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Petat different

Français Los que

u'on appelle

de

civilisation où ils se trouvent.

Mais, outre que la langue est ordinairement le

nation, ce trait a l'avantage d'ètre presque tou

C'est ainsi qu'on nomme Espagnols, Portugais, seul ou le principal trait caractéristique d'une el Anglais tous les descendans des codepuis trois siècles l'Europe a envoyés jours inaltérable, de se conserver à travers la dans les diferentes parties du globe. C'est ainsi série des siècles; car ni le laps de temps, ni les Chinois ces milliers d'individus, variations des gouvernemens, niles changemens sortis priement de la Chine, que le commerce et industrie ont fait établir à Java, à BorBéo, dans les Philippines et en d'autres iles de la détruire. Ne voyons-nous pas les Croates de FeldsMalaisie (are) Indien), ainsi que dans la pres- berg, dans la Basse-Autriche, et ceux des villages qu'ile de Malacca ca et sur plusieurs points de l'indo- de Froelersdorf, de Grittenfeld et de Prezau, Chine. C'est ainsi qu'on appelle Grecs et Armée dans la Moravie, conserver leur langue au milieu niens tous les enfans de ces deux souches qui des peuplades allemandes qui les environnent? demeurent dans différentes parties des empires Ne voyons-nous pas quatre autres peuplades siaRusse, Autrichien et Ottoman. ves, les Seelen, les hures, les Wenden et les Semgallen, conserver aussi, depuis tant de siecles, chacun leur dialecte letton différent, malgré leurs longues et intimes relations avec les Aliemands, qui les pressent de tous côtés, malgré le voisinage des nations tinnoises qui les environnent, et malgré l'influence toujours croissante de la domination russe? C'est ainsi que les Indiens, les Chinois, les Juifs, les Arméniens, les Basques, les Caldonach, et une foule d'autres nations, se sont conservées à travers la série des siècles, malgré les révolutions qu'elles ont subies, et malgré la domination et le contact de tant de peuples étrangers avec lesquels elles se sont trouvées unies.

de religion et des institutions sociales et politiques, ne sauraient, généralement parlant, le

Le nom de nation, dans le sens politique ou historique, est aussi variable que le sont les evenemens qui changent si souvent la face de la terre. Sans parler des révolutions consignées Cans Phistoire ancienne et moderne, n'avons nous pas vu de nos jours de grandes contrées changer quatre ou cinq fois de domination, et par consequent figurer sous autant de noms différens dans la liste des nations? La division des peuples, fondée sur cette base, est donc la moins convenable de toutes, car elle est la plus inconstante et la moins durable. Celle qui classerait toutes les nations de la terre, en prenant cette appellation dans le sens géographique, quoique moins variable que la précédente, n'en serait pas moins impropre, puisqu'en offrant des divisions qui ne correspondent pas à celles de l'ethnographie, elles sont en outre presque toujours en opposition avec les divisions politiques, sans avoir pour cela l'avantage d'être invariables. La division ethnographique est la seule qui possède cette derniere qualité.

La langue est le véritable trait caractéristique qui distingue une nation d'une autre ; quelquefois meme elle en est le seul, puisque toutes les autres différences provenant de la diversité de race, de gouvernement, des usages, des mœurs, de la religion et de la civilisation, ou n'existent pas, ou bien offrent des nuances presque imperceptibles. Quelle différence essentielle présentent maintenant entre elles les principales nations de PEurope, si ce n'est celle de la langue? Les progres de la civilisation, la succession des changemehs politiques, si fréquens de nos jours, et la multiplicité des rapports produits par le commerce et l'industrie, ont pour ainsi dire entièrement effacé ce qui constituait les nuances principales du caractère individuel de chaque nation européenne. Quelle différence essentielle offrent entre elles les nations policées de l'Inde, de l'IndoChine, de la Malaisie (archipel Indien), et la plupart des innombrables peuplades de l'Amérique, si ce n'est aussi la différence du langage que chacune d'elles parle : c'est par là qu'on distingue un Malabar d'un Telinga, d'un Bengali, et d'un Maharatte; un Siamois d'un Péguan, d'un Birman, et d'un Tonquinois; un Malais d'un Javanais, d'un Bugis et d'un Tagale; un Mexicain d'un Tarasque, d'un Huastèque, et d'un Totonaque; un Huron d'un Sawonou, et un Guarani d'un Péruvien!

