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DESCRIPTION GÉNÉRALE.

GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude, entre 24° orientale et 172a occidentale. Latitude boréale, entre 1o et le 78°, en ne tenant pas compte des ilots qui forment l'extrémité australe de Karchipel des Maldives.

DIMENSIONS. Plus grande longueur depuis le cap Oriental sur le détroit de Bering jusqu'au cap Bad ou Ras-Bad près de Djidah en Arabie, 5820 milles. Si l'on négligeait la petite largeur du golfe Persique, on aurait 6110 milles depuis le cap Oriental jusqu'aux environs de Moka au sud-ouest de l'Arabie. Plus grande largeur, depuis l'Oural à la latitude de 64°, jusqu'à l'embouchure du Kamboge ou Maykaoung, 3780 milles. La plus grande largeur absolue, en ne tenant pas compte de la direction de la ligne ni des bras de mer qu'elle devrait traverser, serait de 4590 milles depuis le cap Severovostotchnoï ou Sacré, extrémité septentrionale de l'Asie, et le cap Tamdjong-Bourou, extrémité méridionale de cette partie du monde.

CONFINS. Au nord, la mer de Marmara et la mer Noire, la Russie Européenne, la mer Caspienne et l'Océan-GlacialArctique. A l'est, le détroit et la mer de Bering, le Grand-Océan et la mer de la Chine qui en est une branche. Aų sud, la mer de la Chine et l'Océan-Indien avec ses différentes branches. A l'ouest, le détroit de Bab-el-Mandeb et la mer Rouge, qui séparent l'Asie de l'Afrique; ensuite l'isthme de Suez, qui la rattache à cette dernière; la mer Méditerranée, l'Archipel, les détroits des Dardanelles et de Constantinople qui, avec la mer de Marmara, la mer Noire et le détroit d'lénikale, la séparent de l'Europe; plus loin la mer Caspienne, le fleuve Oural et la

chaîne principale de ce nom; enfin le fleuve Kara et la mer ou pour mieux dire le golfe qui porte son nom. Voyez à la page 79.

MERS. On vient de voir dans le paragraphe qui précède quelles sont les mers principales de l'Asie. Nous allons maintenant tracer le tableau abrégé de leurs subdivisions et de leurs principaux enfoncemens.

L'OCÉAN-GLACIAL-ARCTIQUE, qui baigne toute la côte boréale de l'Asie, forme un grand enfoncement entre la côte orientale du Novaia-Zemlia (NouvelleZemble) et la côte opposée de l'extrémité septentrionale des gouvernemens de Tobolsk et de lénisseisk. Cette mer, qui n'a pas encore reçu de nom général, pourrait bien être nommée mer AsiaticoBoréale. Elle offre deux golfes principaux : celui de Kara, décoré du titre pompeux de mer de Kara, et celui de l'ob, nommé aussi baie de l'Ob.

L'Océan -Glacial - Arctique forme un second enfoncement nommé baie de Taïmourskaïa; il est très petit, mais remarquable parce qu'il reçoit la Taimoura, qui est le fleuve le plus boréal de tout l'Ancien-Continent.

La Khatanga, la Lena, la Yana, l'Indigirka et la Kovyma ou Kolyma ont également à leur embouchure un golfe plus ou moins remarquable.

Le GRAND-OCÉAN forme le long de la côte orientale de l'Asie et des grandes îles qui du nord au sud se développent devant elle, une série de méditerranées à plusieurs issues, connues sous les noms suivans: mer de Bering ou Bassin du Nord, entre le Kamtchatka, l'extrémité nord-ouest de l'Amérique et l'archipel des Aléoutes; mer d'Ok

