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moins de 75 fabriques à machines à va- celles de glaces et de cristaux, ainsi que peur de grand modèle, et 60,000 ouvriers son commerce florissant, la rendent une employés seulement dans ses fabriques de des villes les plus importantes du royaume coton. Cette grande industrie était favo- et une des plus industrieuses de l'Europe. risée par les canaux navigables et par L'université, le collège royal, l'école les fleuves qui la mettent en communica- royale de musique, l'académie royale tion avec Terneuse, Anvers, Bruxelles, de dessin, l'école des mines, l'institut Tournay Courtray, Bruges, et Ostende. des sourds-muets l'école gratuite Malgré cette grande prospérité et son com- pour la classe ouvrière, l'école spémerce florissant, elle est encore loin d'être ciale de commerce, d'agriculture et peuplée à proportion de son étendue; le d'industrie, l'école normale d'enseidernier recensement ne lui accordait que gnement mutuel, arts et métiers, l'é84,000 âmes; quinze ans auparavant elle tablissement orthopédique, la biblioen comptait à peine 55,000. Mais nous thèque publique, le jardin botanique, n'omettrons pas de signaler une particu- la société des sciences naturelles, la larité qui ajoute à l'importance de cette société d'émulation, la société des ville; c'est que la province dont elle est le beaux-arts dite aussi société de Grétry, chef-lieu est le pays de l'Europe qui, sur sont ses principaux établissemens puune égale surface, offre la plus grande blics. La cathédrale et le nouveau theapopulation relative; cette proposition, tre, sont ses édifices les plus remarquaqui au premier abord semble un paradoxe, bles. On ne doit point oublier sa vaste est rigoureusement exacte lorsqu'on ex- citadelle construite depuis peu d'années clut du calcul les grandes villes qui dé- sur l'emplacement de l'ancienne. Le derpassent 200,000 âmes, et dont la popula- nier recensement, porte à 58,000 ames tion excessivement concentrée rendrait la population de Liège. illusoire toute comparaison faute d'offrir dans ses élémens des termes comparables. Dans ses environs immédiats, et dans un rayon de 12 milles, on trouve: DEYNSE, petite ville de 3000 ames; OUDENARDE, de 5000; ECCLOO, bourg industrieux de plus de 7000; et LOKEREN, ville de 16,000, remplie de fabriques de coutil, de siamoises, de cotonnettes, etc.; elle est baignée par la Durme, qui, convertie en canal, la met en communication avec l'Escaut; elle appartient au céfebre canton du Waesland. Si l'on prolongeait le rayon jusqu'à 40 milles, on trouverait dans les confins du royaume: BRUGES, OSTENDE, NIEUPORT, ANVERS, MALINES, BRUXELLES, LOUVAIN, NIVELLES, MONS, ATH, LEUZE, TOURNAY, COURTRAY, YPRES, POPERINGUE, ALOST, et une foule d'autres lieux moins considérables. En France, on trouverait LILLE, TURCOING, ROUBAIX et autres villes; et dans le royaume des Pays-Bas ou de Hollande. MIDDELBOURG, FLESSINGUE, GOES, ZIERIKZEE, BERG-OP-ZOOM et autres villes, outre toutes les places fortes de la Flandre-Hollandaise.

LIÈGE (Luik et Lüttich), grande ville, située au confluent de l'Ourthe avec la Meuse, chef-lieu de la province de ce nom, siège d'un évêché et d'une des deux cours suprêmes de justice, dont le ressort s'étend sur les provinces de Liège, Limbourg, Namuret Luxembourg. Ses inépuisables mines de charbon exploitées depuis 1178, ses nombreuses forges, sa fonderie royale de canons, ses nombreuses fabriques d'armes à feu et blanches, sa quincaillerie, ses tanneries, ses manufactures de draps,