Comme dans la description générale de chaque partie du monde nous offrirons dans un tableau toutes les familles ethnographiques qui lui appartiennent, avec leurs langues principales, nous nous bornerons ici à définir ce que l'on doit entendre par famille, par langue-sœur et par dialecte, nous donnerons ensuite un résumé de la mappemonde ethnographique de notre Atlas. Ce sera le cadre général auquel se rapporteront les cinq tableaux correspondant aux cinq parties du monde.

Souche ou famille ethnographique est un groupe de langues qui offrent entre elles une grande analogie. Elles présentent pour ainsi dire tant de traits de famille qu'on leur reconnait une origine commune, d'autant plus que l'histoire vient d'ordinaire à notre secours, en nous indi

quant les traces des migrations des peuples qui les parlent. Ces langues-sœurs constituent les familles ou les souches ethnographiques.

Les dialectes, généralement parlant, sont des manières différentes de prononcer une langue. Nous ne croyons pas qu'on puisse donner une définition plus exacte, quoiqu'elle laisse encore beaucoup à desirer; car à côté d'une prononciation plus ou moins sonore ou sourde, accentuée ou effacée, se glissent aussi des constructions tout-à-fait différentes et souvent des mots étrangers à la langue-mère.

Les recherches que nous avons faites pour la rédaction de l'Atlas ethnographique, nous ont démontré qu'on peut porter au moins à 2000 le nombre des langues connues. Quelque grand que puisse paraître ce nombre, il est bien loin d'être exagéré. Il nous étonne, parce que nous avons des idées très inexactes des langues, parce que leur histoire est encore dans l'enfance, et que la

ligne de démarcation entre une langue et ses dialectes est encore bien loin d'être déterminée avec précision. La plupart de nos idées à cet égard se fondent sur les opinions de ces auteurs qui prétendaient fixer le nombre des langues d'après quelques textes de la Bible, et sur l'observation del'état où se trouvent actuellement celles des pays les plus connus. Mais les opinions de ces auteurs sont arbitraires, et le petit nombre d'idiomes usités en Europe ne peut pas servir de mesure pour connaître celui des autres parties du monde. La région du Caucase, les plaines de l'Orénoque et de l'Amazone, la côte de la Nouvelle-Californie et plusieurs iles de l'Océanie, prouvent sans ré

plique combien seraient erronées les conséquences de semblables comparaisons.

L'état imparfait de l'ethnographie ne nous a permis de classer que 860 langues, et environ 5000 dialectes. Dans ce nombre prodigieux d'idiomes, 153 appartiennent à l'Asie, 53 à l'Europe, 115 à l'Afrique, 117 à l'Océanie, et 422 à l'Amérique. En appliquant à l'ethnographie les cinq grandes divisions du globe adoptées pour la géographie physique, quoique leurs limites respectives y subissent de grandes modifications, provenant du domaine très étendu de certaines langues, nous avons partagé toutes les langues connues dans les cinq classes suivantes.

MAPPEMONDE ETHNOGRAPHIQUE Du globe.