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hotsk ou de Tarrakaï, entre le Kamtchatka, la côte d'Okhotsk et la grande ile de Tarrakai ou Tchoka, celle de leso et les Kouriles; mer du Japon, entre le pays des Mandchoux, la Corée, l'archipel du Japon et les îles de leso et de Tarrakai; mer Orientale ou Toung-haï, entre la Corée, le pays des Mandchoux, la Chine, I'lle Formose, l'archipel de Lieou-khieou et l'extrémité sud-ouest de celui du Japon; une partie de cette mer est connue sous la dénomination de Houang-haï ou mer Jaune; elle se termine au nord par le golfe de Phou-haï ou de Liao-toung; mer de la Chine, entre la Chine, l'Inde-Transgangétique et la partie nordouest de la Malaisie (Archipel Indien) ou les côtes de Sumatra, Borneo, Paragua, Luçon, les îles Bachi et celle de Formose; ses principaux enfoncemens portent les noms de golfe de Tonquin et de golfe de Siam. Nous citerons aussi, à cause de leur grande importance commerciale, les golfes beaucoup plus petits qu'offrent les côtes de la Chine, aux embouchures du Ta-si-kiang et du Yang-tse-kiang, dans les provinces de Canton et de Kansou, et non loin de Hang-tcheou dans celle de Tchekiang; on pourrait les nommer golfes de Canton, de Hang-tcheou et du Yang-tse-kiang. Dès l'année 1816, dans la première édition de notre Compendio di Geografia, nous avons proposé de réunir sous le nom général de Méditerranée Asiatico Orientale les quatre dernières méditerranées formées par la longue série d'iles comprise entre le cap Lopatka, dans la péninsule de Kamtchatka, et le cap Tamdjong-Bourou, dans celle de Malacca. C'est la plus vaste méditerranée du globe, quoique l'on n'ait pas encore pensé à lui imposer un nom général. Le canal de Formose, celui de Corée, le détroit de La Pérouse et la Manche de Tartarie, qu'avec M. Klaproth nous appellerons plus exactement Manche de Tarrakai, font communiquer entre elles les quatre mers secondaires dont elle se

compose.

Le Grand-Océan, en s'enfonçant entre 'Afrique, l'Asie et l'Océanie, forme la vaste MER DES INDES, qu'il nous paraltrait plus convenable de nommer OCEANINDIEN. Ce dernier offre deux grands enfoncemens,, que l'usage nomme golfe

du Bengale, entre l'Inde et l'IndeTransgangétique, et golfe d'Oman, entre l'Arabie, la Perse et l'Inde. Le golfe d'Oman, en pénétrant dans l'inté– rieur de l'Inde, forme, à l'est et au nord de la péninsule de Guzerate, deux petits golfes, nommés golfe de Cambaye et golfe de Cutch; mais, plus à l'ouest, en s'enfonçant entre la Perse et l'Arabie, il en offre un bien plus considérable entre l'Arabie et la côte d'Afrique, et qui est connu sous le nom de mer Rouge. Le golfe du Bengale offre aussi deux enfoncemens considérables: celui de Martaban, à l'embouchure du Saluen, et celui du Bengale proprement dit, à l'embouchure du Megna.

Nous avons vu à la page 80, dans la géographie physique de l'Europe, que l'OCÉAN-ATLANTIQUE, en pénétrant dans l'intérieur de l'Ancien-Continent, forme la MEr MéditerranéE proprement dite, qui appartient à l'Afrique, à l'Europe et à l'Asie. Dans la partie qui baigne les côtes de cette dernière, elle présente un enfoncement considérable entre la Syrie et l'Asie-Mineure; on le nomme golfe d' Alex andrette ou de Scanderoun. La côte de l'Asie-Mineure présente plusieurs autres golfes, parmi lesquels nous nommerons celui de Satalie, au sud, et ceux de Makry, Stanchio, ScalaNova, Smyrne et Adramiti, à l'occident. Ces derniers appartiennent à l'Archipel, qui est lui-même une branche de la mer Méditerranée. La mer de Marmara et la mer Noire n'offrent sur la côte Asiatique aucune subdivision assez importante pour être nommée dans cet ouvrage.

DETROITS. L'Asie en offre plusieurs ; voici les plus remarquables et les plus fréquentés: le détroit de Bab-el-Mandeb entre la mer Rouge et le golfe d'Oman; il sépare l'Asie de l'Afrique ; le détroit d'Hormouz, entre le golfe Persique et le golfe d'Oman; le détroit de Manaar, entre Ceylan et la péninsule de l'Inde, si remarquable par le grand barrage formé de rochers qui interdisent la navigation aux petits caboteurs ; les Européens le nomment pont d'Adam, la CompagnieAnglaise des Indes-Orientales doit, dit-on, entreprendre de grands travaux pour le rendre navigable. Le detroit de Malacca, entre la péninsule de ce nom et le groupe de Sumatra ; celui de Singapoure, entre

