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L'Inde-Transgangétique a deux pentes principales une vers le golfe du Bengale, l'autre vers la mer de la Chine.

Le GOLFE du BENGALE reçoit :

Le BRAHMAPOUTRA, qui prend dans son cours inférieur le nom de MEGNA, et se joint au Gange un peu avant l'embouchure de celui-ci. Voyez les fleuves de l'Inde à la page 722.

L'ARAKAN, qui traverse le pays des Birmans et le ci-devant royaume d'Arakan. Son embouchure est très large et le Koladyng est son principal affluent à la droite.

L'IRAQUADDY, qui est un des plus grands fleuves de l'Asie. Il paraît prendre sa source dans le Tibet sous le nom de ZZANGBO-TCHOU, traverse sous celui de PIN-LIANG-KIANG la pointe occidentale du Yun-nan. Il entre ensuite dans le pays des Birmans et traverse tout leur empire du Nord au Sud. Dans le Pegou il se subdivise en plusieurs branches qui arrosent une immense étendue de pays, et facilitent beaucoup la navigation; c'est sur ces branches que se trouvent Bassin, Dallà, Ràngoun, Syrian et autres villes. Enfin ce grand fleuve se jette dans la mer par plus de quatorze embouchures. Ses plus grands affluens sont tous à la droite, savoir: la rivière de Para enduen, qui passe par la ville de ce nom; sa source se trouve dans les monts neigeux de Langtan; les Birmans la regardent comme la partie supérieure du véritable Iraouaddy; le Kyaindouen (Kyenduen), qui naît dans les montagnes de l'Assam et parait être le principal affluent de l'Iraouaddy. Le cours du Talouka et du Taloudin, nouvellement découvert par les Anglais, infirme beaucoup le tracé du cours de ce fleuve que nous avons donné d'après le savant travail de M. Klaproth, travail qui a été aussi adopté par M. Berghaus dans sa Carte de l'Inde Ultérieure, véritable chefd'œuvre d'érudition et de critique géographiques. Imitant l'exemple de ce célèbre géographe, nous attendrons pour adopter une nouvelle hypothèse que ce célèbre orientaliste ait émis son opinion sur cet important problème. Le savant M. Ritter parait se ranger avec MM. Wilcox et Burlton, qui font de l'Iraouaddy et du Zzangbo-tchou deux Courans différens.

Le ZITTANG, qui nait dans le pays des Birmans, le traverse en partie, et, après avoir arrosé le Pegou, se rend à la mer par une embouchure tellement large, qu'elle ressemble plutôt à un bras de mer qu'à un fleuve.

Le THSAN-LOUEN OU SALOUEN, qui paraît naitre dans les montagnes de la partie septentrionale du K'ham, province du Tibet, où il est connu sous le nom d'OÏR-TCHOU; il traverse le Yun-nan, sous la dénomination de NOU-KIANG ou LOU-KIANG. En sortant de cette province de la Chine, il prend le nom de SALOUEN, en séparant le Mrelap dans l'empire Birman, du Louachan et du Yunchan dans le royaume de Siam. Ce fleuve se jette enfin dans la mer après avoir coupé inégalement, entre les Birmans et les Anglais, le ci-devant royaume de Martaban, et après en avoir arrosé a capitale du même nom; la ville d'Amherst, baltie récemment, est peu loin de son embou

chure. La carte de Wyld et celle de Carry représentent diverses branches qui établissent plu

sieurs communications entre le Salouen, le Ziltång et l'Iraouaddy.

Le TAVAY et le TENASSERIM Ssont deux fleuves d'un cours borné; le premier nait dans la province de Ye et passe par Tavay; le second prend sa source dans celle de Tenasserim, et passe par la ville de ce nom et par celle de Merghi. La MER DE LA CHINE reçoit:

Le MENAM ou le FLEUVE DE Siam, qui parait avoir sa source dans le Yun-nan. Ce fleuve traverse le Louachan, le Younchan ou Yangoma et le royaume de Siam proprement dit, en passant par Tchang-maï (Chimay), Siam et Bangkok. Dans le Siam proprement dit, le Menam se partage en plusieurs branches qui coupent en un grand nombre d'iles cette fertile contrée. Dans le pays des Laos il y a la rivière Anan-myít, qui joint le Menam du Siam avec le Menam-kong du Kambodje; des renseignemens sur le Laos, qu'on nous a donnés à Lisbonne, contiennent la confirmation de ce fait curieux de l'hydrographie de cette contrée; mais nous devons faire observer que, d'après ces mêmes renseignemens, ce n'est pas un puissant courant d'eau, comme le Cassiquiari de l'Amérique qui joint le Rio-Negro à l'Orénoque, mais bien une petite rivière, qui n'est navigable que dans la saison des grandes eaux