de 15 milles, on trouve : HERSTAL, gros bourg de Dans ses environs immédiats, et dans un rayon 6000 habitans, important par les nombreux ouvrages en fer qu'on y travaille, et parce qu'il a été la résidence ordinaire de Pépin-le-Gros, dit aussi de Herstal ou Heristal. SERAING, petite ville de 3500 habitans, avec une mine de houille el les grands établissemens de M. Cockeril; on y fabrique un grand nombre de machines à vapeur, et une foule d'articles en fer fondu et autres

objets. Ces magnifiques établissemens occupent le château où l'évèque souverain de Liège passait une partie de l'année; à l'époque de leur plus grande splendeur, les Anglais les regardaient comme la plus grande fonderie de fer qu'il y eut sur le continent; le roi de Hollande y avait placé 2,500,000 francs; près de 4000 ouvriers y étaient employés. On y a fondu et travaillé toutes les pièces qui entrèrent dans la construction de l'Atlas, vaisseau à vapeur mentionné dans la description de Rotterdam. L'ABBAYE de la vallée de ST-LAMBERT, jadis remarquable par la magnificence de ses bâtimens et la beauté de ses jardins, l'est maintenant par les grandes verreries qu'on cristal, et d'autres verres pour la valeur de y a établies; on y fabrique du cristal, du demi550,000 francs. GLONS, petit bourg de 2000 habitans; c'est le centre de la fabrication des chapeaux de paille, qui occupe près de 6000 ouvriers des deux provinces de Liège et de Limbourg; 1,500,000 chapeaux sont fabriqués tous les ans, et leur valeur est estimée au-dessus de 2,000,000 de francs. DALHEM, très petite ville de 900 habitans, avec des Plus loin, mais toujours dans le rayon, on trouve: manufactures de drap; HERVE, avec 3400, est re nommée pour ses fromages; VERVIERS, avec plus

de 19,000 âmes, se distingue par ses nombreuses manufactures de drap et de casimirs, et par ses forges, où l'on fabrique des machines à vapeur; c'est à ces établissemens qu'elle doit sa prospérité et le grand accroissement qu'a éprouvé sa population. THEUX, petit bourg de 3000 habitans, remarquable par sa célèbre fonderie et batterie de fer en barre et en tôle, et par sa carrière de marbre noir, un des plus beaux de l'Europe. LIMBOURG, petite ville de 2200 âmes, avec des fabriques de drap. SPA, autre petite ville de 3600 habitans permanens, dont une grande partie est employée dans ses nombreuses fabriques de toutes sortes d'ouvrages en bois, en fer-blanc, de toilette et d'ouvrages au tour. Ses eaux minérales froides, renommées dans toute l'Europe, y attirent tous les ans 2 à 3000 étrangers. Huy, petite ville, sur la Meuse, avec presque 7000 habitans qui se distinguent par leur industrie. Dans son voisinage on exploite des mines de houille et de fer. Looz (Borchloeen), très petite ville remarquable par son beau château. ST-TRON, petite ville de presque 8000 habitans, dont une grande partie est occupée à fabriquer de la dentelle d'une grande beauté et des armes. TONGRES, petite ville de plus de 4000 ames; elle a des eaux minérales dans son voisinage. BILSEN, très petite ville d'environ 3000 âmes. Dans ce même rayon, mais hors des limites du royaume, on trouve l'importante place de MAESTRICHT, décrite à la page 360.