LANGUES ASIATIQUES, subdivisées en famille des langues Sémiliques, l'arabe, l'hébreu, etc.; langues de la Région Caucasienne, le géorgien, l'arménien, etc.; famille des langues Persanes, le zend, le parsi, le persan, etc.; langues de la région Indienne, la famille sanskrite avec le sanskrit, le pali, l'hindoustani; la famille Malabare, avec le Malabare ou Maleyalam, le tamoule, le télinga, etc.; langues de la région Transgangélique, la famille tibetaine avec le tibetain, etc.; la famille chinoise avec le kou-wen, le kouan-hoa, etc.; la famille japonaise avec le japonais, etc.; le rukheng-barma, le laossiamois, l'anamite, etc.; groupe des langues Tatares, les familles toungouse avec le mandchou, tatare ou mongole avec le mongole et le kalmouque, turque avec le turque, le yakoute, etc.; langues de la région Sibérienne, les familles samoyède, iénisséï, korièque, kamtchadale, kourilienne, etc.

LANGUES EUROPÉENNES, Subdivisées en six familles : la basque ou ibérienne, le basque ou escuara; la celtique, le gallique et le cymraeg, etc.; la thraco-pelasgique ou greco-latine, l'albanais, l'étrusque, le grec, le latin, le roman, l'italien, le français, l'espagnol, le portugais, etc.; la germanique, le haut allemand ancien, l'allemand, le frison, le néerlandais, le mésogothique, le suédois, le danois, l'anglo-saxon, l'anglais, etc.; la slave, l'illyrien, le russe, le tchekhe, le polonais, le lithuanien, etc.; l'ouralienne, le finnois, le lapon, le tcheremisse, le permien, le madjar ou hongrois. En portant les limites de l'Europe jusqu'au faite du Caucase, comme nous l'avons fait dans cet Abrégé, il faut reporter dans cette partie du monde la moitié environ des langues parlées dans la région du Caucase, que, pour plusieurs raisons, nous avons placée tout entière en Asie dans l'Atlas ethnographique. Voyez pour les détails les articles division ethnographique dans la géographie politique de l'Europe et de l'Asie.

LANGUES AFRICAINES, subdivisées en cinq groupes : langues de la région du Nil, la famille égyptienne avec l'ancien égyptien et le copte; la famille nubienne avec le nouba, etc.; la famille troglodytique, avec le bicharien, etc.; langues de la région de l'Atlas, formant la famille des langues Atlantiques, l'atlantique propre ou ama

zigh, l'ertana, le tibbo, le guanche, etc.; langues de la Nigritie-Maritime, la famille mandingo avec le mandingo, le sousou, etc.; la famille achantie avec l'achantie, l'inta, etc.; la famille ardrah avec l'ardrah-judah, le benin, etc.; ensuite les langues foulah, wolof, sérère, etc.; langues de P'Afrique-Australe, la famille congo avec le congo, le loango, etc.; la famille cafre avec le cafre propre, le betjouane, etc.; la famille hottentote avec le hottentot, le saab; la famille monomotapa, avec le monomotapa, le macouas, etc.: la famille gallas avec le gallas, etc.; ensuite le! langues somauli, hurrur, etc.; langues de lo Nigritie-Intérieure, les familles haoussa et bor nouane avec l'haoussa, le bornou, etc.; ensuit les langues tombouctou, maniana, kallagi, ba ghermeh, etc.

LANGUES OCÉANIENNES, subdivisées en famille des langues Malaises, le grand-océanien, l java-vulgaire, le basa-krama, le malais propre l'achin, le bima, le bugis, le macassar, le tagalog le bissayo, le mindanao, le chamorre, le radak, 1 nouveau-zélandais, le tonga, le taïtien, le sand wich, le si-deïa, le madécasse, etc.; langues de Nègres Océaniens et d'autres peuples, 1 tembora, le sydney, le dory,le tana, le pelew, etc LANGUES AMÉRICAINES, subdivisées en onze groupes langues de la région Australe de l'Amérique Méridionale, la famille chilienne, avec l'arau can, etc.; ensuite les langues pécherais, patagone téhuelhet, etc.; langues de la région Peru vienne, les familles mocoby-abipon, vilela-lule péruvienne avec le mocoby, le vilela, le quichu ou péruvien, etc.; ensuite les langues zamuca chiquitos, panos, etc.; langues de la régio Guarani-Brésilienne, la famille brésilienn avec le guarani propre, le brésilien, l'omagua etc.; les familles purys, machacaris-camacan € payagua-guaycurus avec le purys, le camacan etc.; le guaycurus, le payagua, etc.; ensuite le langues charrua, guayana, botecudos, mundru cus, bororos, etc.; langues de la région Ore noco-Amazone ou Andes-Parime, les famille caribe-tamanaque, avec le caribe, le tamanaque le chaymas, etc., saliva avec le saliva, etc., cavere maypure avec le maypure, le moxos, le guaypu napis, etc., yarurabetoï avec le yarura, etc.; en suite les langues oyampis, guaharibos, maquiri tare, ottomaque, manitivitanos, chibcha ou moz