Le MENAM-KONG (Kambodje, Mekon ou Maykaoung), qui naît dans les montagnes de la parthe septentrionale du K'ham, province du Tibet, où il court sous le nom de DZA-TCHOU OU SATCHOU; il traverse le Yun-nan sous celui de LANTHISANG-KIANG; ce fleuve baigne ensuite le Laos, et, après avoir traversé le royaume de Kambodje, dépendant de l'empire d'An-nam, il entre dans la mer sous le nom de RIVIÈRE DE KAMBODJE.

Le SAUNG OU DONNAÏ, dans le Bas-Kambodje, son cours est très borné. Il passe par la grande ville de Saigon.

Le SANG-KOÏ, qui est le plus grand fleuve da Tonquin. Il prend sa source dans le Yun-nan, ou il est nommé HOLI-KIANG; il reçoit à la droite le Li-sing-kiang. Le Sang-koï passe par Ketcho et se rend ensuite dans la mer.

Le TCHE-SAT-Hо vient également du Yun-nan où il a sa source; après avoir traversé le Tonquin oriental, il entre dans la mer.

RELIGION. LE BOUDDHISME est professė par les Birmans, les Magh (Mugh) oa Arakaniens, les Pegouans, les Siamois, les Chan où Laosiens, les Khomen ou Kambodjiens, les nombreux colons Chinois, et par les basses classes chez les Cochinchinois et les Tonquinois dans les empires Birman et d'An-nam, dans le royaume de Siam et dans une partie de l'Inde-Transgangétique Anglaise; en outre par les Plau, les Singhpho et autres peuplades à demi-barbares, mais mêlé aux restes de leurs superstitions primitives. LC BRAHMANISME est professé par les peu

ples les plus civilisés du ci-devant royaume d'Assam et des pays de Tipera, de Manipour ou Kassay, de Djinthia et de Katchar dans l'Inde-Transgangétique Anglaise. Une partie des hautes classes chez les Tonquinos et chez les Cochinchinois professent les religions de TAO-SSE et de CONFUCIUS. L'ISLAMISME est la religion de tous les Malais établis depuis plusieurs siècles le long des côtes de la péninsule de Malacca et de plusieurs les dépendant géographiquement de l'Inde Transgangétique, ainsi que dans le Tsiampa et quelques autres localités. Un nombre considérable d'habitans dans le Tonquin, dans la Cochinchine, dans le Kambodje et quelques centaines dans le royaume de Siam et dans l'empire Birman professent la RELIGION Chrétienne CATHOLIQUE. Quelques milliers de PROTESTANS se trouvent dans l'Inde-Transgangétique Anglaise. La plupart des peuplades barbares répandues dans les empires Birman et d'An-nam, dans le royaume de Siam, dans l'Inde-Transgangétique Anglaise et dans l'intérieur de la péninsule de Malacca, vivent SANS CULTE ou sont adonnées aux superstitions les plus absurdes.

GOUVERNEMENT. Les grands états de l'Inde-Transgangétique sont pour ainsi dire la terre classique du pur despotisme. De même qu'en Chine, sous peine de mort, les noms de l'empereur des Birmans et du roi de Siam ne doivent jamais être prononcés pendant leur vie, par aucun de leurs sujets; et ce nom redoutable n'est confié qu'à un petit nombre de courtisans en faveur. Dans ces deux états, ainsi que dans l'empire d'An-nam, tout homme au-dessus de 20 ans, les prêtres et les fonctionnaires publics exceptés, est obligé de consacrer au service de l'état, soit comme soldat,soit comme laboureur,au moins chaque troisième année de son existence. Voilà pourquoi l'émigration parmi ces peuples est réputée crime de haute trahison, et comme l'équivalent d'un vol fait au prince de sa propriété. Malgré les vices de ces gouvernemens, il y règne dans les temps paisibles beaucoup d'ordre et de régularité. La justice civile et criminelle y est administrée avec plus de fermeté et moins de précipitation que chez plusieurs autres nations de l'Asie; d'où résulte beaucoup plus de sécurité pour la vie et les propriétés. Les formes de l'ad

