est donc indispensable, pour bien connaitre la géographie d'un état quelconque, d'avoir au moins le tableau abrégé des changemens qu'il a éprouvés dans son territoire, soit par des acquisi

tions, soit par des pertes, depuis son origine jusqu'à nos jours. Ce travait, nous l'avons fait depuis long-temps pour tous les états jusqu'à l'année 1812. Nos occupations ne nous ayant pas permis de le continuer jusqu'à l'époque actuelle, et ne voulant d'ailleurs offrir au public que

le résumé d'ouvrages historiques spéciaux et non d'ouvrages généraux contre les quels il faut toujours se tenir en garde, nous avons renoncé pour le moment à ce travail qui exige de longues et difficiles recherches.

Ce que nous venons de dire de l'histoire s'applique également à la géographie ancienne chargée d'éclairer la masse des faits et d'en faciliter l'intelligence dans les périodes qui ont précédé l'invasion des barbares et l'origine des états de la moderne Europe. Réduite à cette topographie aride et nue, qui est le fond et la forme de tous nos abrégés ou traités de géographie classique, elle ne nous a paru que médiocrement utile et point du tout attrayante. Mais si l'on prétend le rédiger d'une manière rationnelle et philosophique, un pareil ouvrage ne peut être improvisé; il demande de longues années d'études et de méditation. Ecoutons, sur ce point, notre savant ami M. La Renaudière, qui depuis long-temps fait de cette branche des connaissances humaines l'objet de ses recherches et de ses travaux. Pour traiter convenablement la description des parties du globe terrestre connues des Grecs et des Romains, il serait bon d'envisager cette géographie morte d'une toute autre manière qu'on ne le fait dans les écoles. Il serait philosophique de la présenter par grandes périodes, de l'offrir sous le point de vue combiné de la chronologie et de l'ethnographie, de classer le sol suivant la marche de la civilisation et le mouvement de l'état social. Tout s'enchaînerait dans cette méthode naturelle, où les hommes et les

choses ne sortiraient pas de leurs relations réciproques. Alors les grands empires de l'Asie et le colosse romain seraient les deux termes extrêmes de cette géographie progressive, vaste dépôt qui, recevant successivement les souvenirs de l'industrie, du commerce, des arts et de l'orga→ nisation politique et religieuse de chaque époque, se présenterait comme le bilan matériel et moral de l'Ancien-Monde. La sécheresse topographique disparaîtrait sous les couleurs animées des produits de la terre et de ses divers accidens. Rien de ce que les anciens nous ont appris de la nature vivante ne serait mis en oubli. Ce serait là sans doute un travail tout scientifique : il n'est pas besoin d'ajouter qu'il se trouve hors du cadre du simple abrégé.» Il nous a donc été impossible d'entreprendre cette tâche dans ce moment, et, ce qui pourrait nous empêcher d'y songer par la suite, c'est que nous n'ignorons pas que l'habile écrivain dont nous venons d'emprunter les paroles, et qui a si bien exposé les difficultés d'un semblable ouvrage, essaie depuis long-temps d'en triompher, et prépare un tableau géographique général et raisonné du monde connu des Grecs et des Romains. Ce que nous en connaissons déjà par un aperçu imprimé, nous fait desirer vivement la publication de cette grande description, dont plusieurs parties, notamment toute la géographie mathématique et physique des anciens, défigurée par les systèmes de M. Gosselin, est présentée par M. La Renaudière sous son véritable jour.

CHAPITRE II.

PLAN DE L'ABRÉGÉ DE GÉOGRAPHIE.

Tout le traité est divisé en deux parties distinctes, et à l'exemple d'un célèbre géographe nous les nommons Partie des principes généraux et Partie descriptive. Dans la première, qui est de beaucoup la moins étendue, nous exposons en treize chapitres, toutes les notions les plus indispensables que la géographie emprunte à l'astronomie, aux mathématiques, à la géologie, à la physique, à l'histoire naturelle, à l'anthropologie, à la linguistique, à la statistiqué et à l'économie

politique. Un de ces chapitres, et le plus long, est entièrement consacré aux définitions, qui, en géographie, comme dans les autres sciences, doivent toujours précéder l'exposition des théorèmes. La partie descriptive est partagée en cinq grandes sections, correspondant aux cinq parties du monde. Chaque section se subdivise en géographie générale et en géographie particulière.