maya, l'bait

plateau mexicaine etc.; ensuite

cas, cunacunas, etc.; langues de la région de Guatemala, les familles maya-quiche avec le chontal, endal, chiapaneca, etc.; langues du le quiche, etc.; ensuite les langues Anahuac ou du Mexique, la famille e avec l'aztèque ou mexicain, le cora, othomi, tarasque, etc.; langues du plales langues mixteca, zapoteca, topays limitrophes à l'est et à l'ouest, les fateau Central de l'Amérique-du-Nord et des illes tarahumara

topaca,

avec le tarahumara, etc.; panis-arrapahoes, avec le panis, l'arrapahoes, le keres, le tetan, etc., caddos avec le caddos; ensuite les langues cinaloa, allighewi ? moqui, apaches, etc.; langues de la région Missouri-Colombienne, les familles colombienne, avec le colombien supérieur et inférieur, etc., sioux-osage avec le sioux, le maha, le minetares, l'osage, etc.; ensude les langues sussee, paegan, etc.; langues de la région Alleghanique et des Lacs, les familles mobile-natchez avec le natchez, le muskegele chikkasah, le cheerake, le chaktah, etc.; woccons-katahba avec le katahba, etc.; mohawkburote on iroquoise, avec le mohawk, l'huron, Tonridas, etc.; lennape avec le sawanou, le sakiottegami, le delaware, le mohegan-abenaqui,

l'algonquino-chippeways, le knistenou, cheppewyan propre, le tacoullies, etc.; ensuite les langues timuacana, bahama, etc.; langues de la côte occidentale de l'Amérique-du-Nord, les familles waicure avec le waicure, etc.; cochimilyamona avec le cochimi propre, etc., matalanquirote avec le matalan, etc., kolouche avec le kolouche propre, le tchinkitane, etc.; ensuite les langues péricu, killamaks, noutka ou wakash, ougaljakhmoutzy, kinaïtze, etc.; langues de la région Boréale de l'Amérique-du-Nord, formant la famille des idiomes esquimaux avec l'esquimau propre, le tchougatche-konega, l'aleutien, l'aglemoute ou tchouktche-américain, le tchouktche propre ou tchouktche asiatique.

Parmi ce nombre prodigieux d'idiomes que nous venons de classer, quinze sont parlés ou compris par un plus grand nombre d'individus, ou bien étendent leur domaine sur un plus grand nombre de pays. Parmi ces idiomes, six appartiennent à l'Asie, savoir : le chinois, l'arabe, le turk, le persan, l'hébreu et le sanskrit; huit à l'Europe, savoir: l'allemand, l'anglais, le français, l'espagnol, le portugais, le russe, le grec et le latin. L'Océanie n'offre que le malais.

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Classification des habitans de la terre d'après les religions qu'ils professent.

Il n'est pas prouvé, dit M. Schoell, qu'il existe un peuple sans religion. Dès que les hommes se sont réunis en sociétés, ils ont reconnu l'existence d'êtres supérieurs à leur nature, et disposés à exercer sur leur destinée une influence bienfaisante, si on les rendait favorables, malfaisante, si on excitait leur courroux. Ils se sont, en conséquence, efforcés d'apaiser ces êtres par des prières, des offrandes, des sacrifices et par toutes les démonstrations de respect et de vénération qu'ils ont pu imaginer. Les diverses manières dont les peuples manifestent ce sentiment constituent autant de religions diverses; les actes extérieurs qui peuvent être le résultat de ces croyances religieuses sont des culles.

