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monopole du ginseng, les confiscations, les présens et autres menus objets. BARROW.

DUHALDE, 200,000,000 onces d'argent qui, à 7 fr. 50 c., correspondent à.

DETTE. La forme plus ou moins despotique du gouvernement des états compris dans cette catégorie qui n'inspire aucune confiance aux capitalistes, et le manque absolu de ces derniers dans le plus grand nombre, sont cause que ces états n'ont pas eu occasion de se charger de dettes proprement dites. Quand ces gouvernemens sont pressés d'argent ils ont recours à de nouveaux impôts, aux confiscations des biens des riches, à l'altération de la monnaie, et quelquefois, comme en Chine et dans d'autres états, à l'émission du papier-monnaie. On ne doit donc pas être étonné de ne pas trouver dans ce tableau, non plus que dans ceux de l'Afrique et de P'Océanie, la colonne de la dette publique. Nous ferons cependant observer que les possessions immmédiates de la Compagnie Anglaise, dont l'administration offre la régularité des contrées européennes et jouit par conséquent du crédit qui en est la conséquence, présentent au milieu de ces états une grande anomalie financière par leur dette. Dès l'année 1827 elle s'élevait à 42,870,876 livres sterling, et son intérêt coûtait annuellement 1,749,068 livres sterling. On pourrait encore citer quelques autres états de l'Inde, dont la dette est assez considérable relativement à leurs revenus; mais ces détails seront consignés dans un autre ouvrage. L'intérêt de la science nous fait un devoir de signaler ici une erreur échappée à bien des géographes et des statisticiens, relativement à la dette de l'empire Ottoman qui figure dans tous les tableaux statistiques. Cette prétendue dette ne doit pas étre confondue avec les dettes proprement dites, dont nous avons parlé aux pages 623 à 626; ce sont des sommes que le miri ou le trésor de l'état doit au khazné odassi ou trésor particulier du sultan; c'est comme si l'on disait que la France sous un roi absolu, tel que Louis XIV, avait une dette de 100 millions, parce que les intendans devaient cette somme à la cassette de ce monarque. Le total de cetle singulière dette de l'empire Ottoman en 1786 s'élevait à la somme de 53,350,000 piastres turques, dont 1,350,000 étaient dues au trésor de la Mecque et de Médine, 45,500.000 au

710,000,000 1,485,000,000 1,500,000,000

khazné odassi et 6,500,000 à l'arsenal. FORCES DE TERRE et DE MER. A l'égard des armées de ces états, le résultat de nos recherches se réduit pour le plus grand nombre à de simples approximations; elles n'ont abouti qu'à nous confirmer dans l'impossibilité où l'on est de fixer même approximativement la force de certains autres. Aussi le lecteur ne doit pas s'étonner de trouver tant de lacunes dans les colonnes de nos tableaux. Il vaut encore mieux ne rien dire, que d'offrir des estimations tout-à-fait erronées. Quelques observations générales sont cependant nécessaires sur cet important sujet. On se tromperait beaucoup si l'on croyait qu'il n'y a de troupes permanentes et régulières que dans les états de l'Europe et dans ceux que les habitans de cette partie du monde ont fondés hors de ses limites. De tout temps les grandes monarchies asiatiques ont eu des armées permanentes, et depuis le commencement du XIXe siècle quelques-uns de ces états possèdent même des armées organisées comme les nôtres. Les victoires éclatantes remportées par une poignée d'Européens sur les masses innombrables de l'empire Ottoman et des autres états de l'Asie ont démontré aux peuples de l'Orient les avantages de la discipline; et c'est par l'art terrible de la guerre que la civilisation de l'Europe a ouvert sa marche en Asie et en Afrique. Déjà plusieurs princes de ces contrées lointaines ont adopté la tactique des Européens; elle est en pleine vigueur sur les rives du Bosphore, au Caire, sur les bords de l'Indus et jusque sur les rivages éloignés de la mer de la Chine.