Pilot de ce nom et l'extrémité de la péninsule de Malacca; ces deux détroits sont très fréquentés et séparent l'Asie de l'Océanie; le canal des Jonques ou d'Haï-nan entre la péninsule projetée par la province de Canton ou Kouantong et l'ile d'Haï-nan; le canal de Formose, entre l'ile de ce nom et la Chine; le détroit de Corée, entre la péninsule de ce nom et l'archipel du Japon; le détroit de Tsougar nommé sur nos cartes détroit de Sangar, et improprement de Matsmaï, entre l'ile Niphon et celle de leso dont Matsmai n'est que la capitale; il établit la communication entre la mer du Japon et le Grand-Océan; le détroit de La Pérouse, entre la grande ile Tarrakai et celle de Leso; il fait communiquer la mer d'Okhotsk avec celle du Japon; la Manche de Tatarie, dont on a voulu révo→ quer en doute l'existence; elle sépare la grande lle de Tarrakai du pays des Mandchoux; les géographes japonais qui, selon MM. Siebold et Klaproth en ont fait le relevé en 1785 et 1808, appellent Mamia no Sseto (détroit de Mamia) sa partie la plus étroite; enfin le détroit de Bering, qui sépare l'Asie de l'Amérique et établit la communication entre la mer de Bering et l'Océan-Glacial-Arctique. CAPS. L'Asie en a un grand nombre; nous nommerons les suivans comme les plus remarquables sur l'Océan-GlacialArctique on trouve le cap Olénii; le cap Taïmourski;leSeverovostotchnoïou Sacré (du Nord-Est), mais il serait plus convenable de l'appeler Cap-Nord, étant l'extrémité boréale non-seulement de l'Asie-Continentale, mais de tout l'Ancien-Continent; il est situé dans le nouveau gouvernement de lénisseisk le cap Saint ou Sviatoïnoss, dans la province de lakoutsk; le cap Chelakhskii, dans le pays des Tchoutches, reconnu il y a quelques années par M. Wrangel. Sur le Grand-Océan et sur ses branches: le cap Oriental, sur le détroit de Bering; c'est la pointe la plus orientale de l'Asie et de tout l'AncienContinent; le cap Lopatka, extrémité australe du Kamtchatka; le cap Turon dont le sommet ressemble à un lion couché qui va se jeter à la mer et près duquel se trouve la célèbre baie de ce nom; le cap Avarella, dans la Cochinchine, si remarquable par sa forme et par sa hauteur, par les mines d'argent qu'on exploite et par les sources chaudes qu'on trouve dans

:

son voisinage; le cap Padaran, peu éloigné du précédent, qui est pour les navigateurs de ces mers ce que le cap de BonneEspérance est pour ceux de l'Atlantique; le cap Tamdjong-Bourou, dans la péninsule de Malacca, pointe la plus méridionale du continent Asiatique; le cap Roma nia, à l'ouest du précédent, signalé à tort dans presque toutes les géographies comme le plus austral de ce continent; le cap Negrais, dans l'empire Birman et sur le golfe du Bengale; le cap Comorin, extrémité australe du continent Indien; le cap Monz, à l'extrémité de la côte occidentale de l'Inde; le cap Mocadon, en Arabie, à l'entrée du golfe Persique; le cap Ras-el-gat, extrémité orientale de l'Arabie; le cap Fartak, presque au milieu de sa côte méridionale; le Ras-Baïl, au sud de Djidah, sur la mer Rouge. Sur la mer Méditerranée on trouve le cap Chelidonia sur la côte méridionale de l'AsieMineure. Sur l'Archipel on voit le cap Baba qui est le point le plus occidental de tout le continent Asiatique; sur la mer Noire on observe le Kerempeh et l'Indjé qui sont les parties les plus boréales de l'Asie-Mineure.

PRESQU'ILES. L'Asie offre parmi ses nombreuses péninsules, l'Arabie, qu'on doit ranger parmi les plus grandes du monde. Viennent ensuite la presqu'île du Décan, dans l'Inde; celle de Malacca, dans l'Inde-Transgangétique; celle de Corée, dans l'empire Chinois, et celle de Kamtchatka, dans l'Asie-Russe. Toutes ces presqu'iles sont baignées par l'Océan-Indien, le Grand-Océan et leurs branches. La Sibérie présente trois grandes péninsules qui n'ont pas encore reçu de nom particulier. Nous proposons d'appeler presqu'ile des Tchoutches l'extrémité nord-est de l'Asie comprise entre le golfe d'Anadyr, le cap Oriental et le cap Nord, dans le pays des Tchoutches; presqu'ile des Samoyèdes, l'extrémité boréale du gouvernement de lénisseisk, dont le dernier prolongement dans l'Océan-GlacialArctique forme le cap Severovostotchnoï; et péninsule Kara-Ob, la partie du gouvernement de Tobolsk, qui s'avance dans le même océan, entre les embouchures de la Kara et de l'Ob. L'Asie - Occidentale offre dans la vaste péninsule de l'AsieMineure, un des plus beaux pays du monde, et le berceau de vingt peuples célèbres qui ont entièrement disparu. Nous