Quelle que soit la diversité des religions que les hommes professent, on peut les diviser en deux classes: la première comprend tous les systèmes religieux qui méconnaissent le vrai Dieu; la seconde tous ceux qui émanent de l'idée d'un seul Dieu créateur, modérateur el conservateur de toutes choses.

Tous les cultes de la première classe se subdivisent en un nombre presque infini, tant est grande la variété de ces religions enfantées par la superstition et l'ignorance des peuples les moins civilisés. L'homme a imaginé les absurdités les plus étranges pour se former des systèmes religieux; il a adressé ses hommages à tous les objets de la nature. Notre cadre ne nous permettant pas

d'entrer dans les détails qu'exigeraît la classifica-
tion même superficielle de cette nombreuse variété
de religions, nous nous bornerons aux deux sui-
vantes, qui, jusqu'à un certain point, peuvent être
regardées comme la source d'où dérive le plus
grand nombre des superstitions et des croyances
absurdes qui forment la base de toutes ces reli-
gions: nous voulons parler du fétichisme et du
sabéisme. A quelques exceptions près, tous les
peuples sauvages et ceux que nous avons nommés
barbares partagent ces deux croyances.
Le FÉTICHISME est l'adoration des fétiches (fe-
tisso), expression employée par les nègres des
côtes occidentales de l'Afrique pour désigner les
objets vivans ou inanimés de la nature, auxquels
la peur, la reconnaissance ou quelque affection
particulière porte ces peuples à adresser une es-
pèce de culte religieux. Tout ce qui les entoure, la
nature entière, les élémens, les arbres, les fleuves,
le feu, en un mot tous les êtres chez lesquels ces
hommes simples et ignorans observent des pro-
priétés bienfaisantes ou malfaisantes, qui leur pa-
raissent incompréhensibles, sont les objets de leur
culte. C'est celui des peuples qui sont placés au
dernier degré de civilisation, et qui ont les idées
les plus grossières de la divinité et des rapports qui
existent entre elle et l'homme. Mais ce culte offre
un grand nombre de nuances, depuis les supersti-
tions les plus absurdes des sauvages abrutis du
Continent-Austral (Nouvelle-Hollande) et de la

aussi plusieurs milliers dans l'empire Ottoman,
surtout à Constantinople, où depuis peu ils sont
soumis à la juridiction d'un patriarche indépen-
dant qu'on vient de leur accorder.

4° L'église Maronite, dont les croyans s'appellent Maronites, d'après Jean Maron, prêtre du ve siècle, qui leur donna leur constitution. Ils vivent dans les montagnes du Liban et dans l'ile de Chypre; ils admettent les quatre premiers conciles œcuméniques, et reconnaissent par conséquent en Jésus-Christ une seule personne et deux natures; mais ils sont Monothélites, n'admettent dans ces deux natures qu'une seule volonté. Le plus grand nombre s'est réuni à l'Eglise catholique,en conservant la plupart des rites de l'Eglise orientale. Leur chef spirituel, qui reconnait le pape, porte le titre de patriarche d'Antioche et réside à Cannobin, Couvent du Liban.

:

B. ÉGLISE LATINE OU D'OCCIDENT. On appelle Catholiques ceux qui suivent ses dogmes; mais cette dénomination, qui indique qu'ils forment l'Eglise universelle, leur est contestée par les membres des autres Eglises chrétiennes ceux-ci les appellent Catholiques Romains et Papistes. L'Eglise latine reconnait pour chef le pape ou le souverain Pontife; elle admet l'autorité de la tradition, ainsi que les décisions de l'Eglise assem→ blée en conciles œcuméniques, qui sont regardés comme infai.libles. Le plus grand nombre de ses membres attribuent cette infaillibilité au pape seul. Les Catholiques ont sept sacremens d'institution divine; ils admettent la transsubstantiation dans l'eucharistie, la confession auriculaire, le culte des saints, le purgatoire, les œuvres de surérogation, les indulgences, les vœux monastiques, et au moins comme discipline, le célibat des prêtres. Ils administrent le baptême par aspersion; ils reconnaissent non-seulement les sept premiers conciles œcuméniques qui ont été assemblés avant le schisme de l'Eglise orientale (à l'exception du quini-sextum), mais aussi plusieurs autres convoqués par les papes depuis le IXe siècle. Le dernier et le plus célèbre est celui de Trente, qui, avec quelques interruptions, a siégé de 1542 jusqu'à 1563. Le clergé catholique est nombreux et très riche, surtout en Hongrie, en Espagne, au Mexique, au Pérou, à Cuba et autres contrées. Il existe entre les prêtres une hiérarchie et des dignités ecclésiastiques, auxquelles, jusqu'à ces derniers temps, fut attaché quelquefois un pouvoir temporel très considérable, tels que les électorats ecclésiastiques de Mayence, de Trèves et de Cologne, l'archevêché de Saltzbourg, les évêchés de Wurzbourg, de Bamberg, d'Hildsheim, etc., etc., dans le ci-devant empire Germanique, la grande maitrise de l'ordre de Malte, etc. Parmi les Catholiques de toutes les nations, excepté toutefois chez les Grecs-Unis dont nous avons parlé à l'article de l'Eglise grecque, la liturgie et les prières sont rédigées en latin.

L'Eglise Catholique étend son empire sur presque toute la France, sur les royaumes actuels de Belgique et de Pologne, sur toute l'Italie, l'Espagne, le Portugal, sur les trois quarts de l'Irlande, sur la plus grande partie de l'empire d'Autriche, sur presque la moitié de la monarchie Prussienne,

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daires de la confédération Germanique, comme
de la confédération Suisse et des puissances secon-
aussi sur des fractions assez considérables de la
Grande-Bretagne et du royaume actuel de Hol-
nombre de ses croyans la plus grande partie des
lande ou des Pays-Bas. Il faut aussi ajouter au
Chrétiens de saint Thomas ou Syriens du Malabar,
des Maronites du Liban, et un grand nombre de
liturgie et quelques usages, reconnaissent la supré-
Grecs-Unis et Arméniens qui, en conservant leur
matie du pape et les dogmes de l'Eglise latine.
les nouveaux états qui se sont élevés sur les dé-
On trouve la religion catholique dominante dans
gal et la France en Amérique, ainsi que dans les
bris des colonies fondées par l'Espagne, le Portu-
divers établissemens que ces puissances possèdent
encore non-seulement dans le Nouveau-Monde,
Catholicisme est aussi professé par une partie assez
mais dans plusieurs autres contrées du globe. Le
Louisiane, le Maryland, le Kentucky, le district «
considérable de la population des Etats-Unis : la
compte le plus d'adhérens. Le Pape ou le sou-
de Colombie, les Florides, sont les états où il
Eglise.
verain Pontife est le chef spirituel de cette

II° Chrétiens qui, en matière de foi, ne re-
Bible. M. Schoell divise ces chrétiens en Unitai-
connaissent d'autre autorité que celle de la
res, qui ne reconnaissent qu'une personne dans la
Divinité, et en Trinitaires, qui en admettent trois.