D'après ce que nous venons de dire on voit que, dans les armées des états dont les forces forment le sujet de ce chapitre, on doit distinguer trois classes de troupes; savoir : les troupes régulières ou disciplinées à l'européenne; les troupes irrégulières permanentes ou soldées constamment, et prêtes à chaque instant à entrer en campagne; les troupes irrégulières appelées sous les drapeaux en temps de guerre et jamais soldées pendant la paix. Sous le rapport de l'armement et de la discipline, les troupes irrégulières rappellent les armées

qui se levaient en Europe au moyen âge. C'est généralement parlant, une multitude sans costume uniforme et armée de mauvais fusils; il n'y a que la cavalerie, surtout celle des Turks et des Persans, qui soit vraiment redoutable à toute espèce de cavalerie régulière européenne quelconque, excepté aux cuirassiers. Les troupes irrégulières non permanentes n'offrent au contraire qu'une multitude confuse qui ne s'engage que pour une campagne et qui ne respire que le sang et le pillage; on peut dire qu'en général ces troupes sont encore plus mal armées que les troupes irrégulières permanentes et encore plus indisciplinées. Nous croyons devoir ajouter quelques détails trop importans pour la géographie politique, pour pouvoir être passés sous silence. Les troupes régulières permanentes sont maintenant beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit généralement. De puis long-temps toutes les troupes soldées par la Compagnie Anglaise des IndesOrientales sont organisées comme les troupes anglaises, et les victoires qu'elles ont constamment remportées sur les armées des princes indigènes ont démontré leur supériorité sur toute sorte de troupes asiatiques; nous ajouterons même avec un officier très instruit, qu'une force composée de 30,000 soldats anglais et de 70,000 cipahis ou indigènes serait plus que suffisante pour repousser toute armée européenne de 100,000 hommes. L'implacable ennemi des Anglais, Sin-, dhia, peu de temps avant de mourir, était parvenu à organiser à l'européenne une partie considérable de son armée, et l'entreprenant Randjit-Singh dut la plupart de ses succès contre le royaume de Kaboul et la conservation de son indépendance à l'égard des Anglais, à la discipline européenne introduite dans une grande partie de ses troupes. Depuis plusieurs années deux officiers français, MM. Chaignaux et Vannier ont non-seulement organisé complètement l'armée régulière de l'empereur d'An-nam, mais ils ont aidé ce monarque à fortifier plusieurs places de ses états d'après les principes de la tactique européenne; ils ont perfectionné la fabrication des armes dans ses arsenaux et ont dirigé la construction d'une flotte qui, dès l'année 1825, de l'aveu de M. Hamilton, était supérieure à toute autre force navale asiatique. Le

roi de Perse compte 38,500 hommes parfaitement disciplinés, armés et ha→ billés sur le modèle des troupes anglaises. L'empereur ottoman, au contraire, a pris les Français pour modèle de réforme de son armée; il compte environ 50,000 hommes bien armés et disciplinės. Une autre armée presque aussi forte avait été formée sur les bords du Nil par le vice-roi d'Egypte; c'est encore la discipline française qu'il a entrepris d'imiter. Les troupes irrégulières permanentes forment encore la masse principale des forces de tous ces états. Les janissaires, qui tant de fois ont renversé les sultans et mis l'empire Ottoman à deux doigts de sa ruine, appartenaient à cette classe, à laquelle appartiennent encore les zaïms et les timariots, dont l'ensemble forme la force principale de la cavalerie ottomane; ce sont des cavaliers qui tiennent des fiefs viagers à titre de service militaire. La prétendue armée régulière de l'empire Chinois doit aussi être rangée dans cette classe. Selon M.. Timkovski elle se compose de 740,000 hommes, dont 175,000 cavaliers; ce nombre cependant devrait être diminué considérablement à cause des 125,000 hommes de milices chinoises que ce voyageur russe y comprend. L'armée irrégulière permanente du khan de Boukhara ne monte, selon M. Meyendorf, qu'à 25,000 cavaliers; celle de la Perse paraît ne s'élever à présent qu'à environ 40,000 hommes.