La géographie générale comprend, dans deux chapitres distincts pour cha

b

que partie du monde: 1o la geographie physique; 2o la géographie politique. Voici les articles qui composent la géographie physique: position astronomique, dimensions, confins, mers et golfes, détroits, caps, presqu'iles, fleuves, lacs, iles, montagnes, plateaux, volcans, vallées et plaines, deserts, steps et landes, climats, minéraux, végétaux, animaux. Les articles qui forment la géographie politique sont intitulés: superficie, population, ethnographie, religion, gouvernement, industrie, commerce, état social, divisions politiques et géographiques.

La géographie particulière com prend autant d'articles qu'il y a de grands états ou de grandes régions géographiques à décrire. La description particulière des principaux états de l'Europe se compose des articles suivans: position_astronomique, dimensions, confins, pays, montagnes, îles, lacs, fleuves, canaux, grandes routes, et quelquefois chemins de fer, ethnographie, religion, gouvernement, division administrative, judiciaire, etc., places fortes et ports militaires, industrie, commerce, topographie, possessions. Un tableau statistique précédé d'observa

tions nombreuses complète la description de chaque partie du monde, en exposant dans ses colonnes le titre de chaque état, sa superficie, sa population absolue et relative, son revenu, sa dette, et ses forces militaires. Nous avons placé la description physique et politique de chaque partie du monde à la tete des descriptions particulières des états ou des grandes régions qui lui appartiennent, parce que c'est le seul moyen de présenter dans leur ensemble les grands traits de la surface de la terre, et de conserver aux nations et aux grandes régions physiques toute leur physionomie. Nous croyons que rien de vraiment important pour un traité élémentaire n'aura été omis dans ces descriptions, et que le lecteur qui voudra se rendre familières les diverses notions qui y sont exposées, n'aura aucune difficulté a caser dans sa mémoire toutes les découvertes qu'on pourrait faire à l'avenir, et tous les changemens qui résulteront de la marche rapide de la civilisation.

Nous allons maintenant parcourir tous les titres des subdivisions, tant des principes généraux que de la géographie générale, physique et politique, et de la géographie particulière, qui peuvent nous suggérer quelques observations utiles.

§ I. Principes généraux de géographie.

La multiplicité des objets qu'embrasse la géographie oblige ceux qui entreprennent d'écrire sur cette science à invoquer souvent les secours de plusieurs sciences auxiliaires. Nous avons pensé que des notions claires et précises sur les points les plus importans étaient tout ce qu'il convenait d'emprunter au dehors pour ne pas faire de la géographie une mosaïque informe composée d'une dizaine d'abrégés incomplets de sciences différentes. Nous avons donc demandé à l'astronomie les notions nécessaires pour déterminer la position du globe dans l'immensité de l'univers, et pour assigner ses rapports avec les autres corps célestes. C'est encore à l'astronomie, secondée de la géométrie, que nous avons eu recours pour caractériser la figure de la terre, pour supputer ses dimensions et pour expliquer la méthode d'après laquelle on représente sur des cartes les traits divers de sa surface. Les sciences physiques et naturelles ont été aussi mises à contribution pour tout

ce qui concerne les climats physiques, pour la distinction des différentes parties qui forme la surface du globe visible et accessible à l'homme, et pour la distribution méthodique de ses innombrables produits. Nous avons demandé à la statistique les faits et les principes à l'aide desquels on peut essayer d'évaluer approximativement le nombre d'hommes ac tuellement vivans. Enfin, nous nous sommes hasardé, sur le terrain de l'anthropologie, de l'histoire et de l'ethnographie, pour tracer les trois classifications du genre humain, d'après les langues, les religions et le degré de civilisation.

Afin de mettre plus d'ordre dans l'exposé des principes qui nous ont guidé pour la rédaction de cette partie de notre ouvrage, nous allons parcourir rapidement et successivement les chapitres dont il se compose.

PARTIE ASTRONOMIQUE. Dans ce chapitre, nous avons cru devoir réunir tout ce que les géographes donnent séparément, en traitant de la sphère armillaire

et du globe artificiel. Les personnes qui ont eu occasion d'étudier ces sujets selon les anciennes méthodes, sentiront facilement l'utilité d'une pareille innovation.