ministration chez les Birmans et les Siamois sont d'une lenteur interminable; le contraire a lieu à la Cochinchine, où l'action du gouvernement est aussi vigoureuse que rapide. L'empereur d'An-nam se disait, il n'y a pas long-temps, vassal de la Chine, et le roi de Siam se reconnaît encore vassal de cet empire; mais cette dépendance n'existe que de nom. Le tribut qu'ils paient n'est que pour la forme, et toute intervention de la Chine dans les affaires du gouvernement est repoussée avec fermeté. Les peuplades barbares ou demisauvages répandues sur l'Inde-Transgangétique vivent sous leurs chefs respectifs; les unes sont plus ou moins opprimées, tandis que d'autres jouissent au contraire de la plus grande liberté.

INDUSTRIE. Les nations policées de cette partie de l'Asie n'ont pas fait de grands progrès dans les arts utiles et de luxe. Ils excellent cependant dans la dorure, dans une espèce de fabrication vernisséé avec du laque et ornée d'une riche mosaïque en nacre de perles, dans celles de leurs idoles depuis les plus petites dimensions jusqu'aux proportions les plus colossales, dans certains ouvrages d'or et d'argent, dans la poterie commune et dans la construction des vaisseaux et des pirogues. Les balons, dont les Siamois se servent pour la navigation sur les rivières et pour la guerre, sont faits d'un seul tronc d'arbre, quelquefois de 16 à 20 toises. Les anciens voyageurs sont unanimes sur leur beauté et leur magnificence; les balons royaux, montés par le souverain et les grands, se distinguaient par leur forme qui variait selon la dignité du personnage, leurs sièges, leurs impériales en pyramide soutenue par des colonnes, et les sculptures des extrémités qui étaient dorées, de même que les rames. Le balon royal, manœuvré par 120 rameurs, était vraiment superbe. Il paraît d'après les dernières relations, que l'art de construire ces bâtimens a dégénéré en simplicité rustique. Les Cochinchinois, au contraire, ont fait des grands progrès dans l'architecture navale et l'art nautique, ainsi que dans tout ce qui tient à l'art militaire; ils le doivent au vertueux évêque d'Adran, feu Pigneau, et à plusieurs ingénieurs français. En 1787, le roi de la Cochinchine ayant été rétabli sur son trône par les soins de l'évêque d'Adran et des missionnaires français,

plusieurs officiers et ingénieurs de cette nation furent appelés dans le pays, y formèrent des établissemens très importans et dirigèrent toutes les innovations faites par Ghia-long, qui a été pour ainsi dire pour l'empire d'An-nam ce que Pierrele-Grand a été pour la Russie. Sans la révolution de 1789 l'influence française dans cette partie du monde serait devenue immense. Au reste, les peuples de ces vastes contrées ne savent pas travailler le coton comme les Hindous, la porcelaine comme les Japonais, la soie comme les Chinois. Les soins qu'ils mettent à imiter ces derniers donnent aux Cochinchinois et surtout aux Tonquinois un grand avantage dans les arts utiles, sur les nations plusoccidentales. Ils fabriquent des cotons grossiers pour leur usage domestique, ainsi que les soies légères, qu'autrefois, dans l'enfance des manufactures européennes, on recherchait avec empressement sur nos marchés. Les grandes villes de l'Inde Transgangétique sont le siège principal de l'industrie de ces peuples. Dans l'empire Birman l'agriculture est principalement le partage des Karyan (Karyen), des Kyen et d'autres peuples qui n'habitent pas dans les villes et dont quelquesuns n'ont pas cessé d'être nomades.

COMMERCE. Depuis quelques années les relations commerciales des peuples européens et surtout des Anglais avec les états policés de cette contrée, l'empire d'An-nam excepté, sont devenues beaucoup plus fréquentes qu'elles ne l'étaient auparavant; depuis une quarantaine d'années les Chinois se sont emparés de tout le commerce du royaume de Siam, et depuis la mort de Ghia-long, de celui de l'empire d'An-nam, dont ils sont les marchands à l'étranger, les navigateurs et les matelots. Cent quarante jonques du port de 35,000 tonneaux partent du royaume de Siam et vont annuellement à la Chine; 40 à 50 visitent annuellement le florissant établissement anglais de Singapour; ce dernier est aussi fréquenté annuellement par d'autres jonques de la même nation qui partent de l'empire d'Annam, dont l'empereur régnant témoignait au commencement de son règue beaucoup de goût pour le commerce, et expédiait pour son propre compte un certain nombre jonques; mais aujourd'hui il a fermé presque entièrement ses ports aux Européens et ne conserve des