Les troupes irrégulières non permanentes sont très nombreuses dans tous ces états, mais surtout dans ceux dont une grande partie de la population se compose de nomades. Les royaumes de Perse et de Kaboul, les khanats de Khiva, de Boukhara, la confédération des Beloutchis, les empires Ottoman et Chinois en possèdent le plus grand nombre. M. Timkovski estime approximativement à 500,000 hommes les troupes de cette classe, que l'empereur de la Chine peut appeler sous les drapeaux. Le grandseigneur et le roi de Perse pourraient bien chacun armer plus de 200,000 cavaliers de ces troupes, tandis que les khans de Khiva et de Boukhara, malgré le petit nombre de leurs sujets, pourraient en armer presque autant, grâce aux nombreuses hordes qui se reconnaissent leurs vassales. Le khan des

Beloutchis, dont la troupe permanente, selon M. Pottinger, n'arrive pas même a 4000 hommes, pourrait disposer au besoin de plus de 200,000. C'est pour n'avoir pas fait attention à la différence qui existe entre les troupes irrégulières permanentes et les troupes irrégulières non permanentes, que plusieurs voyageurs estimables, qui ont visité la même contrée presque en même temps ou à un très petit intervalle, en ont estimé les forces de la manière la plus diverse. C'est ainsi que M. Meyendorf ne porte qu'à 25,000 hommes l'armée du khan de Boukhara, tandis que M. Fraser la porte à 100,000. C'est en ajoutant à l'armée permanente de l'empire les 368,000 fantassins et les 38,000 cavaliers que les

princes vassaux doivent fournir au koubo, que les géographes, suivant Varenius, s'accordent à porter à 526,000 hommes l'armée de l'empire du Japon. Dans les tableaux statistiques de cet Abrégé, il n'est jamais question que des troupes régulières et írrégulières permanentes ; nous n'avons mentionné les troupes irrégulières non permanentes que lorsqu'il nous a manqué tous les moyens d'indiquer la force des premières; mais alors, pour éviter toute méprise, nous avons ajouté un g pour indiquer que ce nombre exprime la force de l'armée en temps de guerre. Le tableau suivant offre les principales estimations données sur la force de l'armée de l'empire Chinois.

TIMKOVSKI, Sans les troupes irrégulières, qu'il dit être estimées par quelquesuns à 500,000 hommes." VANBRAAM.

740,800 hommes. 770,000

DEGUIGNES.

810,000

PERRING-THOMS, d'après le manuscrit mentionné à la page 817 et en comprenant dans ce nombre 31,000 hommes employés dans la marine

1,239,552

KLAPROTH, dans la traduction de Timkovski, et en faisant observer que l'effectif n'est que de 906,000 soldats et de 7552 officiers. BARROW..

Dans les articles relatifs à l'industrie et au commerce des états de l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie, on a signalé le peu de progrès que l'architecture navale et la navigation ont fait chez les peuples qui les habitent. Il ne faut donc pas s'étonner si nous avons omis dans les tableaux statistiques de ces trois parties du monde la colonne des flottes. A l'exception de l'empire Ottoman, des états Barbaresques, de l'imamat de Mascate et de l'empire d'An-nam, aucune autre puissance indigène, quelque grande qu'elle soit, ne possède des vaisseaux de guerre qui puissent être comparés à ceux des Européens. On doit même dire qu'à l'exception de l'empire Ottoman aucun de ces états ne possède un vaisseau de ligne; car le prétendu vaisseau de ligne de l'imam de Mascate n'a pas même la force des frégates du second rang. Nous avons déjà signalé la place importante qu'on doit encore assigner à la flotte ottomane sous le rapport de son matériel, malgré les pertes immenses qu'elle a éprouvées de nos jours dans sa lutte contre les Grecs et dans la mémorable journée de Navarin. Mais nous devons ajouter qu'Alexandrie, sous l'administration de Mohamed-Ali, a déjà repris une partie de l'importance militaire