CLIMATS PHYSIQUES. Cet objet, traité d'une manière extrêmement incomplète ou entièrement négligé dans les géographies ordinaires, nonobstant le rôle important que les climats jouent dans la distribution des végétaux et des animaux sur le globe, nous a paru exiger quelques détails, malgré le cadre borné de notre ouvrage. DEFINITIONS. « Dans toutes les sciences, dit M. Walckenaer, on a fait disparaître, par des déterminations précises, l'incertitude et les contradictions du langage vulgaire; soit timidité, soit paresse, les geographes font seuls exception à cette règle, mais aujourd'hui que l'ensemble des mers et des terres est connu, et qu'on peut déterminer la signification précise de chaque dénomination géographique, il convient de réformer de ridicules usages qu'on a trop long-temps soufferts. »

Faut-il que nous ayons besoin de faire remarquer combien il est contraire à la nature et au bon sens de désigner sur nos cartes, par le nom de golfe, les mers de Guinée, d'Arabie et du Bengale, qui ont jusqu'à 30 degrés d'ouverture, tandis qu'on appelle mers le petit golfe à double ouverture de Marmara, la lagune de Zuiderzée et le marais d'Azof. C'est encore par un abus bien extraordinaire de ce mot que les grandes mers Méditerranées d'Hudson et de Baffin, d'Oman et de Bengale ont été désignées sous le nom de Baies. Nous avons cru nécessaire de nous étendre beaucoup plus qu'on ne le fait ordinairement sur les principaux termes qui composent la nomenclature géographique. En géographie, comme dans toutes les autres sciences, il faut commencer par les définitions avant de pouvoir décrire; aussi leur avons-nous consacré tout un chapitre, en empruntant un grand nombre d'entre elles aussi claires que précises et d'autres entièrement nouvelles, à deux ouvrages remarquables souvent exploités depuis quelque temps par bien des littérateurs, pour faire du nouveau à peu de frais, mais que rarement ils ont la délicatesse de citer. Nous voulons parler de la Cosmologie de M. le baron de Walckenaer et de la Géographie comparée de M. Ritter. Dans le même chapitre, nous avons donné plusieurs

définitions qu'on chercherait en vain dans tous les traités de géographie, telles que colonies, caravanes, missions, etc., et nous en avons reproduit, non sans les développer, quelques-unes que nous avions déjà données dans notre Compendio di geografia, et qui ont été admises depuis dans d'autres ouvrages, quoique les auteurs de ces ouvrages aient oublié sans doute d'en indiquer l'origine. Nous regrettons beaucoup que notre cadre ne nous permette pas de justifier certaines dénominations nouvelles qui manquaient à la géographie et que nous avons proposées pour désigner convenablement, par un seul mot, quelques-uns des grands traits que présente la surface de la terre.

DIVISIONS GÉNÉRALES DU GLOBE, SUPERFICIE, POPULATION. Ces bases principales de la géographie politique exigeaient des détails qu'en vain l'on chercherait partout ailleurs. L'étonnante disparité d'opinions, relativement à l'étendue des parties même les plus connues du globe, et la prodigieuse discordance qu'on rencontre parmi les savans, les géographes et les statisticiens, lorsqu'il s'agit de déterminer les surfaces ainsi que le nombre des habitans, soit des contrées, soit des villes, réclamaient quelques éclaircissemens sur les principes par lesquels nous nous laisserons guider.

HISTOIRE NATURELLE. Nos liaisons avec un jeune naturaliste que des travaux classiques sur la zoologie et la botanique out déjà placé au premier rang parmi ceux qui cultivent ces sciences, nous ont prouvé l'avantage d'offrir, dans le 1x chapitre, un résumé de la distribution géographi que des trois règnes de la nature, suivi d'un tableau statistique du règne animal et du règne végétal à l'époque actuelle.

CLASSIFICATION DU GENRE HUMAIN,

Dans le chapitre x1 nous faisons observer l'inutilité de certaines divisions proposées et adoptées par tous les géographes; et, en signalant l'état encore vague et imparfait où se trouve la classification d'après laquelle on prétend partager tout le genre humain, soit en quelques variétés, soit en plusieurs especes différentes, nous faisons sentir qu'on n'a pas encore rassemblé assez de faits bien constatés pour admettre cette importante classification dans un traité de géographie élémentaire. Dans la même chapitre, après avoir démontré l'absurdité de la classifi

b.

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