signalons aussi la petite péninsule de Loui-tcheou, qui forme l'extrémité méridionale du continent Chinois, à cause de sa fertilité, de sa grande population et de sa ressemblance géologique avec la Floride dans l'Amérique et avec le Jutland en Europe, malgré les montagnes imaginaires dont les cartographes la décorent. FLEUVES. Quoique l'Asie soit la plus grande de toutes les parties du monde, ses fleuves n'occupent que le second rang, relativement à ceux de l'Amérique; et, comme dans cette partie du monde, aucun de ses plus grands fleuves ne court vers l'occident, tous prennent la direction du nord, de l'est et du sud. Nous allons nommer ceux qui sont les plus remarquables par la longueur de leur cours, en les classant d'après les différentes mers auxquelles ils portent le tribut de leurs eaux, et en renvoyant pour les détails à la description spéciale des principales régions entre lesquelles nous avons partagé cette partie du monde. L'OCEAN-GLACIAL-ARCTIQUE re

çoit :

L'Ов, formé par la réunion de la Katounia et de la Biya; il est grossi par le puissant Irtyche; ce dernier, considéré à tort comme affluent de l'Ob, devrait en être regardé comme la branche principale; il prend sa source sur le territoire de l'empire Chinois.

Le IÉNISSEÏ, formé par la réunion de l'Oulou-Kem et du Beï-Kem, dont le cours appartient à l'empire Chinois; il est grossi par l'Angarà ou ToungouskaSupérieure, qui sort du lac Baikal. En regardant la Selenga, qui entre dans ce lac, et l'Angarà, qui en sort, comme un même fleuve et comme la branche principale du lénissei, ce fleuve dépasserait tous ceux de l'Ancien-Continent pour la longueur de son cours.

La LENA, qui est le troisième grand fleuve de la Sibérie, dont il parcourt les vastes solitudes orientales.

Le GRAND-OCEAN, P’OCEAN INDIEN et leurs branches reçoivent :

L'AMOUR OU SAKHALIAN (le Noir), formé par la réunion du Keroulun ou Argoun, avec la Chilka, mais dont le premier est regardé comme la branche principale. Le domaine de ce grand fleuve appartient presque tout entier à l'empire Chinois; le reste est compris dans l'empire Russe. L'Amour débouche dans une

espèce de bassin formé par la côte du pays des Mandchoux et celle de la grande ile de Tarrakai.

Le HOUANG-HO ou FLEUVE-JAUNE, en mongol KARA-MOUREN (fleuve noir); c'est le second fleuve de la Chine; il prend sa source dans le pays des Mongols du Khoukhou-noor; après avoir arrosé toute la Chine-Septentrionale, il entre dans la mer Jaune.

Le KIANG (c'est-à-dire le fleuve par excellence), est le plus grand courant d'eau de l'empire Chinois, et un des plus grands fleuves du monde. Il est formé par l'union de trois grandes branches nommées Kin-cha-kiang (fleuve au sable d'or), Yalou-kiang et Min-kiang; cette dernière, regardée à tort comme la principale, doit céder la place au Kincha-kiang, pour la longueur du cours. Le Kiang traverse le K'ham ou TibetOriental et toute la Chine-Centrale. Il entre par une large embouchure dans le Toung-haï ou la mer Orientale.

Le MAYKAOUNG, le SALOUEN et l'IRAOUADDI prennent leurs sources dans le Tibet, traversent sous différentes dénominations cette région élevée, ainsi que la partie occidentale de la vaste province de Yun-nan dans la Chine; en la quittant ils entrent dans l'Inde-Transgangétique. Le MAYKAOUNG traverse le Laos-Indépendant, et celui qui est sonmis au roi de Siam et à l'empire d'Annam, ainsi que le royaume de Kamboge dépendant de ce dernier; il se décharge ensuite dans la mer de la Chine. Le SALOUEN et l'IRAOUADDI, après avoir parcouru l'empire Birman, entrent dans le golfe du Bengale; nous verrons plus bas que, selon un savant géographe et orientaliste, l'Iraouaddi paraît être identique avec le grand courant qui traverse le Tibet sous le nom de ZZANGBO-TCHOU, et la pointe occidentale du Yun-nan sous celui de PIN-LANG-KIANG; ce grand fleuve forme à son embouchure un des plus vastes delta de l'Ancien-Continent.

Le GANGE et le BRAHMAPOUTRA, appelé MEGNA dans son cours inférieur. Ces deux fleuves se réunissent à leur embouchure; ils parcourent, surtout le premier, les plus belles parties de l'Inde, et forment à leur vaste embouchure le plus grand delta de tout l'Ancien– Continent.