relations commerciales avec l'ArchipelIndien, les Philippines et la Chine que par l'intermédiaire des caboteurs chinois. Outre le commerce qui se fait dans l'empire Birman par les vaisseaux européens, les bateaux birmans en font un très considerable, en se glissant pendant la belle saison, le long de la côte d'Arakan, par où ils arrivent à travers les bancs de sable jusqu'à Calcutta. Des affaires commerciales assez importantes ont lieu par terre entre les possessions Anglaises et les Birmans, entre ces derniers et la Chine, entre les Tonquinois et les Chinois. Mais les Birmans n'ont point de rapports commerciaux avec Siam; une haine implacable et un état de guerre continuel existent entre ces deux états, Leurs frontières respectives offrent l'aspect d'un désert, et l'esclavage attend le malheureux habitant qui dépasse sa frontière ou qui a le malheur de tomber dans les embûches que ces deux peuples ennemis se tendent réciproquement. Les principaux ARTICLES D'EXPORTATION sont coton, soie, étain, bois de tek, bois d'aigle et de sandale, gomme laque, cachou, grains, sel, huile, sucre, ivoire, poivre, nids d'oiseaux, pierres précieuses surtout rubis et agates, fer (du royaume de Siam), ouvrages vernissés, etc., etc. Les principaux ARTICLES D'IMPORTATION sont étoffes de coton, soies ouvrées, draps, opium, velours, porcelaine, papier, thé, lin, chanvre, et un grand nombre d'articles des fabriques et des manufactures de l'Europe et de la Chine. Les principales places de commerce dans l'intérieur sont: Ava, Prome, Bhanmo, dans l'empire Birman, Ketcho, dans l'Empire d'An-nam, et Moulmein dans l'Inde Transgangétique Anglaise. Les principales places de commerce maritime sont: Singapour et Georgetown dans l'Inde-Transgangélique Anglaise; Rangoun dans l'empire Birman; Bangkok et Tchantibon dans le royaume de Siam; Saigong, Nhatvang, Hue-han ou Faïfo et Touron ou Hansan dans l'empire d'An-nam.

DIVISION. En ne tenant pas compte des peuplades tout-à-fait sauvages ou demibarbares qui vivent indépendantes sur les territoires que nous avons regardés comme appartenant aux états policés de cette contrée, on peut partager l'Inde-Transgangétique dans les six parties suivan

tes: Inde-Transgangétique Anglaise, de Malacca, empire d'An-nam, et empire Birman, royaume de Siam, iles appartenant géographiquement états indépendans de la péninsule à l'Inde-Transgangétique.

Empire

CONFINS. Après les grandes cessions faites aux Anglais par l'empereur actuel en 1826 par le traité de Yandabou, et en supposant que la frontière orientale de l'empire soit le Salouen, les limites de cet état sont au nord, l'Assam dépendant des Anglais, les cantons occupés par des tribus de montagnards peu connus et l'Yun-nan dans l'empire Chinois. A l'est, l'Yun-nan et le Salouen qui le sépare du territoire soumis au roi de Siam et de celui appartenant aux Anglais. Au sud, le golfe du Bengale. A l'ouest, ce même golfe, le royaume d'Arakan, le Kathy ou Kassai et autres pays regardés comme formant partie de l'Inde-Trans-gangétique Anglaise.

FLEUVES. L'IRAOUADDY, qui vient du Yun-nan et traverse tout l'empire du nord au sud; nous en avons tracé le cours à la page 758. Le ZITTANG, qui passe

PAYS.

Birman.

par Tongo; tout son bassin appartient à l'empire. Le SALOUEN, qui vient du Yun-nan et forme la frontière orientale de l'empire.

DIVISIONS ADMINISTRAT¡VES et TOPO

GRAPHIE. Tout l'empire est divisé en provinces ou vice-royautés, dont le nombre paraît être aussi variable que le pouvoir donné aux gouverneurs qui les régissent. La division civile la plus commune est en myos ou arrondissemens. Ces derniers sont trop nombreux pour pouvoir être cités dans cet ouvrage. Nous classerons dans le tableau suivant les principales villes de l'empire d'après les grandes divisions géographiques, en rappelant que quelques-unes de ces dernières sont encore très imparfaitement connues, surtout le Mrelap-chan et le Laos Birman.