1,358,000 1,974,450

qu'elle avait sous le règne brillant des Ptolémées, grâce à l'activité de ses chantiers. La flotte de l'empire de Maroc, qui au commencement du siècle était encore assez considérable, se trouve depuis quelque temps dans un état pitoyable. Alger était la première puissance navale de l'Afrique après l'Egypte; mais cet état a cessé d'exister pour former sous la protection de la France une colonie, qui promet d'avoir les résultats les plus importans pour son commerce et son influence politique sur cette partie du monde. Nous ne parlerons pas des superbes vaisseaux qu'on lance sur les chantiers de Bombay dans le territoire de la Compagnie des Indes-Orientales; ils appartiennent à la flotte du Royaume-Uni, dont nous avons déjà parlé. Cette grande puissance de l'Asie n'entretenait en 1826 que 18 bâtimens inférieurs; sa marine marchande et ses vastes côtes sont protégées par les flottes de l'Angleterre. Nous avons déjà mentionné la flotte que des ingénieurs français ont construite dans l'empire d'An-nam. En admettant les faits positifs rapportés par MM. Chaignaux et Vannier, il nous semble qu'on pourrait regarder actuellement cet état comme la première puissance maritime

indigène; outre une escadre de 11 bàtimens, dont la force pourrait être comparée à celle de nos frégates de moyenne grandeur,il possède une flottille immense; selon ces deux officiers, elle se composait, il y a quelques années, de 100 grandes galères de 50 à 70 rames, portant un canon pierrier et un sur l'avant, du calibre de 12 à 24; de 280 bateaux armés de 16, 18 et jusqu'à 22 canons; et de 500 petites galères, de 40 à 44 rames, armées de pierriers, et sur l'avant d'un canon de 4 à 6 livres de balles. On doit ajouter que le royaume de Siam et l'empire Birman ont aussi des flottilles nombreuses, quoique beaucoup inférieures à celles de l'empire d'An-nam. Le royaume de Perse, malgré l'étendue de ses côtes et les tentatives faites par le célèbre Nadir-chah, n'a pas de marine militaire; les géographes et les voyageurs s'accordent à dire que le Japon n'en a pas non plus. La marine militaire de la Chine doit être bien peu formidable, puisque l'empereur n'a pas été capable de protéger ses nombreux sujets contre les pirateries des corsaires établis dans les ilots des parages de Canton et dans ceux de l'ile de Formose. Les puissances de l'Océanie n'offrent que des flottilles plus ou moins nombreuses, mais toutes remarquables par l'audace de leurs équipages; celle du royaume de Siak dans l'ile de Sumatra paraît être aujourd'hui la plus forte. Viennent ensuite les flottilles du royaume d'Achin dans la même ile, du royaume de Bornéo dans l'ile de ce nom et eelles des royaumes de Soulou

et de Mindanao. On ne doit pas oublier la marine militaire de Sandwich, qui, d'après les derniers rapports, se composait de 1 frégate et de 10 bâtimens inférieurs tous construits sur le modèle des navires anglais ou anglo-américains.

Mais avant de tracer le tableau statistique de cette partie du monde, nous devons faire une remarque pour nous mettre à l'abri de la critique. Quoique la grande masse des Osmanlis vive en Asie, et que, comme nous l'avons vu à l'article ethnographie, cette nation, qui est le peuple dominant de l'empire Ottoman, regarde avec raison cette partie du monde comme sa patrie, nous n'avons pas hésité à classer les vastes pays qui forment ce que nous appelons Asie Ottomane, parmi les possessions des puissances étrangères de cette grande division du globe. En cela nous avons suivi la méthode adoptée pour tous les autres états qui possèdent des territoires dans plusieurs parties du monde. La capitale de l'empire Ottoman étant en Europe, nous avons regardé la Turquie-Européenne comme le noyau de l'empire, et, malgré son étendue, sa population et ses richesses nous avons considéré comme partie secondaire la Turquie Asiatique. Nous ne pouvions donc la classer que parmi les états compris dans la seconde division de notre tableau. Dans les évaluations de la superficie et de la population on a compris les pays de l'Arabie occupés militairement par les troupes du vice-roi d'Egypte.

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