L'INDUS OU SINDH, appelé aussi MITA

MORAN (le Fleuve Doux); c'est à ce grand fleuve que l'Inde doit son nom. L'Indus est formé par la réunion de deux branches, dont l'une descend du Tsoungling ou Kara-koroum dans le Petit-Tibet, et l'autre du versant septentrional de l'Himalaya. Après avoir arrosé le PetitTibet et franchi l'Himalaya, ainsi que traversé toute l'Inde-Occidentale, il entre par onze bouches dans l'Océan indien et proprement dans le golfe d'Oman. Nous indiquerons dans la description de l'Inde ses principaux affluens; ici nous nous bornerons à faire observer que le Setledje est de tous les courans connus celui dont la source est la plus haute, car elle est à 15,900 pieds au-dessus du niveau de l'Océan. Voyez l'article Lacs à la page 647.

L'EUPHRATE et le TIGRE forment par leur réunion le CHAT-EL-ARAB (la rive des Arabes), qui se décharge par plusieurs bras dans le golfe Persique; le premier de ces fleuves est le plus considérable de ceux qui arrosent l'Asie Ottomane. De grands souvenirs historiques et la splendeur des premiers empires fondés sur ses bords par les peuples de l'Asie Occidentale, relèvent l'importance de son bassin.

L'Asie offre en outre plusieurs grands fleuves qui n'aboutissent pas à la mer, mais qui se jettent dans de vastes lacs intérieurs dont quelques-uns sont décorés du titre de mer. Pour éviter les répétitions inutiles, nous renvoyons pour tout ce qui les regarde à l'article qui traite des lacs.

CANAUX. Les canaux navigables ne se trouvent dans cette partie du monde qu'à la Chine, dans l'empire d'An-nam, et dans quelques parties du Bengale; mais le Yu-ho ou canal Impérial de la Chine, offre l'ouvrage hydraulique de ce genre le plus long qui existe sur le globe, puisque, indépendamment des rivières dont il opère la jonction, il a plus de 600 milles de longueur. Ce grand monument d'une industrie perfectionnée, appliquée à de grands objets d'utilité, permet d'aller par eau de Canton à Pé king, et met en communication avec cette métropole les villes principales de la Chine-Orientale, Occidentale et Méridionale. Le grand canal indiqué par Arrowsmith dans l'ile Niphon, au Japon, et qui dans cette ile joindrait le Tenriou à

la mer de Corée, n'existe nullement. L'empire d'An-nam en a deux considérables : celui d'Hué et celui de Saïgon. Ils sont construits depuis plusieurs années. Celui de Saigon met la ville de ce nom en communication avec le Kamboge ou Maykaoung, en traversant des forêts et des marais; il a environ 20 milles de longueur, 12 pieds de profondeur et près de 80 pieds de largeur. Ce beau canal a été creusé dans l'espace de six semaines. Vingt-six mille hommes y furent employés nuit et jour, et 7000 d'entre eux périrent de fatigue ou des maladies qui en furent la suite. La compagnie anglaise des Indes-Orientales a le projet de joindre par un canal navigable l'Hougly au Gange, en abré geant ainsi de 300 milles la distance qui sépare les villes de Radjahmahl et Mirzapour. La dépense ne monterait qu'à 12,500,000 francs. Mehemet-Ali a aussi le projet de joindre par un canal l'Oronte à l'Euphrate.

Les canaux d'irrigation sont beaucoup plus nombreux, surtout dans la Chine au Japon, dans l'Inde et dans les parties les mieux cultivées du Turkestan-Indépendant, comme les khanats de Boukhara, de Khiva et de Chehrisebz. L'Hindoustan présentait au commencement du siècle passé dans le Zabeta, auquel M. Hamilton donne 200 milles anglais de longueur, le canal de ce genre peut-être le plus long qui existait alors; il s'étendait depuis les collines jusqu'à Delhy dans le Haut-Douab ou la Mésopotamie formée par la Djemna et le Gange. Les Anglais ont entrepris de le restaurer pour redonner à la province de Delhy son ancienne fertilité. La Perse et l'Asie-Ottomane avaient anciennement un grand nombre de canaux d'irrigation. Leur destruction et leur dépérissement sont une des causes principales de la stérilité à laquelle sont condamnées de vastes régions, renommées autrefois par leur florissante culture. Il faut cependant avouer que quelques cantons de la Syrie, de la Mésopotamie et de la Perse, doivent encore leur état prospère à des canaux d'irrigation.

LACS. Cette partie du monde offre dans la MER CASPIENNE le plus grand lac du globe et la partie de sa surface la plus basse que l'on connaisse. Les opinions des anciens au sujet de cette vaste nappe

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