CHEFS-LIEUX, VILLES ET LIEUX LES PLUS REMARQUABLES. BIRMA (Mrammaphalong). . C'est la patrie des Birmans. Av▲ ; Amarapourá (Ummerapoura); Sat

PEGOU (Talong)

MARTABAN.

LAOS BIRMAN

AUTRES PAYS TRIBUTAIRES.

gaing (Zeekain ou Chagaïn); Kykokzeit; Yandabou, remarquable par le traité de paix de 1826; Bhanmo, principal entrepôt du commerce avec la Chine; Montáchbou, patrie d'Alompra, fondateur de la dynastie régnante, et jadis capitale de l'empire; Pagham, presque déserte, mais remarquable par ses temples et pour avoir été la capitale de l'empire; Miaiday; Yeynang-gheoun: Ratna-thain; Tongo (Taungoo); Prome (Paaï-Mew, Pecaye ou Pea).

Pegou (Bagou); Syrian; Rangoun; Meaoun, jadis très florissante et aujourd'hui très déchue; Bassin (Basseen; Persains); Negraïs, importante par son beau port.

Martaban, jadis capitale du royaume indépendant de ce nom et très florissante; aujourd'hui presqué déserte, malgré les avantages qu'offre sa vaste et magnifique rade.

Où il faut distinguer le Mre lap-chan (Kochampri), situé entre le Birma et le Salouen; c'est une partie du pays des Chan ou Laosciens; il est partagé entre plusieurs princes tributaires des Birmans. Ses villes principales paraissent être Seinni (Theinni); Main-Pincin, Gnangrue; Mobiah; Mone. Le Laouachan (Lowashan; Leng); divisé en Médiat ou tributaire et en Immédiat ou soumis; le premier paraît avoir pour capitale Kiaintoun; le second, Leng, sur le Menam-laï ou Menan-taï, affluent du May-kouang; Leng était l'ancienne capitale du Laos en 1652. C'est aussi parmi ces contrées qu'il nous parait convenable de placer le royaume de Bhorkhampti, tributaire des Birmans et traversé par le haut Iraouaddy; Maunghi en est la capitale.

Ce sont les territoires de plusieurs peuples plutôt tributaires que sujets des Birmans; la plupart sont régis par des chefs pris dans leur sein. Nous nommerons parmi ces peuples: les Karyans (Karayn), qui sont les plus nombreux et qui s'adonnent à l'agriculture; les Zabains et les Kyens, qui sont presque aussi civilisés que les Birmans; les Taoung-sou; les Yaou; les Palaon; les Pron; les Lenzen: les Lawà; les D'hanou; les D'hanao et les Zalaung.

AVA, nommée dans les documens de l'empire RATNA-POURA (la ville des Joyaux). C'est une ville grande, mais

peu peuplée, située sur la gauche de l'Iraouaddy; ses maisons clairsemées sur la grande superficie qu'elle occupe ne sont

à proprement parler que des cabanes couvertes de chaume. Quelques habitations des chefs sont construites en planches, mais il n'y a vraisemblablement pas une demi-douzaine de maisons en briques. Ava renferme un grand nombre de temples, dont les longues flèches verticales, blanchies ou dorées, lui donnent de loin un air imposant, qui disparaît quand on s'en approche. Le plus considérable de ces temples est le Logartharbou; il se compose de deux édifices bâtis dans deux styles différens. L'autre bâtiment le plus remarquable est le palais du roi, quoique bati tout en bois, il a été achevé en 1824; c'est un vaste édifice dont on vante la salle d'audience pour son étendue et surtout pour la richesse de ses ornemens; elle est partout ouverte et n'a de mur que derrière le trône; un grand nombre de belles colonnes en supportent le toit. On voit encore dans plusieurs endroits les ruines des anciens édifices de cette antique capitale de l'empire. M. Hamilton ne lui accordait que 30,000 habitans au commencement de 1827; nous croyons qu'on pourrait bien porter sa population actuelle à 50,000 àmes.