Voici les autres villes et lieux les plus remarquables du royaume nous les décrirons en suivant l'ordre des provinces. PROVINCE DU BRABANT. Outre BRUXELLES et les villes et lieux décrits dans son rayon, on doit nommer: NIVELLES, petite ville de plus de 7000 habitans, dont un grand nombre est occupé à la fabrication de ses belles toiles. BRAINE-L.ALLEN, bourg de 3000 àmes, important par ses verreries et ses manufactures de laine. DIEST, avec 6000 habitans; TIRLEMONT, avec 8000; et HALLE, avec 5000, sont trois petites villes florissantes par leur industrie; Halle est en outre remarquable par son pélerinage très renommé dans le royaume. Tu BIZE, petit bourg de 2000 àmes; d'importantes carrières sont exploitées dans son voisinage. PROVINCE D'ANVERS. Outre ANVERS et les villes et lieux décrits dans son rayon, nous citerons: Turnhout, ville de 13,000 âmes, florissante par ses papeteries et ses fabriques de coutil et de dentelle. GEEL, petite ville de plus de 7000 habians, remarquable par son collège et surtout par Jes nombreux fous qu'on y envoie, non-seulement de tous les points de la province, mais aussi des provinces voisines; les habitans les tiennent en pension; ces malheureux mangent à la table de leurs hôtes, couchent dans leurs maisons, et assez souvent se promènent librement dans les rues; cet étrange pensionnat est depuis long-temps la branche principale de la richesse de cette petite ville. HOOGSTRATEN, très petite ville de 1600 habitans, située dans le canton nommé la Campine, dont les terrains stériles sont forcés à produire par l'infatigable et intelligente activité des

Belges; on y a établi un grand dépôt de pauvres. WORTEL, petit bourg, remarquable par les colonies libres de pauvres que la société de Bienfaisance y a fondées.

FLANDRE ORIENTALE. Outre GAND et les lieux décrits dans son rayon, on doit nommer: RENAIX (Ronse), ville de 12,000 habitans, avec plusieurs fabriques de chapeaux. ALOST, ville de 15,000 âmes, assez commerçante, avec une société royale d'éloquence. HAMME, gros bourg d'environ 9000 habitans, situé dans la plus riche partie du Waesland.

FLANDRE OCCIDENTALE. BRUGES, chef-lieu de cette province, sur le beau canal qui de Gand va à Ostende en communiquant par d'autres canaux avec l'Écluse et Nieuport; elle a un bassin spacieux, où les navires d'un tirant d'eau de 18 pieds arrivent à la voile par un superbe canal. Cette belle et grande ville, qui a été vers la fin du xe siècle un des plus grands entrepôts du commerce du monde, n'offre plus qu'une ombre de son ancienne splendeur; mais la halle, l'église de NotreDame avec sa belle tour, l'hôtel-de-ville, le palais ci-devant épiscopal et d'autres édifices remarquables, ainsi que ses fabriques, son commerce et ses chantiers de construction, lui assignent encore un rang distingué parmi les villes les plus importantes du royaume. L'athénée ou collège royal, le jardin botanique, la bibliothèque publique, le cabinet de physique et d'histoire naturelle, l'académie royale de dessin, de sculpture et d'architecture, et la société royale de littérature et de langue nationale, sont ses principaux établissemens littéraires. Le dernier recensement lui accorde 41,000 habitans.. OSTENDE, petite ville, place forte et commercante, avec un port et des canaux navigables qui la mettent en communication avec Bruges, Gand, Nieuport dans la Belgique et Dunkerque en France; elle a aussi un bel établissement de bains de mer qui y attire tous les ans un grand nombre d'étrangers; un bateau à vapeur va en Angleterre et en vient régulièrement; sa population s'élève à environ 11,000 ȧmes. NIEUPORT, très petite ville d'environ 3000 habitans, forte et assez commercante. POPERINGUE, ville de 10,000 âmes, et YPRES, de 15,000, fleurissent par leur industrie variée MENIN et WARNETON n'en comptent que 5000, et sont renommées par leurs dentelles; les fortifications de Menin doivent être rasées. COURTRAY, renommée par ses toileries, ses blanchisseries, ses dentelles et autres produits de son industrie, fait un commerce assez étendu et compte près de 19,000 âmes, selon le dernier recensement. RouLERS, ville industrieuse d'environ 9000 habitans.