A. UNITAIRES. On appelle en général Unitaires la trinité des personnes en Dieu. On comprend sous ou Anti-Trinitaires tous les Chrétiens qui nient ce nom plus spécialement les Ariens du Ivo siècle, les Sociniens et les Unitaires proprement dits. premier concile de Nicée, admettaient que JésusLes Ariens, dont la doctrine a été condamnée au Christ est engendré du Père de toute éternité; mais ils soutenaient que le Fils et le Saint-Esprit sont subordonnés au Père. Les Sociniens nient égale ment la divinité du Christ, mais il est à leurs yeu la première des créatures et le plus grand des proration du Saint-Esprit, lequel est une force émané phètes, qui a été conçu miraculeusement par l'opé de Dieu. Jésus-Christ est venu donner aux homme: résurrection future par la sienne. Toute puissance un modèle de toutes les vertus ; il a prouvé notre Père est invoqué en son nom. On appelle Unitaire. lui a été accordée dans le ciel et sur la terre, et le proprement dits ceux qui nient la divinité du Chris systèmes dont on vient de parler. Ces Unitaire et sa préexistence, sans admettre aucun des deux sont répandus parmi les Chrétiens de tous les pays mais ils n'ont pas fait de scission et ils ne formen encore, sont dans le même cas. Il ne nous rest pas de secte particulière. Les Ariens, s'il en exist donc à parler que des Sociniens.

Siennois, mort en 1562 en Pologne, où il s'étai On les appelle ainsi d'après Lellio Sozzini, nobl réfugié pour échapper à l'inquisition. Les Soci du système des Protestans; mais ils rejettent, ains niens se rapprochent dans la plupart des dogme grand principe est que le christianisme doit êtr qu'on l'a dit, la Trinité et tous les mystères. Leu absolument conforme à la Bible, et que les expres sions des livres sacrés doivent être prises dans leu

Quoiqu'ils admettent sept sacremens qu'ils appel- Dieu, abhorrent le culte des images, et regardent Tent my steres, il parait qu'ils n'attachent pas à ce Nestorius et Théodore de Mopsveste comme des

mot le même moins qu'ils d'institution

ens que les Latins; il est certain au

n'en

regardent que deux comme

saints. Le plus grand nombre vit dans l'Asie-Ottomane, ou dans le village d'El-Kosch près Mosul,

n divine, savoir: le baptême et l'eucha- où réside leur patriarche principal, et dans la ristie, et qui croient que les autres ont été insti- Perse. Les Nestoriens établis dans l'Inde sont nom

tués par

Eglise.

e. Ils donnent la confirmation en

més Chrétiens de Saint-Thomas, parce qu'ils

même temps que le baptême, qui se fait par triple prétendent avoir reçu l'Evangile par l'intermé

immersion;

ils

joignent même la communion.

diaire de ce saint. Depuis 1599 ils se sont, pour la

Is nient indissolubilité du mariage et le rompent plupart, réunis aux Latins, en conservant la comadultère;

mes noces. Ils ne reconnaissent pas d'œuvres surérogatoires et n'admettent par conséquent pas les indulgences. Les Orientaux ont, comme les Catholiques, une hiérarchie et des monastères, et sont soumis à des pratiques de dévotion nombreuses et à des jeunes plus rigoureux encore. Ces Chrétiens se partagent en quatre communions principales, selon qu'ils adoptent ou rejettent une partie des sept premiers conciles œcuméniques, qui ont été assemblés avant la scission des Eglises d'Orient et d'Occident.

L'Eglise Grecque, qui s'appelle orthodore, parce qu'elle adopte tous les sept conciles cuiques, ainsi que le quini-sextum, n'a jamais formé une Eglise unique. Elle embrasse presque tous les Grecs de l'empire Ottoman, tous ceux de l'empire Russe et des îles loniennes, et un grand nombre d'individus appartenant à différentes nations qui habitent l'empire d'Autriche, surtout dans les pays qu'on nomme hongrois. Ils reconnaissent pour chef spirituel le patriarche de Constantinople, qui a conservé sa prééminence Sur ceux d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem. On appelle Melchistes les chrétiens orthodoxes de la Syrie et d'autres provinces du Levant, qui ne sont pas Grecs de nation, mais de religion. Tous les peuples Russes et tous les prosélytes que les Russes sont parvenus à faire parmi les nations qui vivent dans leur vaste empire, un grand nombre d'habitans des provinces qui formaient le cidevant royaume de Pologne, ainsi que les Géorgiens, et autres peuples, professent cette religion, et dépendent du Saint-Sinode de l'empire Russe pour tout ce qui a rapport au culte. Nous ne savons pas si les Mingreliens et les Imérétiens, compris maintenant dans cet empire, sont encore soumis comme auparavant au patriarche de Constantinople. L'Eglise Russe comprend sous le nom général de Raskolniks toutes les sectes dont les croyances different de l'Eglise orthodoxe. Il y en a un grand nombre. Nous citerons les Bogomiles qui se livrent à tous les excés de la sensualité et se dispensent du travail; les Malakhans, qui ont quelque analogie avec les quakers; les Philippons, qui en couragent le suicide, et les Origénistes qui enseignent que la mutilation dans les parties génitales est commandée par le fondateur même de la religion chrétienne.