Dans ses environs on trouve : AMARAPOURA, située sur la rive gauche de l'Iraouaddy et sur les bords romantiques d'un lac. Bâtie en 1783, elle a été la capitale de l'empire sous le dernier empereur et sous son successeur, jusqu'en 1824. Amarapourà est toute bâtie en bois, à l'exception de quelques temples; un rempart et une citadelle vaste et solide la défendent. Il parait que le temple dit d'Arakan, orné de sculptures et de 250 hautes colonnes de bois, chacune d'un seul tronc et dorée, est le plus bel édifice de cette ville; on y révère la figure colossale en bronze de Gautama, le dernier des personnages qui dans le système du Bouddhisme aient joué le rôle de Bouddhah. Dans une longue galerie, construite exprès, se trouve une collection de 260 inscriptions anciennes et modernes, apportées de différens lieux de l'empire; une petite partie sculement est gravée sur le marbre; la plupart sont taillées sur le grès. Ces monumens sont très importans pour l'histoire. Amarapourà, à laquelle le capitaine Cox donnait en 1800 environ 175,000 habitans, n'en contenait plus en 1827, selon M. Hamilton, que 30,000. En 1810, selon le capitaine Canning, 20,000 maisons furent détruites par un incendie.

SAÏGAING (Zeekain) sur la rive droite de l'Iraouaddy vis-à-vis d'Ava. Le nombre de ses temples tant anciens que modernes, est prodigieux; mais plusieurs tombent en ruines depuis qu'elle a cessé d'ètre la capitale de l'empire. Presque toutes les cimes des collines de ses environs sont couronnées de temples, la plupart ornés de flèches et

de toits dorés, ce qui forme une des plus belles vues du monde. Saïgaïng est, avec la ville de Ki

KOKZEIT, le grand atelier où l'on sculpte presque l'empire; en 1826, elle était encore très peuplée. toutes les statues de Gautama répandues dans Nous ferons observer que les trois villes que nous venons de décrire sont tellement voisines l'une de l'autre qu'elles pourraient être regardées comme n'en formant qu'une seule. On porte leur population réunie, y compris celle de leurs banlieues respectives, à 354,000 habitans. Les autres villes les plus remarquables de l'empire sont; YEYNANG-GHEOUN, dans le Birma, située à la gauche de l'Iraouaddy, ville florissante et bien peuplée ; c'est dans ses environs qu'on trouve les sources de pétrole les plus abondantes que branches des revenus de l'empire. PROME, sur la l'on connaisse; elles forment une des principales rive ganche de l'Iraouaddy, regardée en 1795

comme plus grande et plus peuplée que Rangoun, a beaucoup déchu depuis. Naguere on n'estimait sa population qu'à 3000 âmes; mais des rapports plus récens disent que cette ville prospère, et lui accordent 10,000 habitans. On y construit beaucoup de vaisseaux. TONGO (Taungoo), sur le serte qui a le titre de royaume; c'est le fameux Miaï-Zittàng, capitale d'une province presque déroyaume de Tangou des voyageurs du xvi siecle, qui a causé à cette époque tant de révolutions mémorables dans l'ouest et le centre de l'indeUltérieure. Comme ses habitans étaient les premiers Birmans que l'on ait connus distinctement sous cette dénomination, les géographes et les historiens ont supposé jusqu'à ce jour que le Tangou était la patrie primitive de ce peuple qui, par la force des armes, s'était répandu dans les pays voisins.

PEGOU, située sur les bords du Pegou et sur l'emplacement de l'ancienne capitale du royaume de ce nom, entièrement détruite en 1757 par Alompra, à l'exception de ses temples. Elle a été reba tie en 1790, mais elle était encore presque déserte lorsque les Anglais y entrèrent en 1824. On y admire le fameux temple de Choumadou; c'est une pyramide composée de briques et de mortier, sans aucun creux ni ouverture, de forme octogone à sa base, et finissant en spirale. La hauteur est de 331 pieds anglais, et la circonférence de la base est de 1296 pieds. Le sommet est surmonté d'une espèce de parasol en fer doré et de 56 pieds de circonférence. Les prètres qui le desservent prétendent qu'il a été bâti il y a 2300 ans par plusieurs monarques successifs. C'est sans contredit une des constructions les plus remarquables et les plus hautes de toute l'Asie, et supérieure, sous le rap port de l'architecture, au temple de Choudagon à Rangoun.

RANGOUN, sur le Rangoun, une des branches de l'Iraouaddy. C'est la ville la plus commerçante et le premier port de l'empire. Elle a plusieurs chantiers, sur lesquels on construit les plus gros vaisseaux marchands et militaires. Rangoun est le grand entrepôt du bois de tek. Sa population, qu'on portait autrefois à 30,000 habitans, est estimée à 14,000, mais il est probable qu'elle s'élève actuellement à 20,000. A environ deux milles de

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