PROVINCE DE HAINAUT. MONS (Bergen), ville de 23,000 habitans, chef-lieu de cette province, située en partie sur une hauteur; un canal navi gable la met en communication avec Condé en France. L'hôtel-de-ville, la grande caserne bâtie dernièrement, les églises de Ste-Elisabeth, de St-Nicolas et de Ste-Vandrue, l'hôtel et le magnifique jardin des héritiers du comte Duval sont ses principaux édifices. Ses fortifications, qui avec des frais énormes avaient été rétablies dans ces dernières années, doivent être

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démolies Mons se distingue par son industrie et par son commerce. Le collège, l'école de médecine, la société d'encouragement pour l'agriculture et l'industrie, la société d'horticulture, la bibliothèque doivent être mentionnées, ainsi que les nombreuses et importantes mines de houille exploitées dans ses environs; dans les communes de Jemmapes, de Hornu, de Wasmes, de Douret de Quagneron, plusieurs de ces mines figurent parmi les plus riches et les plus profondes de l'Europe. Le village de Jemmapes, peuplé d'environ 3000 âmes, estrenommé par la célèbre bataille donnée dans ses environs en 1792. Près d'Hornu se trouvait l'établissement créé dernièrement par M. Degorges pour l'exploitation de la houille par le moyen des machines; ce bel établissement, qu'on regardait comme unique dans son genre, et où l'on employait annuellement 3500 personnes, a été détruit de fond en comble pendant les troubles qui ont signalé la dernière révolution. ENGHIEN, petite ville, assez industrieuse, avec presque 4000 habitans; le jardin botanique du château du duc d'Aremberg mérite d'être mentionné. ATH, très commerçante avec 8000 habitans. CHARLEROY, place forte, sur la Sambre, avec plus

de 4000 âmes, importante aussi par son industrie et l'exploitation de ses houillères. TOURNAY, regardée comme la ville la plus manufacturière de tout le royaume; parmi ses nombreuses et florissantes fabriques on doit citer surtout celles de tapis, de toile, de camelots et de porcelaine. Sa belle cathédrale, son athénée et quelques autres établissemens, ainsi que son siège épiscopal, ajoutent à son importance. Pop. 29,000 ȧmes. PROVINCE DE NAMUR. NAMUR, chef-lieu de cette province, ville épiscopale de 19,000 âmes, importante par ses fabriques d'armes, de coutellerie fine, par ses tanneries, sa poterie commune et plus encore par ses vastes fortifications; elle possède un athénée et un institut des sourdsmuets. DINANT, petite ville d'environ 4000 âmes, importante par ses carrières de pierre et de marbre. PHILIPPEVILLE, place forte de 1200 habitans avec des mines de fer dans son voisinage. PROVINCE DE LIMBOURG. HASSELT, avec 7000 habitans, et des fabriques d'eau-de-vie de grains. ARLON, ville de 3300 habitans, chef-lieu de la partie belge du GRAND-DUCHE DE LUXEM BOURG; avec des fonderies dans ses environs. BOUILLON, très petite ville fortifiée, avec environ 2600 habitans, chef-lieu du duché de ce nom.

ITALIE.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude orientale, entre 4° et 16°. Latitude, entre 37° et 47°. Dans ces calculs on a compris la Sicile à cause de son étendue et de son voisinage, et l'on a suivi la ligne indiquée par le partage des eaux à l'égard des montagnes.

DIMENSIONS. Plus grande longueur. Depuis le cap Rizzuto dans la CalabreUltérieure 11 dans le royaume de Naples, jusqu'au Mont-Blanc dans le royaume Sarde 670 milles. Plus grande largeur. Depuis l'embouchure de la Cecina dans le grand-duché de Toscane, jusqu'à la Ponteba dans le Frioul, province du royaume Lombard-Vénitien, 226 milles. Dans ces calculs on a exclu toutes les îles, en donnant aux lignes la direction ordinaire suivie par les autres pays.