L'Eglise Chaldéenne ou Nestorienne. Ses croyans ne reconnaissent que les deux premiers conciles œcuméniques et les pères de FEglise qui ont vécu avant le concile d'Ephèse, où leur doctrine a été condamnée. Hs attribuent à Jésus-Christ deux personnes ou hypostases, refusent de donner à la Vierge la qualité de mère de

prêtres. Ces chrétiens sont ce que les catholiques désignent sous le nom de Grecs-Unis. 30 L'Eglise Monophy site ou Eutychéenne, dont les croyans ne reconnaissent que les trois premiers conciles œcuméniques, et n'admettent qu'une nature en Jésus-Christ, savoir : la nature divine, qui a été incarnée; aussi ne font-ils le signe de la croix qu'avec un seul doigt. Cette Eglise se subdivise en trois autres appelées:

Jacobite, ainsi nommée d'après un moine syrien du vie siècle, Jacob Baradai ou Zanzalus, qui parcourut la Syrie et la Mésopotamie pour réunir en une Eglise les Monosophy sites dispersés, et qui leur donna une hiérarchie. Leur chef prend le titre de Patriarche d'Antioche, porte le nom d'Ignace et réside à Karemid, dans le Diarbekir, dans l'Asie-Ottomane. Les Jacobites ont adopté le culte des saints et des images. Une grande partie d'entre eux se sont réunis à l'Eglise catholique, en conservant toutefois quelques rites qui leur sont particuliers.

Copte, dont les croyans se nomment Coptes ou Chrétiens d'Egypte, de Nubie et d'Abyssinie. Ils ont adopté le culte des images. Deux particularités les distinguent de tous les autres Chrétiens; ils ont conservé la circoncision conjointement avec le baptême, plutôt cependant comme une coutume nationale, que comme cérémonie religieuse; et ils célèbrent le dimanche et une partie du samedi. Leur patriarche réside au Caire, mais il prend le litre de patriarche d'Alexandrie et de Jérusalem. Il nomme pour l'Abyssinie un vicaire général appelé Abuna.

Arménienne, à laquelle appartiennent presque tous les Arméniens. Ces chrétiens ont peu de fêtes et rejettent le culte des images. Ils ont quatre patriarches, dont le principal, qui porte le titre de Catholicos de tous les Arméniens, a résidé dans le couvent d'Etch Miadsin, dans la ci-devant Arménie-Persane jusqu'en 1822, époque où il s'est réfugié sur le territoire Russe; il est probable qu'il est retourné à son ancienne résidence depuis l'incorporation de cette province à l'empire Russe. Les trois autres patriarches résident à Sis en Caramanie, à Gandsasar près du lac d'Erivan, et à Agathamar, couvent situé dans une île du lac de Van. Les Arméniens forment la masse principale de la population de l'Arménie proprement dite, et se trouvent répandus en plusieurs autres pays indiqués dans les articles ethnographiques de cet ouvrage. Quelques Arméniens se sont réunis à l'Eglise catholique ceux-ci ont un archevêque à Nachtchivan sur le Don, et un autre dans l'ile de Saint-Lazare dans les lagunes de Venise Il y en a

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