SUPERFICIE. 95,000 milles carrés. On a compris dans cette évaluation ainsi que dans celle qui est relative à la population tous les pays considérés comme appartenant à l'Italie sous le rapport géographique et ethnographique. Une partie de la surface et de la population a déjà été comptée dans les états qui ont des possessions en Italie.'

CONFINS. Au nord, la chaîne des Alpes qui la séparent de la confédération Suisse

et l'empire d'Autriche. A l'est, l'empire d'Autriche, la mer Adriatique et la mer Ionienne. Au sud, la Méditerranée. Al'ouest, cette même mer et les Alpes qui sépa– rent l'Italie de la France et de la Savoie. PAYS. Nous regardons comme Italie tous les pays qui, sous le rapport géographique, peuvent être considérés comme appartenant à la péninsule qui se développe au sud et à l'est de la chaîne principale des Alpes. Cette région géographique est en même temps une région ethnographique, puisque, à quelques petites exceptions près, on y parle partout la langue italienne. Ces pays sont tout le royaume Sarde, à l'exception de la Savoie et du comté de Nice; l'Italie Suisse, ou le canton du Tessin et quelques fractions de ceux des Grisons et du Valais; l'ItalieAutrichienne, qui comprend le royaume Lombard-Vénitien, le Tyrol-Italien et la plus grande partie du gouvernement de Trieste, dans le royaume d'Illyrie; les duchés de Parme, de Modène et de Lucques; le grand-duché de Toscane; l'Etat du Pape; le royaume des DeuxSiciles; la république de St-Marin; la principauté de Monaco; l'Italie-Française, ou l'ile de Corse, et l'Italie-Anglaise, ou le groupe de Malte.

MONTAGNES. Dans les confins que nous venons de tracer, l'Italie comprend deux systèmes de montagnes le SYSTÈME ALPIQUE, dont les points culminans sont: le Mont-Blanc, haut de 2460 toises, et le Mont-Rose, de 2371, dans la chaîne Centrale, et dans le royaume Sarde; le Mont-Cavallo ou Corno, haut de 1489 et le Mont-Vetora, de 1272, dans la chaîne de l'Apennin- Central, dans le royaume de Naples proprement dit; et l'Etna en Sicile, élevé de 1700 toises dans l'Apennin-Insulaire. Le SYSTÈME SARDO-CORSE, dont les points culminans sont le Mont-Rotundo, haut de 1418 toises, et le Mont-d'Oro, de 1361 dans l'ile de Corse, dans l'ItalieFrançaise. Voyez aux pages 87 et 88. ILES. L'Italie en a plusieurs qu'on peut regarder comme des dépendances géographiques de la péninsule; les principales sont: la Sardaigne, la Sicile et la Corse, qui figurent parmi les plus grandes de l'Europe. Des mesures exactes ont récemment démontré combien certains géogra– phes se trompent, lorsque, en répétant d'anciennes évaluations, ils regardent encore la Sicile comme beaucoup plus grande que la Sardaigne, car la surface de cette dernière n'est que de 343 milles plus petite que celle de la première, au lieu des deux, trois et jusqu'à quatre mille milles auxquels on faisait et on fait encore monter cette différence. Voyez à la page 33. Viennent ensuite l'île d'Elbe et les petits lots dont elle est environnée à différentes distances et qui sont répandus sur le bras de mer entre la Corse et la Toscane; parmi ces îlots se distinguent ceux de Gorgona, Capraia, Pianosa et Giglio. Aux les sus-mentionnées il faut encore ajouter le groupe de Ponza, au sud-ouest de Gaĕte; les iles Ischia et Capri, à l'entrée du golfe de Naples; le groupe de Lipari, si remarquable par ses volcans, et celui de Malle, si important sous le rapport militaire et commercial. Toutes ces îles sont dans la mer Méditerranée. L'Italie n'a dans la mer Ionienne et dans la mer Adriatique que des îlots; les plus considérables composent le groupe de Tremiti, au nord-ouest du Monte-Gargano, dans le royaume de Naples, et le long archipel qui met à l'abri des fureurs de la mer Adriatique les célèbres lagunes de

Venise.

LACS. Les principaux sont ceux de Garda, d'Iseo et de Como dans l'Italie-Autrichienne; le lac Majeur dans le royaume Sarde et l'Italie-Autrichienne; celui de Lugano, dans l'Italie-Suisse et l'Italie-Autrichienne; ceux de Bolsena, de Perouse et de Bracciano, dans l'Etat du Pape; de Fucecchio, dans le grandduché de Toscane; et de Celano dans le royaume de Naples proprement dit. Il y a plusieurs autres lacs assez grands dans ce royaume, tels que ceux de Lesina, Varano, Salpi, etc., etc.; mais comme ils communiquent avec la mer, on doit les classer parmi les lagunes. C'est ce qu'on doit faire à l'égard du lac de Castiglione en Toscane et de celui de Comacchio dans l'Etat du Pape. Quant aux lacs d'Agnano, d'Averno et autres si renommés, ils sont trop peu importans sous le rapport géographique pour mériter ici une mention. La Sicile offre le lac de Lentini; c'est le plus considérable de ceux des îles italiennes.

FLEUVES. Tous les fleuves de l'Italie peuvent se partager en trois classes, d'a- . près les mers différentes où se trouvent leurs embouchures.

La MER ADRIATIQUE reçoit :

Le LIsonzo, le TAGLIAMENTO, la PIAVE, la

BRENTA, le BACCHIGLIONE, l'ADIGE dans l'Italie Autrichienne. Voyez à la page 275.

Le Pò, qui est le plus grand fleuve de l'Italie et qui reçoit un grand nombre d'affluens; il parcourt les royaumes Sarde et Lombard-Vénitien,

baigne les duchés de Parme, Modène et l'extré

mité septentrionale de l'Etat du Pape ; le METAURO, le TRONTO dans l'Etat du Pape ; la PESCARA,

le CANDELORO, l'OFANTO, dans le royaume de Naples proprement dit.

La MER IONIENNE reçoit :

Le BRADANO, dans la Basilicate, et la GIARETTA, dans la Sicile.

La MEDITERRANÉE reçoit :

Le SALSO en Sicile; le SELLE, le Volturno et

le GARIGLIANO dans le royaume de Naples proprement dit; le TIBRE dans l'Etat du Pape; l'ARNO dans le grand-duché de Toscane; le SERCHIO dans ce dernier état et dans les duchés de Modène et de Lucques; la MAGRA dans les territoires Modenais, Toscan et Sarde; le VAR sur les territoires Sarde et Français. Le TYRSO et la FLUMENDOSA dans l'ile de Sardaigne; le GOLO dans celle de Corse.

CANAUX et ROUTES. On ne doit pas s'étonner si la patrie des Léonard de Vinci, des Galilée, des Castelli et de leurs élèves, offre un grand nombre de travaux hydrauliques remarquables, parmi lesquels quel

ques-uns sont regardés même comme les plus anciens que l'Europe possède. Le plus grand nombre de canaux et les plus importans se trouvent dans la partie de l'Italie qui est comprise dans l'empire d'Autriche; nous en avons déjà fait mention à la page 275. Les autres parties de la péninsule en ont plusieurs, surtout le royaume Sarde, le duché de Modène et la partie septentrionale de l'Etat du Pape; mais ce sont plutôt des canaux d'irrigation que des canaux navigables. Les principaux canaux que l'on peut ranger parmi ces derniers sont : le canal de Pise, qui va de cette ville à Livourne; le canal de Cento, qui meten communication Bologne avec Ferrare; il est remarquable dans l'histoire de la science hydraulique par les longs et difficiles travaux dont il a été l'objet pendant près de deux siècles sous la direction des premiers mathématiciens de l'Italie; le canal qui va de Ferrare au Pó de Maestro; le canal Tassoni, qui va de Moncasale au Pô, et fait communiquer Reggio avec ce fleuve; le canal qui de Modène va au Panaro.

Parmi le grand nombre de canaux d'écoulement et d'arrosement qu'offre le cidevant Piémont, nous signalerons surtout les suivans: le canal d'Ivrée, celui de Cagliano et le Rotto, qui, avec leurs branches nombreuses, forment le système d'irrigation artificielle à laquelle les provinces de Vercelli, de Biella et de Casale doivent en grande partie leur fertilité; le naviglio di Bra, qui est le plus important dans le haut Piémont, et qui est alimenté par les eaux de la Stura de Cuneo et de la Grana ou Mellea: Emmanuel Filiberto avait le projet de le rendre navigable; le canal de la Venaria, dérivé de la Dora; le canal de Caluso, par lequel de vastes terrains incultes dans les environs de Chivasso ont été changés en campagnes fertiles par Charles-Emmanuel III; on admire surtout une vaste galerie qu'on a été obligé de creuser pour la conduite des eaux. Dans la Toscane on trouve le canal de la Chiana, remarquable par son étendue et par son antiquité; il joint le Tibre à l'Arno; le canal de l'Ombrone qu'on devrait nommer de Léopold en l'honneur du jeune prince aussi philantrope qu'éclairé qui vient de le faire construire avec une étonnante rapidité, afin de redonner à la culture et de rendre habitable une grande partie

de la Maremma de Sienne; il conduit une partie des eaux de l'Ombrone dans la lagune de Castiglione.

Notre cadre ne nous permet pas de citer seulement les nombreux canaux d'irrigation qui sillonnent les plaines fertiles des duchés de Modène et de Lucques, et celles des légations de Ferrare Ravenne et Bologne; mais nous ne pouvons passer sous silence les nombreux et importans travaux faits à différentes époques pour assainir les marais Pontins, et ceux qu'on a commencés en 1824 dans l'Abruzze-Ultérieure II, pour ouvrir l'ancien émissaire construit par l'empereur Claude, afin d'éviter les ravages produits par les débordemens du lac Fucino appelé aujourd'hui Celano; le roi de Naples régnant a même le projet de faire servir ce lac comme d'un grand réservoir auquel aboutiraient les deux canaux navigables que l'on se propose d'ouvrir pour faire communiquer la Méditerranée avec la mer Adriatique. Nous ajouterons, comme une curiosité qui mérite d'être signalée, le petit canal de Castel-Gandolfo, dans l'Etat du Pape; c'est peut-être le canal de ce genre le plus ancien connu historiquement creusé par les Romains l'an 398 avant Jésus-Christ, on prétend qu'il n'a jamais eu besoin de réparation; il a 3 pieds et demi de largeur sur 6 de hauteur et 1260 toises de longueur; il décharge les eaux du lac de Castel-Gandolfo situé près d'Albano.

C'est ici que nous croyons indispensable de faire mention des routes magnifiques qui, ouvertes à grands frais depuis le commencement du siècle, ont fait disparaitre l'inconvénient qu'on reprochait à l'Italie d'être séquestrée du reste de l'Europe par des remparts à peine accessibles. Les superbes routes du Mont-Cenis, du Simplon, et celles ouvertes plus tard par le Splügen, le Stelvio, la Cortina, et la Ponteba, dans l'Italie Autrichienne; la nonvelle route du Saint-Gothard dans l'Italie-Suisse ; celle ouverte entre Génes et Livourne, dont on admire la superbe galerie entre Recco et Chiavari; et la grande route qui, à travers la Sardaigne, réunit Cagliari à Sassari, sont justement rangées parmi les plus grands monumens que la main de l'homme ait encore produits en ce genre, par les difficultés qu'il a fallu vaincre dans leur construction, par l'immensité des travaux

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